Patrick Saytour
Biographie
Au sein du groupe Supports/Surfaces, Patrick Saytour a toujours occupé, délibérément, une position marginale, critique, voire ironique. Son travail peut se définir comme une entreprise de déconstruction de la forme, de la couleur, du format, du cadre de présentation, pour reprendre les termes même de l’une de ses déclarations. Il se livrait alors à une sorte de parodie théâtralisée de l’art, mise en scène dans un vocabulaire pauvre et à l’aide d’une technologie primaire : pliages et dépliages systématiques, brûlages, trempages, solarisations, etc.
Les matériaux utilisés étaient et sont toujours choisis parmi les plus vulgaires ou les plus « kitsch » : tissus et fourrures plastiques, synthétiques, que l’on trouve en abondance sur les marchés que fréquentent les travailleurs immigrés. À la fin des années 1970, alors que se manifestait un retour à la figuration portant la peinture à renouer avec les mythes, le drame et la tragédie, il propose des assemblages d’objets de bazar : lampes, drapeaux, photos de pin-up, tapisseries décoratives décorées de caravelles, de biches dans des sous-bois, de princesses, de fantasias arabes, etc.
Plus récemment, cette posture parodique a donné lieu sous des intitulés pompeux, Anniversaires, Célébrations, Chroniques, Commémorations, Couronnements, Javas, Noces, Noubas, Monuments, etc., à des œuvres subtiles, dont le dessein de déconstruction et d’accablement de l’art est joué dans les mises en page, d’une grande beauté formelle, de panoplies de costumes de fêtes pour enfants, de chemisettes en toile grossière, de vêtements de poupées, de bandes de carton, de feutre, de caissettes de bois, de maquettes de théâtre, de gabarits et patrons de vêtements, de cartes géographiques, etc. Viennent ensuite des assemblages d’objets qui mettent en scène, monumentalisés à l’excès, des objets à la fois décoratifs et utilitaires dont une lampe métallique sortie du rêve paroxystique d’un bricoleur mégalomaniaque. Mais comme celles de Claes Oldenburg, ces « sculptures » ne s’en imposent pas moins comme des œuvres raffinées d’où émane une étrange séduction. Nous ressentons la même attirance en face de ces filets montés sur des cerceaux métalliques, où s’accrochent des fruits en plastique, des flotteurs de filets de pêche, des perles, des plumes, un attirail de décor festif dont l’artifice est exalté par une cosmétique du banal, le « pomponnage », plutôt, pour citer précisément Patrick Saytour, de l’œuvre d’art. Un pomponnage jubilatoire, arrangé avec un zèle d’étalagiste.
Les œuvres de Patrick Saytour ont été exposées dans de nombreux lieux dédiés à la présentation de l'art moderne et de l'art contemporain, en France, en Europe, en Amérique et en Asie. Elles figurent dans de nombreuses collections publiques et privées.
Patrick Saytour est représenté en France par les galeries : Galerie Ceysson & Bénétière, Galerie Vasistas, Galerie Philippe Pannetier et Galerie Valentin, et à l'étranger par les galeries Ceysson & Bénétière Luxembourg, et Ceysson & Bénétière New York.
Œuvres
- Sans titre, 1971, 12 rouleaux de sangles de jute, dimensions variables, FRAC Occitanie, Montpellier.
- Tuilage, 1977, toile solarisée, bois et peinture acrylique, diamètre de 360 cm, Musée national d’Art moderne – Centre Pompidou.
- La différence de classe, 1981, techniques mixtes sur moquette, 175 × 400 cm, Musée d'art de Toulon.
- Sans titre, 1984, torchon de cuisine, pliage coloré, accrochage par coin, 65x55 cm, MAMAC, Nice.
- Fontaine de la ville d'Hirson, 1990 (latitude 49.924303,longitude 4.080522).
- Pliant, 2009, Aggloméré plastifié pyrogravé, carton, bois et métal, diamètre de 125 cm, Centre national des arts plastiques.
