Marie-Anne de Savoie

Née au Palais Royal de Turin, elle était le sixième enfant de Victor-Amédée III de Savoie et de son épouse Marie-Antoinette d'Espagne, fille de Philippe V.

Marie-Anne était la troisième fille survivante de ses parents. Ses deux sœurs aînées étaient les futures "belles-filles" de Louis XV : Marie-Joséphine, qui a épousé le futur Louis XVIII en 1771 et la Marie-Thérèse, qui a épousé le futur Charles X en 1773. Leur sœur cadette, Marie-Caroline, a épousé Antoine Ier de Saxe.

Trois de ses frères furent les trois derniers rois de Sardaigne de la première branche de la Maison de Savoie : Charles-Emmanuel IV, Victor-Emmanuel Ier et Charles-Félix. Après la mort sans descendance de ce dernier en 1831, le trône passa à Charles-Albert de la branche de Savoie-Carignan.

Après les mariages de ses sœurs aînées aux princes français, le mariage de Marie-Anne et de son oncle paternel, Benoît de Savoie, demi-frère cadet de Victor-Amédée III (fils de Charles-Emmanuel III et de sa dernière épouse, Élisabeth-Thérèse de Lorraine). Le mariage eut lieu le 19 mars 1775 à la chapelle du Saint Suaire de Turin[1]. Ils n'eurent pas d'enfants mais l'union fut heureuse : bien qu'ils soient proches, Marie-Anne le considérait toujours comme son oncle[2]. Leur résidence officielle était le Palazzo Chiablese et le château ducal d'Agliè. Elle entretenait de bonnes relations avec ses belles-sœurs la princesse de Piémont Clotilde de France et la duchesse d'Aoste Marie-Thérèse d'Autriche-Este[3].

Lorsqu'en décembre 1798 la République française envahit le royaume de Sardaigne, toute la famille royale partit en exil. Le duc et la duchesse de Chablais quittèrent Turin et s'installent en Sardaigne, où ils restèrent jusqu'à la fin de 1799. Ils finirent par quitter l'île pour s'installer à Rome dans les États pontificaux. En 1805, ils passèrent quelques mois à Florence, invités par le roi Louis Ier d’Étrurie et son épouse la reine Marie-Louise d'Espagne.

En Italie, le duc de Chablais reçut le commandement de l'armée d'Italie, accueillant des troupes françaises et ayant l'intention de restaurer la monarchie en France après l'exécution de Louis XVI en 1793[4]. Il a participé à la bataille de Loano.

Le duc de Chablais décède le 4 janvier 1808 à Rome.

En 1816, la duchesse douairière de Chablais reçoit son frère cadet Charles-Félix et leur cousin Charles-Albert. À ce moment-là, les États et les propriétés de la maison de Savoie ont été récupérés ; pendant l'absence de Marie-Anne, le Palazzo Chiablese a été utilisé par Camille Borghèse et son épouse, la célèbre Pauline Bonaparte[5]. Cependant, Marie-Anne n'est pas retournée dans son pays natal immédiatement : en 1820, elle a acheté à Lucien Bonaparte la Villa Tuscolana à Frascati près de Rome. En 1822, malgré les protestations de son frère et de son cousin, Marie-Anne s'installe à Florence, malgré le fait que la ville a activement participé à la période de troubles dans le Royaume de Sardaigne l'année précédente.

Ce n'est qu'au début de 1824 que Marie-Anne revient au Piémont, où elle rencontre au château de Moncalieri ses frères, l'ancien roi Victor-Emmanuel I^er et le nouveau monarque Charles-Félix. Au cours de l'été de la même année, avec Charles-Félix et son épouse Marie-Christine de Bourbon-Siciles, elle fait un voyage en Savoie, où ils visitent l'abbaye d'Hautecombe.

Marie-Anne meurt au pavillon de chasse de Stupinigi à Turin en 1824 à l'âge de 66 ans. Elle est inhumée à la basilique de Superga. Elle lègue toutes ses propriétés, y compris le palais Chiablese, le château ducal d'Agliè et la Villa Tuscolana, à son frère Charles-Félix.

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