M'jid El Guerrab

M'jid El Guerrab, né le à Aurillac, est un homme politique français.

M'jid El Guerrab

M'jid El Guerrab en 2020
Fonctions
Député français
En fonction depuis le
(4 ans, 2 mois et 23 jours)
Élection
Circonscription 9e des Français établis hors de France
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique LREM (2017)
NI (2017-2018)
LT (2018-2020)
AE (depuis 2020)
Prédécesseur Pouria Amirshahi
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Aurillac (France)
Nationalité Français
Parti politique PS (1997-2017)
LREM (2017-2018)
MR (depuis 2018)
Diplômé de Science Po Aix
Profession chef de service presse à la Caisse des dépôts et consignations

D'abord membre du Parti socialiste, il fait partie de l'équipe de campagne de Ségolène Royal pour l'élection présidentielle de 2007, puis intègre le cabinet de Jean-Pierre Bel, alors président socialiste du Sénat.

Il est élu en 2017 député dans la neuvième circonscription des Français établis hors de France. Il siège d’abord au sein du groupe La République en marche. Après une mise en examen pour « violences volontaires avec arme par destination » à la suite d'une altercation avec un ancien camarade du PS, il rejoint le groupe Libertés et territoires en 2018 puis le groupe Agir ensemble deux ans plus tard. Après avoir rejoint La République en marche, il est membre du Mouvement radical depuis 2018.

Biographie

M'jid El Guerrab naît à Aurillac (Auvergne) le de parents marocains. Son père était bûcheron[1].

Parcours politique

Débuts

Il adhère au Parti socialiste à l'âge de 14 ans[2]

À la suite de ses études à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence[3], il rejoint en le cabinet de Ségolène Royal à la région Poitou-Charentes en tant que conseiller chargé de la communication.

Lors de la campagne de l’élection présidentielle de 2007, il devient le responsable de la cellule de riposte et de veille pour Ségolène Royal. En 2008, il est nommé coordinateur de la communication du Groupe socialiste du Sénat.

En 2011, M'jid El Guerrab intègre le cabinet de Jean-Pierre Bel à la présidence du Sénat lorsque la gauche y devient majoritaire pour la première fois de l'histoire de la Ve République. En 2012, il entre au cabinet de Thierry Repentin, ministre de la Formation professionnelle et de l'Apprentissage puis ministre des Affaires européennes.

En 2013, il crée un cabinet de conseil en France et au Maroc[4]. En parallèle, il enseigne à l'IEP d'Aix-en-Provence « le développement durable en Méditerranée » et intervient également dans différentes grandes écoles au Maroc[5].

Natif d'Aurillac, il rejoint en 2013 la section de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) avec l'intention d’être candidat à la mairie, mais à la demande de Claude Bartolone il se retire[6], où il fait adhérer des proches afin de tenter de remporter, en vain, la tête de liste. Il s'investit peu dans la campagne qui suivra et verra cependant le succès de la liste socialiste[7].

En 2014 il devient attaché de presse à la Caisse des dépôts et consignations. Il est nommé chef du service presse en , mais quitte la Caisse des dépôts fin pour rejoindre REM.

En septembre , il cosigne l’appel des 41 « Nous, Français et musulmans, sommes prêts à assumer nos responsabilités »[8].

Il a publié une tribune sur la création d'une Communauté euro-méditerranéenne pour la transition énergétique (CEMTER) dont les principaux cosignataires sont Jean-Louis Borloo, ancien ministre d'État, président d'Énergies pour l'Afrique, Yann Arthus-Bertrand, réalisateur, Philippe Douste-Blazy, ancien ministre, Jean-Pierre Bel, ancien président du Sénat et François Rebsamen, ancien ministre[9].

Il cosigne avec plusieurs autres personnalités une tribune pour la mise en place d’un Parlement pour la paix en Méditerranée[10].

Élections législatives de 2017

Après avoir été membre du Parti socialiste à la section de Bagneux (Hauts-de-Seine), il obtient en son rattachement à la section de Casablanca, dans le but d'être candidat à l'investiture[11] pour être député de la 9e circonscription des Français établis à l’étranger, couvrant le Maghreb et Afrique de l'Ouest, dont le sortant Pouria Amirshahi ne se représente pas. Il participe à la primaire militante du PS à l'automne 2016, mais voyant ses chances d'être désigné candidat dans cette circonscription s'amenuiser face à une primaire viciée[12],[13], il annonce le retrait de sa candidature le [7]. Après la désignation de Didier Le Bret comme candidat socialiste, Didier Le Bret saisit les instances nationales du PS pour demander formellement l'exclusion de M'jid El Guerrab[14].

