Règle d'or

La Règle d'or est une éthique de réciprocité dont le principe fondamental est énoncé dans presque toutes les grandes religions et cultures : « Traite les autres comme tu voudrais être traité » ou « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse ». Cette forme de morale universelle se retrouve aussi bien dans les préceptes philosophiques de l'Égypte antique et de l'Antiquité grecque que dans les religions orientales (hindouisme, bouddhisme, taoïsme, confucianisme...), proche-orientales ou occidentales (judaïsme, christianisme, islam) ou encore dans l'humanisme athée.

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« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » en différentes langues - timbre israélien de 1958 en l'honneur du 10e anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme par l'ONU en 1948

La formulation la plus répandue de la Règle d'or en Occident est « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », commandement de la Torah ou Ancien Testament exprimé dans le Lévitique (Lv 19,18), développé à l'époque de Jésus de Nazareth par le rabbin Hillel et par les milieux pharisiens, et que Jésus cite (Mt 22 37-40) comme étant l'essence des six commandements du Décalogue qui se rapportent aux relations humaines (Ex 20 12-17).

Cette règle constitue une source d’inspiration essentielle pour l’approfondissement du concept moderne des droits de l'homme.

Règle de vie en société

La « Règle d'or » peut se comprendre à plusieurs niveaux :

  • Elle peut se limiter à énoncer la règle de base de la morale sociale qu’est la réciprocité, sous la forme d'un simple accord de cessez-le-feu, « ne fais pas ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît » (Tb 4 :15). Mais cette règle peut alors n'être appliquée que sous la contrainte ou la menace.
  • Elle peut exprimer, sous forme de loi de comportement, ce qu'est une attitude socialement louable, ce qu'est socialement un homme bon, « tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Mt 7 :12). Mais sous cette forme, elle peut n'être appliquée que pour satisfaire les apparences, et ne porte pas nécessairement sur l'attitude privée.
  • Elle peut enfin exprimer que la Morale n’est pas nécessairement une contrainte, mais peut être un choix de vie personnel, une attitude active, le choix radical de donner la priorité à « l'amour de l'autre » par rapport à « l'amour de soi » : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19 :18).

Par rapport à cette dimension sociale fondamentale, se pose en regard la question de la limite sociale : « qui est mon prochain ? » (Lc 10:29). Dans l'évangile, Jésus répond indirectement à cette question fondamentale, par la parabole du Bon Samaritain. La signification du mot « proche » ou « prochain » n’est pas explicitée dans le commandement du Lévitique. Le terme utilisé provient de la racine רעה. Il signifie proche, ami ou encore l’autre, l’interlocuteur. Cependant, la définition de celui qu'il faut aimer comme soi-même selon le Lévitique s'étend à l'hôte étranger quelques versets plus loin : « Vous traiterez l’étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous ; vous l’aimerez comme vous-mêmes, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte[1]. » Dans sa parabole, Jésus montre que l'amour du prochain demandé dans le Lévitique invite à aller au-delà du minimum qu'exige la loi : les gestes du Samaritain, qui va jusqu'à payer l'hôtellerie au blessé pour une durée indéterminée, ne sont exigés par aucune loi, mais lui sont inspirés par l'amour.

Formulations religieuses

Racines religieuses et philosophiques

Les philosophies et religions de l'Histoire ont contribué depuis longtemps à la réflexion et à la formulation de concepts proposant une approche de l'éthique de réciprocité selon différentes approches :

