Napoléon Joseph Ney

Napoléon Joseph Ney, dit Léon, 2e prince de la Moskowa, est un militaire et homme politique français né à Paris le et mort à Saint-Germain-en-Laye le .

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Biographie

Fils aîné du maréchal Ney, fusillé en 1815, et d'Aglaé Auguié.

En 1822, les deux fils aînés du maréchal Ney, sont admis à l'École polytechnique, mais ne peuvent y rester car ils refusent de fournir un certificat de fidélité aux Bourbons. Ils ne cessent pour autant d'étudier les mathématiques car une ordonnance royale du les ayant autorisés à prendre du service dans l'armée suédoise, ils y sont admis tous deux, le , comme sous-lieutenants d'artillerie, après avoir passé un examen équivalant à l'examen de sortie de Polytechnique. Le , ils sont nommés lieutenants et officiers d'ordonnance du prince royal de Suède . La Suède est gouvernée par l'ex-maréchal d'empire Bernadotte et son fils, le prince royal, a épousé la fille aînée d'Eugène de Beauharnais. La Monarchie de Juillet prend à cœur d'atténuer les préjudices causés à la famille Ney par la rigueur légitimiste. Les deux aînés quittent le service de la Suède. Léon est d'abord colonel de la Garde nationale, puis le , capitaine au 5e hussards[1].

Napoléon Joseph Ney épouse à Paris le , Albine Étiennette Marguerite Laffitte (Paris, 12 mai 1805 - Paris, 18 juillet 1881), fille du banquier Jacques Laffitte, propriétaire du Château de Maisons qui donnera son nom à la commune de Maisons-Laffitte. Ils eurent deux enfants :

Amant de la comtesse Murat autour de 1852[2], le prince de la Moskowa aurait également un fils naturel avec une certaine Julie de Mesvres : Jules-Napoléon Ney (1849-1900), reconnu en 1855 par un certain « Simon Ney », et marié en 1880 avec Theresita Pinto de Araújo, sans déscendance.

En août 1830, il fut envoyé à Copenhague pour notifier au roi de Danemark l'avènement de la monarchie de Juillet. Il fut nommé capitaine au 5e Régiment de Hussards (). Le , il fut créé pair de France dans la fournée de trente-six pairs viagers destinée à permettre l'adoption à la Chambre haute du projet de loi abolissant l'hérédité de la pairie. Cité à l'ordre du jour de l'armée d'Afrique en 1837, il devint chef d'escadron au 8e Lanciers le et prit séance à la Chambre des pairs le , après avoir fait parvenir à la Haute assemblée une protestation véhémente contre l'arrêt de la cour des pairs qui avait condamné son père. Dans la séance du , alors que le duc Pasquier avait « cité froidement comme un simple précédent judiciaire » la condamnation du maréchal Ney, le prince de la Moskowa saisit cette occasion pour dénoncer « un des faits les plus infâmes d'une époque odieuse au pays, un des actes de cette procédure monstrueuse sous laquelle avait succombé [son] père. On a osé parler de sa dégradation !... Ah ! ses ennemis, monsieur le duc, ont pu le tuer, mais le déshonorer, jamais ! »[3]

Lieutenant-colonel le , il mena jusqu'à la fin du règne de Louis-Philippe une existence fastueuse qui le jeta dans d'assez graves embarras financiers. Membre fondateur du Jockey Club, qu'il présida de 1836 à 1849, renommé pour son élégance, il encouragea son beau-père, Jacques Laffitte, à organiser les premières courses de chevaux à Maisons-Laffitte. Alpiniste émérite, il réussit l'ascension du Vignemale, dans les Pyrénées, le , le lendemain de la première ascension d'Anne Lister qu'il parviendra à éclipser (la voie qu'il a prise, après Anne Lister, s'appelle toujours voie du Prince de la Moskowa). Amateur passionné de musique classique, il donnait chez lui des concerts qui sont restés célèbres. Ami et continuateur d'Alexandre-Étienne Choron, il fonda, en 1843, la Société des concerts de musique vocale religieuse et classique, qui s'attacha à faire découvrir au public parisien un répertoire musical largement inédit, comprenant notamment des œuvres de Palestrina, Roland de Lassus, Victoria, Clément Janequin, Joseph Haydn, Georg Friedrich Haendel ou Alessandro Marcello.

Il fut du petit nombre des pairs qui secondèrent l'agitation réformiste, prit part à la campagne des banquets en 1847, et, après la Révolution de 1848, embrassa avec ardeur la cause du prince Louis-Napoléon Bonaparte, dont il soutint la candidature à la présidence de la République.

Colonel du 7e Dragons () et officier de la Légion d'honneur (), il fut élu, le , représentant par le département d'Eure-et-Loir[4] et par celui de la Moselle[5]. Précédemment, il avait été battu dans la Moselle à une élection partielle à l'Assemblée constituante du [6]. Il opta pour la Moselle et vota avec la droite pour toutes les lois répressives. Il soutint la politique de l'Élysée, applaudit au coup d'État du 2 décembre 1851, fut nommé membre de la Commission consultative et prit place au Sénat le . Jusqu'à sa mort, survenue en 1857, il soutint de ses votes le gouvernement impérial.

Le prince de la Moskowa avait obtenu le grade de général de brigade () lorsqu'il fut mis en disponibilité. En 1852, sa fille, Églé Napoléone Albine, épousa Victor de Persigny, ministre de l'Intérieur de Napoléon III.

Œuvres

  • Des chevaux de cavalerie et de la régénération de nos races chevalines, 1833
  • Des haras et des remontes de la guerre, 1841
  • Des régences en France, 1842
  • Souvenirs d'une campagne d'Afrique, 1845

Le prince de la Moskowa a également donné plusieurs articles publiés dans la Revue des deux Mondes.

Notes et références

  1. Fonds du maréchal Ney et de sa famille (1753-1923)
  2. Horace de Viel-Castel, Mémoires sur le règne de Napoléon III (1851-1864), texte intégral présenté et annoté par Éric Anceau, Paris, Robert Laffont, 2005, p. 212.
  3. cité par le Dictionnaire des parlementaires français
  4. 2e sur 6 avec 26.905 voix sur 63.593 votantts et 84.674 inscrits
  5. 1er sur 9 par 58.237 voix sur 76.540 votants et 115.444 inscrits
  6. 11.374 voix contre 17.951 à Gustave Rolland, élu

Bibliographie

Article connexe

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