M’jid El Guerrab rejoint En marche, présidé par Emmanuel Macron. Mais le parti investit[Où ?] dans un premier temps Augustin Augier, lequel décline l'investiture[7]. Le parti, devenu La République en marche, désigne alors la sénatrice Leila Aïchi, candidate au nom de l'accord avec le MoDem[15] ; mais le parti se rétracte après une polémique sur les positions internationales de cette dernière et sa possible sympathie pour le Front Polisario. Elle reste malgré tout juridiquement candidate de La République en marche, étant déjà enregistrée sous cette étiquette auprès du ministère de l'Intérieur[16]. M'jid El Guerrab reçoit entre-temps le soutien de LREM, se présentant comme le « candidat de la majorité présidentielle »[7].

Il est élu député au second tour avec 59,66 % des suffrages, face à Leila Aïchi[17]. Alors que le vote électronique a été abandonné[18] pour des raisons de sécurité lors du scrutin, l'abstention atteint 88,9 % dans la neuvième circonscription des Français établis hors de France, faisant de cette circonscription le record d'abstention des élections législatives de 2017[19].

Député

À l'été 2017, il devient rapporteur du volet habitat de la loi finances 2018[1].

Le , alors qu’il est mis en cause pour violences volontaires avec arme et menacé d’exclusion du parti présidentiel, il annonce son départ de La République en marche et du groupe LREM à l’Assemblée nationale[20],[21].

Tout en déclarant soutenir Emmanuel Macron, il fait part de son opposition à la politique d'immigration du gouvernement[22]. Il participe à l'université d'été de 2018 de La France insoumise, estimant dans les colonnes de Marianne qu'« on mène certains combats ensemble »[23].

En 2018, il rejoint le Mouvement radical au titre du financement de la vie politique[24], étant déjà rattaché au PRG[25]. Il tente de constituer un groupe parlementaire réunissant les radicaux[26]. Alors qu'il siégeait avec les non-inscrits, il intègre le groupe Libertés et territoires à sa fondation.

En , il est nommé dans la commission d'enquête parlementaire sur les violences attribuées aux groupuscules d'extrême droite[27].

En , après le discours de politique générale d'Édouard Philippe, il vote la confiance au gouvernement[28].

Lors du début du projet de loi contre le « séparatisme », M'jid El Guerrab présente un amendement permettant à la justice de demander à une chaîne de télévision de diffuser la condamnation de tout collaborateur qui serait condamné pour incitation à la haine. Cet amendement est rapidement surnommé « amendement Zemmour », en référence au polémiste de droite plusieurs fois condamné. Il est soutenu notamment par le député communiste Sébastien Jumel, la députée Sandrine Mörch (LREM) et combattu par le député Eric Ciotti (LR) qui y voit « une ignominie contre la liberté d'expression ». L'amendement est finalement rejeté[29].

Affaire judiciaire

Le , rue Broca, à Paris, une altercation l'oppose au socialiste Boris Faure, premier secrétaire de la fédération PS des Français de l'étranger[30]. Les deux hommes se connaissaient pour avoir milité au sein de la même section socialiste[31],[32]. Ils seraient en mauvais termes depuis l'année précédente à la suite d'accusations de tricheries au sein du Parti socialiste pour la désignation du candidat à l'élection législative[33].

M'Jid El Guerrab assène deux coups de casque sur le crâne du socialiste[33] qui est hospitalisé en soins intensifs[34]. Pour sa défense, M'Jid El Guerrab affirme dès le que Faure l'a traité de « manipulateur », « menteur », « arabe » et « communautariste de merde ». Ce dernier ne reconnaît pas les insultes racistes, seulement avoir parlé d'« amitiés marocaines »[35].

Le , M'Jid El Guerrab se rend dans un commissariat, où il est placé en garde à vue, assisté par les avocats Yassine Yakouti et Éric Dupond-Moretti[36],[37]. Il est mis en examen le lendemain pour « violences volontaires avec arme par destination »[38]. En , le parquet de Paris réclame un procès pour « violences avec arme par destination ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de huit jours », un délit pour lequel il encourt jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende[39],[40]. Le procès est convoqué le .

