Mayfair

Mayfair est un quartier situé dans le West End de Londres dans la Cité de Westminster.

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Mayfair

Brown Hart Gardens, au cœur de Mayfair.
Administration
Pays Royaume-Uni
Nation constitutive

Région

Comté

Comté cérémonial
Angleterre

Grand Londres

Grand Londres

Grand Londres
Comté traditionnel Middlesex
Borough Westminster
Assemblée de Londres Londres Central Ouest
Parlement européen Londres
Code postal W1
Bureau receveur LONDON
Préfixe d'appel 020
Géographie
Coordonnées 51° 30′ 32″ nord, 0° 08′ 51″ ouest
Superficie 114 ha = 1,14 km2
Divers
Services :
Médias :
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Londres
Mayfair
Géolocalisation sur la carte : Grand Londres
Mayfair

    Situation et accès

    Carte de Mayfair.
    Grosvenor Square, côté nord.

    Le quartier, qui s'étend sur 114 ha, est délimité au nord par Oxford Street, à l'ouest par Park Lane, au sud par Piccadilly et à l'est par Regent Street.

    Il est mitoyen de deux parcs londoniens : Hyde Park et Green Park.

    Mayfair compte trois grandes places : Grosvenor Square, Hanover Square et Berkeley Square, la principale étant Grosvenor Square et la plus ancienne Hanover Square (1717).

    Le quartier ne compte aucune station de métro. Il est cependant desservi sur sa périphérie par la ligne Central aux stations Oxford Circus, Bond Street et Marble Arch, au nord, et par la ligne Piccadilly aux stations Piccadilly Circus, Green Park et Hyde Park Corner, au sud.

    Origine du nom

    « Mayfair » (en français : « foire de mai ») tire son nom d'une grande foire au bétail qui se tenait chaque année dans le quartier, au mois de mai.

    Historique

    Thomas Grosvenor (1656-1700).
    Mary Davies (1665-1730).
    Jardins de Mount Street.

    Au début du XVIIe siècle, le West End de Londres est essentiellement rural : champs, bois, villages, manoirs et chasse royale de Hyde Park en composent le paysage[1].

    Dans les années 1686-1688, la foire de mai (May Fair, en anglais), qui se tenait jusque-là à Haymarket, dans le quartier St. James's, est victime de son succès et est déplacée du côté de Shepherd Market, dans l'actuel Mayfair. En raison des troubles qu’elle occasionne, et sous la pression des riches habitants, cette foire populaire, qui se tenait du 1er au , est supprimée en 1764[2] mais elle donne son nom au quartier.

    L'aménagement de Mayfair connaît une première impulsion dans les années 1660, avec la construction de Burlington House, située sur Piccadilly. Mais l'événement fondateur est le mariage du baronnet Thomas Grosvenor avec la jeune Marie Davies, âgée de 12 ans, en 1677. Grâce à ce mariage, la famille Grosvenor fait l’acquisition de 200 hectares, dont 40 hectares situés au sud d’Oxford Street et à l'est de Park Lane. Ce sont ces terrains, occupant le quart nord-ouest de Mayfair, qui sont peu à peu aménagés dans les années 1725-1731 par Richard Grosvenor, fils du précédent, et dont la construction est achevée dans les années 1770[2]. Grosvenor Square en constitue le centre.

    Ce nouveau quartier séduit immédiatement les membres de l'aristocratie. Ainsi compte-t-on parmi les 51 premiers résidents payants de Grosvenor Place, entre 1727 et 1741, 16 pairs d'Angleterre, dont deux ducs et neuf comtes, six enfants de pairs, quatre baronnets, quatre chevaliers et cinq veuves titrées[3]. Plusieurs membres de la famille Grosvenor vivent également sur place[3].

    En 1850, le quartier compte 36 000 habitants[4]. De grands immeubles de style victorien sont édifiés et, à la fin du XIXe siècle, des rues comme Mount Street prennent leur visage actuel.

    Mais, après la Première Guerre mondiale, l'aristocratie cède la place. Les familles de la haute société sont peu à peu remplacées par des ambassades et des sièges sociaux d’entreprises. Plusieurs demeures historiques sont démolies : Aldford House en 1929, Chesterfield House en 1937.

    Aujourd'hui

    De nos jours, Mayfair est un quartier prestigieux et recherché, accueillant notamment des ambassades (comme celles de l'Italie et de l'Argentine) autour de Grosvenor Square, ainsi que des boutiques de luxe très prisées sur les artères commerçantes d'Oxford Street, de Piccadilly et de la très chic Bond Street.

