Chapelle Saint-Melaine de Laval

La chapelle Saint-Melaine de Laval, située à Laval était une chapelle romane.

Chapelle Saint-Melaine
Présentation
Culte Catholique romain
Rattachement Diocèse de Laval
Géographie
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Ville Laval

Cette chapelle était située à peu de distance de Laval, non loin de l'étang de Barbé, dédiée à Melaine. Le prieuré fut longtemps la paroisse du faubourg du Pont-de-Mayenne de Laval, de l'archidiaconé de Sablé, du doyenné de Sablé au-delà de l'Ouette, rive droite de la Mayenne. L'église paroissiale fut au XVe siècle, transférée dans l'intérieur du faubourg ; elle prit alors le nom de Saint Vénérand, qui lui fut donné pour patron. Le prieuré de Saint-Melaine fut longtemps cure primitive de cette partie de la ville, au-delà de la Mayenne, en face du château.

Origine

Miracle

Deux auteurs ont raconté la vie de Melaine. Un premier auteur anonyme la rédige sans doute au VIIe siècle. Celui-ci est largement recopié[1] au XIe siècle par Gervais de Belleme, évêque du Mans, et ensuite archevêque de Reims, qui relate dans une courte notice plusieurs miracles opérés à l'Ouest de la Mayenne[2], par son intercession. L'un d'eux[3] qui eut pour théâtre Argentré peut avoir donné naissance à la paroisse de Saint-Melaine ainsi qu'à la Chapelle, érigée à deux lieues de là sur la commune actuelle de Laval, ou du moins lui avoir fait donner ce patronage.

Rorans

Rorans avait obtenu une partie des reliques de saint Melaine qu'elle conservait avec une grande vénération à Argentré[4]. Ce fait est connu car dans une lettre[5], Gervais de Belleme, archevêque de Reims[6], annonce à Even, abbé et réformateur de l'abbaye Saint-Melaine de Rennes, que, cédant enfin à ses instances, il consent à lui rendre la relique si chère à sa famille[7].

Barbé

Il existait un fief de Barbé[8]. Il appartenait à la maison de Château-du-Loir.

Il servait probablement de demeure à Rorans qui avait son douaire à Argentré[9]. Rorans possédait des reliques de sant Melaine ; c'était pour cela qu'elles étaient entourées chez ses enfants de tant de respect et d'affection ; c'était afin de les honorer mieux qu'une chapelle avait été bâtie sous le vocable du saint.

Cette terre de Barbé était un fief relevant d'Argentré, qui, dans les temps postérieurs, fut annexée au Château de Hauterive. Guy Ier de Laval épouse, en troisièmes noces, vers l'an 1030, Rotrude de Château-du-Loir, sœur probablement de l'évéque Gervais de Belleme. L'un de ses enfants porte le nom de Gervais comme son oncle, une autre s'appela Hildeburge comme sa grand-mère. C'est par cette alliance que les seigneurs de Laval acquirent des droits sur l'étang de Barbé.

Fondation

Au XIIIe siècle, les chartes parlent de Saint-Melaine faisant partie du fief d'Hauterives. La fondation de ce prieuré, suivant toutes les probabilités, appartiendrait donc selon La Beauluère aux seigneurs d'Argentré qui, dans la suite, s'annexèrent la seigneurie d'Hauterive[10]. Néanmoins, des aveux de 1407 et 1444 indiquent que cette fondation est faite par un seigneur de Laval et il est probable que ce seigneur, selon Couanier de Launay fut Guy III de Laval.

Seul au milieu de cette contrée, Saint-Melaine prit de bonne heure le titre de paroisse et eut tous les droits curiaux qui en dépendaient.

Paroisse

La paroisse de Saint-Melaine est donc, pour Couanier de Launay, un démembrement de celle d'Argentré qui s'étendait alors depuis Soulgé jusqu'à la Mayenne. Bonchamps n'existait pas encore et ne doit sa création qu'à l'établissement d'une colonie de religieuses d'Avesnières.