Publications

Notes et références

  1. « M'Jid El Guerrab : de l'ambition féroce à l'explosion en vol », sur Marianne (consulté le )
  2. Camille Gillet, « Qui est M'Jid El Guerrab, le député LREM placé en garde à vue pour "violences aggravées" sur un cadre PS ? », sur L'Obs, (consulté le ) : « Militant PS : .. Alors seulement âgé de 14 ans, l'adolescent rencontre René Souchon, ancien président socialiste du Conseil régional d’Auvergne, début d'une relation tumultueuse avec le PS. »
  3. Centre France, « Législatives - L'Aurillacois M’Jid El Guerrab est candidat sur la 9e circonscription des Français établis hors de France », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  4. Fatim-Zahra Tohry, « France Macron a tous les pouvoirs pour mener ses réformes », sur L'Economiste, (consulté le ) : « M’jid El Guerrab gagnant : .. En 2013, il crée son cabinet de conseil en France et au Maroc. »
  5. Alliance Solidaire des Français de l’Etranger (ASFE), « Les députés des français de l'étranger », sur alliancesolidaire.org,  : « M’jid El Guerrab dirige son cabinet de conseil en France et au Maroc, en parallèle .. », « 10»
  6. M'jid El Guerrab, Déconstruire la haine : deux années au Palais Bourbon, Alma, éditeur, (ISBN 978-2-36279-476-6, lire en ligne)
  7. Nathalie Raulin, « M’jid El Guerrab, un député entre blessures et coups », liberation.fr, (consulté le )
  8. « TRIBUNE. "Nous, Français et musulmans, sommes prêts à assumer nos responsabilités" », sur Le Journal du dimanche (consulté le ).
  9. « Pour la création d'une communauté euro-méditerranéenne pour la transition énergétique », huffpostmaghreb.com (consulté le )
  10. https://www.parlementmediterraneen.fr/
  11. « M’jid El Guerrab : candidat pour incarner l’espérance républicaine pour les Français de l’étranger », sur algerie-focus.com,
  12. Aziz Zemouri, « Les privilèges de Monsieur Mazarine en campagne », sur Le Point, (consulté le )
  13. Louise Dimitrakis, « Un chef barbouze surprenant candidat des socialistes au Maghreb », sur Mondafrique, (consulté le )
  14. Boris Faure, « M'jid El Guerrab, portrait d'un opportuniste ordinaire », Club de Mediapart, (lire en ligne, consulté le )
  15. « Bronca après l'investiture de Leïla Aïchi »
  16. « France : la République en marche ! lâche Leïla Aïchi, une de ses candidates aux législatives - JeuneAfrique.com », JeuneAfrique.com, (lire en ligne, consulté le )
  17. « Accueil », Leila Aïchi, Sénatrice de Paris, (lire en ligne, consulté le )
  18. Damien Leloup, « Législatives : les Français de l’étranger privés de vote électronique pour des raisons de sécurité », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  19. « Les députés les plus mal élus », sur Libération.fr,
  20. « M'Jid El Guerrab démissionne de LREM mais reste député », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
  21. Jean-Baptiste Daoulas, « M'jid El Guerrab, un paria à l'Assemblée », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Quand Emmanuel Macron tente de séduire un député mis en examen », sur Valeurs actuelles (consulté le )
  23. « Affaire El Guerrab : un an après les coups de casque, où en est l'enquête ? », sur Marianne (consulté le )
  24. « M’JID ELGUERRAB – Mouvement Radical », sur lemouvementradical.fr (consulté le )
  25. Assemblée Nationale, « M. M'jid El Guerrab - Français établis hors de France (9e circonscription) - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  26. Samuel Le Goff, « Un huitième groupe à l’Assemblée nationale ? Ce n’est pas pour tout de suite », sur contexte.com, (consulté le ).
  27. Dominique de Montvalon, « Quand un député mis en examen pour violences enquête sur… la violence des « groupuscules d'extrême-droite » », lefigaro.fr, 28 janvier 2019.
  28. Alexandre Lemarié, « Les votes de confiance des parlementaires seront observés à la loupe après le discours d’Edouard Philippe », Le Monde, (lire en ligne).
  29. Projet de loi contre le « séparatisme ». Les députés adoptent l’article « Samuel Paty », ouest-france.fr, 10 février 2021
  30. « Un député macroniste a frappé à coups de casque un responsable du PS », leparisien.fr, 2017-08-30cest22:46:55+02:00 (lire en ligne, consulté le )
  31. « Un cadre du PS en soins intensifs après une agression par un député LRM », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  32. « Exclusif - Un député LREM frappe à la tête un responsable PS à coups de casque en plein Paris », Marianne, (lire en ligne, consulté le )
  33. Aziz Zemouri, « Agression d'un cadre du PS : les explications du député LREM », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
  34. « Le responsable PS agressé par un député LREM est en soins intensifs », Marianne, (lire en ligne, consulté le )
  35. « Affaire El Guerrab : un an après les coups de casque, où en est l'enquête ? », sur Marianne, (consulté le )
  36. R.L. avec T.B., « En garde à vue, le député LREM «conteste être à l'origine de l'altercation» avec un cadre du PS », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
  37. « Agression d'un cadre du PS : le député LREM M'jid El Guerrab placé en garde à vue », France bleu, (lire en ligne)
  38. « Le député LREM M'jid El Guerrab mis en examen », sur lesechos.fr (consulté le )
  39. Paris Match, « Agressé à coups de casque de Boris Faure : le parquet demande un procès pour le député El Guerrab », sur parismatch.com (consulté le )
  40. Le Figaro avec AFP, « Responsable PS agressé en 2017 : le parquet demande un procès pour le député El Guerrab », sur LEFIGARO (consulté le )

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