Expositions
Expositions personnelles (sélection)
- 2019 : Patrick Saytour, Galerie Ceysson & Bénétière, Windhof, Luxembourg
- 2017 :
- Galerie Ceysson & Bénétière, New York
- Serre Cyprès Florence, FIAC Hors les murs, Galerie Ceysson & Bénétière, Jardin des Tuileries, Paris
- 2011 : Et alors un grand tiers d'eau, Galerie From Point To Point, Nîmes
- 2010 : Pliant, Galerie Bernard Ceysson, Paris
- 2009 :
- Félix, Coproposition Galerie Philippe Pannetier et Galerie In Extenso, Clermont-Ferrand
- Boniments, Vita nova, Paris
- 2008 : Galerie Philippe Pannetier, Nîmes
- 2007 :
- Carré Sainte Anne, Montpellier
- Galerie Vasistas, Montpellier
- Patrick Saytour, Galerie ChantiersBoîteNoire, Montpellier
- 2006 :
- Terra-Ter, La briqueterie, Ciry-le-Noble
- Galerie IAC, Saint-Étienne
- 2005 :
- Galerie Philippe Pannetier, Nîmes
- Galerie Philippe Pannetier, Nîmes
- 2004 :
- Musée d'art moderne de Céret
- Patrick Saytour, galerieChantiersBoîteNoire, Montpellier
- 2003 :
- Galerie Philippe Pannetier, Nimes
- Le Quartier, centre d’art contemporain, Quimper
- Musée d'art moderne de Céret
- Galerie Vasistas, Montpellier
- 2001 : Galerie du Palais des Congrès et cloître des minimes, Perpignan
- 2000 :
- Aldébaran, Baillargues
- Musée de l'objet, Blois
- 1999 :
- École des Beaux Arts, Nîmes
- Salles des cartes, Espace d'art contemporain Gustave Favet, Sérignan
- Galerie Vasistas, Montpellier
- École des Beaux Arts, Quimper
- 1996 :
- Galerie de Paris, Paris
- Maison de la Culture, Bourges
- 1994 : Puer-Senex, Castelnou
- 1993 : Galerie de Paris, Paris
- 1992 : Champclause, D 422,
- 1991 : Rétrospective IV, Galerie ChantiersBoiteNoire, Montpellier
- 1990 : Atelier Calder, Saché
- 1989 : Zone libre, CNAP, rue Berryer, Paris
- 1988 : Galerie d’En Haut, Villeneuve-d'Ascq
- 1987 :
- Musée des beaux-arts, Valence
- Galerie de Paris, Paris
- 1986 : Musée Ingres, Montauban
- 1985 : Galerie Christian Laune, Montpellier
- 1984 : Paris –Tokyo, 8+8, galerie Ueda Wharehouse, Tokyo
- 1983 : Galerie T’Venster, Rotterdam
- 1982 : Musée d'art et d'industrie de Saint-Étienne
- 1981 :
- Musée savoisien, Chambéry
- Galerie Eric Fabre, Paris
- 1980 : Galerie Errata, Montpellier
- 1979 : Galerie Eric Fabre, Paris
- 1978 : Galerie Eric Fabre, Paris
- 1977 : Galerie A16, Perpignan
- 1976 :
- Galerie Eric Fabre, Paris
- ADDA, Marseille
- 1975 : Galerie Eric Fabre, Paris
Expositions collectives (sélection)
- 2019 :
- Unfurled : Supports/Surfaces 1966-1976, organisée par Wallace Whitney, MOCAD, Detroit, États-Unis
- 2017 :
- Tissage/Tressage... quand la sculpture défile, Fondation Villa Datris, L'Isle-sur-la-Sorgue.
- Supports/Surfaces, Les Origines, 1966 - 1970, Carré d'art, Nîmes.
- 2009 : (s) pas , Galerie Philippe Pannetier.
- 2008 : La dégelée Rabelais, Théâtre de Nîmes, commissariat associé FRAC/Galerie Philippe Pannetier
- 2007 :
- Quasiment Royale, ESBAMA Montpellier
- Surface Surprise, Galerie Philippe Pannetier
- 2006 :
- Galerie Krings-Ernst, Cologne
- Chauffe Marcel !, FRAC Languedoc-Roussillon, CRAC Séte, La Panacée Montpellier
- Bang, Bang, Musée d'art et d'industrie de Saint-Étienne
- 2005 :
- 2004 :
- Maison témoin, Galerie The Store, Paris
- Tenir le fil, FRAC Languedoc-Roussillon, Montpellier
- 2003 :
- Show room 1, galerieChantiersBoîteNoire, Montpellier
- Autour de Supports/Surfaces, dessins et objets de la collection du Musée d'art moderne de Saint-Étienne, Valence
- Galerie Léa Gredt, Luxembourg
- 2002 :
- 2001 :
- L’esprit Supports/Surfaces, Musée d’histoire du Shaanxi, Xi’an, Chine
- Les collections du FRAC Rhône-Alpes, IAC, Villeurbanne
- 1999 : L’envers du décor, IAC, Villeurbanne
- 1998 :
- Nouvelle histoire, FRAC Languedoc-Roussillon, Montpellier
- Les années Supports/Surfaces dans les collections du Centre Georges-Pompidou, Galerie nationale du Jeu de Paume, Paris
- Supports/Surfaces, passé et présent, Galerie Charlotte Moser, Genève
- L'envers du décor, Musée d'art moderne, Villeneuve-d'Ascq
Liens externes
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