Manot

Manot (Manòc en limousin, dialecte occitan) est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).

Manot

Manot surplombant la Vienne.
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente
Arrondissement Confolens
Intercommunalité Communauté de communes de Charente Limousine
Maire
Mandat
Jean-Luc Dedieu
2020-2026
Code postal 16500
Code commune 16205
Démographie
Gentilé Manotais
Population
municipale
546 hab. (2018 )
Densité 27 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 56′ 37″ nord, 0° 38′ 17″ est
Altitude Min. 132 m
Max. 231 m
Superficie 20,34 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Confolens
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Charente-Vienne
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Manot
Géolocalisation sur la carte : Charente
Manot
Géolocalisation sur la carte : France
Manot
Géolocalisation sur la carte : France
Manot
Liens
Site web www.manot.fr

    Ses habitants sont les Manotais et les Manotaises[1].

    Géographie

    Localisation et accès

    Manot est une commune de la Charente limousine située à km au sud de Confolens, sur la rive gauche de la Vienne. Elle forme la pointe méridionale du canton de Confolens-Nord.

    Manot est aussi à km au nord-est de Roumazières-Loubert, 10 km au nord-ouest de Chabanais, 14 km au nord-est de Saint-Claud et 50 km au nord-est d'Angoulême. Limoges est aussi à 50 km[2].

    La principale route est la D 16 de Montmoreau à Confolens par La Péruse, qui dessert le bourg de Manot et longe la Vienne. La D 166 qui franchit la Vienne mène à Roumazières au sud-ouest. La D 170 et la D 346 convergent aussi au bourg[3].

    La ligne Angoulême-Limoges traverse l'extrême sud de la commune. La gare la plus proche est celle de Roumazières, desservie par des TER à destination d'Angoulême et de Limoges.

    L'ancienne ligne Roumazières-Confolens traverse la commune et est réemployée touristiquement par le vélo-rail. L'ancienne gare sert de point de croisement.

    Hameaux et lieux-dits

    Les hameaux sont nombreux et généralement assez importants : les Monts, dans le centre de la commune; Assit, au sud ; le Vieux Fougerat et le Jeune Fougerat, dans le nord de la commune ; Vicroze, au nord du bourg ; le Buisson ; Gandrieux, sur la route de La Péruse ; la Goutrie, près de la Vienne ; la Jourlie et le Maine, près du bourg ; Chez Patrie, dans l'ouest ; Cachedenier, les Vergnes, le Couret, etc.[3].

    Communes limitrophes

    Géologie et relief

    Comme toute cette partie nord-est du département de la Charente qu'on appelle la Charente limousine, la commune de Manot se trouve sur le plateau du Limousin, partie occidentale du Massif central, composé de roches cristallines et métamorphiques, relique de la chaîne hercynienne.

    Le granit occupe une grande moitié orientale de la commune, sur toute sa longueur. Les plateaux à l'ouest de la commune sont couverts d'arènes argilo-sableuses. La vallée de la Vienne est occupée localement par des alluvions (argiles, sables, graviers, galets)[4],[5],[6].

    Des collines élevées séparent le bassin de la Vienne de celui de la Charente, et couvrent une notable partie de la commune. La commune occupe un plateau vallonné incliné vers la vallée de la Vienne qui borde la commune à l'est, d'une altitude moyenne de 210 m. Le territoire communal culmine à 231 m d'altitude, en limite sud-ouest, à l'ouest des Monts; le point le plus bas est 132 m en bord de Vienne, au nord en limite de la commune d'Ansac. Le bourg est à environ 160 m d'altitude, dominant la rivière[3].

    Hydrographie

    La commune est située sur la rive gauche de la Vienne, en amont de Confolens et en aval de Chabanais. De nombreuses sources et petits étangs parsèment son territoire, et des ruisseaux parfois temporaires affluent vers la Vienne, comme le ruisseau de Gandrieux au sud, le Praloux au bourg, le Turliquet au nord, et le Ris Mort en limite d'Ansac[3].

    Le Braillou, affluent de la Charente à Ambernac, a sa source à l'ouest.

    La ligne de partage des eaux entre Charente et Loire traverse l'ouest de la commune[3].

    Climat

    Le climat est océanique dégradé. C'est celui de la Charente limousine, plus humide et plus frais que celui du reste du département.

    Urbanisme

    Typologie

    Manot est une commune rurale[Note 1],[7]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[8],[9].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Confolens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 14 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[10],[11].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (76,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (56,4 %), forêts (19,3 %), zones agricoles hétérogènes (12 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,3 %), terres arables (3,6 %), eaux continentales[Note 3] (2,9 %), zones urbanisées (1,5 %)[12].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Le nom de la commune est attesté sous la forme ancienne Monoco (non datée)[13].

    Selon Dottin, l'origine du nom de Manot remonterait à un nom de personne gaulois à la racine Mano-[14]. Selon Dauzat, il s'agirait d'un suffixe pré-indo-européen *man- signifiant « rocher », « hauteur », avec suffixe -occum[15],[Note 4].

    Langues

    La commune est dans la partie occitane de la Charente qui en occupe le tiers oriental, et le dialecte est limousin[16]. Elle se nomme Manòc en occitan[17].

    Histoire

    Une voie antique, supposée romaine, reliant Périgueux à Poitiers, passait sur les crêtes séparant le bassin de la Vienne et celui de la Charente, au Couret, du sud au nord[18].

    Au Moyen Âge, Manot était sur un itinéraire transversal d'un chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui se dirigeait du Limousin vers Angoulême pour bifurquer vers Saintes (reliques de saint Eutrope), Blanzac (vers Blaye) ou Aubeterre (vers Sainte-Foy-la-Grande)[19].

