Lycée Gabriel-Faure

Le lycée Gabriel-Faure est un établissement public situé au centre de la ville de Tournon-sur-Rhône, en Ardèche. Anciennement nommé Collège de Tournon, il porte aujourd'hui le nom de l’écrivain Gabriel Faure (1877-1962), natif de Tournon.

Pour les articles homonymes, voir Faure.

Ne doit pas être confondu avec Lycée Gabriel-Fauré.

Lycée Gabriel-Faure

Portail d'entrée du lycée.
Histoire et statut
Nom original Collège de Tournon
Fondation 1536
Type Public
Études
Niveau Établissement secondaire : Lycée
Localisation
Ville Tournon-sur-Rhône
Pays France
Coordonnées
géographiques
45° 04′ 02″ nord, 4° 50′ 03″ est
Site web Lycée Gabriel Faure

Les locaux comprennent une bibliothèque, dite Honoré d'Urfé, où se trouvent entre 10 000 et 15 000 ouvrages, de grande valeur pour certains, ainsi qu'une chapelle de style Jésuite classique (classicisme) et une galerie de tapisseries.

Informations

  • Adresse : place Stéphane-Mallarmé, 07300 Tournon-sur-Rhône ;
  • Baccalauréats proposés : économique et social, littéraire, scientifique, sanitaire et social, professionnel ;
  • Langues enseignées : allemand, anglais, espagnol, grec ancien, italien et latin ;
  • Nombre d’élèves : 1 000 ;
  • Nombre de classes terminales : 7.

Classement du lycée

En 2015, le lycée se classe 11e sur 12 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 1635e au niveau national[1]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[2].

Histoire

Anciennement nommé Collège de Tournon, il fut fondé en 1536 par le cardinal François II de Tournon. En 1548, le Collège de Tournon devient une université de Philosophie et des sept Arts Libéraux. Très vite, elle est fréquentée par plus de deux mille étudiants originaires de l'Europe entière. Des presses universitaires éditent de nombreux ouvrages à l'intention de ces étudiants.

Face à la montée de la réforme, le , le Collège passe sous la direction de la Congrégation de Jésus (les jésuites). Le Collège devient ainsi le centre de résistance du parti catholique contre le protestantisme.

En 1562, le cardinal instaure la gratuité de l’enseignement au Collège et lègue sa bibliothèque personnelle à l’établissement, dont des « incunables ». Il meurt la même année.

Dès cette période, la réputation de l’établissement est grande. L’apogée se situe en 1604. On y enseigne l’hébreu, le chaldéen pour les professeurs jésuites. La notoriété est telle que les Carmes obtiennent d’ouvrir un noviciat à Tournon. Les novices sont instruits au Collège ; la théologie, enseignée depuis 1584, est excellente. Le rayonnement du Collège s’étend à la France entière. La fonction universitaire dura jusqu'en 1626, puis Tournon redevient un simple collège d'enseignement secondaire.

En 1714, le Collège et la bibliothèque sont victimes d’un incendie. La plupart des livres brûlent ou disparaissent, quelques-uns jetés par les fenêtres sont retrouvés en piteux état. Un nouveau fonds est constitué, vendu en 1763 lors de l’expulsion des jésuites (environ 4 000 livres).

En 1776, le collège passe aux mains des oratoriens qui introduisent l'enseignement de l'histoire-géographie, celui des sciences exactes et des sciences d'Observation, tout en donnant au français une plus grande place. En 1820, le collège passe sous administration laïque, et avec la Restauration française, le Collège est dit Royal.

En 1848, il devient lycée, puis lycée Impérial sous le Second Empire. La dénomination du lycée lui reste acquise après 1870.

Les bâtiments du lycée, à gauche de la photo.

En 1888, dernier avatar de la Bibliothèque : Des livres sont emballés et emportés à Lyon et lorsqu’à nouveau douze caisses sont prêtes à être expédiées à l’Université de Lyon, la population tournonaise manifeste et empêche le transfert. Seuls 3 000 ouvrages seraient partis, parmi les plus anciens ; ils dorment toujours dans les réserves de l’Université Jean-Moulin (qui avait promis de les restituer quand alarme et moyens de conservations seraient mis en place).

L'établissement prit le nom lycée Gabriel-Faure en 1967.

En 1968, il devient lycée d’État mixte polyvalent de second cycle.

Plusieurs parties de l'édifice sont classés « Monument historique »[3] : Le portail d'entrée est classé depuis 1925, le parc depuis 1932 et la chapelle depuis 1943. Les parties restantes du lycée sont inscrites depuis 1937.

