Solidarité et progrès

Solidarité et progrès (abrégé en SP ou parfois en S&P), qui a succédé à la Fédération pour une nouvelle solidarité (FNS) et au Parti ouvrier européen (POE), est un parti politique français. Son dirigeant est Jacques Cheminade, candidat aux élections présidentielles françaises de 1995, 2012 et 2017.

Pour les articles homonymes, voir SP.

Solidarité et progrès

Logotype officiel.
Présentation
Président Jacques Cheminade
Fondation 1974 (POE)
1991 (FNS)
(SP)
Disparition 1989 (POE)
Positionnement Divers[1]
Idéologie Protectionnisme[2],[3]
Souverainisme[4],[5]
Euroscepticisme[4]
Anti-impérialisme[6],[2]
Gaullisme de gauche[7]
Affiliation internationale Mouvement LaRouche
Couleurs Rouge et jaune
Site web solidariteetprogres.org

Histoire

Parti ouvrier européen

Jacques Cheminade est le secrétaire général du Parti ouvrier européen, fondé en 1974, de 1982 à 1989, année où le parti disparaît. Il est ensuite le président du parti Solidarité et progrès.

Dès sa création, il est lié au Parti ouvrier nord-américain de Lyndon LaRouche. Au niveau international, il s’associe ainsi au mouvement LaRouche.

Aux élections européennes de 1984, le POE remporte 0,08 % des suffrages exprimés[8]. Le POE présente 27 listes aux élections législatives de 1986 et recueille en moyenne 0,16 % des suffrages. Le POE présente 75 candidats aux élections législatives de 1988, et son meilleur score est de 2,05 % pour Paulette Weber dans la 7e circonscription de la Moselle. En 1989, lors des élections européennes, la liste du POE, nommée « Rassemblement pour une France libre », récolte 0,18 % des suffrages exprimés.

Selon le nuancier politique du ministère de l'Intérieur, le POE est classé à l'extrême droite[9][réf. à confirmer].

Solidarité et progrès

À l'occasion de l'élection présidentielle de 1995, Jacques Cheminade obtient 84 969 voix, soit 0,28 % des suffrages exprimés.

Un militant de Solidarité et progrès tenant un stand dans une rue de Paris.

En 2002, Jacques Cheminade échoue à se présenter à l'élection présidentielle, ayant recueilli 406 parrainages[6]. Il échoue à nouveau en 2007, n'ayant cette fois récolté que 250 parrainages.

Solidarité et Progrès présente une liste aux élections européennes de 2004 dans la circonscription Île-de-France, conduite par Jacques Cheminade, qui obtient 0,11 % des suffrages exprimés[10].

Solidarité et progrès présente six candidats aux élections législatives de 2007, réalisant des scores compris entre 0,11 et 0,34 % des voix au premier tour.

Le parti est présent aux élections cantonales de 2008 dans le Rhône, l'Ille-et-Vilaine, l'Essonne et la Lorraine, puis à l'élection cantonale partielle de Redon en 2009 (1,8 % des voix)[11].

Solidarité et progrès participe aux élections régionales de 2010 en Bretagne et réalise le score de 0,94 % soit 10 306 voix.

Pour l'élection présidentielle de 2012, Jacques Cheminade réussit à rassembler plus de 500 parrainages d'élus et obtient, au premier tour, 89 545 voix, soit 0,25 % des voix[12]. Pour les élections législatives de 2012, le parti présente 78 candidatures, obtenant des scores allant de 0,00 à 1,10 % des voix au premier tour.

Trois binômes (en Ille-et-Vilaine, dans le Tarn-et-Garonne et dans le Val-d'Oise) sont présentés dans le cadre des élections départementales de 2015, réalisant des scores entre 1,5 et 3,2 % des voix au premier tour.

En 2017, Jacques Cheminade se présente de nouveau à l'élection présidentielle. Le 18 mars 2017, 528 parrainages sont enregistrés par le Conseil constitutionnel, ce qui valide la candidature[13]. Il obtient, au premier tour, 65 586 voix, soit 0,18 % des suffrages exprimés[14].

Solidarité et progrès présente cinq candidats aux élections législatives de 2017[15].

Programme

Logo de la Fédération pour une nouvelle solidarité.