    Comme en atteste le Monopoly anglais, qui en fait sa propriété la plus chère, Mayfair est l'un des quartiers les plus onéreux de Londres. Les loyers qui y sont pratiqués sont en effet parmi les plus élevés de la ville, et peut-être du monde. Cela n’est pas sans conséquences sur le marché immobilier local. En 2016, des ressortissants du Qatar possèdent dans le quartier des biens immobiliers évalués à 1,21 milliard d’euros[5]. Bon nombre de maisons et d’appartements sont loués par des ressortissants étrangers, souvent du Moyen-Orient, qui ne les occupent réellement que quelques semaines dans l’année. La vie du quartier s’en ressent, les mois les plus animés étant les mois d’été. Un commerçant de Mount Street, par exemple, rue-phare du quartier, peut difficilement prendre ses vacances en juillet ou en août. En dehors de cette période estivale, les rues de Mayfair sont souvent vides d’habitants[6].

    Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

    Ambassades

    • Ambassade du Costa-Rica, 23, Woodstock Street.
    • Ambassade d’Italie, 27-28, Three Kings’ Yard.
    • Ambassade du Mexique, 16, St George Street.
    • Ambassade de Monaco, 7, Upper Grosvenor Street.
    • Ambassade du Panama, 40, Hertford Street.

    Grands hôtels

    Mayfair connaît la plus grande concentration d'hôtels de luxe de la capitale. Les plus réputés sont, par ordre d'ancienneté :

    • le Brown's Hotel, le plus ancien hôtel de Londres, ouvert en 1837[7], comptant 115 chambres, dont 33 suites ;
    • le Connaught, ouvert en 1897, comptant 121 chambres ;
    • le Claridge's, ouvert en 1898, comptant 203 chambres dont 11 suites ;
    • le Ritz, ouvert en 1906, comptant 133 chambres ;
    • le Dorchester, ouvert en 1931, comptant 250 chambres et 49 suites.

    Lieux de culte

    Musées et galeries

    Le quartier accueille différentes institutions culturelles :

    • le musée Händel (Handel House Museum), ouvert en 2001, consacré à la vie et à l'œuvre des musiciens Georg Friedrich Händel (1685-1759) et Jimi Hendrix (1942-1970), qui vécurent, respectivement, aux nos 25 et 23 de Brook Street, où se trouve le musée ;

    Personnalités liées au quartier

    Uxbridge House, autrefois Queensberry House.
    • La famille Grosvenor (famille du duc de Westminster et 1re fortune aristocratique du Royaume-uni) possède à travers le groupe immobilier Groupe Grosvenor l'ensemble des immeubles de Mayfair[8].
    • La reine Élisabeth II est née à Mayfair dans la résidence londonienne de ses grands-parents maternels au 17 Bruton Street le [9].

    Dans la littérature

    • Paul Morand (Londres, 1933) : « Mayfair est moins un quartier qu’une manière d’être, une façon d’envisager la vie, de savoir tenir son parapluie à la main toute l’année, de ne pas reconnaître quelqu’un qui ne vous a été présenté que cinq ou six fois, de garder son chapeau melon jusqu’en juillet, après le match d’Eton contre Harrow, d’avoir l’accent d’Oxford et de ne pas terminer ses phrases. »

    Notes et références

    1. (en) Edward Jones et Christopher Woodward, Guide to the Architecture of London, Phoenix, 2013, (ISBN 978-1780224930).
    2. (en) Christopher Hibbert, Ben Weinreb, Julia Keay, John Keay, The London Encyclopaedia, Macmillan, 2006, 1 100 p. (ISBN 978-1405049252).
    3. (en) 'Grosvenor Square: Introduction', in Survey of London: Volume 40, the Grosvenor Estate in Mayfair, Part 2 (The Buildings), ed. F H W Sheppard (London, 1980), pp. 112-117. British History Online http://www.british-history.ac.uk/survey-london/vol40/pt2/pp112-117 [consulté le 12 mai 2018].
    4. (en) Ann Callender, Godly Mayfair, Édité par Grosvenor Chapel, 1980.
    5. « Malgré le Brexit, l’intérêt du Golfe pour la pierre londonienne devrait perdurer », Le Figaro Immobilier, 27 juin 2016.
    6. (en) Mayfair : London’s most expensive « village » , Hugo Cox, Financial Times, 11 novembre 2016.
    7. « Londres, le meilleur du Monde », Le Monde, 1er décembre 2018.
    8. Marc Roche, « Les très riches heures du duc de Westminster », Le Monde, 13 juillet 2012.
    9. (en) Bradford 2012, p. 22 ; Brandreth 2004, p. 103 ; Marr 2011, p. 76 ; Pimlott 2001, p. 2-3 ; Lacey 2002, p. 75-76 ; Roberts 2000, p. 74.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Lien externe

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