Dans le cours de ce siècle, plusieurs chartes, constatant les libéralités des seigneurs d'Hauterive à l'abbaye de Fontaine-Daniel, font voir que la paroisse de Saint-Melayne avait déjà une existence fixe autour du prieuré[11].

Dans son aveu de 1407, Guy XII de Laval déclare qu'il fait partie de son domaine. Le même acte et l'aveu de 1444 portent encore que les seigneurs de Laval sont fondateurs du prieuré de Saint-Melaine. Un arrêt du roi Charles VI de France, d', règle les droits curiaux du prieur de Saint-Melaine.

Prieuré et paroisse

L'époque précise, à laquelle l'église de Saint-Melaine devient un prieuré dépendant de l'Abbaye Toussaint d'Angers, ne nous est pas connue. Dès le commencement du XIIIe siècle, comme curé de la paroisse de Saint-Melaine, après une contestation avec les administrateurs de l'aumônerie de Saint-Julien du Pont de Laval, placée sur son territoire, l'abbé de Toussaint fait à l'aumônerie l'abandon des droits curiaux qui peuvent appartenir au prieuré sur les malades et les gens de service de l'hospice. C'est le plus ancien titre que nous ayons dans lequel il soit fait mention de Saint-Melaine et de son église, comme paroisse.

Jeanne Ouvrouin, dame des Roches et de Poligné, fut appelée à son accomplissement, « désireuse, elle-même,d'accroître le service divin dans la ville de Laval, où il n'y avait qu'un collège et une grande multitude de peuple ». Le , Adam Chastelain, évêque du Mans, érigea par décret obtenu le l'église de Saint-Michel en collégiale Saint-Michel de Laval et les chapelains reçurent le titre de chanoines. Il s'agit de la deuxième collégiale crée à Laval, après la Collégiale Saint-Tugal de Laval.

René de Feschal ajouta aux libéralités de sa famille envers Saint-Melaine, par acte du , la fondation d'une messe dans cette église, le jour de la Conception, à diacre et à sous-diacre, avec chapes, de l'office du jour, en considération de sa très chère et amée dame et mère, Jeanne Ouvrouin, dame de Poligné, Marboué et la Coconnière. Le prieur avait sa demeure dans la maison prieurale de Saint-Melaine ; une sentence du doyen de Sablé, de l'année 1486, décida qu'il aurait en jouissance une des maisons canoniales du chapitre de Saint-Michel.

Conflits et règlements

Les chanoines de ce nouveau chapitre élevèrent, vers 1413, une église sur l'emplacement de l'ancienne chapelle. Elle se trouvait sur le chemin que les habitants du Pont-de-Mayenne avaient à parcourir pour se rendre à leur église paroissiale de Saint-Melaine, et partageait à peu près la route en deux parties égales. Bientôt ils s'habituèrent aux offices des chanoines ; plusieurs y choisissaient le lieu de leur sépulture. Les chanoines exerçaient presque tous les droits de curé ; ils recevaient des offrandes, des legs étaient faits en leur faveur, au grand détriment de la paroisse. De vifs démêlés s'élevèrent à ce sujet entre le chapitre et le prieur de Saint-Melaine ; ce dernier réclamait, comme lui appartenant de droit commun, les honoraires dont il était privé par suite des empiétements des chanoines dans les limites de l'église confiée à ses soins[12].

Jean le Bigot, prieur-curé de Saint-Melaine, et André Duval, aumônier et administrateur de l'aumônerie de Saint-Julien, firent, en 1450, un nouveau concordat[13].

