Oléoduc sud-européen

L’oléoduc sud-européen (également connu sous le sigle SPSE, pour « Société du pipeline sud-européen ») est un oléoduc reliant la Méditerranée à la région du Rhin supérieur en traversant la France et approvisionnant la Suisse et l'Allemagne[1]. Il assure l'approvisionnement des raffineries et d'une plate-forme pétrochimique sur l'axe Fos-sur-Mer - Karlsruhe, soit 769 kilomètres. Cet oléoduc transporte dix millions de tonnes de produits par an, alimenté par des pétroliers ou des navires-citernes qui déchargent leur cargaison de pétrole brut ou leur cargaison de naphta et condensats aux ports de Fos-sur-Mer et Lavéra[2],[3],[4],[5],[6].

Oléoduc sud-européen
South European Pipeline
Informations géographiques
Pays France
Suisse
Allemagne
Tracé Fos-sur Mer, France
Cressier (de), Suisse
Karlsruhe, Allemagne (connexion désactivée)
Informations générales
Type de produits Pétrole
Mise en service 1962
Longueur 1848 km
Diamètre 24, 34 et 40 in

Principalement, deux raffineries sont alimentées par le pipeline :

L'oléoduc est exploité par la Société du pipeline sud-européen (SPSE) détenue par Total, ExxonMobil, BP, BASF, Shell et ConocoPhillips.

Historique

L'oléoduc sud-européen (en rouge) sur le territoire français en 2006.

En 1958, seize sociétés pétrolières appartenant à six pays différents participent à la création de la Société du pipeline sud-européen (connue sous son sigle SPSE) permettant la mise en service opérationnelle, en 1962, d'une canalisation de grand diamètre reliant la Méditerranée à la région du Rhin supérieur, doublée puis triplée en 1971-1972. En 1996, le cap du milliard de tonnes transportées est franchi.

En , malgré les contrôles permanents en place, du pétrole est répandu sur cinq des 7 411,47 ha de la réserve naturelle nationale des Coussouls de Crau[7],[8].

Neuf sites alimentés par l'oléoduc ont été fermés au fil des ans, dont :

  • la raffinerie de Berre (raffinerie Shell de 1931 à 2008 puis LyondellBasell jusqu'en 2012) au nord de l'étang de Berre près de Marseille ;
  • la raffinerie de Reichstett (raffinerie de la Compagnie rhénane de raffinage, exploitée par Shell, jusqu'en 2008, puis par Petroplus jusqu'en 2012) près de Strasbourg ;
  • la raffinerie Wörth (de) en Allemagne ;
  • la raffinerie de Mannheim (de) en Allemagne.

Un site, toujours en activité, n'est plus ravitaillé par le SPSE :

Objet

La mission confiée à SPSE consiste à approvisionner en pétrole brut en sécurité et dans les meilleures conditions techniques et économiques les raffineries intérieures de l'axe européen Rhône-Rhin supérieur (Fos-Karlsruhe). Sur les douze raffineries créées de l'origine à 1974, seuls trois sites industriels subsistent actuellement, localisés à :

Le SPSE stocke également du naphta et du gazole et le livre aux plateformes pétrochimiques de la zone Fos-sur-Mer - Berre[6] ; il approvisionne aussi en gazole le SPMR (la Société des pipelines Méditerranée-Rhône) qui ravitaille les dépôts pétroliers de la vallée du Rhône, des Alpes et de la Côte d'Azur[9].

Moyens

La raffinerie de Cressier, l'une des trois encore alimentées par l'oléoduc sud-européen.

Les navires sont déchargés grâce aux installations du grand port maritime de Marseille, à Fos-sur-Mer et Lavéra.

Ces installations sont reliées au terminal maritime de SPSE, à Fos-sur-Mer, disposant de quarante réservoirs totalisant 2,26 millions de m3 destinés au stockage temporaire d’une vingtaine de qualités de pétrole brut en transit.

Trois pipelines relient ce terminal aux raffineries :

  • une ligne de 34 pouces (86 cm) de Fos-sur-Mer à Karlsruhe, exploitée de Fos à Besançon et inactive de Besançon à Karlsruhe, inertée à l'azote ;
  • une ligne de 40 pouces (102 cm) de Fos-sur-Mer à Strasbourg, actuellement inactive, inertée à l'azote ;
  • une ligne de 24 pouces (61 cm) de Fos-sur-Mer à Lyon, actuellement inactive.

La raffinerie de Cressier en Suisse est alimentée par le SPSE jusqu'à Gennes (Besançon), puis par un pipeline appartenant à Varo Energy (de) sur le parcours Gennes - Cressier (Neuchâtel) qui traverse le Jura[6].

À Fos-sur-Mer, le réseau du SPSE est connecté à un ensemble complexe d'oléoducs (pétrole brut, gazole, naphta)[6] qui le relie à :

Notes et références

  1. (fr) (en) (de) SPSE, « SPSE (Official site) », Société du pipeline sud-européen
  2. « SPSE parie sur l'avenir pétrolier de la Méditerranée », L'Usine Nouvelle, no 3123, (lire en ligne).
  3. « Fuite de pétrole dans une réserve naturelle des Bouches-du-Rhône », sur Le blog de Jean-Christophe PACCHI, (consulté le )
  4. (en) « Miro restarts German refinery, not hit by Lavera », sur uk.reuters.com, Reuters, .
  5. « La Crau broie du noir », sur Liberation.fr, Libération.
  6. « Transport et stockage : une double activité », sur spse.fr, SPSE (consulté le )
  7. (en) Reuters, « Pipeline spills crude into French nature reserve - Green Business », sur uk.reuters.com, .
  8. (en) Reuters, « Southern France pipeline leak spills crude in fields », sur forbes.com, .
  9. « Société des transports pétroliers par pipeline, nos réseaux », sur trapil.com, Trapil (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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