Alexandre-Étienne Choron

Alexandre-Étienne Choron est un musicien et pédagogue français né à Caen le et mort à Paris le .

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Il joua un rôle essentiel en France pour opérer une distinction claire entre musique sacrée et profane (l'esprit profane et la musique d'opéra se mêlaient alors au chant d'église). Choron fut aussi à l'origine de l'intérêt pour l'histoire de la musique, qui s'est perpétué jusqu'à nos jours : auparavant, on s'intéressait peu ou pas du tout aux œuvres des époques précédentes.

Biographie

Bas-relief d'Alexandre-Étienne Choron

Choron, né et éduqué dans un milieu et dans un environnement maçonniques, fit des études de mathématiques au collège de Juilly. Quoique son père lui eût interdit d'étudier la musique, il s'initia seul aux théories de Jean-Philippe Rameau puis suivit les leçons d'harmonie de l'abbé Roze (franc-maçon lui aussi) et de Bonesi. Ce dernier le familiarisa avec le traité de fugue et de contrepoint de Nicolo Sala (1701-1800) et avec la musique italienne. Il en tira la matière de son ouvrage : Principes de composition des écoles d'Italie. Il apprit l'allemand afin d'étudier les traités de musique écrits dans cette langue, puis entreprit de réformer toutes les branches de l'activité musicale.

Professeur de mathématiques à l'École polytechnique dès sa fondation[réf. nécessaire], puis membre correspondant de l'Académie des beaux-arts, Alexandre-Étienne Choron fut chargé en 1811, par le ministre des Cultes de Napoléon Ier, de réorganiser les maîtrises avec le titre de Directeur de la musique des fêtes religieuses.

Nommé « régisseur » de l'Opéra de Paris le il provoqua la réouverture du Conservatoire, fermé depuis 1815, sous le nom d'École royale de chant et de déclamation. Dès le , il est contraint de démissionner de la direction de l'Opéra, sans pension, par suite du trop grand nombre de changements qu'il avait voulu apporter.

En 1817, il fonda et dirigea l'« Institution royale de musique classique et religieuse ». Elle s'installa en 1825 au 69, rue de Vaugirard. Son influence fut considérable. Elle forma ou influença des artistes parmi les plus importants de cette époque, notamment la célèbre cantatrice Rosine Stoltz et l'actrice Rachel. Elle publia et fit interpréter lors de célèbres exécutions publiques des œuvres chorales anciennes, notamment celles de Palestrina, Bach et Haendel.

Avec la Révolution de 1830, le gouvernement lui retira ses subsides et l'institution connut de graves difficultés. Choron mourut peu après, en 1834. L'institution fut ressuscitée sous le nom de « Conservatoire royal de musique classique de France » - ou « École Niedermeyer » - par Louis Niedermeyer qui assura la pérennité des principes et de l'enseignement de Choron.

Choron a publié de nombreux ouvrages de musique. Il a aussi laissé des papiers volumineux, conservés à la Bibliothèque nationale de France.

Œuvres

Voir aussi

Bibliographie

  • Boettcher, Tilmann. Les Exercices publics d'Alexandre Choron à travers la presse de l'époque, maîtrise en musique non publiée, université Paris-IV, 1995.
  • Joël-Marie Fauquet (direction) (préf. Joël-Marie Fauquet), Dictionnaire de la Musique en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, , 1405 p. (ISBN 978-2-213-59316-6), p. 272
  • Choron, Alexandre-Étienne et F.-J.-M. Fayolle. Dictionnaire historique des musiciens, Paris, Valade, 1811, et Chimot, 1817.
  • Réty, Hippolyte. Notice historique sur Choron et son École : discours prononcé à l'Académie de Mâcon le , C. Douniol, Paris, 1873, 25 p.
  • (en) Brian Randolph Simms, Alexandre Choron (1771-1834) as an historian and theorist of music, Ph. D. Diss., Yale University, 1971.

Article connexe

Liens externes

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