  • Bouddhisme : « Ne blesse pas les autres de manière que tu trouverais toi-même blessante. » – Udana-Varga 5:18 (environ 500 av. J.-C.) ;
  • Confucianisme : « Ce que tu ne souhaites pas pour toi, ne l'étends pas aux autres. » (己所不欲勿施于人) – Confucius (environ 551 - 479 av. J.-C.) ;
  • Hindouisme : « Ceci est la somme du devoir ; ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils te fassent. » – Mahabharata (5:15:17) (environ 500 av. J.-C.) ;
  • Humanisme : D'après Greg M. Epstein (en), chapelain humaniste séculier à l'Université Harvard, « Ne faites pas aux autres… est un concept qu'essentiellement aucune religion ne rate entièrement. Mais aucune de ces versions de la règle d'or n'a besoin d'un Dieu »[2].
  • Jaïnisme : « Rien qui respire, qui existe, qui vit, ou qui a l'essence ou le potentiel de la vie ne devrait être détruit ou dirigé, ou subjugué, ou blessé, ou dénié son essence ou son potentiel. Pour renforcer cette vérité, je vous pose une question : est-ce que le désespoir ou la douleur sont quelque chose de désirable pour vous ? Si vous répondez oui, ce serait un mensonge. Si vous répondez non, vous exprimez la vérité. Juste comme le désespoir et la douleur ne sont pas désirables pour vous, il en est de même pour tout ce qui respire, ou existe, vit ou a l'essence de la vie. Pour vous et pour tous, ceci n'est pas désirable, et douloureux, et répugnant. »[3] ;
  • Philosophie en Grèce antique : « Ne fais pas à ton voisin ce que tu prendrais mal de lui » – Pittacos de Mytilène[4] (640 - 568 av. J.-C.) et « Évite de faire ce que tu blâmerais les autres de faire » – Thalès[5] (624 - 546 av. J.-C.)
  • Taoïsme : « Regarde le gain de ton voisin comme ton propre gain, et la perte de ton voisin comme ta propre perte » T'ai Shang Kan Ying P'ien, « Le sage n'a pas d'intérêt propre mais prend les intérêts de son peuple comme les siens. Il est bon avec le bon ; il est également bon avec le méchant, car la vertu est bonne. Il est croyant avec le croyant ; il est aussi croyant avec l'incroyant, car la vertu est croyante. » – Dao de jing (environ Années 600 av. J.-C.), Chapitre 49 ;
  • Zoroastrisme : « La nature est bonne seulement quand elle ne fait pas aux autres quoi que ce soit qui n'est pas bon pour soi-même. » – Dadistan-i-Dinik 94:5 (environ Années 700 av. J.-C.).

Judaïsme : la Règle d'or

  • « Tu ne te vengeras pas, ou tu ne porteras aucun grief contre les enfants de ton peuple, tu aimeras ton prochain comme toi-même : Je suis le Seigneur. » – Torah, Lévitique 19:18. (v. 538 av. J.-C.) ;
« Toute la Torah » selon Hillel : « Ce qui est détestable pour toi, ne le fais pas à ton prochain », en hébreu sur un rouleau de la Torah déployé

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même », en hébreu וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ (weahavta leré'kha kamokha), est une règle présentée par Hillel, vers le début de l'ère chrétienne, avant les enseignements de Jésus de Nazareth : « Ce que tu ne voudrais pas que l'on te fît, ne l'inflige pas à autrui. C'est là toute la Torah, le reste n'est que commentaire. Maintenant, va et étudie. » – Talmud de Babylone, traité Shabbat 31a, à un homme qui lui demande de lui expliquer le sens de la Torah, « le temps de rester debout sur un pied ». C'est cette règle que l'on trouve initialement dans le livre de Tobie (4:15).

Sous une forme primitive, la loi du talion est un progrès dans la mesure où elle s'oppose à la vengeance incontrôlée et disproportionnée. La vengeance n'est pas condamnée mais doit être « juste » : « Ne fais aux autres que ce qu'ils t'ont fait ».

Mais dans la Règle d'or, le principe de la juste proportion est dépassé pour déboucher sur l'idée de l'action dépourvue de toute idée de retour : ואהבת לרעך כמוך, « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19:18). Cette prescription, d'une importance fondamentale dans le judaïsme, est couramment appelée « Règle d'or »[6] ».

Hillel, au Ier siècle, en fait la source du principe de réciprocité, qui résume toute la Torah, s’il est complété par l’étude[7].

Rabbi Akiva commente, au IIe siècle, cette Règle d'or : ce « principe de base de la Torah » est la « loi la plus importante », lors de la discussion qui l’oppose à Shimon ben Azzai (en), et compare l’emplacement central de ce précepte — au centre du Lévitique, lui-même au centre des cinq Livres de la Torah — à l’emplacement du Tabernacle au centre du cortège des Hébreux[8].

Christianisme : la non-agression

  • « Toutes les choses donc que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-les-leur, vous aussi, de même ; car c’est là la loi et les prophètes. » (Matthieu 7:12[9]), et aussi Matthieu 22:39, Luc 6:31, Luc 10:27 - Jésus de Nazareth (environ 5 av. J.-C./32) ; La lettre de saint Jacques qualifie cette règle de « Loi royale » ou « Loi du Royaume »[10].

La Règle d'or est reprise par Jésus en répondant par la parabole du Bon Samaritain dans l'Évangile selon Luc (6:31)[6].