Jean Bourré est un des trois personnages, portant chapeau sombre, se tenant derrière Louis XI (œuvre de Jean Fouquet)

Les chanoines de la Collégiale Saint-Michel de Laval augmentent leur église d'une sacristie, en 1490. Les paroissiens de Saint-Melaine, déjà jaloux d'une église qui portait préjudice à l'église paroissiale, en attirant les habitants du Pont-de-Mayenne, ou par tout autre motif, prétendirent avoir la propriété du terrain où L'église était construite. Ils démolissent[a 1] les travaux du chapitre. Cette affaire violente fut portée devant le Parlement de Paris. Un arrêt débouta les habitants de leurs prétentions et les obligea a reconnaître que L'emplacement de L'église et de La sacristie; ne Leur appartenait point, mais bien aux chanoines, et que ces derniers avaient tous droits sur ces lieux, pour y bâtir ou faire ce que bon leur semblerait. En outre, ils furent condamnés à remettre ce qu'ils avaient démoli dans le même état qu'avant, et à payer dix livres d'amende aux chanoines et dix livres à René de Feschal, seigneur de Poligné et de Marbouë. Jean Bourré, seigneur du Plessis-Bourré et de Jarzé, conseiller maître des comptes, seigneur de la châtellenie d'Entramnes, les servit en soutenant leurs droits auprès du roi.

L'abondance des dons et des offrandes que recevaient les Dominicains de Laval portèrent ombrage aux religieux de l'Abbaye Toussaint d'Angers, d'où relevait le prieuré de Saint-Melaine[14].

Remplacement par Saint-Vénérand

C'est en 1485 que le comte de Gavre, frappé des inconvénients qui résultaient pour les habitants du Pont-de-Mayenne de l'éloignement de leur église de Saint-Melaine, les engagea à aviser aux moyens d'élever une église plus rapprochée des bords de la Mayenne, partant plus facilement accessible à ses nombreux paroissiens. L'église de l'antique prieuré de Saint-Melaine servait d'église romanes. Elle devenait trop éloignée du nouveau centre de population[15], marquée par le développement du commerce de la toile ; elle était remplacée par un nouvel édifice religieux, qui sera l'église Saint-Vénérand de Laval.

Le prieuré seul subsista en fait, mais l'église fut toujours fréquentée. Les fonctions curiales y continuèrent ; une messe de paroisse y fut célébrée chaque dimanche, sans cependant qu'il y eût aucune obligation de la part du prieur curé de la nouvelle église. Les curés n'envisagèrent jamais cette messe que comme une complaisance et une commodité pour les habitants de la campagne restés éloignés de l'église paroissiale.

Continuation de Saint-Melaine

Mgr de Froulay, par une ordonnance du , considérant que la plupart des chapelles anciennement fondées n'étaient pas desservies d'une manière convenable, avait enjoint de lui présenter les titres de fondation, déclarant interdites à partir du celles pour lesquelles on n'aurait pas rempli cette condition.

L'ancienne église paroissiale de Saint-Melaine n'était plus qu'une chapelle dans laquelle le prieur-curé de Saint-Vénérand faisait remplir les fonctions curiales et célébrer la messe le dimanche pour la commodité de la population environnante. Depuis la translation du chef-lieu de la paroisse dans l'église de Saint-Vénérand, il aurait pu, à ce qu'il paraît, se dispenser de faire à Saint-Melaine aucun actes curiaux. Mais les devanciers de M. Rigault n'avaient pas voulu délaisser ainsi l'église-mère, et lui-même, n'ayant pas de titres à produire, demanda qu'il lui fût accordé autorisation d'en agir comme par le passé. Cette permission lui fut accordée, le .

Trois vicaires étaient attachés à la paroisse, dont un desservait l'église de Saint-Melaine, autour de laquelle restaient plusieurs habitations.

