Pauline Gygax

Pauline Gygax naît en 1976 à Neuchâtel en Suisse[1].

Elle commence par étudier la photographie à l’École de Photographie de Vevey en 1997[2]. Durant ces années, elle produit un travail personnel tout en enseignant[2]. De 1999 à 2001, elle travaille dans le domaine de la photographie contemporaine et dirige le Centre de la Photographie de Genève[2].

En 2003, elle se tourne vers le cinéma. Elle fonde et co-dirige la société de production de films Rita productions avec son associé Max Karli à Genève. D'abord active principalement en Suisse, la société s'étend en France et en Belgique et évolue notamment au travers de co-productions[3]. Gygax s'essaye à la direction et la réalisation avec son premier et unique court métrage Promis Juré sorti en 2004[4], mais décide finalement de se concentrer sur la production[1]. Elle accompagne dans leurs démarches et leurs projets des auteurs, autrices, réalisateurs et réalisatrices. Elle travaille notamment avec des productrices telles que Céline Sciamma, Marie-Ange Luciani ou Sylvie Pialat[5] et des actrices comme Adèle Haenel ou Mélanie Thierry[1]. Ses productions sont variées et ont toutes une teneur politique[3].

Passionnée par les images, elle souhaite contribuer à l’instauration d’une société plus juste[1]. Les films qu’elle produit mettent la plupart du temps en avant des figures féminines fortes[6]. Lors de son travail de production elle aide à l’éclosion d’idée des auteurs et d’autrices, accompagne l’écriture, aide au montage du tournage, doit convaincre et trouver des financements[1]. Elle essaye de mettre en place des pratiques plus participatives, plus horizontales dans le métier de production. Son but est de repenser la manière dont on fait du cinéma et la répartition des pouvoirs s’inscrit là-dedans[1]. Par son activité et son parcours, elle accède aux techniques de production cinématographique généralement réservées aux hommes et tente même de les modifier, de les rendre plus participatives et égalitaires[1]. Ses productions ont fait le tour du monde et sont politiques et engagées[5].

Gygax produit avec Rita Productions plusieurs long métrages dont Déchainées de Raymond Vouillamoz, Les Grandes Ondes de Lionel Baier ou plus récemment Le vent tourne de Bettina Oberli[2], des documentaires comme Dirty Gold War sorti en 2015 et réalisé par Daniel Schweizer et des courts métrages. Mais c'est le film Ma vie de Courgette réalisé par Claude Barras, scénarisé par Céline Sciamma et co-produit par Pauline Gygax, qui rencontre un grand succès international. Le film remporte deux Césars, le prix du Meilleur film Suisse, le prix du Meilleur film d'animation européen et de nombreuses autres récompenses[2]. Fin 2017, Pauline Gygax et Max Karli s'unissent aux quatre réalisateurs de Bande à Part Films, Lionel Baier, Jean-Stéphane Bron, Ursula Meier et Frédéric Mermoud et créent Banditas Films une nouvelle société de production[7]. En 2019, elle produit la série télévisée d'espionnage suisse Helvetica qui est diffusée sur la Radio télévision suisse. La société Rita Productions a racheté les droits du livres Les sorcières de Mona Chollet pour l’adapter au cinéma[5].

Féministe engagée, elle est conseillère au sein de l'association SWAN, Swiss Women’s Audiovisual Network qui se bat pour la parité dans le cinéma suisse[8]. Elle est également membre du groupe français 5050 pour 2020, qui est né de l'affaire Weinstein et fait partie de l'association Le Deuxième Regard[1], réseau qui a pour but de dénoncer et lever les stéréotypes de genre dans le cinéma[9]. Elle prendra part en 2018 à la montée des marches 100% féminine du Festival de Cannes pour demander l’égalité (notamment salariale) dans le cinéma[10].

• Mathieu Loewer, « Sous une bonne étoile », Le Courrier, n^o 97,‎ 22 mai 2020, p. 20 (ISSN 1424-1404, OCLC 714986559)

• Ressource relative à l'audiovisuel :
  • (en) Internet Movie Database
• Notices d'autorité :

  • Fichier d’autorité international virtuel
  • Bibliothèque du Congrès
  • WorldCat

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