Patrick Klugman

Patrick Klugman, né le à Neuilly-sur-Seine, est avocat au barreau de Paris et un homme politique français. Ancien président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), il est un militant antiraciste.

Biographie

Carrière

Patrick Klugman a effectué ses études de droit à l'université Paris II (Panthéon-Assas) et à l'université Paris-Dauphine où il a effectué un troisième cycle sous la direction de Marie-Anne Frison-Roche.

Il a prêté serment en 2004. En mars 2007, il s'installe à son compte dans les locaux de l'avocat Francis Szpiner avec qui il interviendra notamment durant les secondes assises de l'affaire Sohane Benziane.

Comme avocat, il est notamment intervenu dans des affaires pénales ayant eu un retentissement médiatique comme celles visant le député socialiste Julien Dray. Il a été l'un des conseils de Jamel Leulmi[1] condamné à 30 ans de prison[2] dans une affaire criminelle avec un certain écho médiatique[3],[4]. Il a également représenté en France la famille de Guilad Shalit, otage franco-israélien libéré le après plus de cinq ans de captivité aux mains du Hamas.

Patrick Klugman a également été l'avocat de l'écrivain Yann Moix[5], de Georges-Marc Benamou, du Père Patrick Desbois, de l'acteur Omar Sy ou du designer Ora-ïto, de l'essayiste Caroline Fourest, de l'écrivain Bernard-Henri Lévy et des Femen.

En 2005, il avait pris fait et cause pour l'oligarque russe emprisonné Mikhaïl Khodorkovski.

Patrick Klugman a été également l'avocat de l'association SOS Racisme dans le cadre de plusieurs affaires.

Patrick Klugman est le conseil de l'ancien PDG du géant pétrolier français Elf, Loïk Le Floch-Prigent, consigné entre et , dans les cellules de la gendarmerie de Lomé, au Togo, et inculpé d'escroquerie.

En 2013, il défend le grand rabbin Gilles Bernheim, accusé de plagiat[6].

En 2015, il défend la société Eleven condamnée par le tribunal correctionnel de Paris pour discrimination à l'embauche[7].

Il a été l’avocat en France de Arcadi Gaydamak, protaganiste au coeur de l’affaire dite de l’Angolagate.

En 2017, on le retrouve comme l’un des principaux avocats des parties civiles dans l’affaire Merah, qui juge Abdelkader Merah et Fetah Malki pour la complicité des assassinats perpétrés par Mohammed Merah.

En , Patrick Klugman porte au Conseil de Paris la parole de l'exécutif pour décerner la médaille de la Ville de Paris aux capitaines Pia Klemp et Carola Rackete poursuivis en Italie pour aide à l'immigration clandestine. Il indique dans un communiqué dédié à l'évènement que la ville versera aussi 100 000 euros à l'association SOS Méditerranée « pour une nouvelle campagne de sauvetage en mer des migrants »[8].

Patrick Klugman est associé au sein du cabinet parisien GKA où il exerce en binome avec Ivan Terel.

Politique

Proche de Bertrand Delanoë, dont il a voté la motion au Congrès de Reims, Patrick Klugman a été élu Conseiller de Paris dans le 17e arrondissement aux élections de . Il figurait en seconde position au titre des personnalités dites « d'ouverture » sur la liste municipale du PS conduite dans cet arrondissement par la députée Annick Lepetit. Depuis lors, il a adhéré au PS et est vice-président du Groupe Socialiste, Radical de Gauche et apparentés au Conseil de Paris. Au Conseil de Paris, il intervient fréquemment sur les questions liées aux libertés publiques et aux relations internationales. Il siège dans la 9e commission (culture et relations internationales). Patrick Klugman est un soutien de François Hollande pour l'élection présidentielle de 2012 et les primaires citoyennes qui l'ont précédée.

Soutien d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris lors des élections municipales de 2014 à Paris, il est nommé après son élection, le , adjoint aux relations internationales et à la francophonie.

Activités médiatiques et prises de position

Militant antiraciste

Patrick Klugman est membre du bureau national, puis vice-président de SOS Racisme. Il s'est notamment illustré par des prises de positions marquées contre les quotas et les statistiques ethniques et pour le renforcement de la laïcité.

Il a activement participé à la campagne contre l'introduction des tests ADN pour les candidats à l'immigration au titre du regroupement familial. Il a été en 2003-2004, représentant en France de l'initiative de Genève, proposant une alternative de paix entre Israéliens et Palestiniens.

Auparavant, Patrick Klugman s'était fait connaître durant son mandat Président de l'UEJF (2001-2003) pendant lequel il a activement concouru à la reconnaissance de la résurgence de l'antisémitisme en France[réf. nécessaire]. Il s'était illustré par des positions à la fois républicaines (« fils d'Abraham et de Marianne ») et iconoclastes (« Je suis sioniste et propalestinien »). Patrick Klugman est également membre coopté du Comité Directeur du Conseil représentatif des institutions juives de France.

