Noël Palaud
Noël Georges Palaud est un militaire français, résistant, Compagnon de la Libération[1], né le à Coulounieix-Chamiers en Dordogne et décédé le à Bordeaux. Il s’est distingué dans la bataille de l’Aisne en 1940, et dans la mise en place du réseau Plan Tortue en 1943, destiné à paralyser les Allemands, au moment du Débarquement de Normandie.
Noël Georges Palaud | |
Surnom | Artilleur |
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Naissance | Coulounieix-Chamiers, Dordogne, France |
Décès | (à 74 ans) Bordeaux, France |
Origine | France |
Arme | Infanterie |
Grade | 1964 : Colonel |
Années de service | 1928 – 1964 |
Commandement | Plan Tortue 1944 |
Conflits | Seconde Guerre mondiale, Guerre d’Indochine |
Faits d'armes | Campagne de France Bataille de l'Aisne, mai- juin 1940 Action Plan Tortue 1943-1944 Guerre d’indochine |
Distinctions | Commandeur de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Médaille militaire Croix de guerre 1939-1945 (8 citations) Médaille de la Résistance King's Medal for Courage in the Cause of Freedom |
Biographie
De famille ouvrière, Noël Georges Xavier Palaud passe toute son enfance à Périgueux. À 13 ans, il quitte l’école, et travaille comme ouvrier soudeur. Il s’engage dans l’armée, en , pour 18 mois, puis se réengage en . Il y fera toute sa carrière[2].
Il se distingue lors de la campagne de France en 1940
Militaire de carrière, il est adjudant et chef de section à la 5e Compagnie du 5e régiment d'infanterie pendant la campagne de France au cours de laquelle il se distingue à plusieurs reprises [3]. Ainsi, le , dans l'Aisne, il abat de sa main un avion au fusil-mitrailleur quelques jours après avoir ramené avec sa section 14 prisonniers allemands. Toujours dans l'Aisne, à Asfeld, le , il détruit à lui tout seul quatre chars allemands avec un canon de 25 mm et en immobilise un cinquième à l'aide d'une grenade. Blessé par balle à deux reprises, l'adjudant Palaud perd connaissance sur le champ de bataille. Lorsqu'il revient à lui, il se trouve prisonnier avec les survivants de sa section.
Il s’évade d’Allemagne en 1941, et rejoint Londres en 1943
Dirigé sur l'Allemagne, il est conduit au camp de Sulzbach-Rosenberg près de la Tchécoslovaquie. Il parvient à s'évader à sa troisième tentative. Rentré en France après avoir parcouru près de 2 000 kilomètres en pays ennemi, il rentre au 26e Régiment d'infanterie, le , à Périgueux, en zone libre, sous le nom de Georges Noel. Il commence la résistance, y fait du renseignement, cache des armes. Désirant absolument poursuivre le combat, il tente de rejoindre les Forces françaises libres, en , en passant la frontière des Pyrénées. Arrêté en Espagne [4], il y subit une détention de plusieurs mois, et s’en évade. Il arrive finalement à Londres en . Après plusieurs jours à la Patriotic School, dont la mission est de trier les nouveaux arrivants, détecter leur potentiel, identifier les espions allemands, il s'engage dans les Forces françaises libres. Volontaire aussitôt pour des missions spéciales, en territoire occupé par l'ennemi, il est affecté au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), sous le nom de Martrinchard.
Plan tortue 1943-1944
Désigné comme adjoint d'André Rondenay, chef du plan Tortue visant à neutraliser les "Panzer Divisionen" le jour "J", il est déposé en France par une opération Lysander le dans la région de Tours avec son chef. Dès lors, sous le pseudo « Artilleur », il se dépense sans compter pour organiser l'infrastructure du dispositif, parcourant sans cesse toute la zone nord pour recruter et entraîner des équipes spécialisées [5]. Il prend part à de nombreux sabotages demandés par le haut commandement interallié, évitant ainsi des bombardements aériens qui auraient nécessairement causé des pertes en vies françaises. Il participe notamment, à l'attaque dans l'Orne d'un dépôt au cours de laquelle 12 Allemands sont tués. En , André Boulloche, Délégué militaire de la Région de Paris et de la zone Nord, est arrêté. Rondenay, Palaud et leur groupe tentent de le faire évader en creusant un souterrain, mais l'opération échoue au dernier moment. Rondenay en plus de ses fonctions devient DMR de la zone de Paris et de la zone Nord. Palaud prend en charge davantage le plan de Tortue avant lui-même d’être arrêté.
