Place Montoulieu
La place Montoulieu (en occitan : plaça Montoliu) est une place du centre historique de Toulouse, en France. Elle se situe dans le quartier Saint-Étienne, dans le secteur 1 de la ville. Elle appartient au secteur sauvegardé de Toulouse.
Place Montoulieu (oc) Plaça Montoliu | |
Situation | |
---|---|
Coordonnées | 43° 35′ 48″ nord, 1° 27′ 01″ est |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Ville | Toulouse |
Quartier(s) | Saint-Étienne |
Morphologie | |
Type | Place |
Forme | Trapézoïdale |
Superficie | 1 100 m2 |
Histoire | |
Anciens noms | Place Montoulieu (début du XIIIe siècle) Place du Puits-Verdet (XVe siècle) |
Toponymie
La nom de la place Montoulieu est ancien, puisqu'il apparaît déjà au début du XIIIe siècle, dans la Chanson de la croisade albigeoise, écrite entre 1208 et 1219. Elle tient ce nom de la porte Montoulieu, établie au sud de la place. Il est peu probable, comme l'a soutenu l'historien Guillaume Catel, que ce nom de Montoulieu venait de ce que la route qui passait par la porte conduisait à l'abbaye de Montoulieu. Il semble que ce nom soit plutôt relié à un oratoire, désigné comme l'oratoire du Crucifix, placé sur un tertre entouré d'oliviers, qu'on appelait le « mont des Oliviers » et qui se trouvait près de la porte de la ville[1].
Le texte de la Chanson de la croisade albigeoise mentionne en occitan « el camp de Montoliu », établi par les croisés face à la porte du même nom. Les plus anciens actes en latin, à parit du XIVe siècle, évoquent également la platea montis olivi (1380), loco dicto als oliveri (1388), loco vocato als olivies (1446). Au milieu du XVe siècle, la place était également désignée comme la place du Puits-Vert ou du Puits-Verdet, parce qu'un puits, peint de cette couleur, se trouvait au carrefour de cette place et de la rue Ninau. Pendant la Révolution, en 1794, ce fut la place Sans-Culottide[1], comme la rue Ninau était devenue la rue Sans-Culottide, mais cette appellation ne dura pas[2].
Voies rencontrées
La place Montoulieu rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants :
- Rue Ninau
- Rue Montoulieu-Saint-Jacques
- Rue du Huit-Mai-1945
- Rue Escoussières-Montgaillard
- Rue Montoulieu-Vélane
Histoire
Au Moyen Âge, la place Montoulieu appartient au capitoulat de Saint-Étienne. Ce n'est qu'un carrefour entre les rues Ninau et Montoulieu (actuelles rues Montoulieu-Vélane et Montoulieu-Saint-Jacques) au nord, et le chemin des Escoussières (actuelle rue Escoussières-Montgaillard et ancienne rue Escoussières-Montoulieu, dans son prolongement à l'est). Le sud de la place actuelle est largement occupé par des maisons et de petits immeubles et est fermé par le rempart et la porte Montoulieu. Cette porte, qui existait déjà au commencement du XIIIe siècle et sans doute à l'époque romaine, est reconstruite vers 1346. Ce n'est qu'une haute tour carrée, construite en briques et percée d'une large et haute porte, ogivale du côté de la ville, en plein cintre du côté de la campagne. Elle est régulièrement entretenue et plusieurs fois embellie. En 1536, une demi-lune est édifiée au-devant de la porte. En 1572, à cause des événements des guerres de Religion, la porte est fermée, pour n'être ouverte de nouveau qu'une fois la paix revenue, en 1601. En 1650, les capitouls font placer leurs huit blasons sur un pan de rempart joignant la porte, et en 1729 le sculpteur Pierre Lucas place les armoiries de la Ville sur une badorgne nouvellement faite à côté de la porte[3].
Au centre de la place, face à l'entrée de la rue Ninau, un puits, connu comme le Puits-Vert ou le Puits-Verdet, dessert le quartier. Les maisons et les immeubles qui bordent la place restent modestes, peuplés de petites gens, et il n'y a pas de vaste hôtel particulier construit entre le XVe siècle et le XVIIIe siècle. En revanche, signe du passage des voyageurs qui entrent dans Toulouse par la porte Montoulieu, on trouve, au XVIIIe siècle au moins, un auberge, l'Hôtellerie de la Ville-de-Rodez (actuel no 3). C'est à la même époque que sont d'ailleurs construits la plupart des immeubles qui bordent la place à l'ouest[4].
Les transformations les plus notables interviennent cependant dans la première moitié du XIXe siècle, lorsque les derniers morceaux de rempart sont abattus. En 1827, la porte Montoulieu est démolie à son tour, permettant de dégager la place, qui prend sa forme actuelle. En 1859 est décidée la construction d'un palais pour le commandement du 6e corps d'armée (actuel Palais Niel). Toutes les maisons du côté est sont abattues en 1862 et laissent la place aux constructions des dépendances du Palais – écuries, remises, magasins à fourrage –, élevées entre 1863 et 1868 par le capitaine du génie Bonnal[5].
Lieux et monuments remarquables
- au sud de la place : emplacement de la porte Montoulieu (fin du XVIIIe siècle).
- sans numéro : dépendances du Palais Niel (1863-1868)[6].
Notes et références
- Jules Chalande, 1925, p. 344.
- Jules Chalande, 1925, p. 323-324.
- Jules Chalande, 1925, p. 344-346.
- Jules Chalande, 1925, p. 344-345.
- Jules Chalande, 1925, p. 344 et 346.
- Annie Noé-Dufour, « Fiche d'information détaillée Patrimoine Architectural: IA31124884 », Inventaire général Région Occitanie, Ville de Toulouse, sur le site Urban-Hist, Archives municipales de Toulouse, 2005, consulté le 10 juillet 2017.
Voir aussi
Bibliographie
- Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse, 12e série, tome III, Toulouse, 1925, p. 343-346.
- Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, 2 vol., éd. Milan, Toulouse, 1989 (ISBN 978-2867263545).
- Jordi Chairat, « Place Montoulieu : et au milieu, un rond-point », La Dépêche du Midi, .