Louis-Auguste Camus de Richemont

Louis-Auguste Camus de Richemont, né le à Montmarault dans la province du Bourbonnais et mort le à Charrin en France, est un général français de l’Empire et un homme politique français.

Pour les articles homonymes, voir Camus et Richemont.

Pour les autres membres de la famille, voir Camus de Richemont.

Louis-Auguste
Camus de Richemont

Le lieutenant Camus de Richemont dirigeant les travaux de fortifications, peu avant la bataille de Nicopolis. Illustration de Felician Myrbach

Naissance
Montmarault (province du Bourbonnais)
Décès  81 ans)
Charrin (Nièvre)
Origine France
Allégeance  République française
Empire français
 Royaume de France
 Royaume de France
Arme Génie
Grade Maréchal de camp
Années de service 17861834
Commandement Saint-Cyr
Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Préveza
Siège de Dantzig
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Baron de l'Empire
Autres fonctions Député de l'Allier
Famille Frère du général de brigade Christophe Camus de Richemont

Biographie

La Révolution française, Nicopolis

Louis-Auguste Camus entre à huit ans à l'école militaire d'Effiat. Il en sort en 1786. Un de ses condisciples célèbres est le futur général Desaix. Entré au service actif, il prend part comme officier du génie à diverses campagnes sur le Rhin, en Suisse et en Italie.

Capitaine depuis 1795, il est fait prisonnier lors de la bataille de Nicopolis en 1798 et emmené à Constantinople. Il ne recouvre la liberté qu'en 1801.

Les Indes, la Russie et la campagne d'Allemagne

De retour en France, son mérite et sa capacité sont connus. Il est chargé d'une importante mission dans les mers de l'Inde : il s'agissait d'étudier les moyens d'y résister à la Grande-Bretagne. Il va au-delà du cap de Bonne-Espérance étudier les moyens de défense des possessions de la France et de ses alliés. Après avoir séjourné à l’île de France et à Java, et après avoir payé par des maladies graves un tribut à l’influence funeste de ces climats, il est nommé colonel. De retour en Europe sur un navire brêmois qui, malgré sa neutralité, est saisi par un croiseur anglais. Il faut à l’officier français rester quelque temps captif, mais il peut revoir la France, et il remet à l’Empereur un mémoire très bien fait, très instructif sur les moyens de résister à la Grande-Bretagne dans les mers de l’Inde. Il n’y a d’ailleurs plus rien à faire de ce côté, et Napoléon rendant justice à Richement, s’empresse de l’utiliser sur un autre théâtre.

Il l’envoie ensuite en Prusse et en Pologne, afin de présider aux préparatifs de l'expédition de Russie. Il organise avec autant de prévoyance que d’activité les approvisionnements, les moyens de transport que réclame cette gigantesque entreprise.

Après les désastres de la retraite de 1812, il se renferme dans Dantzig avec les débris de plusieurs corps d’armée, et durant un an entier, bravant les privations, les ravages d’une épidémie meurtrière, les attaques continuelles des assiégeants, il seconde le général Rapp dans une défense des plus opiniâtres. Le manque de vivres, la certitude de ne pas être secourue, puisque les Français évacuent l’Allemagne, forcent enfin la brave garnison de Dantzig à capituler. Elle devait rester libre, mais les Russes violent la convention. Richemont et ses compagnons sont prisonniers de guerre. La paix vient d’ailleurs lui permettre presque aussitôt de revenir dans sa patrie.

Les Cent-Jours et les deux Restaurations

Nommé maréchal de camp à la Première Restauration, il reçoit de Louis XVIII le commandement de l'École royale de Saint-Cyr. Après le retour de l'île d'Elbe, Richemont fidèle à ses sympathies, offre son épée à Napoléon Ier contre la septième Coalition étrangère. Il prend pendant les Cent-Jours, le commandement du génie du IIe corps de l'armée du Nord avec l'inspection des forteresses de la frontière. Le collège de département de l'Allier l'a élu le , représentant à la Chambre[1]. Il ne se trouve pas à Waterloo, étant occupé à inspecter les forteresses de la frontière.

