Affaire Dutroux

L’affaire Dutroux est une affaire criminelle qui a eu lieu en Belgique en 1996, et a connu un retentissement mondial. Le protagoniste de l’affaire, Marc Dutroux, est auteur, entre autres, de viols et de meurtres sur des fillettes et des adolescentes, ainsi que d'activités relevant de la pédophilie, et fut condamné pour ces faits.

Pour les articles homonymes, voir Dutroux.

Affaire Dutroux

Plaque apposée sur le mur en face de la maison de Dutroux à Marcinelle.

Fait reproché Homicides
Viols
Pays Belgique

Les dysfonctionnements de la Justice et les rivalités policières qui ont été mis au jour par cette affaire ont provoqué en Belgique d’importants remous et ont mené à la réforme des polices.

Le roi Albert II et la reine Paola reçurent pendant une semaine l'ensemble des parents d'enfants disparus avant d'organiser une grande table ronde au palais royal, au cours de laquelle le souverain condamna publiquement les erreurs commises et incita tous les responsables à améliorer la justice et la police.

La Marche blanche organisée à Bruxelles le pour dénoncer cet état de choses rassembla un nombre très important de personnes. Une bataille de chiffres a suivi cette manifestation et le nombre généralement donné est de 350 000 manifestants, alors que la Sûreté de l'État en a dénombré 615 000, suivant en cela le juge d'instruction bruxellois Jean-Claude Leys, promu depuis au Parquet Général de Mons. Cette marche bouleversa la classe politique et fit espérer puis entreprendre de profondes réformes institutionnelles[1] toujours en cours dont il est difficile encore d’évaluer les résultats. La Marche blanche déboucha également sur la création en 1998 du Centre européen Child Focus pour enfants disparus et sexuellement exploités (Bruxelles), dont la reine Paola assume la présidence d'honneur ; la reine tire du reste parti de ses contacts avec d'autres Premières dames pour inciter à créer un centre similaire, avec un même numéro d'appel, dans tous les pays européens.

Les faits

Plusieurs viols, meurtres et séquestrations de filles et adolescentes.[réf. nécessaire]

L'instruction

À la suite de l'arrestation de Marc Dutroux, Michelle Martin et Michel Lelièvre, Laetitia Delhez et Sabine Dardenne sont libérées le de la cave de Dutroux à Marcinelle. Michel Bourlet voulait alors étudier l'affaire en profondeur, « J'irai jusqu'au bout, si on me laisse faire », a-t-il déclaré le .

Michel Bourlet, procureur du roi de Neufchâteau depuis 1984, était en 1996, avec Jean-Marc Connerotte, sous le feu des projecteurs lorsque l'affaire Dutroux a éclaté au grand jour[2].

Connerotte va faire un appel à témoins via un numéro vert mis en place à partir du , deux jours après la découverte des corps de Julie et Mélissa[3]. L'audition de ces témoins, désignés par un « X » suivi d'un chiffre (de X1 à X11), provoquera l'affaire du témoin X1.

Le dossier est alors retiré en au juge Connerotte par la Cour de cassation[4], qui a estimé qu'il avait fait preuve de partialité en participant à une réunion au bénéfice des parents des enfants disparus. Michel Bourlet étant présent en tant que représentant du ministère public, sa présence ne lui a pas été reprochée. Michel Bourlet a rencontré à plusieurs reprises des différends avec le nouveau juge d'instruction Jacques Langlois, à propos de l'instruction sur les « réseaux » autour de Dutroux et le rôle notamment de Michel Nihoul dans l'affaire.

Le procès

Le procès Dutroux, qualifié de « procès du siècle » par la presse belge, a débuté le à Arlon.

Lundi , les jurés entrent en délibération.

Marc Dutroux

Marc Dutroux est né le à Ixelles en Belgique et est l’aîné de cinq enfants. Ses parents sont instituteurs. Ils se séparent en 1971 et Dutroux reste avec sa mère.

En 1986, il est arrêté pour séquestrations, enlèvements et viols de mineures de moins de 16 ans[5]. Condamné en 1989 à 13 ans et demi de prison, il bénéficie d'une libération conditionnelle en , alors que le procureur et les psychiatres s'y sont opposés[6].

