Oingt
Oingt est une ancienne commune française située dans le département du Rhône, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Oingt | |
Oingt (Rhône), vue aérienne en 2019. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Rhône |
Arrondissement | Villefranche-sur-Saône |
Intercommunalité | Communauté de communes Beaujolais-Pierres Dorées |
Statut | commune déléguée |
Maire délégué | Jean-Yves Grand-Clément 2020-2026 |
Code postal | 69620 |
Code commune | 69146 |
Démographie | |
Gentilé | Iconiens |
Population | 661 hab. (2014 ) |
Densité | 169 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 56′ 55″ nord, 4° 34′ 59″ est |
Altitude | Min. 358 m Max. 652 m |
Superficie | 3,92 km2 |
Élections | |
Départementales | Val d'Oingt |
Historique | |
Date de fusion | |
Commune(s) d'intégration | Val d'Oingt |
Localisation | |
Du point de vue administratif, la commune a fusionné le avec les communes du Bois-d'Oingt et de Saint-Laurent-d'Oingt pour former la nouvelle commune de Val d'Oingt.
Oingt est en 2019 un village médiéval restauré, dominant la vallée de l'Azergues et appartenant au pays des Pierres dorées, utilisées de tout temps comme matériau de construction[1]. Classé parmi les plus beaux villages de France, la mairie adhère à l'association des plus beaux villages de France.
Géographie
Localisation
Oingt se situe dans le Beaujolais, au nord-ouest de Lyon, à l'ouest de Villefranche-sur-Saône et de l'autoroute A6.
Ville-sur-Jarnioux | ||||
Saint-Laurent-d'Oingt | N | Theizé | ||
O Oingt E | ||||
S | ||||
Le Bois-d'Oingt | Moiré |
Géologie et relief
Le territoire, allongé du nord au sud, se situe sur des collines. Le village historique s'est implanté en haut de l'une d'elles, à environ 520 mètres d'altitude. Le point le plus haut se situe sur une colline au nord-est du village, à 652 mètres.
Hydrographie
Le ruisseau de Nizy, qui prend sa source à l'est du village, descend vers le sud dans le lit d'un vallon, jusqu'à 358 mètres en limite communale.
Lieux-dits
- La Picotière
- Font-Vieille
- le Crêt du Layet
- les Verchères du Layet
- le Layet du haut et du bas
- le Bourg d'en bas
- la Guillardière.
- le Patin
Voies de communication et transports
Oingt est desservie par la D 120 (du nord au sud, vers Le Bois-d'Oingt) et la D 96 (reliant la commune à Saint-Laurent-d'Oingt à l'est à Theizé à l'ouest).
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Iconium en 1010 dans un acte notarié[2].
Le nom a évolué en Ioing après la chute du -c- intervocalique et finalement en Oingt.
D'origine gauloise avec ic-onna, « la colline entre les vallées » ou ico-nay, « la bonne source ».
Histoire
Antiquité
Oingt fut un castrum romain bâti en vue de Lyon sur la voie romaine d’Anse à Feurs, alors nommé Yconium. Les Romains y introduisirent rapidement la culture de la vigne, culture encore prédominante de nos jours (Beaujolais). L'influence romaine à Oignt laisse encore aujourd'hui quelques traces parcellaires: tuiles à rebord, chapiteau composite et pierre en grand appareil qui constituaient la base de la muraille qui deviendra plus tard l'enceinte moyenâgeuse de la cité d'Oignt. Une monnaie de bronze à l'effigie de Lucius Verus, gendre de Marc Aurèle (161 - 167) a été retrouvé dans les années 1970.
Au XIIIe siècle, l'empire romain se démembre sous les coups des barbares. La ville se trouve au croisement de trois grandes voies: l'une provenant des Dombes, le long du Morgon, une autre de Limonest, et la troisième allant d'Anse à Roanne par Valsonne[3]. Ces grandes voies d'accès furent le premier point d'entrée des invasions barbares qui marqueront la première destruction d'Oignt.
La première mention de la seigneurie d'Oingt figure dans le cartulaire de l'abbaye de Savigny : dans un acte de 1093 y est mentionné Umfred d’Oingt dont les descendants exercèrent la seigneurie sur le village jusqu’en 1382.
Au XIIIe siècle, Guichard III seigneur d'Oingt fait construire un château à motte. On doit également à cette famille[Note 1] seigneuriale plusieurs constructions aux alentours (en particulier le château de Châtillon d'Azergues) ; la seigneurie d'Oingt s'étendait, en effet, bien au-delà du village actuel[Note 2]. On peut encore admirer dans le village d'Oingt de nombreux vestiges du XIIIe siècle du château Neuf, comme la porte du Nizy, le donjon d’où l’on domine toute la région de la vallée d’Azergues, l’ancien logis seigneurial.