Éléments remarquables

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (juin 2021). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Bibliothèque

Son contenu : entre 10 000 et 15 000 ouvrages, issus essentiellement de la Bibliothèque reconstituée en 1777, quelques-uns donnés par les communautés religieuses, d’autres par de grandes familles, quelques autres (mais rares) remontant avant l’incendie.

Certains ouvrages ont une grande valeur comme :

  • La 2e édition de l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, à laquelle manquait les volumes des planches, acquis en 1986 ;
  • La description d’Égypte dans son intégralité, grands volumes reliés tissu, entreposés sur une table côté Rhône. Il s’agit des relevés effectués par l’équipe de savants qui ont participé, à cette fin, à l’expédition d’Égypte, en 1798/1799 ;
  • La Mécanique céleste de Pierre-Simon de Laplace ;
  • Un ouvrage sur les volcans éteints du Vivarais et du Velay, de Faujas de St Fond, illustré de lithographies vraisemblablement.

D’autres sont des curiosités :

  • Le dictionnaire chinois - latin - français, édité sous le Premier Empire ;
  • Des exemplaires d’une revue la Décade littéraire, politique et artistique, parue sous la Révolution française ;
  • Le Journal des Savants (1788-1789).

Chapelle

Les travaux de construction ont duré de 1673 à 1720. Les plans ont été dessinés par l'architecte lyonnais Martellenge.

Avant la construction, financée par les jésuites, de très longues tractations furent nécessaires pour acheter et revendre des terrains, raser de vieilles maisons et déplacer les remparts.

Les travaux furent très longs car ils furent souvent interrompus. En effet, avec les guerres de Religion, les ouvriers étaient souvent réquisitionnés pour consolider les remparts de la ville.

  • 1673 : Pose de la première pierre ;
  • 1707 : Pose de la balustrade du chœur, installation des degrés de l'autel et des dalles ;
  • 1713 : Édification du clocher. Comme la chapelle est à peu près terminée, elle est ouverte au culte ;
  • 1714 : Les toiles du Capassin et les tapisseries (Aubusson et Flandres) sont abritées dans la chapelle, ce qui leur évite de disparaître dans l'incendie du Collège ;
  • 1720 : Les cendres du cardinal François II de Tournon sont déposées derrière l'autel.

La façade est de style Jésuite classique (classicisme). Elle est réalisée en molasse, ce qui lui confère sa couleur. Elle est très élégante avec ses colonnes doriques à la base, composites au sommet.

L'intérieur, d'une longueur totale de 26 mètres, est de style Renaissance. La grande nef est flanquée de chapelles et le tout est décoré en trompe-l'œil, ce qui fait que l'on confond parfois ce style avec le baroque du XVIIIe siècle. Des galeries latérales courent au-dessus des chapelles.

L'acoustique est remarquable et met en valeur le son de l'orgue classique installé au XVIIIe siècle.

Galerie des tapisseries

On y accède par un escalier monumental en marbre. Il est bordé par une rampe en ferronnerie, réalisée à la veille de la Révolution française, sous les oratoriens. Elle coûta 12 000 francs or.

Dans la galerie des tapisseries, sept tentures sont exposées. Elles datent toutes du XVIIe siècle. Deux tapisseries des Flandres en très mauvais état entourent cinq tentures d'Aubusson.

Les Tapisseries d'Aubusson ont été restaurées en 1936. Elles représentent le baptême du Christ, la femme adultère, le sermon sur la montagne, la Cène, et Jésus chassant les marchands du temple.

Les tapisseries des Flandres sont d'un style tout à fait différent et leurs couleurs ont moins pâli mais comme elles servaient de tapis lors des distributions des prix, elles ont été très dégradées par le frottement des chaussures ou les mégots de cigarettes qu'on y écrasait.

Personnalités liées à l'établissement

Anciens élèves

(Liste non exhaustive, classée en ordre croissant d'années de naissance).

Ancien professeur

Notes et références

  1. « Classement département et national du lycée », sur L'Express, (consulté le ).
  2. « Méthodologie du classement 2015 des lycées français », sur L'Express, (consulté le ).
  3. « Lycée d’État Gabriel Fauré », notice no PA00116832, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Jean-Louis Grillet (1756-1812), Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie…, vol. 3, t. 1, Chambéry, J.-F. Puthod, , 488 p., in-8° (OCLC 1243921300, notice BnF no FRBNF30542206, SUDOC 098221280, présentation en ligne, lire en ligne), p. 284.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’éducation
  • Portail des monuments historiques français
  • Portail de l’Ardèche
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.