Château de Neaufles-Saint-Martin
Le château de Neaufles-Saint-Martin est un ancien château fort, du XIIe siècle, aujourd'hui ruiné[1], dont les vestiges se dressent sur la commune française de Neaufles-Saint-Martin dans l'est du département de l'Eure, en région Normandie. À l'état de ruines, il n'en demeure plus qu'une tour, dite tour de la Reine Blanche, en mémoire de la reine Blanche de Navarre, seconde épouse du roi Philippe VI, qui y est décédée le .
Le donjon fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [2].
Localisation
Les vestiges du château sont situés au sommet d'une crête d'où il domine d'une trentaine de mètres environ le point de confluence de l’Epte et de la Levrière, à 800 mètres au nord de l'église Saint-Martin de Neaufles-Saint-Martin, dans le département français de l'Eure, à proximité de celui de l'Oise. Cet emplacement stratégique lui permet de bénéficier d'un large panorama sur les deux vallées[3],[4].
Situé à quelques kilomètres à l'ouest de Gisors, il servait de point d'appui rapproché à cette forteresse.
Historique
Il semble qu'il existait déjà un château à Neaufles dès 856 lorsque Charles le Chauve y réunit les grands du royaume afin d'organiser une riposte aux attaques des Vikings (plaid de Neaufles).
En 1050, lorsque le château est confié à Guillaume Crespin, il n'est alors constitué que d'une tour en bois protégée au nord par l'escarpement naturel de la vallée de la Levrière et au sud, du côté du plateau, par un fossé profond de 6 à 8 mètres. Il est également renforcé par une motte puissante constituée à partir des terres extraites pour former le fossé[3],[4],[5].
En 1097, il est reconstruit par Robert de Bellême[5] pour Guillaume le Roux, roi d'Angleterre[3].
En 1160, à la suite de la signature du traité de Gaillon avec Louis VII, Henri II Plantagenêt récupère le château et le Vexin normand. Il renforce alors la forteresse afin de bloquer l'accès de la vallée de l'Epte aux forces françaises[3].
En 1183, Henri II Plantagenêt se sentant menacé par Philippe Auguste sépare le Vexin normand du Vexin français par une ligne d'ouvrages au sud de Gisors, le long de l'Epte : Neaufles, Dangu, Châteauneuf-sur-Epte.
En 1350, la reine Blanche de Navarre, veuve de Philippe VI de Valois, reçoit le château en douaire et s'y retire jusqu'à sa mort en 1398[3]. La tour subsistante du château est appelée Tour de la Reine Blanche, en sa mémoire.
Après Henri IV, seul subsiste le donjon. Celui-ci est démantelé sur ordre de Mazarin en 1647 qui le fait couper en deux à la verticale[3],[4],[5].
Description
Le donjon a été construit vers 1180-1184 sur une motte entourée. De forme circulaire, il est constitué d'une maçonnerie de blocage de silex noyés dans un épais mortier et couverte par un parement de petits moellons. Son diamètre extérieur est de 13,60 mètres et sa hauteur de 20 mètres. Quant aux murs, ils possèdent une épaisseur de 2,90 mètres[3],[4].
Les ouvertures, plutôt rares, se distinguent par leur encadrement de chaînages de pierres calcaires[4].
L'édifice se répartissait sur quatre niveaux auxquels s'ajoutaient la terrasse sommitale : un niveau enterré d'environ 6 mètres, un rez-de-chaussée probablement aveugle et enfin deux niveaux supérieurs[3],[4].
Notes et références
- « Château fort », notice no IA00017857, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Château », notice no PA00099495, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Poulain F., Lepoint G. ; Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie). Tillières-sur-Avre > Château [en ligne]. In : Conseil no 99 – 10 août 2018. Disponible sur : (page consultée le 4 septembre 2018).
- André Châtelain, Châteaux forts et féodalité en Île-de-France, du XIe au XIIIe siècle, Creer, , 503 p. (présentation en ligne), p. 190-192
- « Château », notice no IA00017857, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à l'architecture :
- Portail des monuments historiques français
- Portail de l’Eure