Louis Jean Nicolas Abbé
Louis Jean Nicolas Abbé, né le à Trépail en Champagne et mort le à Châlons-sur-Marne, est un général de division du Premier Empire.
Louis Jean Nicolas Abbé | ||
Portrait de Louis Abbé en uniforme révolutionnaire. | ||
Naissance | Trépail, Champagne |
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Décès | (à 69 ans) Châlons-sur-Marne |
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Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1784 – 1816 1830 - 1832 |
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Commandement | 23e demi-brigade d'infanterie légère | |
Distinctions | Baron de l'Empire Commandeur de la Légion d'honneur Chevalier de Saint-Louis |
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Hommages | Arc de triomphe de l'Étoile, 36e colonne | |
Biographie
Du simple soldat au chef de brigade
Il est le fils de Nicolas Abbé et de Jeanne Sergent.
Il entre au service le dans le régiment de Barrois. Sergent-major le , il fait la campagne de cette année à l'armée des Alpes. Envoyé à l'armée d'Italie, il y fait les guerres de 1793. Sous-lieutenant en , il se distingue à l'affaire de Limone, où il est blessé ; lieutenant en l'an IV, il se signale de nouveau au passage du Mincio le 20 thermidor, à la prise de Governolo et au combat de Castellaro où il est encore blessé.
Le , il surprend la ville de Novare, en Piémont, par un coup de main que lui-même a proposé au général en chef Barthélemy Catherine Joubert. Avec quelques grenadiers cachés dans deux voitures, et placé lui-même dans la première, il se fait ouvrir la porte comme envoyé extraordinaire auprès du roi par le général en chef. Arrivé en face du corps de garde, il se précipite sur le poste à la tête de ses grenadiers, s'empare des faisceaux d'armes et fait 25 prisonniers. Le général Victor, qui le suit de près avec des troupes, s'empare de la ville et fait mettre bas les armes à une garnison de 1 200 hommes.
Le Directoire exécutif nomme Abbé capitaine au 8e dragons le 23 de ce mois. Envoyé à Paris pour présenter au gouvernement les drapeaux pris sur l'ennemi, il est nommé chef d'escadron et reçoit un sabre et des pistolets d'honneur. Devenu aide de camp du général Leclerc, il le suit à l'armée du Rhin en l'an VII, à celle du Midi en l'an IX et à l'expédition de Saint-Domingue où il exerce les fonctions de chef de brigade. De retour en France, il est confirmé dans ce grade et commande en Corse la 23e demi-brigade d’infanterie légère.
Général du Premier Empire
Membre de la Légion d'honneur, Abbé fait en Italie les campagnes de 1805 à 1809. Le , à la bataille de Maida en Calabre, il soutient et protège la retraite de l'armée. Napoléon Ier récompense sa bravoure et ses talents militaires par le grade de général de brigade le . Le 27 du même mois, le général Abbé participe à la défaite des Anglo-Siciliens à Mileto. Il concourt ensuite à la prise du fort de Scylla et est nommé commandant de la Légion d'honneur le .
En 1809, il se signale surtout aux batailles de Sacile et de la Piave, au combat de Tarvis ainsi qu'au passage du pont de Karako qu'il emporte de vive force. Envoyé en Espagne en 1810 et employé au 3e corps sous les ordres de Louis-Gabriel Suchet, il coopère à la prise de Lérida. Le , à la tête de 1 800 hommes, il bat 3 000 Espagnols commandés par O'Donnell. Après s'être signalé dans divers combats et notamment au siège de Tortose en , il est créé baron de l'Empire le . De 1810 à 1812, il commande la 1re brigade de la 3e division de l'armée d'Aragon en Espagne. Il se distingue dans l'assaut final du siège de Tarragone, enlève de vive force le Montserrat en juillet 1811, est élevé au grade de général de division le 31 de ce mois et commande en Navarre sous les ordres du général Reille. Au , il a ses quartiers à Pampelune. En , il fait perdre dans une rencontre plus de 800 hommes au chef insurgé Mina et affronte ce dernier avec des fortunes diverses pendant près d'un an.
