Neaufles-Saint-Martin
Neaufles-Saint-Martin est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.
Neaufles-Saint-Martin | |
Croix Percée. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Les Andelys |
Intercommunalité | Communauté de communes du Vexin Normand |
Maire Mandat |
Jean-Pierre Fondrille 2020-2026 |
Code postal | 27830 |
Code commune | 27426 |
Démographie | |
Gentilé | Neaufléens |
Population municipale |
1 306 hab. (2018 ) |
Densité | 144 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 16′ 41″ nord, 1° 43′ 26″ est |
Altitude | Min. 41 m Max. 101 m |
Superficie | 9,07 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Paris (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Gisors |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site de la commune |
Géographie
Localisation
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[5]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Buhy », sur la commune de Buhy, mise en service en 1986[9] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[10],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 11,1 °C et la hauteur de précipitations de 727,8 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 4], « Beauvais-Tillé », sur la commune de Tillé, dans le département de l'Oise, mise en service en 1944 et à 35 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[13] à 10,6 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Neaufles-Saint-Martin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[16],[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire regroupe 1 929 communes[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (80,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (51,9 %), prairies (17,9 %), zones urbanisées (9,8 %), zones agricoles hétérogènes (8,5 %), eaux continentales[Note 7] (6,9 %), forêts (5 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Nelpha en 855, Nialfa en 872, Nielfam en 1028 - 1033[23].
Neauphle est un type toponymique commun au nord ouest de la France. Il apparaît sous différentes formes recensées par Albert Dauzat et Charles Rostaing : Neauphle (Île-de-France), Neaufles (Eure), Neauphe (Basse-Normandie), Niafles (Mayenne)[24]. Il est issu des termes germaniques niuwe, nivi « neuf, nouveau »[23] (vieux saxon, vieux haut allemand niuwi, vieil anglais nēowe, moyen néerlandais nie(uwe) « neuf, nouveau ») et * alah « temple, santuaire »[23] (cf. gotique ahls, vieux haut-allemand alah, moyen haut-allemand alah), d'où un type *Niwialah signifiant « nouveau temple, nouveau sanctuaire ».
La graphie avec f permet de distinguer les Neaufles de l’Eure des Neauphle de l’Île-de-France dans le département voisin des Yvelines qui ont en revanche une graphie hellénisante ph.
Saint-Martin est un hagionyme, l'église est dédiée à Martin de Tours.
Histoire
En 856, Charles le Chauve réunit à Neaufles les grands du royaume afin d'organiser une riposte aux attaques vikings. Le château était alors déjà existant, probablement en bois.
Neaufles est située au bord de la Lévrière (affluent de l'Epte, rivière choisie en 911 dans le traité de Saint-Clair-sur-Epte comme limite de la Normandie). Ces nouvelles frontières font de Neaufles une place stratégique dans l'organisation des défenses, l'Epte voyant progressivement ses rives se couvrir de châteaux (neufs ou reconstruits)…
Du nord au sud :
- côté normand : Gournay-en-Bray (Seine-Maritime), Neuf-Marché (Seine-Maritime), Gisors (Eure), Neaufles-Saint-Martin (Eure), Dangu (Eure), Château-sur-Epte (Eure), Baudemont (Eure) et Gasny (Eure) ;
- côté français : Gerberoy (Oise), Trie-Château (Oise), Chaumont-en-Vexin (Oise), Courcelles (Oise), Boury-en-Vexin (Oise), Saint-Clair-sur-Epte (Val-d'Oise) et La Roche-Guyon (Val-d'Oise).
Le château est ainsi reconstruit en 1097 par Robert de Bellême, pour Guillaume le Roux (calcaire et silex).
En 1196, la signature du traité de Gaillon donne Gisors et le Vexin normand à la couronne de France. C'est ensuite sous le règne d'Henri IV que le château de Neaufles fut démantelé, seul le donjon subsistant (tour dite Tour de la Reine Blanche, en mémoire de la reine Blanche de Navarre, seconde épouse du roi Philippe VI de France, qui y est décédée le ).
