Louis-Auguste Jouvenel des Ursins d'Harville

Louis Auguste Jouvenel (ou Juvénal) des Ursins, comte d'Harville, né le à Paris, mort le à Lizy-sur-Ourcq Seine-et-Marne, est un général et homme politique français.

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Louis Auguste Jouvenel des Ursins d'Harville

Surnom D'Harville
Naissance
Paris
Décès  66 ans)
Lizy-sur-Ourcq (Seine-et-Marne)
Origine Royaume de France
Allégeance Royaume de France
 Royaume de France
 République française
Empire français
 Royaume de France
Arme Gendarmerie de France
Cavalerie
Grade Général de division
Années de service 17661801
Conflits Guerres révolutionnaires
Faits d'armes Bataille de Jemappes
Distinctions Comte d'Empire
Grand aigle de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Ordre de l'Aigle d'or
Wurtemberg
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile 5e colonne
Autres fonctions Sénateur (Premier Empire)
Pair de France
Famille Famille Jouvenel des Ursins

Biographie

Il est le fils de Claude-Constant Jouvenel des Ursins d'Harville (1723-1794), marquis de Trainel, et de Marie-Antoinette Goyon de Matignon (1725-1770 ; fille de Thomas Goyon de Matignon, 1684-1766). Il épouse le au château de la Trousse[1], Marie-Henriette-Augustine-Renée d'Alpozzo de La Trousse (1748-, Lizy-sur-Ourcq).

Il entre très jeune dans la gendarmerie où il conquiert tous ses grades : il est nommé premier lieutenant des gendarmes d'Artois, avec rang de colonel, en 1783. Il devient successivement brigadier de cavalerie le et maréchal-de-camp le , à la veille de la Révolution française dont il se montre partisan.

En 1791, il fait parvenir à l'Assemblée son serment de fidélité.

Fait lieutenant-général le , il est envoyé à l'armée du Nord où il se distingue particulièrement à la bataille de Jemappes. Lors de la conquête de la Belgique, il commande l'avant-garde de l'armée française et prend part à la prise de Bruxelles les 6 et , témoignant en ces circonstances de beaucoup de perspicacité et de décision.

Après la défection de Dumouriez, il devient suspect et est arrêté à la demande de Laurent Lecointre. Le il est traduit devant le tribunal révolutionnaire, accusé d'avoir participé à la défection du général en chef. Renvoyé devant le Comité de salut public, le comte d'Harville est accusé par Robert, puis défendu par Guillemardet et Camille Desmoulins, qui obtiennent sa liberté.

On le réintègre immédiatement dans son grade à l'armée de Sambre-et-Meuse. Il commande la cavalerie sur le Main en 1795. Il est nommé en 1798 inspecteur général de la cavalerie, puis commandant d'une division de dragons et de grosse cavalerie de l'armée de réserve à Dijon en 1800.

Appelé au Sénat conservateur le , le comte d'Harville est chargé, en l'an XI et en l'an XII, de présider le collège électoral du département de Seine-et-Marne.

Jacques Louis David - Le couronnement de l'Empereur et de l'Impératrice, 2 décembre 1804 - Google Art Project.jpg|vignette|Le Sacre de Napoléon, par Jacques-Louis David, sur lequel est représenté le comte d'Harville. Chevalier de la Légion d'honneur le , il reçoit le titre de grand officier de l'Ordre le , et est décoré du grand-aigle le , pourvu de la sénatorerie de Turin, par disposition consulaire du .

Devenu chevalier d'honneur (premier écuyer) de l'Impératrice Joséphine lors de la formation de sa maison le , il l'accompagne dans ses différents voyages à Aix-la-Chapelle, en Italie et à Munich. Il a, dans cette dernière ville, au mois de , signé le contrat de mariage du prince Eugène de Beauharnais.