Marc Dutroux est arrêté le . Les enlèvements qui lui sont reprochés ont eu lieu en 1995 et 1996 mais s’inscrivent dans une longue série de méfaits. On lui impute :

  • d’être à la tête d’une bande impliquée dans l’enlèvement et la séquestration de six jeunes filles dont cinq mineures ;
  • d’être membre d’une association de malfaiteurs et d'avoir participé à un trafic de drogue ;
  • d’avoir assassiné An Marchal, Eefje Lambrecks et Bernard Weinstein ;
  • d’avoir enlevé Laetitia Delhez, Sabine Dardenne, An Marchal, Eefje Lambrecks, Julie Lejeune et Melissa Russo ;
  • d’avoir séquestré Julie Lejeune, Melissa Russo, An Marchal, Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne, Laetitia Delhez, Bernard Weinstein, Pierre Rochow, Philippe Divers, Bénédicte Jadot à Marcinelle-Charleroi dans une geôle mesurant 2,34 m de long et 99 cm de large, pour une hauteur de 1,64 m ;
  • d’avoir commis un vol avec violence au préjudice de Philippe Divers et Pierre Rochow ;
  • d’avoir violé trois jeunes Slovaques, Henrieta Palusova et les sœurs Manckova, ainsi que Laetitia Delhez, Sabine Dardenne, An Marchal, Eefje Lambrecks, Julie Lejeune et Melissa Russo.

Dans un entretien accordé au journal Le Soir, le , un de ses anciens avocats a notamment raconté qu'il aurait eu pour projet d'« enlever énormément d'enfants » et de « créer une sorte de cité souterraine »[7] dans d'anciennes galeries de mines où, selon lui, « régneraient le bien, l’harmonie, la sécurité »[8].

Michelle Martin

Michelle Martin, épouse et complice de Marc Dutroux, est née à Watermael-Boitsfort (Belgique) le [9].

  • A laissé mourir de faim Melissa Russo et Julie Lejeune dans la cave de Marcinelle.

Michel Lelièvre

  • A aidé Marc Dutroux à enterrer An Marchal et Eefje Lambrecks, vivantes, à 3 mètres de profondeur sous son hangar à Jumet.
  • A aidé Marc Dutroux dans tous ses crimes.

En 2011, le tribunal de l'application des peines de Bruxelles a refusé sa libération conditionnelle[10]. Le le Tribunal d’application de peines de Bruxelles décide de sa libération conditionnelle[11], ce qui provoque des réactions négatives en Belgique[12]. La libération de Lelièvre ne sera toutefois effective que s’il parvient à obtenir un bail locatif. En outre, il lui sera interdit de se rendre à des endroits se situant à proximité des lieux de résidence de ses victimes ou de leurs familles[13]. Ces conditions étant remplies, Michel Lelièvre est libéré le [14]. Reconnu et invectivé dans la rue quelques jours après sa libération, Michel Lelièvre voit son domicile saccagé par des inconnus et, le , est agressé par des personnes non identifiées[15].

Michel Nihoul

Michel Nihoul est né le à Verviers et mort le [16]. Il est arrêté en août 1996 après que son nom a été fourni aux enquêteurs par Michel Lelièvre. Certains[Qui ?] dont Albert Mahieu (1942-2011) puis Laurent Louis ont vu en lui le chef d'un réseau pédophile à qui Dutroux fournit les fillettes qu'il enlève. Le , il est condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs. Il bénéficie d'une remise en liberté conditionnelle en [17]. En 2010, il bénéficie d'un non-lieu pour les faits relatifs aux enlèvements, séquestration et décès de mineurs durant l'affaire Dutroux[18].

