Paul Schmidt

Paul Schmidt, dit Kim, alias Dominique né le à Bayon (Meurthe-et-Moselle), mort le , est un agent des services spéciaux de la France libre. Il organise les parachutages, et devient le chef national du Bureau des Opérations Aériennes. Il est compagnon de la Libération.

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Biographie

Chasseur alpin

À la fin de ses études secondaires, en octobre 1937, Schmidt s’engage, à Metz, par devancement d'appel. Affecté au 6e bataillon de chasseurs alpins, il suit à Gap le peloton d’élèves sous-officiers de réserve. Nommé sergent en mars 1938, il est promu sergent-chef en avril 1940.

À la création de la Brigade de Haute Montagne, son bataillon est ramené à Saint-Martin-de-Bavel, au nord de Belley, dans l’Ain. Schmidt y côtoie Yvon Morandat, Jean Labaume, Jean Holley, Marcel Muzelle… Avec eux, il embarque pour la Norvège, sous les ordres du lieutenant André Lalande. Le , il est cité à l’ordre de la division.

De retour de Norvège, Schmidt participe à l'épisode du « réduit breton »[alpha 1]. Le 6e BCA est évacué en Angleterre, à bord du ferry britannique Twickenham[alpha 2]. Le , le bataillon cantonne au camp de Trentham Park (en).

Schmidt est l’un des trente-quatre chasseurs du 6e BCA qui décident de rester en Grande-Bretagne. Accusés de « désertion à l’étranger en temps de guerre et trahison », ils sont passibles de la peine de mort.

À Londres, après avoir été soigné pour de graves engelures, Schmidt s'engage le dans les Forces françaises libres (numéro 622). Affecté au bataillon de chasseurs de Camberley comme sergent-chef faisant fonction d'adjudant de compagnie, il forme Daniel Cordier et François Briant. Quelques mois plus tard, volontaire pour effectuer des missions en France. il est appelé à Londres par Raymond Lagier, dit Bienvenüe, et affecté à l’infanterie de l’air sous les ordres du lieutenant Vignes.

BCRA

Au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), Schmidt suit des stages et formations de parachutisme, de 'Lysander (il s'agit d'apprendre à les guider pour les atterrissages et décollages nocturnes clandestins), de S-Phone, de sabotage, d’organisateur d’opérations de parachutages. Il se lie d’amitié avec Jean Ayral PAL »), Fred Scamaroni, Michel Pichard (« PIC »), Jean-Pierre Deshayes (« ROD »), Raymond Fassin SIF »), Bruno Larat LUC » ), Jean Loncle (« NESTOR »), Daniel Cordier (« BIP W »), etc.

Après une longue attente durant laquelle il rencontre, sans savoir qui il est, Jean Moulin, Schmidt est parachuté le , près de Montluçon, en qualité d'officier de liaison - sous le nom de code de KIM ou de « CRAB MAJOR ». Deux opérateurs radio l’accompagnent : Gérard Brault (KIM W, « CRAB MINOR »), et Jean Holley (« LEO W »). Ils sont réceptionnés par une équipe dirigée par Yvon Morandat LEO »). Sa mission : sous les ordres de Max (Jean Moulin), organiser des parachutages au profit des formations paramilitaires du mouvement Libération, instruire ces mêmes équipes et contribuer à des sabotages. Avec un petit groupe, s’étoffant peu à peu et constitué d’Anne-Marie Bauer, Françoise Foëx, Marguerite Lozier, Marcelle Hugonier, Marcel Muzelle, Claudius Four et Gérard Brault, Schmidt se met à la recherche de terrains.

SOAM

En novembre 1942, à la création du SOAM (Service des Opérations Aériennes et Maritimes, qui deviendra plus tard COPA puis SAP), il se voit confier par Max, sous la responsabilité de Raymond Fassin (« SIF »), la charge des opérations aériennes dans les régions « R5 » (Limoges) et « R6 » (Clermont-Ferrand). En février 1943, il est cité à l’ordre des Forces Françaises Libres.

B.O.A.

Le , KIM est envoyé à Paris pour épauler « PAL » (Jean Ayral), à qui il succède en mai comme chef national du BOA (Bureau des Opérations Aériennes). Il est chargé de l'organisation de l’ensemble des parachutages en zone Nord mais il garde aussi la responsabilité des blocs Centre et Ouest (soit 27 départements) qu’il doit parcourir pour recruter et mettre en place des « comités de réception ». Il recrute, comme agents « P2 », Annie Rospabé, Jeanne-Marie Rohr, Maurice Lemoine, Jean-Paul Jourdain, Marc Desnoyer de Bieville, Robert Marchand, Alfred Lambert, André Gagnon, Marianne Verger, Hélène Podliaski, Jean Sestillange, Alfred Bernard, Georges Reybel et Paule Bernard. Dans la nuit du 12 au , Schmidt regagne Londres par une opération de vol de triplé Lysander, à partir du terrain "Gide" à Rivarennes (Indre-et-Loire) avec son épouse Françoise Foëx[1],[2], qui est aussi sa secrétaire dans la Résistance. Il est affecté au service « opérations » du BCRA, puis à l’EMFFI (état-major des FFI).

DGER

En octobre 1944, Schmidt revient en France pour s’occuper de la liquidation des réseaux, à la Direction Générale des Études et Recherches (DGER). Il est promu au grade de capitaine en juin 1945 puis démobilisé, à sa demande, en février 1946.

Après-guerre

De retour à la vie civile, Schmidt exerce des fonctions de conseiller de gestion tout en restant un officier de réserve actif jusqu’en 1979, avant de se retirer à Penvénan, dans les Côtes-d'Armor.

Paul Schmidt est inhumé dans le cimetière voisin de Port-Blanc.

Distinctions

Représentation dans un film

Notes et références

Notes

  1. Réduit autour d'un grand port de guerre pour continuer la lutte sur le territoire national et rester en liaison avec les territoires de l'Afrique du Nord et l'Angleterre.
  2. (en) HMS Twickenham (1939-1945).

Références

  1. https://gw.geneanet.org/saorsel?lang=fr&n=foex&p=francoise.
  2. GR 16 P 226883 | FOEX | épouse SCHMIDT | Françoise | 1920-09-02 | Strasbourg | Bas-Rhin | FRANCE | FFc FFL.

Bibliographie

  • Daniel Cordier, Alias Caracalla, Paris, Gallimard, coll. « Témoins », , 931 p. (ISBN 978-2-07-074311-7, OCLC 332863758).
  • « Paul Schmidt », dans Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis,  ; sur le site de l'ordre : « Paul Schmidt », sur Ordre de la Libération (consulté le ).
  • Daniel Cordier, Jean Moulin : la république des catacombes, Paris, Gallimard, coll. « Suite des temps », (ISBN 978-2-07-074312-4).
  • François Berriot., Autour de Jean Moulin : témoignages et documents inédits, Paris, L'Harmattan, coll. « Chemins de la mémoire », (ISBN 978-2-336-29038-6, OCLC 831310968).
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