Notes et références

  1. André Chédeville, Hubert Guillotel, op.cit p. 157-158.
  2. À cette époque, la rivière Mayenne marquait la limite de la Bretagne et du Maine.
  3. La fait est rapporté par les Bollandistes, p. 330, et retranscrit dans Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval 818-1855, Godbert, [détail des éditions] : Le saint évêque de Rennes, visitant la partie de son diocèse qui confine le Maine, fut appelé près d'une dame nommée Eve, demeurant au territoire cénoman; elle était malade depuis douze ans et ne pouvait sans aide se lever de son lit. Cédant aux instances de ses parents et de ses amis, et craignant, s'il les refusait, de manquer à la charité, saint Melaine vint trouver cette dame, lit sur elle le signe de la croix, puis une onction avec de l'huile consacrée, en récitant l'Oraison dominicale, et lui rendit la santé.
  4. Terre qui faisait partie de son douaire.
  5. Le texte latin se trouve dans le tome I des Acta Sanctorum, 6 janvier, p. 333.
  6. II avait auparavant été évêque du Mans.
  7. Il y a long-temps, mon cher frère, que vous m'avez prié de vous donner les reliques du glorieux confesseur saint Melaine, qui nous étaient si chères, à mon père et à moi. Vous aviez de la peine de voir vôtre maison privée de ce précieux gage et vous avez employé les prières et les sollicitations les plus pressantes pour obtenir ce que vous souhaitiez. Enfin l'on n'a pu vous refuser, et l'on espère, en récompense, que vous vous souviendrez éternellement de mon père Haimon, de ma mère Hildeburge, de monseigneur le roi Henry, et de moi. Après cela je ne doute pas qu'un aussi saint homme que vous l'êtes n'apprenne avec plaisir les miracles que Dieu a opérés par ces précieuses reliques. Je parle comme témoin oculaire d'une partie, et le reste m'a été rapporté par des personnes dont le témoignage ne me parait pas de peu de considération. J'en ferai donc le récit à votre charité, pour l'édification de ceux qui pourront lire ceci. « Mon aïeule Rorans, demeurant dans le pays du Maine, dans un lieu appelé Argentré qui était de son douaire, une partie de la maison fut brûlée par accident. On présenta les reliques aux flammes qui allaient consumer le reste et aussitôt elles s'éteignirent. Ces reliques, après la mort de Rorans, passèrent, avec les terres de son douaire, en la possession de Haimon, fils de son fils, et mon père, qui transporta les reliques à sa terre de Château-du-Loir.
  8. D'après le Gallia Christiana (Èpiscopi Cenomanenses, no 31. Archiepiscopi Rtmentet, no 45), l'évéque Gervais de Belleme était fils de Hamon ou Hamelin de Château-du-Loir et de Hildegarde ou de Hildeburge de Bellême. Le témoignage de l'évéque lui-même assure que c'est le nom d'Hildeburge qu'il faut adopter. Les auteurs de cet ouvrage indiquent que le nom vulgaire de Gervais était de Barbé ou de la Roche-Guyon.
  9. Il devait être situé au lieu où se trouve encore le village de Saint-Melaine, et non près de la ferme qui porte aujourd'hui ce nom. Elle ne fut créée que plus tard et ne reçut le nom de Barbé qu'à cause de sa position voisine de l'étang, longtemps après que le nom du fief primitif eût été substitué à celui de Saint-Melaine.
  10. Et non, comme le dit Jacques Le Blanc de la Vignolle, à un seigneur de Laval.
  11. Foulques d'Hauterives cède et confirme en 1251, à l'abbé et aux moines de Fontaine-Daniel, moyennant qu'ils rendront à lui et à ses héritiers, chaque année, 4 sols mançais et 4 d. de cens, toutes les terres qu'ils avaient achetées de Pierre de Mayenne, bourgeois de Laval, situées dans la paroisse de Saint-Melaine, avec la maison et les vignes qui en dépendaient près des Touches. En 1259, Guillaume de Colombiers donna à Fontaine-Daniel des terres et des vignes, situées dans La paroisse de Saint-Melayne près Laval, au fief de Robert d'Hauterives.