Déporté, il survit à Dachau
Le , dix semaines avant le débarquement, le commandant Palaud est arrêté par la Gestapo à Paris. Torturé, interné à Fresnes, il ne parle pas[6]. Il arrive à masquer sa véritable identité : alors qu’à Londres il s’appelle Martrinchard, il présente des papiers sous le nom de Nonmaillet, aux Français et aux Allemands. Transféré à Compiègne, il est déporté le en Allemagne, au camp de Dachau. Emprisonné au kommando d'Allach, près de Dachau, il organise la résistance et parvient à sauver d'une mort certaine de nombreux déportés [7]. Il s’évade lors de l'avancée des troupes alliées le , pour éviter la quarantaine, imposée par les Américains à cause du typhus exanthématique, dans un camp surpeuplé, affamé. Noël Palaud reprend après la guerre sa carrière militaire.
Affecté au cabinet du Ministre des armées
Il est affecté au cabinet du Ministre des Armées Edmond Michelet, le , puis au cabinet du Ministre de l’Air en , puis au secrétariat d’État aux forces armées Air en . Il commande le 2e bataillon parachutiste de choc à Bayonne en .
Il rejoint les troupes aéroportées d’Indochine (1951-1953)
Il est détaché adjoint opérationnel, auprès du commandement des forces françaises terrestres à Vientiane (Laos) de 1951 à 1953. Il participe à 106 missions aériennes, et au repli en ordre de la garnison de Xieng Khouang située dans la plaine des Jarres, face au Vietminh. Il revient en France en . Il est affecté au Centre de sélection no 1 au Fort de Vincennes, comme commandant en second, en 1955. Promu au grade de colonel[8], il prend sa retraite en . Noël Palaud est décédé le à l'hôpital de Bordeaux. Il a été inhumé en Dordogne, à Peyzac-le-Moustier.
Distinctions et décorations
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération par décret du
- Médaille Militaire [9]
- Croix de guerre 1939-1945, 8 citations[10]
- Médaille de la Résistance française
- King’s Medal for Courage in the Cause of Freedom (Royaume-Uni)
- Médaille des évadés[11]
- Médaille de l’Aéronautique,
- Médaille Coloniale avec agrafe Extrême-Orient[12]
- Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs[13]
- Officier de l’Ordre de Léopold II, avec palme (Belgique)[14]
- Croix de guerre (Belgique)
- Commandeur de l’Ordre royal du Million d’Éléphants et du Parasol Blanc, (Laos)[15]
Notes et références
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des compagnons de la Libération, Bordeaux, Elytis, , 1232 p. (ISBN 978-2-35639-033-2), p 793
- Relevé des états de service, République française, Archives de Vincennes
- Jean Tournassus,, Ceux de l’infanterie 1939-1940, la dernière grenade, Lyon, Archat, , 150 p., p 92 à 96
- « André Rondenay, 1038 compagnons, », sur Compagnons - Musée de l’ordre de la Libération (consulté le )
- Jean Christophe Notin, 1061 compagnons, histoire des Compagnons de la Libération, France, Perrin, , 824 p. (ISBN 2-262-01606-2), p 616 et 623
- (fr + en) Bruce Marshall, Le lapin blanc (The White Rabbit), l’histoire de Forest Yéo Thomas, Paris, Nrf Gallimard, , 358 p., p 189-191
- Henri Laffitte, Allach, Kommando de Dachau, Paris, Amicale des anciens de Dachau, , 234 p., p 1, 56, 140, 145, 148
- décret du 22 janvier 1964, JO 26 janvier 64, page 942
- Médaille militaire à titre exceptionnel, avec citation, ordre n° 803/1 du 31 juillet 1942 ( JO du 31 octobre 42 p 3629)
- Croix de guerre, avec palme, citation à l’ordre de l’armée, décision du 31 mai 1944 au général Koenig, commandant des forces françaises en Grande Bretagne,
- Médaille des évadés ( M 2996/0) du 10 novembre 1947
- Médaille coloniale 15 aout 1952, diplôme 426424
- Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs, avec étoile de vermeil, et palme, ordre général no 708, 16 juillet 1953, et à l’ordre de l’armée JO du 1 aout 1953 p 6753
- Arrêté royal de Belgique, no 5977 du 14 avril 1949
- Ordonnance royale no 155 du 31 mai 1952, brevet no 644
Liens externes
- Notice biographique sur le site de l'Ordre de la Libération Noël Palaud
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