Le verdict

  1. Marc Dutroux a été reconnu coupable d’être le chef d’une association de malfaiteurs impliquée dans les enlèvements d’enfants et membre d’une association impliquée dans l’enlèvement de Julie Lejeune, Mélissa Russo, An Marchal, Eefje Lambrecks, Sabine Dardenne et Laëtitia Delhez ; de l’assassinat de Bernard Weinstein, An, Eefje, Julie et Mélissa ; de la séquestration de Philippe Divers, Pierre Rochow et Bénédicte Jadot ainsi que celle de Bernard Weinstein, Julie, Mélissa, An, Eefje, Sabine et Laëtitia ; du viol des sœurs Manckova, de Henrieta Palusova, de Julie, Mélissa, An, Eefje, Sabine et Laëtitia. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité et à une peine de dix années de mise à la disposition du gouvernement (peine permettant au gouvernement de le garder en prison en cas de libération conditionnelle).
  2. Michelle Martin a été reconnue coupable d’association de malfaiteurs impliquée dans les enlèvements et séquestrations d’enfants ; de la séquestration de Laëtitia, Sabine, An, Eefje, Mélissa et Julie avec la circonstance aggravante d’avoir entraîné la mort de ces deux dernières ; du viol de Yancka Mackova. Les psychiatres ont reconnu en elle une femme fragile exposée à la décompensation de bouffées psychotiques. Elle a été condamnée à trente années de réclusion et demande sa liberté conditionnelle chaque année depuis 2009[19], considérant qu'elle fut la victime de la perversité de son compagnon Marc Dutroux (ayant vécu un « inceste platonique » par sa mère qui avait reporté sur elle la culpabilité de la mort accidentelle de son père, elle aurait subi le même phénomène de dépendance et d'enfermement de la part de Marc Dutroux)[20]. Elle a produit à nouveau cette demande en , demandant à se retirer dans un couvent en France. Le ministère de la Justice français bloque cette demande, expliquant que cela peut provoquer des troubles de l'ordre public. En , en réponse à sa nouvelle demande de libération conditionnelle sur la base de la loi Le Jeune de 1888, le tribunal d'application des peines de Mons l'autorise à séjourner dans le couvent des sœurs clarisses de Malonne, réduisant ainsi à 16 ans la peine de 30 ans de prison à laquelle elle avait été condamnée[21]. Cette décision a été accueillie par des contestations populaires sur l'ensemble du territoire belge[22]. Le pourvoi en cassation formé par le Parquet à l'encontre de cette décision[23],[24] a été rejeté par la Cour de Cassation qui a ainsi confirmé, le , la mise en liberté conditionnelle[25].
  3. Michel Lelièvre a été reconnu coupable de participation à une association de malfaiteurs impliquée dans les enlèvements et les séquestrations d’enfants, ainsi que de participation à une association mêlée au trafic d’êtres humains ; des enlèvements de Sabine, An et Laëtitia ; de la séquestration de An, Eefje, Sabine et Laëtitia ; de trafic d’ecstasy. Il a été condamné à vingt-cinq années de réclusion.
  4. Michel Nihoul a été reconnu coupable d’être le chef d'une association de malfaiteurs impliquée dans un trafic de drogue, vol de voitures et leur trafic, de documents d'identité ou dans la traite des êtres humains. Il est acquitté pour l'enlèvement de Laëtitia. Il a été condamné à cinq années de prison et libéré en .

Victimes décédées

Julie et Mélissa

Julie Lejeune et Mélissa Russo sont les deux victimes les plus connues de Marc Dutroux.

Julie, huit ans et demi, et Mélissa, neuf ans, disparaissent à Grâce-Hollogne le . Leurs corps seront retrouvés à quatre mètres de profondeur à Sars-la-Buissière le  ; elles seraient mortes le et auraient été enterrées le . Les démarches inlassables de leurs parents pour les retrouver et la mobilisation des médias avaient fait connaître leurs noms et visages au public bien avant la découverte de Marc Dutroux, leur ravisseur.

Ainsi, quand l'affaire Dutroux éclate, la société belge est ébranlée par le sort subi par les victimes. Des manifestations de citoyens, appelées « marches blanches », font alors prendre conscience aux personnalités politiques et aux forces de police des erreurs commises durant l'enquête, ce qui a plusieurs conséquences :

  • une commission parlementaire entend des centaines de témoins pendant des mois, en direct, devant les caméras de la télévision ;
  • la police et la gendarmerie sont fusionnées et leur mode de fonctionnement est réformé ;
  • des institutions nouvelles voient le jour, afin d'améliorer la prise en compte des disparitions inquiétantes et mieux observer le droit des victimes ;
  • à partir de l'association Child Focus, créée par des parents des victimes avec l'aide de l'État, des structures internationales sont mises en place pour améliorer les moyens de recherche des enfants disparus.