  12. À la demande de Jean, abbé de Toussaint, d'où dépendait l'église de Saint-Melayine, et de noble homme Jacques de Mascon, procureur du seigneur de Poligné, fondateur du Cimetière-Dieu, Jehan d'Hierray, évêque du Mans, intervint dans ce procès qui était sur le point de commencer, et réussit à rétablir la bonne intelligence entre le prieur et les chanoines. Une transaction eut lieu entre les parties, le 11 avril 1439. Elle reçut ensuite confirmation de Jehan d'Hierray. Pour obvier aux plaintes du prieur, curé de la paroisse de Saint-Melayne, et empêcher toute contestation pour l'avenir, une des prébendes du chapitre collégial de Saint-Michel fut unie et annexée au prieuré, de telle manière que Mr le prieur fût, à perpétuité, chanoine prébende du chapitre, et que le canonicat et le prieuré cure ne fussent plus qu'un seul et même bénéfice. Les fondateurs se démirent de la présentation en faveur de M. l'abbé de Toussaint, et la collation en resta à Mgr l'évêque du Mans. En présentant à la cure, l'abbé présentait en même temps au canonicat. Mais comme les soins continuels et journaliers qu'imposent les charges de pasteur pouvaient empêcher le curé de Saint-Melaine de remplir les devoirs de son canonicat, le prieur-curé eut la faculté de mettre à sa place un chapelain pour acquitter les obligations du chapitre. En abandonnant ses droits de présentation, le seigneur de Poligné, en qualité de fondateur, se réserva certains droits honorifiques comme marque de déférence de la part du prieur. Le curé nouvellement nommé était obligé de lui faire savoir le jour de la prise de possession de la cure. Le jour de son installation au chœur, dans la stalle qui lui était assignée en sa qualité de chanoine, après l'office terminé, il devait immédiatement, comme devoir de soumission et d'hommage, envoyer au château de Poligné un gobelet d'argent du poids d'un marc, plein de vin. Par suite de cette convention, il fut arrêté que, pendant tout le temps que le collège resterait dans ce même lieu, ou s'il était transporté dans le manoir de Poligné, ou dans tout autre lieu, pourvu toutefois que ce fût dans un lieu compris dans les limites de la paroisse de Saint-Melaine, le chapitre continuerait à recevoir tous les dons qui lui seraient faits, et qu'ils seraient distribués par égale portion aux chanoines, y compris le chanoine-curé. Les droits curiaux furent réservés au chanoine prieur-curé ; cependant si des paroissiens demandaient à être inhumés dans l'église du chapitre, les chanoines devaient partager également les droits de sépulture. Le prieur n'eut point de place distinguée de ses collègues : il prenait rang et stalle au chœur, suivant son degré d'ancienneté dans le chapitre.
  13. Mr le prieur fit l'abandon à l'hospice de toutes ses fonctions curiales à L'égard des habitants de l'hospice, avec toutes Les oblations, moyennant une rente annuelle de trente sols. Martin Berruyer, évoque du Mans, approuva cet arrangement dans tout son entier, refusant seulement son approbation à un article par Lequel L'aumônier de l'hospice permettait au prieur la célébration des saints mystères, dans le cas où l'église paroissiale, par une cause quelconque, serait mise en interdit.