    Près de l'église, on peut remarquer une grande maison de style Louis XIII et de construction assez massive, ayant appartenu à la famille de Salignac-Fénelon.

    Cette famille, dont le membre le plus remarquable et le plus connu est l'illustre archevêque de Cambrai, François de Salignac de La Mothe-Fénelon, dit Fénelon, étaient de grands seigneurs en Périgord et ne tenaient guère au mince fief de Manot.

    Aussi, en 1630, messire Pons de Salignac, seigneur baron de La Mothe-Fénelon, aliéna-t-il une partie de cette terre au profit de François Barbarin, écuyer, seigneur de Chambes.

    Cependant la famille conserva le château de Manot, qu'elle possédait encore à la Révolution.

    Au début du XXe siècle, l'industrie était représentée par deux moulins sur la Vienne. La ligne de chemin de fer de Roumazières à L'Isle-Jourdain par Confolens desservait la commune, et la gare de Manot était située à un kilomètre du bourg.

    Des foires, encore importantes au début du XXe siècle, se tenaient au bourg le 25 de chaque mois[20].

    Administration

    La mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1995 2008 Michel Lascoux    
    2008 En cours Jean-Luc Dedieu SE Comptable, premier Vice-président de la Communauté de communes

    Démographie

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[22].

    En 2018, la commune comptait 546 habitants[Note 5], en diminution de 7,14 % par rapport à 2013 (Charente : −0,48 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846 1851 1856
    1 0481 2141 0791 2821 2981 3201 3401 3531 345
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    1 1961 1641 1241 2401 5131 2691 2751 2121 160
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    1 1611 009885821802770684687708
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017
    681672590584576589591581550
    2018 - - - - - - - -
    546--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[23] puis Insee à partir de 2006[24].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    Pyramide des âges à Manot en 2007 en pourcentage[25].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,3 
    90  ans ou +
    1,3 
    11,0 
    75 à 89 ans
    9,3 
    14,1 
    60 à 74 ans
    16,0 
    23,4 
    45 à 59 ans
    23,0 
    16,8 
    30 à 44 ans
    19,7 
    16,2 
    15 à 29 ans
    14,3 
    18,2 
    0 à 14 ans
    16,3 
    Pyramide des âges du département de la Charente en 2007 en pourcentage[26].
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,5 
    90  ans ou +
    1,6 
    8,2 
    75 à 89 ans
    11,8 
    15,2 
    60 à 74 ans
    15,8 
    22,3 
    45 à 59 ans
    21,5 
    20,0 
    30 à 44 ans
    19,2 
    16,7 
    15 à 29 ans
    14,7 
    17,1 
    0 à 14 ans
    15,4 

    Équipements, services et vie locale

    Enseignement

    L'école est un RPI entre Ansac et Manot. Ansac accueille une école primaire (élémentaire et maternelle), Ratier-Lacouture, et Manot une école élémentaire, située au bourg et comprenant deux classes. Le secteur du collège est Confolens (Noël-Noël) [27].

    Lieux et monuments

    Personnalités liées à la commune

    • Fénelon : François de Salignac de La Mothe-Fénelon (, château de Fénelon - , Cambrai), dit Fénelon, est un homme d'Église, théologien et écrivain français, et dont la famille possédait la terre de Manot.
    • Yves Lecoq, célèbre humoriste et imitateur français, possède également une résidence sur la commune depuis plusieurs années.

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. A.Dauzat explique par cette même racine les noms des communes de Mane (Alpes-de-Haute-Provence et Haute-Garonne), et Manosque
    5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Site habitants.fr, « Les gentilés de Charente », (consulté le )
    2. Distances orthodromiques prises sous ACME Mapper
    3. Carte IGN sous Géoportail
    4. Visualisateur Infoterre, site du BRGM
    5. Carte du BRGM sous Géoportail
    6. [PDF] BRGM, « Notice de la feuille de Confolens », sur Infoterre, (consulté le )
    7. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    8. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    9. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    10. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    13. Jean Nanglard, Pouillé historique du diocèse d'Angoulême, t. III, Angoulême, imprimerie Despujols, , 582 p., p. 48
    14. Georges Dottin, La langue gauloise, , 381 p. (lire en ligne)
    15. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6), p. 430.
    16. Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 55
    17. (oc) Jean Urroz, « Les noms des communes en Charente occitane », (consulté le )
    18. Christian Vernou, La Charente, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 253 p. (ISBN 2-87754-025-1), p. 125
    19. Joël Guitton et al., Les chemins de Saint-Jacques en Charente, éditions Sud Ouest, , 254 p. (ISBN 978-2-8177-0053-3, présentation en ligne), p. 9,57
    20. Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 229
    21. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    22. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    23. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    24. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    25. « Evolution et structure de la population à Manot en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
    26. « Résultats du recensement de la population de la Charente en 2007 » [archive du ], sur le site de l'Insee (consulté le )
    27. Site de l'inspection académique de la Charente, « Annuaire des écoles » (consulté le )
    28. « Église de Manot », notice no PA00104410, base Mérimée, ministère français de la Culture
    29. Jean Nanglard, Pouillé historique du diocèse d'Angoulême, t. III, Angoulême, imprimerie Despujols, , 582 p.
    30. « Moulin d'Assit », notice no IA00066320, base Mérimée, ministère français de la Culture

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Boulanger P. (2003) - Manot en Charente Limousine, Imprimerie Eclaircy, Confolens, 2003.
    • Dujardin V., Moineau É., Ourry Y. (2007) - Le Confolentais, entre Poitou, Charente et Limousin, Images du patrimoine, n° 243, Geste éditions, 2007.

    Liens externes

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