Pendant plusieurs années, au flanc du porche monumental du palais de Justice de Bruxelles, une sorte d'autel improvisé a reçu des fleurs, régulièrement renouvelées par des mains anonymes et honorant la mémoire des victimes : An, Eefje, Julie, Mélissa, Loubna (Loubna Benaïssa, dont l'affaire, comme celle de Élisabeth Brichet, victime de Michel Fourniret, fut un temps rapprochée de celle de Julie, Mélissa, An et Eefje, mais à laquelle Dutroux se révélera finalement étranger).

En 2016, Carine Russo, la mère de Mélissa, publie un livre intitulé Quatorze mois, la durée de la disparition des fillettes[26].

An et Eefje

Le lieu du crime (Jumet). La maison fut démolie et remplacée par un monument.

An Marchal et Eefje Lambrecks, âgées respectivement de dix-sept et dix-neuf ans, sont enlevées ensemble le dans la région d’Ostende, alors qu'elles sortaient d'une soirée entre amis et rentraient en tramway. On retrouvera leurs corps le sous le hangar du jardin d'un complice de Dutroux, à Marcinelle, à 2,50 mètres sous terre.

Bernard Weinstein

À la mi-, le Français Bernard Weinstein[27], complice de Dutroux dans plusieurs affaires de vol de voiture et de séquestration de personnes, disparaît. Sur les indications précises de Marc Dutroux, le corps de Weinstein est retrouvé enterré au même endroit que ceux de Julie et Mélissa, dans la propriété que Dutroux possède à Sars-la-Buissière, le . Il semble que Dutroux ait voulu se débarrasser d’un témoin gênant en la personne de Weinstein, lequel devait être activement recherché pour des faits commis avec Dutroux quelques jours avant sa disparition. Un témoin d’autant plus compromettant pour Dutroux dans les enlèvements de Julie, Mélissa, An et Eefje. Michelle Martin donne une autre explication : en fait, Dutroux aurait voulu s’emparer d’une somme de plus de 500 000 FB (environ 12 500 EUR) que Weinstein avait reçue de sa mère. L’autopsie réalisée en met en avant des traces d’inhalation de terre au niveau de la trachée et des bronches permettant de confirmer que Bernard Weinstein a été enterré vivant après avoir été torturé.

Victimes survivantes

Sabine Dardenne

Murs en face de la maison Dutroux au 128 rue de Philippeville à Marcinelle.

C’est le dans la matinée, alors qu’elle se rendait à l’école à vélo, que Sabine, douze ans, disparaît dans la région de Tournai. Arrêté le , Marc Dutroux nie d'abord, et une perquisition à son domicile de Marcinelle ne donne aucun résultat[28]. Le , Marc Dutroux avoue aux enquêteurs, alors à la recherche de Laëtitia Delhez, qu’il détient aussi dans sa cave Sabine Dardenne. Elle est délivrée en même temps que Laëtitia et raconte aux enquêteurs les circonstances de son enlèvement et les quelque douze semaines de séquestration qu’elle a passées dans la maison de Dutroux, principalement dans la cache située dans la cave. Sabine décrit comment, dès le lendemain de son arrivée à Marcinelle, Dutroux se serait employé, avec l’aide de Michel Lelièvre, à lui faire comprendre que ni ses parents ni la police ne cherchaient à la délivrer en payant une rançon, mais que lui était là pour la protéger contre le « chef » qui voulait la liquider. Elle écrira plusieurs lettres, jamais envoyées, à ses parents et sa famille dans lesquelles elle raconte son sentiment d’abandon et de culpabilité. Son témoignage sera étayé au moyen d’un carnet dans lequel elle a consigné scrupuleusement tous les événements qu’elle a vécus durant cette période : ses conditions de vie, les viols, le conditionnement et les privations qu’elle a subis de la part de son geôlier.

Sabine attendait le procès afin de se confronter avec Marc Dutroux « Je veux regarder Dutroux dans les yeux », avait-elle déclaré, sortant d’un silence de sept ans, « lui montrer que je ne suis pas devenue folle, malgré ce qu’il m’a fait subir ». Cette confrontation eut lieu le devant la cour d'assises à Arlon. Comme annoncé, Sabine Dardenne a regardé Dutroux en face mais pas « dans les yeux » car lui n'a pas osé affronter son regard. Elle alla même jusqu'à l'interpeller : « Finalement, pourquoi ne m'avez-vous pas tuée ? »

Sabine Dardenne s'est estimée satisfaite du verdict qui mettait enfin à bas la thèse des réseaux, et de la sévérité des peines. Elle a publié un livre J'avais 12 ans, j'ai pris mon vélo et je suis partie à l'école... (Oh ! Éditions, Paris) qui fut traduit en quatorze langues et vendu à plusieurs millions d'exemplaires.