L'actuelle église est l'ancienne chapelle castrale ; elle est remarquable par ses statues en bois doré, et par le chœur gothique où les voûtes sont supportées par huit culots sculptés, que l'on a proposé d'identifier avec la famille du seigneur Guichard IV d'Oingt (dont l'une des filles, Marguerite d'Oingt, est une des premières écrivains en franco-provençal).
Faute de descendants mâles, la seigneurie d'Oingt passa à la famille de Fougères, puis en 1525 à la famille de Châteauneuf, originaire du Vivarais, qui prit le nom de Châteauneuf de Rochebonne.
Le bourg d’Oingt fut totalement détruit en 1562 par le baron des Adrets, il s’ensuivit une épidémie de peste qui décima une grande partie de la population du village.
Le dernier seigneur de la lignée des Châteauneuf de Rochebonne fut Charles-François de Chateauneuf de Rochebonne, archevêque de Lyon de 1731 à 1740. Après lui, la seigneurie fut vendue.
Le , la foudre s'abattit sur le clocher, que le curé avait fait construire en 1745, tuant six personnes et en terrassant deux-cents, dont quarante furent blessées. La tradition rapporte que seul le curé fut épargné.
En 1964, est créée l'association des amis du vieux village d'Oingt (AVVO) afin de créer des événements (festival des orgues de Barbarie) qui permettent d'attribuer les gains au maintien et à la restauration de ses richesses historiques.
La chapelle du château a été l'objet de soins attentifs ; devenue aujourd'hui l'église du village, elle est remarquable par la qualité de son appareil, les culots du chœur ou la statuaire. Le programme s'est poursuivi par la vieille Maison commune du XVe siècle (où sont actuellement organisées des expositions diverses), le pavage de la rue Trayne-Cul, l’une des plus anciennes de la commune, l'aménagement et ouverture au public du donjon, la mise en place d’un éclairage aux lanternes dans le village, ainsi que par la réfection de la mairie et de l’ancien lavoir (compluvium). La mairie adhère à l'association Les Plus Beaux Villages de France[Note 3]. Comme beaucoup de communes françaises, Oingt subit des dégâts au cours de la tempête de décembre 1999. L'école, l'église et de nombreuses toitures majoritairement à l'ouest du village ont été les victimes de cette tempête qui a touché également les forêts au nord-ouest du bourg.
Politique et administration
Liste des maires
En , les municipalités d'Oingt, du Bois-d'Oingt et de Saint-Laurent-d'Oingt votent un regroupement en une seule commune portant le nom de Val d'Oingt[4].
Intercommunalité
Jusque fin 2016, la commune faisait partie de la communauté de communes Beaujolais-Pierres Dorées.
Urbanisme
La commune est dotée d'un plan local d'urbanisme en 2006[5].
Politique environnementale
La commune travaille à un agenda 21 local. Elle a reçu, ainsi que cinq autres villes ou villages du Rhône, le logo agenda 21 local France, ainsi que le label « terre d'avenir » de l'association nationale « Notre Village », défendant la ruralité des villages de moins de 2 000 habitants. La communauté de communes a mis en place un tri sélectif. Les déchèteries sont situées à Theizé et Saint-Laurent-d'Oingt, et Oingt est équipée de deux points de collecte sélective ainsi que d'un kit collecteur en mairie (piles, cartouches d'imprimantes et téléphones mobiles)[5].
Jumelages
La commune est jumelée à deux communes[5] :
- Castel di Tora (Italie) ;
- Presberg (de) (Allemagne).
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[7],[Note 4].
En 2014, la commune comptait 661 habitants, en augmentation de 8,9 % par rapport à 2009 (Rhône : 5,17 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Enseignement
L'école municipale compte 63 élèves en 2010. Une nouvelle école a été construite, avec plancher chauffant, tuiles rouges, menuiseries et bardage bois[5].
Manifestations culturelles et festivités
Un festival international d’orgues de Barbarie et de musique mécanique se déroule sur la commune depuis plus de trois décennies, il y a de ce fait un musée sur ce thème[5].
Chaque mois de décembre depuis 2004, l'exposition Oingt en Crèches réunit plus de cent crèches de créations uniques, réalisées pour la plupart, par les habitants et artisans eux-mêmes. Elles sont exposées dans les différentes rues et vitrines.
Ces manifestations sont organisées par l'association des amis du vieux village de Oingt (informations sur http://www.oingt.ovh)
Économie
Le village est fortement orienté vers le tourisme, avec le classement « Plus Beaux Villages de France ». Environ 17 artistes et artisans d'art sont présents à Oingt, qui compte plusieurs restaurants, trois gîtes et une chambre d'hôte, ainsi que cinq caveaux et domaines[5]. Quelques petites entreprises sont également présentes.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- La tour d'Oingt
- Vue sur l'église du village.
Rue Trayne-Cul. La Tour et le pressoir à perroquet. Escaliers à Oingt. - Vierge sur l'esplanade près de l'église.
Porte d'entrée dans le village médiéval (voûte).
