Ponce Pilate (film)

Ponce Pilate (Ponzio Pilato) est un péplum franco-italien réalisé par Gian Paolo Callegari et Irving Rapper, sorti en 1962.

Cet article concerne le film sur le préfet de Judée. Pour le préfet de Judée, voir Ponce Pilate.

Ponce Pilate
Jean Marais dans le rôle de Ponce Pilate
Titre original Ponzio Pilato
Réalisation Gian Paolo Callegari
Irving Rapper
Scénario Oreste Biancoli
Gian Paolo Callegari
Gino De Santis (it)
Ivo Perilli
Guglielmo Santangelo
Guy Elmes (en)
Acteurs principaux
Pays d’origine France, Italie
Genre péplum
Durée 100 minutes
Sortie 1962


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Ponce Pilate, le procurateur de Judée, revient à Rome pour se défendre devant ses accusateurs, Caligula, le nouvel empereur, et le Sénat tout entier. Pendant son procès, Ponce Pilate revoit les dernières années de sa vie, depuis son arrivée en terre palestinienne, jusqu'à l'exécution d'un prophète poursuivi par la haine des Pharisiens, Jésus de Nazareth.

Résumé du film

À Rome, en l’an 36 de l’ère chrétienne, sous le règne de Caligula, l’ancien haut fonctionnaire de l’Empire romain, Ponce Pilate (Jean Marais), tombé en disgrâce, est accusé durant son procès en présence de son César (Charles Borromel), de n’avoir pas su maintenir l’ordre dans la province de Judée. À cette occasion, Pilate revoit un autre procès plus dramatique auquel il participa : celui de Jésus de Nazareth.

Quelques années auparavant, nommé procurateur romain en Judée par l’empereur Tibère, Ponce Pilate arrive à Jérusalem au moment où les juifs sont en pleine effervescence contre Rome. Barabbas, un chef de brigands, poussé par le riche marchand Aaron Ec Mézir (Roger Tréville), tente en vain de tuer Pilate, qui n’est que blessé. Aaron s’enfuit, laissant entre les mains des romains sa fille Sarah (Letícia Román ). À son tour, celle-ci veut poignarder Pilate, qui la désarme, mais il est séduit par sa grande beauté. Sarah obtient la grâce de son père. Claudia Procula (Jeanne Crain), nièce de Tibère et femme de Pilate, arrive avec ses deux enfants. Elle est blessée par le froid accueil de son mari…

Peu de temps après, le duel entre le procurateur et le Sanhédrin (la haute cour de justice juive) prend une ampleur considérable à propos de la construction d’un aqueduc. Ponce Pilate se considère totalement comme la figure du bien. Rome est bon et il est du côté du peuple. Celui-ci est opprimé par les taxes juives pour le temple. Le Sanhédrin et, plus particulièrement, son grand prêtre le Caïphe (Basil Rathbone) se disent les représentants du peuple. Pourtant, aux yeux de Pilate, ils sont ceux qui l’oppriment le plus. Le procurateur veut y mettre fin en se montrant clément envers le peuple, le défendant à n’importe quel prix. Si la vie de la population est mise en danger, c’est parce que l’arrogance du Sanhédrin la pose en victime. C’est alors que Jésus de Nazareth qui se dit « roi des juifs » est arrêté.

Pilate le libérateur est cependant tourmenté durant le procès de Jésus. Il a face à lui un autre «roi», mais rejeté par cette population. Bien que ne le reconnaissant coupable d’aucun crime, Pilate livre Jésus aux juges juifs qui exigeaient sa mort. Par la suite, sous l’influence de son épouse reconquise, convertie à la religion chrétienne, Pilate commence à croire en ce roi, au point de se retrouver comme lui face à l’empereur, une fois déchu. Pilate perd son épouse écrasée lors d’un tremblement de terre. Malgré l’exil qu’il subira, il deviendra le héros, celui qui a su se montrer digne envers le peuple pour qui il n’a voulu que son bien.