Laëtitia Delhez

Le , en début de soirée, Laëtitia, quatorze ans, est enlevée à sa sortie de la piscine de Bertrix par Marc Dutroux et Michel Lelièvre. Selon leurs propres déclarations, ils se seraient rendus tous deux à Bertrix dans le but d’enlever une jeune fille si l’occasion s’en présentait. Après l’avoir kidnappée, Dutroux l’aurait droguée et violée à trois reprises. Laëtitia a été enfermée dans la cache de Marcinelle, avec Sabine, pour n’en être délivrée que quelques jours plus tard par les enquêteurs du juge Connerotte.

Laëtitia, qui avait appris à Sabine que toute la Belgique la recherchait lorsqu’elle avait été à son tour séquestrée dans la cave de Marcinelle, est venue témoigner devant la cour d'assises. Totalement indifférente à l'acquittement de Nihoul, contrairement à ce que clamaient ses avocats en son absence, et ravie de la sévérité des peines, elle est, elle aussi, retournée à l'anonymat. Elle est aujourd'hui mariée et mère de famille. Sabine Dardenne est la marraine d'un des enfants de Laetitia Delhez.

Affaires annexes

Évasion de Marc Dutroux

Le , pendant son transfèrement au palais de justice, Marc Dutroux, qui n'est pas menotté, parvient à maîtriser un des policiers chargés de le garder, le déleste de son arme et s'échappe. On suppose que son intention était de gagner la France, mais il s'agit surtout d'un acte désespéré. C'est un Dutroux aux abois qui est arrêté quelques heures plus tard, dans une forêt, après qu'un garde forestier (Stéphane Michaux) l'a surpris et reconnu. L'incident, néanmoins, déclenche une vaste indignation publique, démontrant l'incurie des forces de l'ordre et aussi que la psychose Dutroux n'est alors pas encore tout à fait éteinte en Belgique, et le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, le ministre de l'Intérieur, Johan Vande Lanotte, et le chef de la gendarmerie belge sont contraints de démissionner, à la différence de la procureur général de la cour d'appel de Liège Anne Thily[29].

En 2000, Dutroux est condamné à une peine de cinq ans de prison pour avoir menacé l'un des officiers de police lors de son évasion qui, en tant que telle, n'était pas répréhensible selon la loi belge.

Notes et références

  1. Notamment l'accord 'Octopus' scellant la réforme des polices, le 23 mai 1998.
  2. 20 ans après Dutroux, le récit de l’affaire qui a changé la Belgique, Marc Metdepnningen, Le Soir, 10 août 2016
  3. LE 0800 DE CONNEROTTE RECOIT 20 APPELS PAR HEURE, par Jean-Claude VANTROYEN, page 11, lundi 14 octobre 1996
  4. Arrêt du 14 octobre 1996 de la Cour de cassation, n° P.96.1267.F (dit « arrêt spaghetti »).
  5. Affaire Dutroux : Les grandes dates du dossier sur le site de la RTBF, 5 août 2011
  6. Fabrice Aubert, « Affaire Dutroux : l'horreur qui révulsa la Belgique » sur le site de TF1, 29 février 2004
  7. « Le pédophile belge Marc Dutroux voulait créer une «cité souterraine» d'enfants », sur leparisien.fr (consulté le )
  8. lesoir.be, « Dutroux voulait créer «une colonie souterraine d’enfants» », sur lesoir.be (consulté le )
  9. Acte d'accusation du Parquet de la cour d'appel de Liège. D/37606, le 30 avril 2003
  10. Michel Lelièvre ne sera pas libéré, mardi 10 mai 2011, dépêche Belga, Le Soir
  11. Marc Metdepenningen, « Michel Lelièvre, «l’esclave de Dutroux», libéré », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
  12. Vincent Schmidt, « Une marche noire contre la libération de Lelièvre », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).
  13. An. H., « Michel Lelièvre, ancien complice de Marc Dutroux, sera libéré sous conditions quatre ans avant la fin de sa peine », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Michel Lelièvre est sorti de prison », sur lesoir.be, (consulté le ).
  15. Annick Hovine, « Michel Lelièvre a été agressé et son domicile saccagé », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).
  16. Marc Metdepenningen, « Série (27/30) Michel Nihoul, escroc et failli en série » , sur lesoir.be, (consulté le ).
  17. Frédéric Delepierre, « Michel Nihoul, l.’exilé », Le Soir, (lire en ligne)
  18. « Non-lieu total pour Michel Nihoul », 7sur7, (lire en ligne, consulté le )
  19. http://archives.lesoir.be/pas-de-liberation-conditionnelle-pour-michele-martin_t-20091217-00RF0X.a.html?&v5=1
  20. Nicole Malinconi, Vous vous appelez Michelle Martin, Denoël, , 111 p. (ISBN 2207260038)
  21. « Défilé à Bruxelles contre la libération de l'ex-femme de Dutroux », Le Point, 19 août 2012.
  22. « Le visage qui replonge la Belgique dans l'horreur », L'illustré, 21 août 2012.
  23. « La libération de l'ex-femme de Dutroux en cinq dates », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  24. « Michelle Martin libérée le 31 juillet? », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).
  25. La Cour de cassation valide la libération de Michelle Martin, Le Soir en ligne, 28 août 2012
  26. « Quatorze mois - Livre de Carine Russo », sur booknode.com (consulté le )
  27. archives.lesoir.be
  28. Xavier Magnée, Marc Dutroux, un pervers isolé ?, Calmann-Lévy, , p. 14.
  29. Le Soir, "Évasion: qui est responsable?"