À l'instar de Lyndon LaRouche aux États-Unis, Jacques Cheminade est partisan de la nécessité d'un « nouveau Bretton Woods » établissant par accord entre les nations un système de taux de change fixes où la stabilité des monnaies serait assurée par la suppression des opérations financières sans liens avec l'économie réelle. Dans ce but, Solidarité et progrès défend une politique Glass-Steagall (qui consiste notamment à séparer les métiers de banque de dépôt et de banque d'investissement) comme l'avait établi à la Libération la loi 45-15 de décembre 1945. Une fois cette séparation effectuée, leur programme préconise une « banqueroute organisée » des spéculateurs, qui consiste à laisser ces banques d'affaires assumer leurs pertes et faire faillite le cas échéant. Pour appuyer cette procédure, SP a souhaité l'établissement d'une commission parlementaire dotée de pouvoirs judiciaires afin de procéder à l'audit des comptes, des activités offshore et des actifs hors bilan de toutes les banques.

Pour Solidarité et progrès, cette nouvelle architecture financière doit permettre la création de plusieurs millions d'emplois qualifiés et non-précaires résultant d'une politique d'investissement dans les infrastructures et équipements économiques et sociaux de base (eau, énergie, transports, espace, santé, éducation, recherche), sous la forme de grands travaux nationaux et internationaux (pont terrestre eurasiatique, tunnel sous le détroit de Béring, plans NAWAPA, TRANSAQUA), s'inspirant de la politique de New Deal du président américain Franklin Delano Roosevelt et de la planification indicative du général de Gaulle.

Aujourd'hui, le parti défend non seulement une politique de Glass-Steagall, de « libération de l'occupation financière »[16] mais aussi une sortie de l'Union européenne, de l'euro et de l'OTAN.

Philosophie politique

Selon Solidarité et progrès, une politique de « protectionnisme altruiste » et de « marchés organisés » constitue une alternative aux rapports de force inhérents au libéralisme et au marxisme. Ce mouvement se considère comme étant un mouvement de résistance face au retour du fascisme aux États-Unis et en Europe, parlant en particulier d'un fascisme financier.

Par ailleurs, SP est un parti relativement conservateur en termes de mœurs (interdiction des jeux vidéo violents, contre la dépénalisation de la drogue, contre l'euthanasie)[3]. Il prône également une « écologie humaine » inspirée des travaux du géochimiste russe Vladimir Vernadski, milite pour la recherche dans la physique nucléaire et l'avancement de ses applications technologiques (nucléaire de IVe génération, fusion par laser) et combat ce qu'il analyse comme l'idéologie malthusienne derrière la thèse de l'origine humaine du réchauffement climatique, réchauffement qu'il considère comme une mystification[17].

Critiques

En 2003, Charlie Hebdo voit dans le discours de Solidarité et progrès « des idées qu'un Le Pen ne renierait pas, derrière un vernis de préoccupations sociales[18]. »

Dans son rapport de 2005, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) indique que « [Solidarité et progrès] sous l’apparence d’une idéologie politique “anti-Bush” et avec une image alternative aux mouvements politiques constitués, joue sur la fibre engagée et idéaliste des étudiants[19]. » En janvier 2012, le secrétaire général de la Miviludes, Hervé Machi, déclare :

« C’est un dossier qui pour nous aujourd'hui à la Miviludes n’est pas vivant. Les derniers signalements que nous avons reçus remontent à 5 ou 6 ans, donc grosso modo la période de la dernière élection présidentielle. Les personnes qui avaient fait ces signalements avaient été reçues à la Mission et ces témoignages n’ont pas débouché sur une saisine de l’autorité judiciaire par la Mission, sans doute parce qu’à l’époque la Mission a considéré que les critères de la dérive sectaire n’étaient pas caractérisés[20]. »

L'UNADFI a estimé qu'il avait un « comportement sectaire » dans ses méthodes de recrutement destinées aux étudiants, ainsi que dans son fonctionnement interne[21],[22]. Le témoignage d'un ancien membre confirmerait les descriptions de l'UNADFI[23].

