Phare (automobile)

Les phares d'automobiles sont des projecteurs de lumière destinés à l'éclairage de la route empruntée par un véhicule la nuit. Ils sont un constituant de l'éclairage standard des automobiles. Ils servent aussi à rendre le véhicule plus facilement visible par les autres, notamment par temps de pluie. Il existe également des phares de jour destinés à accroître la visibilité diurne.

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Phare à LED (Mercedes-Benz) 2014.
Véhicule du Premier ministre des Pays-Bas l'attendant pour relier le Conseil européen de nuit, éclairant par ses phares la voie d'accès au Torentje.

Évolution technique

Les premiers phares, issus du monde hippomobile, ont d'abord été constitués d'une lanterne donnant un faible éclairage par la combustion d'une bougie, d'huile ou d'acétylène. Ils sont remplacés par des projecteurs à miroir parabolique : muni d'une lampe à incandescence placée au foyer d'un miroir en forme de paraboloïde de révolution, le phare devient électrique et équipe toutes les automobiles. Pour des raisons de coût de fabrication, il reste de section circulaire jusque dans les années 1960 et c'est la Citroën Ami 6 qui propose en France les premiers phares non circulaires en juste après la Ford Taunus P3 badewanne présentée le au Salon de Paris. En réalité il s'agit de phares tronqués en haut et en bas. Leur intérêt réside dans la profondeur plus grande, qui augmente l'intensité du flux lumineux capté (donc renvoyé) par le miroir. Viennent ensuite les projecteurs à lentille convergente.

Au niveau des ajouts technologiques entourant le phare en lui-même, on trouve par exemple les phares directionnels  la Tucker '48 et les DS d'après sont munies de tels phares, couplés au système de direction et qui, dans les virages, éclairent la route que veut suivre le conducteur et non le fossé  et la correction d'assiette. Cette dernière est particulièrement utile sur les véhicules utilitaires, qui peuvent subir une forte variation d'assiette lorsqu'ils sont chargés : les phares n'éclairent plus de façon optimale et tendent à éblouir les usagers venant d'en face. Il convient de procéder à une correction, en abaissant l'axe des phares pour compenser le défaut. Ce système maintenant automatisé est devenu obligatoire et intégré dans les nouveaux phares surpuissants.

À partir de la fin des années 90/ début 2000, les phares automobiles ont connu une évolution majeure au niveau de l'optique, si les phares avants étaient historiquement dotés d'une vitre en verre qui comportait des stries qui servait d'optique afin de diriger la lumière, les évolutions techniques ont permis de concevoir des réflecteurs au niveau des ampoules qui permettent à eux seuls de diriger le flux lumineux et d'apporter une meilleure optimisation du flux et d'éviter les pertes de la lumière, ce qui offre une meilleure efficacité lumineuse pour les automobilistes et de meilleurs rendements, ce qui a induit à l'abandon des phares striés en verre par des vitres en plastiques transparentes qui s'adaptent mieux à l'évolution des designs automobiles pour les nouveaux modèles de l'époque, bien que le plastique pose des problèmes d'usures avec la chaleur des rayons du soleil, cette évolution si rapide s'est fait dans quasiment tous les modèles de tous les constructeurs automobiles.

Types de sources lumineuses

Lampe à décharge (xénon)

Phare avec lampe à décharge au Xénon (Lincoln MKS) 2009.

Inconvénients

D'après le CTSB, la luminance des LED automobiles les classe dans le groupe de risque 2 (modéré) pour la phototoxicité, comme c'est le cas des feux de route au xénon[1]. Dans l'état actuel de la réglementation européenne, les phares ne sont pas soumis aux règles de l'éclairage général qui imposent un risque limité (groupe 1)[1]. Cet éclairage pose le problème des lésions que l'effet de sa composante bleue peut provoquer sur la rétine, notamment pour les enfants[1].

Un autre inconvénient d'après l'ADAC est leur durée de vie limitée à 15 ans, soit de 3000 à 10000 heures de fonctionnement avant une diminution de 30 % du flux de lumineux[2]. Ceci implique un remplacement avant la fin de la vie du véhicule, et le coût de ce remplacement est plus élevé qu'avec des lampes halogènes : jusqu'à 4800 euros pour les phares (et 600 euros pour les feux arrière) contre une quinzaine d'euros pour des lampes halogènes[2].

Laser

Phare Audi Matrix Laser au Consumer Electronics Show de 2014

Réglage

Allure du faisceau des phares en position « croisement » ou « code ».

Le confort de conduite et le respect de celui des autres utilisateurs imposent un réglage des projecteurs. En outre, en feux de croisement, le faisceau doit éclairer la voie contraire au moins à 30 m et au plus à 45 m devant le véhicule. De ce fait, l'inclinaison du faisceau dépend de la hauteur du projecteur par rapport au sol. Plus le phare est placé haut sur le véhicule, plus le faisceau doit plonger.

Les véhicules proposent généralement un dispositif d'ajustement de la hauteur des phares, qui compense une assiette modifiée par le chargement. Il peut être manuel comme sur la 2 CV ou la Tesla Model 3[3], mécanisé, électrifié, voire automatique.

Utilisation

Indication de l'usage des phares.

La commande des phares est généralement à la gauche du volant. Un indicateur d'activation des phares s'affiche sur le tableau de bord quand ils sont activés.


