Pierre Nothomb

Pierre Nothomb, né le à Tournai (Belgique)[1], et décédé le à Habay-la-Neuve (Belgique), est un écrivain et homme politique belge.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Nothomb.

La famille Nothomb tient son nom, depuis l'époque où les noms de famille devinrent courants, d'un village de la région d'Arlon où elle avait ses racines : Nothomb.

Contexte familial

Pierre Frédéric André Marie Joseph Nothomb était le fils de Paul Nothomb (1855-1916), conseiller à la Cour d'Appel de Bruxelles et d'Eugénie de le Court.

Il descend d'une famille de serviteurs de l'État. Jean-Baptiste Nothomb[2], le benjamin du Congrès national, fut premier ministre, et partisan farouche de l'unionisme. Alphonse Nothomb fut ministre de la Justice. Ils étaient frère et demi-frère de Jean-Pierre Nothomb (1807-1880), le grand-père de Pierre Nothomb.

Devenu docteur en droit et avocat, Pierre Nothomb délaissa bientôt un cabinet d'avocat d'affaires pour se consacrer pleinement à la littérature et la politique. Personnage belge typique de l'entre-deux-guerres, poète au cœur généreux, il passionnera et enchantera longtemps encore ses lecteurs ainsi que les visiteurs du domaine où il vécut de nombreuses années (le château du Pont d'Oye à Habay-la-Neuve, Belgique).

Généalogie

Pierre Nothomb est le fils de Paul Nothomb (1855-1916) et Eugénie de le Court (1857-1941).

Pierre Nothomb se maria trois fois et eut treize enfants :

  • en 1911, avec Juliette Bamps (1891-1926) avec laquelle il eut huit enfants, dont Paul Nothomb et Jean-François Nothomb,
  • en 1928, avec Ghislaine Montens d'Oosterwyck (1899-1961) avec laquelle il eut cinq enfants, dont Charles-Ferdinand Nothomb[3],
  • en 1963 avec Alice, baronne van Zuylen van Nyevelt (1901-1988), veuve de Henri Kervyn (1888-1961).

Il est aussi le grand-père de Patrick Nothomb et de François Roelants du Vivier, l'arrière-grand-père d'Amélie Nothomb.

Pierre Nothomb obtint concession de noblesse héréditaire en 1933 et le titre personnel de baron en 1937.

Jeunesse

Nothomb a vingt ans à peine quand il signe ses premiers écrits (notamment la Morte, un acte en vers, datant de 1907). Il se consacre bientôt à la revue Durendal qui fut aussi maison d'édition.

Durant la Première Guerre mondiale, il est attaché au gouvernement belge à Sainte-Adresse et rédige de la propagande : Les Barbares en Belgique (prix Marcelin Guérin de l’Académie française en 1917), La Belgique martyre, Le Roi Albert[2].

À l'issue de la guerre, il fonde le mouvement La grande Région qui prône la création d'un État (?) regroupant le Grand-Duché de Luxembourg, une partie de l'Allemagne (Eifel), des Ardennes françaises et du Limbourg hollandais (ce qui amènera l'état-major hollandais à préparer une attaque militaire contre la Belgique). Albert Ier fustige cette politique.

Bruxelles et l'Ardenne

Il se partage entre Bruxelles et l'Ardenne, fonde l'Académie belgo-luxembourgeoise (1948), relance la cérémonie de la Bénédiction de la forêt à l'automne, à la forêt d'Anlier. Père de 13 enfants, Pierre Nothomb, actif sur le plan littéraire et politique, acquiert le Pont d'Oye, à Habay-la-Neuve, un ancien domaine de maître de forges où il reçoit de nombreux écrivains. Très attaché au domaine il en étudie l'histoire et les légendes. En 1935 il en tire un roman : La Dame du Pont d’Oye [4]. Il y est inhumé au bord du lac.

Écrivain passionné

Il est l'auteur d'un grand nombre de poèmes, essais, romans biographies où se mélangent sa foi profonde et un amour presque immodéré et sensuel de la vie. Marisabelle, (1920). L'Arc-en-ciel (1909), Porte du ciel, Clairière (1941), L'Été d'octobre (1963), Pater alterné (1950) , Élégie du solstice (1959). Cette abondance diffuse est compensée, comme dans Terrasse (1957), par sa toute simple sincérité. Sa force de conviction, son esprit vif, sa sensibilité exacerbée et son attachement viscéral à la terre font de lui un passionné déterminé.

La politique

Pierre Nothomb apparait comme la figure de proue des mouvements nationalistes nés au lendemain de la Première Guerre mondiale. En 1919, Il fonde le Comité de Politique nationale (C.P.N.)[2] : il regroupait des généraux, des hommes d'affaires, des juristes, des hommes de lettres, des politiciens (et même quelques socialistes). Mais l'engouement pour ce premier mouvement s'estompe rapidement après l'échec des plans d'annexion du Limbourg « hollandais » et du grand-duché de Luxembourg. Nothomb se tourne de plus en plus vers les problèmes de politique intérieure avec un discours résolument de droite. Son nationalisme perd alors la majorité de ses premiers adhérents, et il essaye de compenser cette perte d'influence par un discours de plus en plus violent. C'est dans cette optique que l'Action nationale sera créée.