La tour fut malheureusement à nouveau dégradée sous Mazarin (en 1647), qui avait organisé le grand arasement de toutes les forteresses qui auraient pu nuire à la souveraineté royale. Les restes que l'on peut en voir mesurent une vingtaine de mètres de hauteur pour 13,60 mètres de diamètre, avec de puissants murs épais de près de trois mètres.
La légende veut que cette tour soit reliée par un souterrain au château de Gisors. Cette légende est renforcée par la présence dans la commune d'une « croix monumentale » en calcaire, dite « croix percée », sculptée au milieu du XIIe siècle.
Aujourd'hui, la base de la tour est très endommagée par les recherches de l'hypothétique souterrain ou par la récupération des pierres de construction. Située dans un pâturage privé, la tour est interdite d'accès.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[26].
En 2018, la commune comptait 1 306 habitants[Note 8], en augmentation de 10,03 % par rapport à 2013 (Eure : +0,83 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Neaufles-Saint-Martin compte deux édifices inscrits au titre des monuments historiques :
- la Croix Percée (XIIe), Inscrit MH (1926)[29] ;
- les vestiges du château fort[30] (IXe, XIe et XIIe siècles), spécialement le donjon subsistant dit tour de la Reine Blanche, édifice en ruine Inscrit MH (1926)[31].
Par ailleurs, la commune compte sur son territoire plusieurs monuments inscrits à l'inventaire général du patrimoine culturel :
- ancienne église Saint-Pierre (XIVe et XVIIIe)[32] ; convertie en école, c'est au XXIe siècle une habitation de caractère, ayant conservé son clocher ;
- l'église Saint-Martin (XIe, XIIe, XIVe et XVIIIe)[33] ;
- un château des XVIIIe, XIXe et XXe siècles[34] ;
- un château probablement du XVIIe siècle au lieu-dit Grainville[35] ;
- une maison du XVIIIe siècle[36].
Autre édifice :
- Un moulin du XIIe siècle. Situé sur les bords de la Levrière, ce moulin fait l'objet d'un important projet de rénovation mené par le propriétaire du site et par le collectif des Amis du Moulin de Neaufles-Saint-Martin. Trois objectifs sont visés : produire à nouveau de l’énergie électrique pour une puissance de 40 kW, faire de l'édifice une vitrine de l’ancienne usine Vitrex et créer un espace coworking accueillant des start-up et des sociétés collaboratives[37].
Héraldique
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Les armoiries de Neaufles-Saint-Martin se blasonnent ainsi : |
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Personnalités liées à la commune
- Blanche de Navarre (1331 - 1398 à Neaufles-Saint-Martin), infante de Navarre devenue brièvement reine de France en 1350 à la suite de son mariage avec le roi Philippe VI de Valois.
- Jacques-Marie Le Père (1763 - 1841 à Neaufles-Saint-Martin), au château de Grainville, savant de la Commission des sciences et des arts, a participé à la campagne d'Égypte menée par le général Bonaparte.
- Georges Darling (1899 à Neaufles-Saint-Martin - 1943), résistant franco-britannique pendant la Seconde Guerre mondiale.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Buhy - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Neaufles-Saint-Martin et Buhy », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Buhy - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Neaufles-Saint-Martin et Tillé », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Beauvais-Tillé - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Beauvais-Tillé - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Beauvais-Tillé - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 149.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, éditions Larousse 1968 (réédition Guénégaud 1979).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Croix percée », notice no PA00099496, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Château », notice no IA00017857, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Donjon du château », notice no PA00099495, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Église paroissiale Saint-Pierre », notice no IA00017862, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Église paroissiale Saint-Martin », notice no IA00017858, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Château », notice no IA00017859, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Château », notice no IA00017860, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Maison », notice no IA00017861, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Le moulin de Neaufles-Saint-Martin dans l’Eure va-t-il reproduire de l’électricité ? », sur Actu.fr (consulté le ).
Liens externes
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