Lily Safra

Lily Safra, née Lily Watkins le à Porto Alegre (Brésil), est une philanthrope et milliardaire brésilienne.

Biographie

Origine

Fille de Wolf White Watkins, un ingénieur tchèque de chemins de fer né à Londres, et d'Annita Noudelman de Castro, sa mère uruguayenne d'origine juive russe, Lily grandit à Porto Alegre puis à Rio de Janeiro et enfin en Uruguay avec sa famille[1],[2]. Elle suit les cours du collège anglo-américain.

Premier mariage : Cohen

A l'âge de 17 ans, elle se marie avec Mario Cohen, un riche argentin de naissance italienne, âgé de 27 ans, patron d'une entreprise de bonneterie, dont elle a trois enfants : Claudio, Eduardo, et Adriana[1],[3]. Elle réside alors avec sa famille à Montevideo[1]. Lily et Mario divorcent au début des années 1960.

Deuxième mariage : Monteverde

En 1965, elle se remarie à (pt) Alfredo Monteverde dit « Freddy », anciennement Greenberg (1924-1969)[4], un juif roumain qui a fui les persécutions nazies en 1939 en immigrant au Brésil où il a fondé une grande entreprise de distribution d'appareils électroménagers et la marque PontoFrio[5],[3]. Le couple adopte un enfant nommé Carlos. En 1969, Monteverde se suicide, en laissant à Lily un grand héritage.

Un mois après la mort de son mari, Lily part à Londres et y rencontre Edmond Safra, le banquier de son mari, qui va aider la veuve à contrôler son patrimoine[3]. Une relation amoureuse se noue entre la jeune héritière et son banquier - une relation « mixte » non approuvée par la famille de Lily qui est juive ashkénaze ou par la famille Safra qui est juive séfarade[3].

Troisième mariage : Bendahan

En 1972, Lily se marie à Acapulco au Mexique avec un homme d'affaires aux moyens plus modestes, Samuel Bendahan rencontré chez un dentiste à Londres[1], un mariage de courte durée : le couple se sépare après deux semaines et la prononciation définitive de leur divorce a lieu un an plus tard[4].

Quatrième mariage : Safra

En 1976, Lily se marie avec Edmond Safra, banquier juif libanais naturalisé brésilien, un Mizrahi qui a fondé la Republic National Bank of New York. Le couple passe son temps entre Genève, New York et dans sa Villa Leopolda sur la côte d'Azur où le couple mène grand train et fait oeuvre philanthropique[6]. En 1988, Lily donne deux bals somptueux où toute la jet set se presse à l'occasion des 56 ans de son époux[7].

Lors d'un fatal accident de voiture en 1989, elle perd son fils Claudio âgé de 30 ans et Raphaël, son petit-fils de 4 ans, qui seront enterrés au cimetière de Caju près de Rio[1]. Sa bru Evelyne, veuve de son fils Claudio, meurt d'un cancer peu après[1].

Veuvage

En 1999, Edmond Safra est tué avec son infirmière de nuit dans un incendie criminel[8] provoqué par son infirmier américain Ted Maher. Lily vendra ensuite le superbe penthouse monégasque où son mari a trouvé la mort au Russe Dmitri Rybolovlev[1].

Edmond Safra a laissé 50 % de ses actifs à plusieurs associations caritatives, le reste étant réparti entre les membres de sa famille et sa femme Lily, qui a reçu 800 millions de dollars d'après SwissLeaks[1],[9]. Après la succession, les frères et sœurs du banquier entreprennent des actions en justice pour tenter de récupérer une partie de la colossale fortune qu’Edmond Safra a léguée à son épouse[10]. En 2020, Forbes inscrit Lily Safra parmi les milliardaires du monde en la classant n° 1614. Sa valeur nette alors est estimée à 1,3 milliard de dollars[11].

Hôpital pour enfants Edmond et Lily Safra, au centre (he) Seba Tel Hashomer (Israël)

Elle tente de vendre la villa Leopolda au milliardaire Mikhail Prokhorov, un oligarque russe qui verse quelque 39 millions d'euros d'arrhes en 2008 pour la retenir mais il se désiste peu après et attaque en justice pour réclamer la restitution de cette somme[12]. Le tribunal de grande instance de Nice donne raison à Lily Safra qui reverse l'entièreté de cette caution à des oeuvres caritatives[1].