  14. Jehan Le Bigot, alors prieur, appuyé par l'abbé de Toussaint, porta plainte en 1494 au comte de Laval de ce que puis naguère il auroit fondé en l'honneur de Notre-Dame et de Monsieur Saint Dominique un couvent de Jacobins et Frères Prescheurs èz forsbourg de la ville de Laval, au lieu appelé la Trinquerie, qui est dans la paroisse de Saint-Melayne, que auparavant la construction de ce couvent, Mgr le comte auroit promis et accordé faire à la cure et prieuré de Saint Melayne telle récompense qu'il appartiendroit et faisoient » les religieux et prieur valoir les pertes qu'ils éprouvoient tant à cause des dunes qu'ils aient perdues sur les terrains occupés par Les Jacobins, que par les offrandes que ces religieux recevoient pour Les funérailles et les sépultures qu'ils faisoient dans leur église et leur couvent.. Le comte répondit aux complaintes des religieux de Toussaint : que La paroisse de Saint Melayne, loin d'éprouver de la perte ne pouvoit que gagner a la fondation d'un couvent de Frères Prescheurs qui faisoient souvent de belles prédications pour le salut d'icelle paroisse à la décharge du prieur-curé, ainsi que en faveur des grands pardons qui sont au lieu de Saint Dominique, grande foule de monde affluait dans la paroisse de Saint-Melayne qui font en même temps leur voyage à l'église de Saint-Melayne et à celle de Saint-Vénérand, ce qui tourne au grand proffit du curé.. Néanmoins pour apaiser le différend, et être participant aux prières de l'abbaye de Toussaint, de concert avec le fondé de pouvoirs de l'abbaye, par un traité du 3 juin 1494, le Comte de Laval consentit à payer au prieur-curé de Saint-Melayne une rente annuelle et perpétuelle de quinze livres. On arrêta en outre que chaque fois que les Frères Prêcheurs enlèveraient un corps pour faire sa sépulture dans l'église de leur couvent, le prieur de Saint-Melayne ou ses vicaires seraient informés du choix que le défunt avait fait pour le lieu de sa sépulture. Le curé ou ses vicaires feraient alors porter le corps du trépassé jusqu'à la porte du monastère. Si les religieux y étaient invités, ils pouvaient se rendre à la demeure du défunt, et avec le clergé de la paroisse, accompagner le corps depuis sa maison jusqu'à l'église. S'il arrivait que le curé ou les vicaires refusassent ou tardassent à venir prendre le défunt, après une heure d'attente, les religieux pouvaient faire la levée du corps et procéder à sa sépulture selon leur volonté.
  15. Couanier de Launay indique qu''Il fallait traverser la chênaie de la Coconnière, où les fâcheuses rencontres n'étaient pas rares. Une fois, pendant l'office, des malfaiteurs avaient pénétré dans le faubourg, en avaient pillé les maisons et s'étaient retirés, emmenant plusieurs prisonniers. Avec une église plus centrale pareil malheur ne pourrait plus arriver.
  • Citations de Guillaume Le Doyen, (° ~ 1460 Laval - † ~ 1540 Laval), notaire, chroniqueur, poète mayennais du XVe siècle :
  1. (1492): Et le jour de l'Ascension
    Dont veulx cy faire mension
    D'un exploit qui ne fust pas jeu
    Et fust au Cymetière-Dieu
    Par aulcuns serviteurs de paine
    Qui demouroit à Sainct-Melayne
    Et abatirent, pour mal faire
    La maison du Revaistuère
    Qui estoit comme presque faicte ;
    Ceulx de la ville d'une traicte
    Qui avoint droict au cymetière
    Donnèrent en couraige deffaire
    L'édifice et tomber par terre
    Ce qui fust faict : dont vint grant guerre.
    Puis messieurs envoyèrent quérir
    Un mandement juc à Paris
    Ou firent escripre tel divis
    Que bon leur sembla par le Roy
    Dont fusmes mis en mal arroy.
    Car à tous ceulx de Saint-Melayne
    Mille francs cousta de leur layne
    Par les motifs de Marbouë
    Et aussi maître Jehan Bourré.

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..

  • Mémorial de la Mayenne, 1845, Godbert, Laval, p. 214-217.
  • Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval 818-1855, Godbert, [détail des éditions]
  • Études sur les communautés et chapitres de Laval. D'après le manuscrit de Louis-Julien Morin de la Beauluère. Publiées et annotées par Louis de La Beauluère. Avec des additions de J.-M. Richard. Laval, Imprimerie L. Moreau, Libr. A. Goupil, 1891.
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