Le château d'Oingt, fondé par des vassaux du comte de Forez au XIe siècle, est reconstruit au XIIIe siècle ou XIVe siècle. Il est détruit pendant les guerres de religion. La chapelle castrale est citée en 1079. Il subsiste de l'époque médiévale le donjon cylindrique du XIVe siècle, classé comme édifice fortifié à l'inventaire des monuments historiques depuis 1937[10], et les restes des logis des XIVe et XVe siècles, aujourd’hui, il abrite un espace d’exposition sur trois étages. Avec une collection de fossiles, une autre de pierres taillées. Ainsi que des documents retraçant la vie du village, du Moyen Âge à nos jours[1].
On peut également citer la porte du Nizy, l'église paroissiale et le château de Prony. Ce dernier est situé en contrebas du bourd d'Oingt ; propriété de Gaspard de Prony (1755-1839), il a été « embelli » au XIXe siècle, mais il conserve des éléments des XIVe siècle ou XVe siècle.
Petit patrimoine
Des murs, puits et cadoles (cabanes) en pierre sèche participent à la richesse du patrimoine communal. Le plan local d'urbanisme recense également la croix du Layet du bas, ainsi que du patrimoine naturel avec la haie Danguin et des arbres isolés comme le chêne guillard ou un sorbier roche[11].
Pressoir à perroquet
Vestige de la vie viticole d’autrefois : Datant de la fin du XIXe siècle, il est d’un type particulier, appelé pressoir à perroquet. Dont il reste très peu d’exemplaires en France.
« Un homme montait sur la première roue, pour mettre en action une seconde roue. Celle-ci actionnait les presses. On pouvait, grâce à ce système, presser 1,5 tonne de raisin à la fois. Le jus se déversait par le bec du pressoir ». D’où le nom de perroquet[1].
Musée de musique mécanique
Il présente une belles collections d’instruments en état de fonctionnement : pianos mécaniques, orgues de barbarie, boites à musique, gramophones et une serinette du XVIIe siècle[Note 5],[1].
Panorama
La commune profite d'un cône de vue remarquable sur la vallée.
Vue d'une partie du village. Vue depuis le chemin de ronde sur les vallons autour de la vallée de l'Azergues. Vue depuis le chemin de ronde sur Saint-Laurent-d'Oingt. Village d'Oingt.
Héraldique
|
Les armes d'Oingt se blasonnent ainsi : D'argent à la fasce de gueules chargée de trois étoiles d'or. |
---|
Personnalités liées à la commune
- Marguerite d'Oingt (1240 - 1310), prieure de la chartreuse de Poleteins, mystique et écrivain en franco-provençal, contribue ainsi à l'illustration de la famille d'Oingt.
- Gaspard Riche, baron de Prony (1755 - 1839), ingénieur, membre de l'Institut, directeur de l'École des Ponts-et-Chaussées.
- Paul Gutty (1942-2006), coureur cycliste, natif d'Oingt, champion de France militaire en 1963 et ayant terminé 19e du Tour de France 1969.
Voir aussi
Bibliographie
- Comité du pré-inventaire des monuments et richesses artistiques du Rhône, Oingt, Lyon, 1992, 78 p.
- Bruno Galland, "La seigneurie d'Oingt au Moyen Âge", dans Chroniques du pays beaujolais. Bulletin de l'Académie de Villefranche-sur-Saône 1989-1990, 1991, p. 57-72.
- Andrée Margand, Daniel Rosetta, Parmi les plus beaux villages. Oingt, Villefranche-sur-Saône, éditions du Poutan, 28 p.* Liste des communes du Rhône
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Une partie des archives de la famille d'Oingt, transférées aux Fougères puis aux Châteauneuf de Rochebonne, est conservée aux Archives départementales du Rhône.
- Depuis la permutatio de 1173, la famille d'Oingt était chargée par les archevêques-comtes de Lyon, de protéger la frontière nord du diocèse, relevant alors du Saint-Empire, des menées des sires de Beaujeu, vassaux du roi de France.
- <L'association Les Plus Beaux Villages de France délivre une marque de certification privée mise à la disposition des communes qui adhèrent à l'association et qui espèrent ainsi bénéficier de la visibilité reconnue de cette marque dans le marché du tourisme français.
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
- Un instrument destiné à apprendre des mélodies courtes à des oiseaux siffleurs, comme des serins !
Références
- Jeanne Palay, « Oingt, le village aux pierres dorées », sur DNA Magazine Tourisme et Patrimoine, (consulté le ).
- Anne-Marie Vurpas et Claude Michel, Noms de lieux de la Loire et du Rhône, Éd. Bonneton, Paris, 1997
- Carte des voies antiques de la région lyonnaise, annexée à l'ouvrage de M.Germain "Les routes du Rhône à travers les âges"
- « C’est définitif : le Val d’Oingt se fera à trois », Le Progrès, (lire en ligne)
- Site de la commune d'Oingt
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- Base Mérimée
- PLU de la commune, 2006
- Portail des communes de France
- Portail du département du Rhône