Fiche technique

Distribution

Écriture et autour du film

Dans sa biographie de Jean Marais1, Gilles Durieux écrit : « Si Jean Marais n’avait jamais cédé aux sirènes hollywoodiennes, il tourna tout de même dans un film américain, du moins dans un film dirigé par un réalisateur américain, Irving Rapper. Car Ponce PilatePonzio Pilato – était plutôt un film italien, tourné à Cinecittà et cosigné par le cinéaste italien Gian Paolo Callegari. Passant du péplum mythologique (L'Enlèvement des Sabines) au péplum biblique, Marais avait fière allure dans sa cuirasse de gouverneur romain de Judée, immortalisé pour son non-interventionnisme lors de la condamnation du Christ par les rigoristes Pharisiens. Si cette biographie filmée n’avait pas forcément une grande valeur historique, elle était taillée sur mesure pour la vedette française, le Ponce Pilate de cette version italo-américaine étant fort sympathique, aimé de tous et bourré de remords d’avoir laissé le « sauveur » périr sur la croix. Il se vengea d’ailleurs de tous ceux qui l’avaient poussé à ne pas prendre la défense du fils de Dieu. Ce qui fit dire à Jean Cocteau, dans une missive qu’il envoya au comédien en plein tournage : « Peut-être pourras-tu ne pas condamner le Christ ni t’en laver les mains. Essaie, puisque que le passé, le présent et l’avenir n’existent pas. »

Dans le livre Jean Marais le bien-aimé2, Carole Weisweller écrit : « Jean Marais n’avait pas terminé La Princesse de Clèves que le metteur en scène américain d’origine anglaise Irving Rapper, qui avait vu l’acteur dans le rôle de Néron4 à la Comédie-Française, lui proposa de jouer Ponce Pilate. L’acteur français était le seul d’après-lui à pouvoir interpréter le procurateur romain. Le film fut tourné à Rome. Jean Cocteau écrivit à Marais : « peut-être tu ne pas condamner le Christ ni t’en laver les mains ? Essai, puisque le passé, le présent et l’avenir n’existent pas. » Bien que maîtrisant mal la langue de Shakespeare, Marais jouait en anglais. Il avait, dès le premier jour du tournage, une séquence qui durait près de dix minutes. Il avait préparé et répété son texte avec soin et le débita en une seule prise, sans se tromper. Irving Rapper, qui devait se battre chaque jour avec une production italienne totalement désorganisée, apprécia particulièrement la conscience professionnelle et la précision du comédien français. Marais et son metteur en scène s’entendaient très bien, il régnait sur le plateau une ambiance chaleureuse malgré un désordre complet et des horaires plus que fantaisistes. Irving Rapper déclara à la fin du film : « J’ai tourné avec bien des acteurs mais je n’en ai connu que trois qui soient aussi grands acteurs que personnalités attachantes : Spencer Tracy, Frédéric March et Jean Marais. »

Dans son livre Quand le christianisme fait son cinéma3, Bruno de Seguins Pazzis écrit : « Il est peu question de la vie de Jésus dans Ponce Pilate de Gian Callaegari et Irving Rapper. Cette production italienne mérite cependant d’être signalée car elle approche le sujet de la condamnation et de la crucifixion de Jésus sous un angle original, celui du personnage de Ponce Pilate qui vit son procès à Rome devant Caligula en 40. Ce procès est une thèse parmi d’autres. Ponce Pilate s’est-il suicidé après avoir été exilé ? Ou est-il mort martyr chrétien à Rome ? Donc, à l’occasion de son procès, Ponce Pilate fait le récit de sa carrière et du procès de Jésus. Le film est construit selon la forme d’un retour en arrière (flash-back) au cours duquel Ponce Pilate revit les moments les plus importants de sa carrière en Palestine et si la présence de Jésus n’est pas permanente sur l’écran, sa présence est bien réelle dans les pensées de Ponce Pilate et du spectateur. Comme dans le Ben-Hur de William Wyler, Jésus n’est jamais montré de face. Une autre curiosité du film est d’y voir le rôle de Ponce Pilate interprété par Jean Marais. »

Tournage du film

C'est le même acteur (John Drew Barrymore) qui joue Judas de face et Jésus qui lui n'est jamais vu de face, tandis que sa voix est doublée par un autre.

On avait reconstitué sur les terrains de Cinecittà les lieux de Palestine où se passa la vraie histoire. Le scénario avait été écrit dans un grand souci d’exactitude avec la collaboration d’un rabbin et d’un prêtre catholique. La scène de la crucifixion a été tournée au cours de la véritable éclipse totale du soleil du 15 février 1961 à Roccastrada en Toscane.

Box-Office

  • France : 1 417 586 spectateurs.

Notes et références

  • Gilles Durieux (préf. Jean-Charles Tacchella), Jean Marais - biographie, Flammarion, 2005. (ISBN 9782080684325)
  • Jean Marais le bien-aimé de Carole Weisweller et Patrick Renaudot, Éditions Michel De Maule, 2013. (ISBN 9782876233171)
  • Quand le christianisme fait son cinéma de Bruno de Seguins Pazzis, Les éditions du Cerf, 2018. (ISBN 9782204118774)
  • bnf.fr

Liens externes

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