Elle est complétée par le principe de non-agression : « Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, tends-lui la joue gauche » (ce qui est un appel à ne pas se mettre au même niveau moral, mais n'exclut pas la sanction pénale[11]).

Cette règle d'or constitue la seconde partie du Grand Commandement.

Islam

  • « Aucun d'entre vous ne croit vraiment tant qu'il n'aime pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même. », Hadîth 13 de al-Nawawi - Mahomet (570 - 632).

Cette règle est applicable entre croyants, car le Coran précise parmi de nombreux passages similaires : « Mohamed est le Messager de Dieu et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants, miséricordieux entre eux. » (Coran, 48:29).

La règle d'or en philosophie moderne

L'empathie

La « Golden Rule » (ou Règle d'or) est formulée au XVIIe siècle en Angleterre :

En 1615, par Thomas Jackson (en), grand théologien et prédicateur anglican.
En 1671, lorsqu'un ouvrage est pour la première fois consacré entièrement à ce thème, sous la plume de Benjamin Camfield.

Hans Reiner (de) (1896-1991), philosophe allemand, propose de distinguer différentes formulations de la « Golden Rule » :

  • la règle d'empathie qui part de nos désirs ou de nos craintes : « Ce que tu redoutes ne le fais pas à autrui ; ce que tu désires qu'il te soit fait, fais-le toi-même pour les autres » ;
  • la règle d'équité qui part de nos jugements de valeur : « Ce que tu reproches à autrui, ne le fais pas toi-même ; comme tu juges qu'autrui devrait agir à ton égard, agis toi-même vis-à-vis de lui ».

L'interprétation du terme s'enrichit :

  • Cette éthique n'a aucun sens si elle est prise sans empathie, c'est-à-dire sans prendre en compte les besoins et les sentiments de l'autre personne. Une autre façon de l'exprimer serait : « Traite les autres comme tu voudrais être traité si tu étais à leur place. ». C'est pourquoi certains l'appellent plutôt « l'éthique de réversibilité » ;
  • Ce n'est donc pas une règle pour imposer un système de pensée particulier, ce qui serait une action non éthique. Elle implique la tolérance et l'universalisme (une application de cette règle à tous les hommes et pas seulement au groupe dont on fait partie, l'ingroup).

La « Golden Rule » est utilisée comme un slogan anti-esclavagiste par les quakers, lorsqu'ils découvrent le sort des Noirs en Amérique. Cela explique peut-être son succès ultérieur aux États-Unis où elle donne lieu à une abondante littérature, y compris dans le domaine du management (Arthur Nash, J.C. Penney) et même de la politique [voir les discours présidentiels de John Fitzgerald Kennedy contre la ségrégation raciale (1963) et de Barack Obama au Caire (juin 2009) ou à Oslo (décembre 2009)].

Approche philosophique

Dans les années 1970, le philosophe américain Thomas Nagel[12] propose de penser l'altruisme de façon objective, sur la base d'une éthique de la réciprocité : la formulation « ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, ne le fais pas à autrui »[13] semble restreindre le champ de l'éthique à une considération de prudence : « Si je veux éviter représailles et sentiment de culpabilité, il vaut mieux que j'évite de faire subir à autrui des comportements dont je ne souhaiterais pas moi-même être la victime. » Nagel ajoute : « Au lieu de mettre autrui à notre place en lui prêtant nos sentiments, il s'agit bien pour nous de nous mettre à sa place en appliquant la règle de réciprocité. (…) Autrement dit, quand nous compatissons aux malheurs d'autrui, nous prêtons à ce dernier notre capacité de sentir. Quand nous jugeons en termes de réciprocité, nous jugeons nos actions comme autrui le ferait. » Ainsi, l'égoïste est « celui qui reformule toutes les maximes de ses actions à la première personne du singulier.» L'altruiste, « à l'inverse reformule toutes ses actions à la troisième personne du singulier. »

Limites de la règle d'or

Dans son roman La Voix du maître[14], l'écrivain Stanislas Lem souligne cependant une limite inhérente à la règle d'or qui est la définition, nécessairement arbitraire, des « autres », par la façon dont on place ce qu'il nomme la barre de solidarité. Ainsi, le nationalisme pourrait-il se réclamer de la règle d'or en ce qui concerne les seuls ressortissants d'une nation. L'esprit de corps la limite même à son seul groupe. Et prendrait-on en compte toute l'espèce humaine qu'il importerait de définir à quelles autres espèces nous décidons qu'il est immoral de faire ce que nous n'accepterions pas qu'on nous fît.