En tant que Président de l'UEJF, il a participé à l'écriture de deux ouvrages : Les antifeujs, le livre blanc des violences antisémites en France et le sionisme expliqué à nos potes.

Il a pris position dans l'affaire du gang des barbares pour l'ouverture du huis clos afin que l'affaire soit jugée avec une publicité plus étendue[9].

Invité régulier des médias

Entre 2004 et 2008 (déprogrammation de l’émission), Patrick Klugman faisait partie des personnalités régulièrement invitées dans l’émission de débat « N'ayons pas peur des mots » animée par Samuel Étienne sur I-Télé. Depuis, il intervient de manière récurrente dans le débat du Grand direct de l’actualité animé tous les jours à 13 h 15 par Jean-Marc Morandini sur Europe 1[10].

Depuis le début de l'année 2010, Patrick Klugman, intervient toutes les semaines sur le site de la règle du Jeu, revue littéraire fondée et dirigée par Bernard-Henri Lévy[11] à travers son blogue intitulé Plaidoyers. Il dispose également d’un billet hebdomadaire le vendredi matin à 8 h 20 sur la radio RCJ. En outre, il publie fréquemment des tribunes libres dans la presse quotidienne d'information.

Depuis , il fait partie des chroniqueurs réguliers de Marc-Olivier Fogiel dans On refait le monde sur RTL et intervient dans la matinale de Radio Classique.

Controverses

Lors des élections présidentielle de 2002, Patrick Klugman accuse Jean-Marie Le Pen de plagier Hitler « En déclarant qu'il était socialement de gauche et nationalement de France, Jean-Marie Le Pen a repris les termes employés par Adolf Hitler en novembre 1932 dans son discours de clôture du congrès du Parti national-socialiste. Le Pen a fait son coming-out et a révélé ses convictions hitlériennes »[12].

Le jour même, le quotidien Libération dément l'information. Cette citation d'Hitler n'aurait jamais existé de même que ce congrès nazi du [13].

Commentant le désistement de Patrick Klugman dans le cadre d'une procédure diligentée contre Edgar Morin, l'avocat et essayiste Gilles-William Goldnadel qualifiera Klugman de « courtisan obséquieux »[14].

Le , Patrick Klugman fait expulser le député Philippe de Villiers d'une manifestation en hommage à Ilan Halimi. Ce comportement sera fermement condamné dans la communauté juive. Dans une lettre adressée à Philippe de Villiers, le président du Consistoire central, Jean Kahn, fait part de « sa condamnation du comportement de ceux qui vous ont si grossièrement éconduit ». L'avocat du Consistoire et du Grand Rabbinat de France, Jean Alex Buchinger, note qu'un « pareil comportement [...] est d'autant moins admissible qu'il prend pour cible un fils de résistant qui n'a jamais manqué de défendre nos valeurs judéo-chrétiennes »[15].

Dans le livre de Jacob Cohen , Le printemps des sayanim (2010), le personnage, sayan, apparaît sous le nom de Patrick Glukmann»[16].

Œuvres

  • Les antifeujs, le livre blanc des violences antisémites en France, Calmann-Lévy, Paris, 2002
  • Le sionisme expliqué à nos potes, La Martinière, Paris, 2003
  • Le livre noir de la garde à vue - parfait manuel du savoir-vivre en commissariat, Nova Press, Paris 2010

Distinctions

Notes et références

  1. Julie Derouette, Pour lui, ma vie valait 8 millions, City Edition, , 240 p. (lire en ligne).
  2. Trente ans de prison pour Jamel Leulmi, le « séducteur de l'Essonne »
  3. Jamel Leulmi : séducteur, menteur et meurtrier présumé, Le Parisien.fr, 13 août 2010
  4. La trouble assurance d’un séducteur, liberation.fr, 8 mars 2012
  5. Yann Moix et « Le Figaro » condamnés, Alain Gresh, blog.mondediplo.net, 29 octobre 2010, par
  6. Olivier Bouchara, « Les lourds secrets du grand rabbin », Vanity Fair n°20, février 2015, pages 86-93 et 160-161.
  7. Paris : un patron juif condamné pour discrimination à l'embauche de... juifs, leparisien.fr, 17 décembre 2015
  8. https://www.valeursactuelles.com/politique/la-ville-de-paris-va-decorer-les-deux-capitaines-du-sea-watch-3-108961
  9. Oui, il faut rejuger les meurtriers d'Ilan Halimi, Patrick Klugman, Le Monde.fr, 18 juillet 2009
  10. Le Grand Direct de l'actualité n'est plus diffusé à 13h15 depuis quelques années maintenant
  11. La règle du jeu
  12. 20 minutes, jeudi 25 avril 2002, p. 11
  13. Libération, 25 avril 2002, p. 3
  14. Patrick Klugman, le courtisan obséquieux, vudejerusalem.fr, 2 avril 2008
  15. Villiers : sa croisade contre les barbus, Le Point.fr, 20 avril 2006
  16. Décret du 2 mai 2017 portant promotion et nomination

Liens externes

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