Philanthropie

Depuis la mort de son époux, Lily Safra perpétue le souvenir de sa vie et de ses valeurs au travers de la fondation Edmond J. Safra dont elle est la présidente, qui poursuit les bonnes oeuvres initiées par Edmond Safra en soutenant des projets éducatifs, religieux, médicaux, scientifiques, culturels et humanitaires, dans près de 50 pays, afin de s’assurer que les personnes les plus démunies et les différentes associations continuent de bénéficier de son assistance et de ses encouragements sur les années[13]. De nombreux bâtiments financés par son mari ou sa fondation portent le nom de « Edmond et Lily Safra » à travers le monde.

Roman à clef

En juin 2005, (en) Empress Bianca, le premier roman de (en) Lady Colin Campbell, est publié en Grande Bretagne mais un mois plus tard, l'éditeur britannique Arcadia Books se voit dans l'obligation de retirer le livre pour mettre au pilon toutes les copies invendues en réaction à une plainte légale initiée au nom de Lily Safra, au motif que le livre est un roman à clef qui la diffame[14],[15].

Le roman racontait l'histoire de Bianca, une femme juive bien éduquée qui se marie à quatre reprises en ne cessant d'accumuler richesse et influence sociale. Avec son premier mari, elle a trois enfants mais son fils meurt lors d'un accident de voiture. Après son divorce, elle épouse un deuxième homme dont la famille possède un empire commercial. Avant de divorcer à nouveau, ce deuxième mari est abattu par un tueur à gages qui maquille son crime en suicide, le meurtre étant organisé par l'amant de Bianca, qui permet à sa maîtresse d'hériter. Après un bref mariage avec un troisième mari que Bianca n'épouse que pour rendre son amant jaloux, elle épouse enfin celui-ci, un riche banquier et homme d'affaires libanais. Lorsque leur relation se dégrade, le banquier libanais meurt avec son infirmière dans un mystérieux incendie dans son appartement niché dans un paradis fiscal de la Côte d'Azur. Les avocats de Bianca payent la police et les enquêteurs pour que seule, la justice se fasse au tribunal de l'opinion publique.

Après dix-sept modifications décrites comme mineures mais significatives, le livre qui garde la majorité de son intrigue initiale, ses péripéties et ses dialogues, est publié à nouveau aux États-Unis en 2008 par Dynasty Press[16].

Notes et références

  1. Aurélie Raya, Drames chez les riches, Stock, (ISBN 978-2-234-08451-3, lire en ligne)
  2. Isabel Vincent, Gilded Lily : Lily Safra, the making of one of the world's wealthiest widows, Harper, (ISBN 978-0-06-113393-0 et 0-06-113393-0, OCLC 456179736, lire en ligne)
  3. (en) Dafna Izenberg, « The billionaire's widow », sur Macleans.ca, (consulté le )
  4. « Death in Monaco | Culture | Vanity Fair », sur web.archive.org, (consulté le ).
  5. (pt) « PontoFrio Electrodomésticos », sur www.pontofrio.pt (consulté le )
  6. Business Week, 7 mars 1994, "The Mystery Man of Finance, Inside the World of Billionaire Banker Edmond Safra.
  7. Aurélie Raya, Drames chez les riches, Stock, (ISBN 978-2-234-08451-3, lire en ligne)
  8. « Lily Safra », sur Forbes (consulté le ).
  9. « Bilan > DOSSIER FINANCE DE 7 MILLIARDS A 100 MILLIONS », sur archive.vn,
  10. « Monaco Le meurtrier de Safra condamné à dix ans de prison(photo) », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  11. (en-US) Nour Abdul Reda, « The Mysterious Story Behind the Lebanese Jewish Billionaire and His Wife », sur The961, (consulté le )
  12. « L'acheteur de la villa la plus chère du monde veut annuler la vente », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  13. Lily Safra : Nouvelle tentative de biographie de la fascinante veuve à la success story tapageuse..., Pure People, 28 juillet 2010
  14. (en) Isabel Vincent, Gilded Lily : Lily Safra, the making of one of the world's wealthiest widows, Harper, (ISBN 978-0-06-113393-0 et 0-06-113393-0, OCLC 456179736, lire en ligne), p. 265
  15. (en)Barnes, Anthony; Pyke, Nicholas (24 July 2005). "Pulp fiction: the millionaire socialite, the English Lady and a book too far". The Independent. Retrieved 12 April 2011
  16. (en) Robert Janjigian, « Society, fashion, arts, business from Shiny Sheet | Palm Beach Daily News », sur web.archive.org, (consulté le )

Liens externes

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