Procédure de contrôle

Le tableau ci-dessous donne les éléments permettant le contrôle ou le réglage. opérations qui sont faites sur un sol plat, avec des pneumatiques convenablement gonflés, et pour un véhicule en charge normale. Les valeurs données correspondent à un faisceau portant à 40 m (soit les minimales de déclivité).

H = hauteur de l'optique
en cm
d = déclivité du faisceau
(mesurée à m)
en cm
inclinaison du faisceau
(portée de 40 m)
en %
50 6,25 1,25
55 6,875 1,38
60 7,5 1,5
65 8,125 1,63
70 8,75 1,75
75 9,375 1,88
80 10,0 2,0

Certains constructeurs mettent à disposition une plaque signalétique apposée près du dispositif de réglage mentionnant la valeur de l'inclinaison (déclivité exprimée en %). Les garagistes, les contrôleurs techniques ou les professionnels du transport utilisent un appareil optique spécialisé appelé « réglophare » ou « réglo-phare » afin d'indiquer l'inclinaison du faisceau lumineux.

Galerie

Législation en France

Réflexion des rayons lumineux sur le miroir d'un phare.
Phare oblong d'une Citroën Ami 6.

En France, les phares sont obligatoires sur les véhicules automobiles[4], ce qui n'a pas toujours été le cas. Les feux de jour sont obligatoires dans toute l'Union européenne sur les modèles de véhicules neufs homologués après le [5].

Les phares jaunes, spécificité française

L'arrêté imposant les phares jaunes en France date du et se fonde sur l'avis de la Commission centrale des automobiles et de la circulation générale du [6]. La mesure aurait été prescrite par les militaires en prévision d’une guerre éventuelle, pour distinguer les véhicules ennemis pourvus de phares blancs, puis justifiée postérieurement par des expériences scientifiques leur donnant de prétendus avantages techniques (meilleur relief, moindre éblouissement)[7],[8]. L'obligation concerne les véhicules mis en circulation à compter du , puis tous les véhicules à partir du . Les circonstances conduisent toutefois à une mise en application progressive, encore retardée par les pénuries d'après-guerre[9].

La coïncidence de la généralisation des phares jaunes avec l'entrée en guerre en 1939 donna du crédit à la thèse selon laquelle la France aurait adopté les phares jaunes pour permettre à l'armée française de reconnaître facilement, la nuit, les véhicules ennemis. Aucun document officiel n'atteste de l'origine militaire de la mesure, mais quelques sources la suggèrent[10]. L'utilisation de projecteurs d'automobile de couleur jaune était cependant débattue, dans un contexte beaucoup plus pacifique, à l'Académie des sciences dès 1934, sur la base de l'observation que non seulement la lumière jaune est moins éblouissante, mais aussi qu'elle est moins diffusée par les particules du brouillard que les lumières verte et bleue[11].

Ce système est resté obligatoire jusqu'au (avoir des phares blancs sur une voiture immatriculée en France avant cette date était passible d'une amende). À cette date les phares blancs sont devenus autorisés[12] et se sont rapidement généralisés par effet d'harmonisation européenne, mais les termes du Code de la route demeurent que « […] tout véhicule à moteur doit être muni à l'avant de deux ou de quatre feux de route émettant vers l'avant une lumière jaune ou blanche permettant d'éclairer efficacement la route la nuit, par temps clair, sur une distance minimale de 100 mètres »[13].

Notes et références

  1. Hervé Morin et David Larousserie, « Lumière bleue : des phares trop lumineux ? », Le Monde, (lire en ligne).
  2. (de) « LED-Lampen im Auto: Die Reparatur ist teuer », sur www.adac.de (consulté le )
  3. Tesla, Model 3 : Manuel du conducteur, , 246 p. (lire en ligne [PDF]), p. Contrôler l'éclairage.
  4. Équipements obligatoires des véhicules en France sur Service-public.fr
  5. Pour améliorer la sécurité routière, tous les véhicules neufs seront équipés d’un éclairage de jour à partir de 2011, Union européenne, 24 septembre 2008
  6. Journal officiel de la République française, 5 novembre 1936, p. 11495 [lire en ligne]
  7. Georges Pop, Dictionnaire impertinent de l'automobiliste, Éditions Cabédita, , p. 57
  8. Louis Baudry de Saunier, Pol Ravigneaux et Charles Faroux, La Vie automobile, Dunod, , p. 567
  9. Ainsi le ministre des Travaux publics, des transports et du tourisme accorde-t-il encore, en , une nouvelle prorogation, cf. Journal officiel de la République française, no 84, 10 décembre 1949, p. 2697 [lire en ligne] [PDF]
  10. C'est le cas sur le site ladocumentationfrancaise.fr : Chronologie de la sécurité routière française
  11. André Blondel, « Quelques remarques sur l'emploi de projecteurs d'automobile à rayons jaunes », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 198, , p. 1198 (lire en ligne)
  12. Décret n°92-494 du 4 juin 1992 modifiant certaines dispositions du code de la route relatives à l'éclairage et à la signalisation, Journal officiel de la République française, no 131, 6 juin 1992, p. 7535.
  13. Code de la route, article R313-2 [lire en ligne]

Annexes

Articles connexes

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