Pour Pierre de Villemarest et Clara Gaymard, le parti agirait pour le compte des « marxistes de Moscou » : « C'est peut-être s’aventurer trop loin que de constater que Nouvelle Solidarité a arrêté ses publications au moment de la chute du mur de Berlin, faute désormais de moyens venant de l’Est communiste[24]. »

En août 2021, Rudy Reichstadt de Conspiracy Watch le décrit comme un mouvement complotiste aux dérives sectaires, mentionnant ses liens avec le mouvement américain mené par l'essayiste Lyndon LaRouche[25].[pertinence contestée]

Résultats électoraux

Élections présidentielles

Élection Candidat Nombre de voix % Rang
1995 Jacques Cheminade 84 959 0,28 9e (dernière)
2012 89 545 0,25 10e (dernière)
2017 65 586 0,18 11e (dernière)

Publication

Nouvelle Solidarité est un journal mensuel publié par le parti ; depuis 1974, le journal, diffusé exclusivement par « vente militante » et sur abonnement (papier et en ligne), se veut « d'offrir un outil d'analyse et de proposition au public francophone décidé à s'associer à un mouvement politique et philosophique international de résistance (Solidarité et Progrès) agissant sur plusieurs continents. »

Notes et références

  1. « Résultats des élections législatives 2017 », sur interieur.gouv.fr, (consulté le )
  2. « Jacques Cheminade : le retour du candidat conspirationniste », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  3. « Interview de Maëlle, militante pour Solidarité et progrès », sur madmoizelle.com, (consulté le ).
  4. « Qui est Jacques Cheminade, candidat pour la troisième fois à l'élection présidentielle », sur Les Échos, (consulté le ).
  5. « Présidentielle. Jacques Cheminade va voter blanc au second tour », sur Ouest-France, (consulté le ).
  6. « Qui est Jacques Cheminade, le candidat de l'espace ? », sur lexpress.fr, .
  7. « Jacques Cheminade gaulliste de gauche candidat à l'élection présidentielle », sur france3-regions.francetvinfo.fr (consulté le ).
  8. « Elections européennes du 17 Juin 1984 », sur jcautran.free.fr (consulté le ).
  9. « Elections législatives 1958-2012 - data.gouv.fr », sur data.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Résultats des élections européennes 2004 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Élection cantonale partielle des 7 et 14 juin 2009 - canton de Redon » [PDF], sur ministère de l'Intérieur (consulté le ).
  12. « Résultats de l'élection présidentielle 2012 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  13. Voir sur le site du Conseil constitutionnel.
  14. « Résultats de l'élection présidentielle 2017 / Présidentielles / Les résultats / Elections - Ministère de l'Intérieur », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  15. Pierre-Yves Crochet, « Qui sont ces micropartis qui se présentent aux législatives ? », sur Sud Ouest, (consulté le ).
  16. « Jacques Cheminade affirme avoir 500 promesses de parrainage », sur ledauphine.com, (consulté le ).
  17. Alexandre Moatti, Alterscience : Postures, dogmes, idéologies, Odile Jacob, , 336 p. (ISBN 978-2-7381-7779-7, lire en ligne).
  18. Charlie Hebdo du 2 juillet 2003.
  19. « Rapport au Premier ministre », Miviludes, (consulté le ).
  20. Entretien avec Claire Chaudière. sur le site lemouv.fr.
  21. « « Descriptif du POE / Solidarité et progrès » par l'UNADFI.
  22. « Solidarité et progrès (Lyndon Larouche) » par l'UNADFI.
  23. Témoignage d'un ancien membre sur prevensectes.me.
  24. La vie est un bonheur. Jérôme Lejeune, mon père, Criterion, 1997, p. 73.
  25. « Des reclus de Monflanquin à Vivian Kubrick: dérives sectaires et complotisme », sur francetvinfo.fr, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Paul Gautier, Michel Briganti, André Déchot, La Galaxie Dieudonné : pour en finir avec les impostures, Syllepse, 2011, 191 p. (ISBN 978-2849502853), p. 18-21
  • Jacques Leclercq, Droites conservatrices, nationales et ultras : dictionnaire 2005-2010, L'Harmattan, 2010, 225 p. (ISBN 978-2296082649), p. 533-537
  • Cyril Le Tallec, Les Sectes politiques : 1965-1995, L'Harmattan, 2006, 147 p. (ISBN 978-2296003477), p. 127-138
  • Thierry Maricourt, Les Nouvelles Passerelles de l'extrême droite, Syllepse, 1997, 199 p. (ISBN 978-2907993524) p. 96-97, 179
  • Alexandre Moatti, Alterscience : postures, dogmes, idéologies, Odile Jacob, 2013, 336 p. (ISBN 9782738177797), p. 251-272
  • René Monzat, Enquêtes sur la droite extrême, Paris, Le Monde éditions, coll. « Actualité », , 339 p. (ISBN 2-87899-040-4), p. 247-267

Liens externes

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