Lors de la première Restauration, il applaudit au retour des Bourbons : Louis XVIII le fait pair de France le  : mais le comte d'Harville ne siège pas longtemps dans la « chambre héréditaire » :

« Abreuvé d'amertume et de dégoûts, en butte aux poursuites de créanciers inexorables, qui firent saisir ses meubles, vendre ses propriétés, et qui l'auraient fait incarcérer, sans l'inviolabilité attachée à pairie, le comte d'Harville termina sa carrière vers la fin de 1815, avec la réputation d'un homme plein d'honneur, de franchise et de générosité. »

 Espinasse , Fastes de la Légion d'honneur

Certains dictionnaires de personnalités le disent mort le à Harville, miné par des revers de fortune et des chagrins domestiques. Si la date est exacte, ce n'est pas à Harville qu'il est mort, mais à Lizy-sur-Ourcq, chez son épouse, qui l'a fait inhumer au cimetière de Doue[2],[3], son ancienne seigneurie, où l'on peut toujours voir sa tombe aujourd'hui. Sa sépulture a d'ailleurs été dégradée en [4].

États de service

  • Sous-lieutenant aux carabiniers () ;
  • Capitaine au régiment de Champagne-Cavalerie () ;
  • Guidon des gendarmes d'Orléans () puis des gendarmes écossais () ;
  • Premier lieutenant des gendarmes anglais () puis des gendarmes écossais () ;
  • Brigadier de cavalerie () ;
  • Capitaine-lieutenant des gendarmes de la Reine () ;
  • Major de la gendarmerie () ;
  • Maréchal de camp () ;
  • Lieutenant général () ;
  • Affecté à l'armée du Nord ( - ) ;
  • Commandant à Valenciennes ( - ) ;
  • Affecté à l'armée du Centre ( - ) ;
  • Affecté à l'armée du Nord ( - ) ;
  • Suspendu ( - ) ;
    • En prison ( - 1794) ;
    • Non compris dans l'organisation () ;
  • Affecté à l'armée du Nord ( - ) ;
  • Commandant de la 5e division de l'armée du Nord ( - ) ;
  • Commandant de la cavalerie de l'armée de Sambre-et-Meuse ( (effectif le ) - ) ;
  • Commandant de la 2e division de l'armée du Nord ( - ) ;
  • Inspecteur général de la cavalerie des armées du Nord et de Sambre-et-Meuse ( - ) ;
  • Inspecteur général de la cavalerie ( - ) ;
  • Inspecteur général de la cavalerie de l'aile gauche de l'armée du Rhin ( - ) ;
  • Inspecteur général de la cavalerie de l'armée de réserve ( - ) ;
  • Commandant d'une division de dragons et de grosse cavalerie de l'armée de réserve ( - ) ;
  • Admis en retraite () ;
  • Chevalier d'honneur (premier écuyer) de l'impératrice Joséphine () ;
  • Gouverneur des Tuileries et du Louvre (1808).
Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Nord, 5e et 6e colonnes.

Titres

Distinctions

Royaume de Wurtemberg

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes de la famille d'Harville des Ursins de Trainel

De gueules, à la croix d'argent chargée de cinq coquilles de sable, dont celle du milieu est cachée (qui est Harville) ; sur le centre de la croix, un écusson bandé d'argent et de gueules ; au chef d'argent, chargé d'une rose de gueules, soutenue d'une divise d'or, chargée d'une bisse (anguille) d'azur, ondée et posée en fasce (qui est Jouvenel des Ursins)[7],[8],[9].

Armes du comte Juvénal Harville et de l'Empire

De gueules, à la croix d'argent chargée de cinq coquilles de sable, une trois et une (qui est Harville) ; quartier des comtes-sénateurs.[10]

Armes du comte d'Harville, pair de France

De gueules, à la croix d'argent chargée de cinq coquilles de sable.[11]

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Notes et références

  1. Aujourd'hui en Seine-et-Marne
  2. « Louis Auguste Jouvenel de Harville des Ursins », sur roglo.eu (consulté le )
  3. « Sépultures communales individuelles de militaires de toutes époques et de morts pour la France », (hors nécropoles nationales, cimetières et carrés militaires), sur seynaeve.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  4. « Doue. La tombe d'un général profanée. », sur La République de Seine et Marne, (consulté le )
  5. « Cote LH/770/6 », base Léonore, ministère français de la Culture
  6. Almanach impérial de 1810.
  7. « FranceGenWeb-Héraldique », Harville des Ursins (de), sur www.francegenweb.org (consulté le )
  8. Source
  9. « L'armorial des As », Blason de la famille de Harville des Ursins de Trainel, sur dechav.free.fr (consulté le )
  10. « BB/29/974 page 75. », Titre de comte accordé à Louis, Auguste, Juvénal Harville. Bayonne ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
  11. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 7, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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