Carrière politique

La seconde Restauration met Camus de Richemont en demi-solde. Il se retire alors dans son département d'origine et vécut en dehors des affaires publiques jusqu'au , époque à laquelle il rentre dans la vie parlementaire comme député du 2e arrondissement de l'Allier (Montluçon)[2] contre M. Aupetit-Durand[3], député sortant. Élu par les libéraux constitutionnels, il siége au côté gauche et est des 221. Il est réélu le [4] contre M. de Chevenon de Bigny[5], ancien député.

La monarchie de Juillet, dont il se déclare le partisan, le replace à la tête de l'école de Saint-Cyr. Il est également nommé le , conseiller d'État en service extraordinaire jusqu'en 1845. Il doit alors se soumettre à la réélection le , et son mandat lui est confirmé[6].

Successivement réélu le , par le 4e collège de l'Allier (Montluçon)[7], contre Charles Gilbert Tourret[8], de l'opposition démocratique ; puis le [9], contre M. Tourret[10], Camus de Richemont vote généralement avec la majorité conservatrice. Il observe cependant une attitude indépendante sur la politique extérieure, étant l'adversaire du système de « l'Entente cordiale » avec l'Angleterre. Il développe ses vues dans plusieurs brochures. Ses divers écrits sur les objets qui furent successivement à l’ordre du jour, tels que les fortifications de Paris et la question d’Orient.

Le général de Richemont meurt le à un âge fort avancé et est inhumé à Montmarault, où il est né.

État de service

  • Lieutenant () ;
  • Capitaine () ;
  • Chef de bataillon () ;
  • colonel () ;
  • Directeur des fortifications à Brest ( - ) ;
  • Commandant de l'École royale de Saint-Cyr ( - ) ;
  • maréchal de camp ( (confirmé (Cent-Jours)) ;
  • commandant du génie du IIe corps de l'armée du Nord ( - ) ;
  • mis en non-activité () ;
  • mis en disponibilité ( - ) ;
  • admis en retraite () ;
  • commandant de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr ( - ) ;
  • réadmis en retraite () ;
  • placé dans la section de réserve ().

Titres

Décorations

Autres fonctions

Hommages

Publications

Le général Camus de Richemont laissa plusieurs écrits sur des questions militaires, ainsi que des Mémoires que sa famille a publiés après sa mort. On a de lui :

  • Louis-Auguste Camus de Richemont, De la situation politique de l'Europe, et des intérêts de la France, , 80 p. ;
  • Poésies diverses (tirés à 50 exemplaires), de l'imprimerie d'Ancelle, Évreux, 1829, in-8 ;
  • Du gouvernement constitutionnel et du refus de l'impôt, éditions Charles-Béchet, [elaunay, Paris Ve, 1830, in-8 de 64 p. ;
    • Il a été publié une brochure en réponse à cet écrit, sous le titre de Lettre sur le refus de l'impôt à M. de Richemond, par A. Ricard, ancien soldat, avant servi sous les ordres de ce général. Paris, 1830, in-8 ;
  • Nouvelles '[mémoires politiques,[Levavasseur, Paris, 1830, in-8 ;
  • Discours (Session de 1831), Imprimerie de Cosson, Paris, , in-8 de 40 p. ;
  • De l'École militaire spéciale de Saint-Cyr, Paris, Levavasseur, 1833, in-8 de 48 p. ;
  • Louis-Auguste Camus de Richemont, Campagne de 1832 : siège de la citadelle d'Anvers par l'armée française sous les ordres du maréchal comte Gérard, Hauman, , 291 p. (lire en ligne) ;
  • De la question d'Orient et du traité de Londres du 15 juillet 1840.