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Michel Bouffioux (préf. Carine Russo), Ce n'est pas terminé !, Bruxelles, Éditions Luc Pire, (1re éd. 1995), 343 p. (ISBN 2-930088-90-7)
  • Michel Bouffioux et Marie-Jeanne Van Heeswyck, Dutroux et consorts : La face cachée de l'enquête, Éditions Michel Lafon, , 348 p. (ISBN 978-2749901312)
  • René-Philippe Dawant, Affaire Dutroux, Affaire d'Etat ?, Editions Luc Pire, 2004, 158 p. (ISBN 2-87415-380-x)
  • Annemie Bulté, Douglas De Coninck et Marie-Jeanne Van Heeswyck, Les Dossiers X : Ce que la Belgique ne devait pas savoir sur l'affaire Dutroux, Bruxelles, ÉPO, , 572 p. (ISBN 978-2872621538)
  • Françoise Van De Moortel, Intimes convictions : entretien avec Vincent Decroly, Nathalie de T'Serclaes, Marc Verwilghen, EVO/Réseau des Comités blancs, , 104 p. (ISBN 978-2870033586)
  • Frédéric Lavachery et Jean Nicolas, Dossier pédophilie : le scandale de l'affaire Dutroux, Paris, Flammarion, coll. « Documents », , 361 p. (ISBN 978-2702867365)
  • Sabine Dardenne et Marie-Thérèse Cuny (collaboration), J'avais 12 ans, j'ai pris mon vélo et je suis partie à l'école…, Pocket, , 183 p. (ISBN 978-2266153669)
  • Xavier Magnée (préf. Jacques Vergès), Marc Dutroux, un pervers isolé ?, Calmann-Lévy, , 292 p. (ISBN 978-2702135631)
  • Jean-Denis Lejeune, Guy Daloze (Interviewer) et Marc Deriez (Interviewer), Dis à ma fille : Entretien avec Guy Daloze et Marc Deriez, La Renaissance du livre, coll. « Société », , 197 p. (ISBN 978-2874157042)
  • Douglas De Coninck, 30 témoins morts, Éditions Mols, coll. « Faits de société », , 272 p. (ISBN 978-2874020667)
  • Marc Toussaint et Xavier Rossey, Tous manipulés ? : Avant, pendant et après l'affaire Dutroux, Bruxelles, Bernard Gilson Éditeur, coll. « Réflexions », , 288 p. (ISBN 978-2872692019)
  • Pierre Guelff, Dutroux - L'affaire, les pistes, les erreurs, Éditions Jourdan, coll. « PIXL », , 394 p. (ISBN 978-2-930757-00-1)

Documentaires télévisés

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