Rentré en France à la suite de la bataille de Vitoria, il commande la 3e division sous les ordres du maréchal Soult, fait des prodiges de valeur à la bataille de Saint-Pierre d'Irube le . Affecté à Bayonne avec sa division pour participer à la défense de la ville pendant le blocus imposé par les Anglais, il se distingue notamment lors de la sortie décidée le , par le général Thouvenot, commandant en chef et gouverneur de la place. Avec les unités du général Maucomble, il met hors de combat environ 1 000 Anglais.
D'une restauration à l'autre
Après l'abdication, Abbé envoie son adhésion au nouveau gouvernement. Louis XVIII le nomme chevalier de Saint-Louis le et lui confie, le , le commandement de la 2e subdivision de la 8e division militaire à Toulon. Informé le du débarquement de l'Empereur, il communique cette nouvelle au maréchal Masséna, gouverneur de la 8e division qui se trouve à Marseille et prend, de concert avec les autres autorités, toutes les mesures commandées par la circonstance. Le duc d'Angoulême, arrivé à Toulon, approuve ce qu'a fait le général Abbé pour l'ordre et la discipline. Le , arrivé à Cannes avec un seul aide de camp, il est arrêté par la population en armes. Mis en liberté peu de jours après, il apprend à Toulon le changement de gouvernement.
Le , il reçoit ordre de l'Empereur d'aller prendre à Belfort le commandement de la 18e division militaire, sous les ordres du général Lecourbe. Le , avec une division de 2 600 hommes, il repousse d'abord les Autrichiens avant de battre en retraite en raison de l'infériorité de ses forces, tenant néanmoins ses adversaires à distance au cours de ce repli.
Le général Abbé, licencié le , est mis à la retraite le . Rentré dans la vie civile, il vécut de sa modique pension à Châlons-sur-Marne.
En , il a le commandement de la garde nationale de Châlons, mais ses infirmités le forcent à y renoncer. Placé dans le cadre de réserve de l'état-major général en , il est de nouveau admis à la retraite le , et meurt à Châlons-sur-Marne le où il est enterré au cimetière de l'Ouest.
Armoiries
Figure | Blasonnement |
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Armes du baron Abbé et de l'Empire, décret du , confirmé par lettres patentes du .
Écartelé : au 1, d'or, à une tête de Maure de sable, tortillée d'argent ; au 2, des barons militaires de l'Empire ; au 3, de gueules, au château d'argent, flanqué de deux tours du même ; au 4, d'or, à la licorne furieuse de sable.[1],[2],[3],[4] La référence 2 (Armorial du Premier Empire) donne pour le 4 : d'argent, à la licorne furieuse de sable. |
Armes sous la Restauration
Écartelé : au 1er d'or, à une tête de Maure de sable, tortillée d'argent ; au 2e de gueules, à l'épée haute en pal d'argent ; au 3e de gueules, au château flanqué de deux tours d'argent ; au 4e d'or, à la licorne furieuse de sable.[4] |
Distinctions
- Il fait partie des 558 officiers à avoir son nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile.
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
Notes et références
- Source: Armorial du Premier Empire, Vicomte Albert Révérend, Comte E. Villeroy
- ARMORIAL DU PREMIER EMPIRE, Par Philippe LAMARQUE, Index armorum : Michel POPOFF, Iconographie : Gregor JAKUBOWSKI – BARTHEL de WEYDENTHAL, Editions du Gui, page 141
- La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr
- Tout sur l'héraldique : dessin de blasons et d'armoiries sur toutsurlheraldique.blogspot.com
Sources et bibliographie
- « Louis Jean Nicolas Abbé », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- « Abbé (Jean-Nicolas-Louis) », dans Biographie nouvelle des contemporains ou Dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité ..., par MM. A. V. Arnault, A. Jay, E. Jouy, J. Norvins, etc. , vol. 2, Paris : à la Librairie historique, 1821, supplément au premier volume pp.1-3
Liens externes
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