Règle d'or et théorie des jeux

Le serious game The Evolution of Trust s'inspire de la théorie des jeux et du dilemme du prisonnier pour mettre en scène les conditions de la confiance dans l'interaction avec différents personnages obéissant à des comportements particuliers, et qui réagissent également aux actions du joueur. Il propose une réflexion sur l'éthique de réciprocité ou règle d'or[15],[16].

Références

  1. Lv 19,34.
  2. (en) Greg M. Esptein, Good Without God : What a Billion Nonreligious People Do Believe, New York, HarperCollins, (ISBN 978-0-06-167011-4), p. 115 Italics in original.
  3. (en) Hermann Jacobi, Ācāranga Sūtra, Jain Sutras Part I, Sacred Books of the East, Vol. 22., (lire en ligne) Sutra 155-6.
  4. Pittacus, Fragm. 10.3.
  5. Diogenes Laërtius, The Lives and Opinions of Eminent Philosophers, l.36.
  6. Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, publié sous la direction de Geoffrey Wigoder, éditeur de l'Encyclopaedia Judaica, Cerf/Robert Laffont, Bouquins, 1996, article « Règle d'or » : « Expression couramment utilisée pour désigner la formule contenue dans le NT (Mt 7 : 12, Lc 6 :31) : « Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux. » Il s'agit simplement d'une reformulation du verset « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19 : 18). » Voir aussi l'article « Aqiva », ibid.
  7. Talmud de Babylone, Shabbath, 31 a. Voir aussi Mireille Hadas-Lebel, Hillel : Un sage au temps de Jésus, Albin Michel, 2005, p. 99 .
  8. Talmud de Jérusalem, Nedarim 9:4.
  9. Mt 7. 12.
  10. « Detail - Traduction - Lire la bible », sur lire.la-bible.net (consulté le )
  11. Michel Johner, « « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi la gauche » – méditation biblique sur l’éthique du sermon sur la montagne », La Revue réformée : « C’est le même Seigneur qui, en Romains 12, m’appelle à tendre la joue droite lorsqu’on me frappe la gauche, et qui, quelques versets plus loin, en Romains 13, appelle le magistrat à sanctionner, en son nom, cette même agression lorsque celle-ci relève du domaine pénal ! Il n’y a pas de contradiction entre les deux !
    Pour appuyer cette conviction, il est aussi important de relever que Jésus, dans les trois exemples qu’il choisit pour illustrer son propos, ne disculpe pas la violence sociale (en l’occurrence gifler, prendre la tunique ou réquisitionner). Il ne la dépénalise pas, comme s’il disait : « ce n’est pas grave » ou « cela ne mérite pas d’être puni ». Le point de vue que Jésus aborde, ici, c’est uniquement celui de l’individu lésé ou agressé. Et si tant est que celui-ci veuille réagir en disciple, Jésus l’appelle à manifester sa liberté par une qualité de réaction qui portera le bien à triompher du mal. »
  12. Possibility of Altruism, Princeton University Press, 1970.
  13. Hobbes, Léviathan, Paris, Sirey 1971, p. 130.
  14. Stanislas Lem, La voix du maître, Denoël, coll. « Présence du Futur », , 256 p. (ISBN 978-2-207-30211-8 et 2-207-30211-3).
  15. « « The Evolution of Trust », une question de confiance », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  16. (en) Jess Joho, « How a game designer uses interactive play to explain the world's worst problems », sur Mashable,

Bibliographie

  • Luc Foisneau, Hobbes et la Toute-puissance de Dieu, Paris, Puf 2000.
  • Luc Foisneau et George Wright, New Critical Perspective on Hobbes's Léviathan, Milan, Franco Angeli, 2004.
  • Mireille Hadas-Lebel, Hillel, un sage au temps de Jésus, Albin Michel, 2005 (ISBN 978-2-226-15708-9)
  • Thomas Nagel, The Possibility of Altruism, Princeton University Press, 1970.
  • Olivier du Roy, La Règle d'or. Le retour d'une maxime oubliée, Paris, Éditions du Cerf, 2009.
  • Olivier du Roy, La Règle d'or. Histoire d'une maxime morale universelle, 2 volumes, Paris, Éditions du Cerf, 2012.
  • Bauschke, Die Goldene Regel. Staunen, Verstehen, Handeln, Berlin, EB Verlag, 2010.
  • Jeffrey Wattles, The Golden Rule, New York, Oxford University Press, 1996.

Voir aussi

Articles connexes

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