C'est au début de 1924 que Pierre Nothomb et ses amis fondent la fédération d'Action nationale avec pour objectif de fédérer les divers groupuscules nationalistes. Le premier numéro de l'Action nationale, qui succède au Politique comme organe du C.P.N., paraît le et entend influer sur la vie politique intérieure belge. La tendance, elle, est au catholicisme autoritaire, teinté de maurrassisme et de nationalisme corradinien. L'hebdomadaire est caractérisé par une hostilité farouche envers la démocratie parlementaire. L'ennemi par excellence est le marxisme fondé par le « juif boche » Karl Marx. Le mouvement était avant tout antisocialiste et manifestait une grande admiration pour Mussolini. L'idéologie restait plutôt vague, le programme positif prévoyait un gouvernement fort, responsable devant le roi plutôt que devant le parlement et la création d'organes corporatistes à compétences législatives.

L'Action nationale s'appuyait sur une organisation créée en 1925, les « Jeunesses nationales » (1925-1932). Comptant quelque deux à trois milliers de membres, principalement des élèves des collèges catholiques âgés de seize à dix-neuf ans. Ils ne portaient pas d'uniforme mais un insigne. Ils étaient de service lors des meetings, vendaient le journal, paradaient aux cérémonies patriotiques et se querellaient avec les socialistes et les nationalistes flamands. Leur plus célèbre action fut le saccage d'une exposition soviétique en .

Comme leader, P. Nothomb, « Napoléon de la marmaille » comme l'appelaient ses adversaires, n'a jamais bénéficié d'un réel prestige. De plus, cet adversaire du parlementarisme essaiera plusieurs fois d'entrer au parlement (1925 et 1929, sur les listes catholiques), ce qui créera une certaine confusion au sein des membres du mouvement et contribuera à sa disparition.

C'est le que paraît le dernier numéro de l'Action nationale. Les troupes de Nothomb s'effritent alors rapidement. Lorsque Nothomb engage ses derniers fidèles, souvent d'origine libérale, à rejoindre le parti catholique et ses Jeunes Gardes, c'est la débandade[5].

Il sera sénateur pour le Parti catholique de 1936 à 1946 et du Parti Social Chrétien de 1946 à 1965. Il est également conseiller communal à Saint-Josse-ten-Noode (1932-1936) et à Habay-la-Neuve (1938-1958)

Le il fait cette déclaration à la suite d'une réunion du PSC du Luxembourg à Neufchâteau; au cœur de la tourmente de la Question royale: Jamais le Luxembourg ne fera partie d'une Wallonie séparatiste et d'ailleurs elle ne l'est pas.

L'histoire

Il aborde l'histoire et la politique dans Étapes du nationalisme belge (1918) Risquons-Tout (1926) Les Dragons de Latour (1934). Il s'inspire des événements de la guerre de 1940, rêve (comme Degrelle mais en se séparant de lui politiquement: Degrelle n'a pu supporter une scène où Nothomb l'invitait à prendre un bain nu), d'un État bourguignon.

La Bible

La Bible l'inspire : Vie d'Adam (1929), L'Égrégore (1945), Le Roi David (1960). Il écrit aussi des romans : La Rédemption de Mars (1923) (un athée et un chrétien visitent la planète Mars), Le Lion ailé (1926), Morménil (1955), Fauquebois (1918), Chevalerie rustique (1927). D'autres livres chantent l'Ardenne : Le Sens du pays (1930), La Ligne de faîte (1945). Curieux Personnages (1942).

Bibliographie

  • Alphonse de Marneffe, Pierre Nothomb, Charleroi, 1936
  • Frédéric Kiesel, Le cycle d'Olzheim, ou Pierre Nothomb chroniqueur et visionnaire, dans Revue Générale Belge, 1964, pp. 19-36.
  • Roger Bodart et Marie-Thérèse Bodart, L'Impromptu du Pont d'Oye, Virton, Editions La Dryade, 1966
  • Paul Van Molle, Le parlement belge, 1894-1972, Anvers, 1972
  • Oscar Coomans de Brachène, État présent de la noblesse belge. Annuaire 1995, Bruxelles, 1995.
  • Lionel Baland, Pierre Nothomb, Paris, Pardès, Coll. Qui suis-je, 2019.

Article connexe

Notes et références

  1. Par amour pour l'Ardenne Pierre Nothomb travestissait parfois son lieu de naissance en 'Tournay' qui est un hameau d'Ardenne, près de la ville de Neufchateau
  2. Membre Académie royale langue et littérature de Belgique
  3. Eloge au parlement
  4. Les Éditions Weyrich de Neufchateau en publient une nouvelle édition en 2017; 295pp.,
  5. J. Stengers, La droite en Belgique avant 1940, in Courrier hebdomadaire du C.R.I.S.P., Bruxelles, 1970, p. 19 ; F. Balace, Pierre Nothomb et les autres nationalistes belges, 1924-1930, in Pierre Nothomb et le nationalisme belge de 1914 à 1930, Cahiers de l'Académie Luxembourgeoise, Arlon, 1980, p. 65

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