Châteauneuf-sur-Epte

Châteauneuf-sur-Epte est un ancien château à motte qui aurait été fondé en 1097 par le duc de Normandie et dont les vestiges se dressent sur la commune française de Château-sur-Epte dans le département de l'Eure, en région Normandie. Il faisait partie des châteaux ducaux contrôlant l'Epte, frontière avec le royaume de France. Sous Henri II d'Angleterre, le château fut considérablement fortifié.

Pour les articles homonymes, voir Château de Châteauneuf.

L'initiative d'une première protection au titre des monuments historiques vise les restes du château. Mais l'arrêté du est annulé[1]. En , les ruines sont inscrites en tant que site naturel[2].

Les vestiges bâtis et non bâtis de l'ensemble castral font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Localisation

Les vestiges du château sont situés au centre du bourg de Château-sur-Epte, dans le département français de l'Eure.

Historique

Construit à partir de 1097 par Guillaume le Roux, fils du Conquérant, pour renforcer sa frontière de l'Epte, ce château prend place en limite entre le duché de Normandie et le royaume de France. En 1119, Louis VI le Gros en fait le siège[3]. Il est renforcé par les successeurs Plantagenêt au XIIe siècle, puis pendant la guerre de Cent Ans (en 1437, l'Anglais John Talbot le prend d'assaut). Comme ailleurs, n'étant plus nécessaire à partir du XVIe siècle, son démantèlement est finalement ordonné par le cardinal Mazarin en 1647. Il est par la suite transformé en exploitation agricole.

Description

Le château a conservé sa structure du XIe siècle, constituée par une grande plate-forme fossoyée circulaire, d'environ 70 mètres de diamètre ; à son raccordement avec le plateau est implantée une énorme motte tronconique de près de 50 mètres de diamètre au sol, initialement ceinturée par une palissade en bois. Il s'agit d'un ensemble motte-basse cour tout à fait spectaculaire, primitivement couronné de palissades et d'une tour en bois.

La basse-cour a été ceinturée durant le XIe siècle d'un mur percé de deux tours-portes rectangulaires, à contreforts plats ; les portes sont en arc brisé, celle du plateau conservant quelques traces d'un décor sculpté, et de jambages en colonnettes à chapiteaux de la seconde moitié du XIIe siècle. Le mur escalade les flancs de la motte pour rejoindre son sommet.

À l'intérieur de la basse-cour fut délimité un ensemble fortifié par une muraille interne se refermant sur une tour servant d'accès à la motte au sud ; l'entrée était assurée par une porte du XIe siècle, doublée au XVe siècle d'un avant corps. À flanc de la motte, une tour-porte ogivale construite vers 1180 communique avec la haute-cour. On y reconnaît, donnant sur l'extérieur une archère à niche.

Au sommet de la motte, se trouve une tour maîtresse circulaire, éventrée ; elle est entourée d'une chemise, partiellement conservée[4] d'un mur circulaire percé d'uniques arquebusières. La tour, de la fin du XIe siècle, de trois étages, possédait un niveau noble correspondant à l'accès surélevé, décoré d'armatures romanes ; une vis fut ajoutée dans l'épaisseur du mur plus tard, puis un demi-niveau percé d'une fenêtre rectangulaire surmontée d'un trilobe.

Le site est caractéristique des châteaux à motte et basse-cour parmi les plus nombreux et reprend le schéma dit en tenailles. L'enceinte de la basse-cour circulaire à deux tours-portes vient en effet se refermer sur la motte à tour maîtresse et chemise[5].

Un grand projet pour le château

L'association Héritage Historique s'est engagée courant 2015 pour la préservation, la restauration et l'animation de la vieille forteresse qui tombait jusque-là en ruine, elle en appelle aux bénévoles et aux mécènes pour l'aider à faire revivre cette sentinelle millénaire.

La restauration du château fait partie des projets retenus du Loto du patrimoine 2020.

Notes et références

  1. « Ensemble castral », notice no PA00099372.
  2. « Les ruines du château », sur Carmen - L'application cartographique au service des données environnementales (consulté le ).
  3. Notice no IA00017156.
  4. Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 130.
  5. Jean Mesqui, Châteaux et enceintes de la France médiévale : de la défense à la résidence, tome 1, les organes de la défense, 2013 (2e édition), 376 p. (ISBN 978-2-7084-0961-3), p. 29.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Mesqui, Châteaux forts et fortifications en France, Paris, Flammarion, , 493 p. (ISBN 2-08-012271-1), p. 111-112.

Articles connexes

Liens externes

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