Vie familiale

Louis Auguste était le fils de Claude Jean François Camus de Richemont (né le à Montmarault et mort le au même lieu), sieur de Richemont (en la paroisse de Bizeneuille, Allier) et de Petit-Bord, avocat en parlement, conseiller du roi et procureur en la maîtrise des Eaux et forêts de Montmaraud, correspondant de l'Assemblée provinciale (1780-1781), membre de l'Assemblée provinciale du Bourbonnais pour le tiers état (1788), président du Tribunal de district (1792), membre du conseil municipal de Montmarault (1800), et de Claudine Éléonore de la Poix de Fréminville (1749-1835).

Aîné de six enfants, le baron Christophe François Camus, général de brigade, était son frère.

Louis Auguste épousa en Marie Guyonnet.

Armoiries

« Écartelé : au I, d'azur au chevron d'or, accompagné de trois coquilles d'argent, surmonté d'un comble d'or à trois bandes de gueules ; au II des barons tirés de l'armée ; au 3 d'or à la fasce de gueules, accompagnée de trois hures de sanglier de sable, allumées et lampassées de gueules, défendues d'argent ; au IV, échiqueté d'argent et d'azur[11],[12],[13] »

.

Il s'agit là des armes de son frère, Christian François Camus, baron de l'Empire

Annexes

Bibliographie

  • « Richemont (Louis-Auguste Camus, baron de) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition], voir l'article ;
  • « Louis-Auguste Camus de Richemont », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition], passage CAMBIS-DORSAN_CANAPLE ;
  • Joseph-Marie Quérard, La France littéraire : ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France: ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus particulièrement pendant les XVIIIe et XIXe siècles. Ouvrage dans lequel on a inséré, afin d'en former une bibliographie nationale complète, l'indication 10 des réimpressions des ouvrages français de tous les âges ; 20 des diverses traductions en notre langue de tous les auteurs étrangers, anciens et modernes ; 30 celle des réimpressions faites en France des ouvrages originaux de ces mêmes auteurs étrangers, pendant cette époque., vol. 8, Firmin Didot père et fils, (lire en ligne) ;
  • Journal général de l'imprimerie et de la librairie, vol. 2, Cercle de l'imprimerie, de la librairie et de la papeterie, , 1re éd. (lire en ligne) ;
  • Georges Rougeron, Les administrations provinciales en Bourbonnais : (1780-1790), vol. gr. in-8 br., Moulins, , 122 p. ;
  • Jean Débordes, Les Nouveaux Mystères de l'Allier, Romagnat, Éditions de Borée, , 397 p. (ISBN 2-84494-427-2, lire en ligne) ;
  • Georges Rigondet, Louis Auguste Camus de Richemont, général et baron d'Empire (Montmarault 1771 : Charrin 1853) : Un destin extraordinaire de Louis XVI à Napoléon III, Charroux-en-Bourbonnais, Éditions des Cahiers bourbonnais, , 345 p. (ISBN 2-85370-155-7) ;

Notes et références

  1. Par 51 voix sur 83 votants et 248 inscrits
  2. Avec 161 voix sur 256 votants et 343 inscrits
  3. 71 voix
  4. Par 207 voix sur 299 votants et 358 inscrits
  5. 87 voix
  6. Par 234 voix sur 238 votants et 386 inscrits
  7. Avec 95 voix sur 173 votants et 260 inscrits
  8. 74 voix
  9. Avec 126 voix sur 217 votants et 311 inscrits
  10. 73 voix
  11. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
  12. Jacques Hyacinthe Georges Richard, comte de Soultrait, Armorial du Bourbonnais, P.A. Desrosiers et fils, , 334 p. (lire en ligne)
  13. La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la Révolution française
  • Portail du Premier Empire
  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de l’Allier et du Bourbonnais
  • Portail de la politique française
  • Armée et histoire militaire françaises
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.