Jet set
L'expression anglophone jet set ou jet society (nom masculin ou féminin) désigne la catégorie sociale d'une élite fortunée (millionnaires, milliardaires, haute bourgeoisie, aristocratie…). Celle-ci fréquente souvent les mêmes endroits les plus huppés de la planète (restaurants chics, clubs réservés, stations thermales ou de vacances de grand standing). L'expression « jet set » fait également référence, dans l'imaginaire populaire, à l'idée de caste privilégiée dont les membres ont les moyens de profiter de la vie sans travailler, par opposition au peuple, au prolétariat. L'expression est popularisée dans les années 1950.
Pour les articles homonymes, voir Jet set (homonymie).
La jet set se caractérise par sa très grande mobilité : le géographe français Rémy Knafou la définit ainsi comme une « microsociété constamment en mouvement et sautant d'une résidence à une autre selon des itinéraires saisonniers largement préétablis »[1], illustration de ce que serait l'hypothèse d'une société parvenue au stade ultime de la transition mobilitaire.
Étymologie, définition, historique
Dans les années 1950, la jet set succède à la Café society, microcosme mondain de l'entre-deux-guerres.
« Jet set » (expression inventée par l'écrivain italien Alberto Moravia dans les années 1950)[réf. nécessaire], est un emprunt de l'anglais jet society, c’est-à-dire, littéralement, « les gens qui se déplacent en jet ».
La première ligne commerciale desservie par ces avions entre Londres et New York est mise en service le [2]. Seule une élite restreinte, riche, y a alors accès[2]. L'expression apparaît alors pour désigner, de manière caricaturale, cette partie de la société qui possède les ressources financières suffisantes pour utiliser ce moyen de transport. Rapidement à la même époque, d'autres lignes aériennes ouvrent desservant Paris, Los Angeles et Rome[2]. La première génération est capable de voler de Paris à Rome juste pour assister à une fête[2]. La jet set se déplace alors aussi à Acapulco, Nassau, aux Bermudes, puis s'installe dans des villes comme Saint-Tropez, Capri, ou Cannes[2]. Les paparazzi deviennent présents dans tous ces endroits du monde[2]. Ce mode de vie se retrouve dans le film La dolce vita.
L'expression fut forgée sur l'idée que le jet était un avion extrêmement rapide (au moins pour son époque), idée assimilée à la « rapidité » de la vie des membres de la jet set, réputés mener une vie trépidante. Aujourd'hui, l'expression a perdu de son sens ; dans la mesure où le voyage en avion est devenu relativement banal, la jet set se retrouve dans la population qui voyage en jet privé.
Bien qu'il existe une proximité de sens, l'expression « jet set » se différencie des expressions « VIP » (issue des années 1980–1990) ou « people » (années 2000). Jet set, en effet, n'implique pas nécessairement la célébrité.
« Jet set » désigne également l'aristocratie culturelle des grandes métropoles internationales (Paris, Londres, New York, Tokyo) et se rapproche, en ce sens, de désignations telles que « bottin mondain », « gratin », ou « establishment ».
Une société en spectacle
La jet set existe avant tout à travers des magazines populaires tels que Gala ou Paris Match qui relaient l'activité de ces personnes. Ce n'est ni une culture, ni un style, mais elle est plutôt vue comme une aristocratie qui s'est inventée elle-même.
Les valeurs représentant la jet set sont l'argent, la mode, l'apparence, l'extravagance et la bonne humeur ostensible. Plus qu'un milieu social, elle fait plutôt référence à une façon de vivre sa vie comme un spectacle où les notions de tabou et de mauvais goût sont toutes relatives.
Parmi les personnages qui ont suscité cette notion, Tom Ford avec Gucci a réinventé un style extravagant, donnant envie aux gens d'« être » jet set. Paris Hilton est également l'une des illustrations parfaite de la jet set, tant dans le style que dans les « valeurs » de ce milieu.
Dans la jet set se trouvent de nombreuses personnes mais pas toujours les plus célèbres. Se retrouvent par exemple des acteurs, des musiciens, et des créateurs, mais aussi des familles royales (surtout celle de Monaco ou d'Angleterre) et des familles milliardaires comme les Trump ou les Hilton aux États-Unis par exemple.
Se trouvent également dans la jet set ceux nommés jet setters et qui passent leur temps de fêtes en fêtes comme Massimo Gargia, Marianne von Brandstetter, Emmanuel de Brantes ou Jean Pigozzi pour les plus connus d'entre eux. Ils organisent également des événements où se retrouve la jet set.
Lieux de prédilection
Les lieux de prédilection de la jet set sont notamment :
En été
- Monaco
- Saint-Tropez[3]
- Nice
- Deauville
- Saint-Jean-Cap-Ferrat / Villefranche-sur-Mer[4]
- Cannes
- Cap-Ferret
- Dinard
- Guéthary
- Biarritz
- Évian-les-Bains
- Île de Ré
- Corse
- Antibes (Cap d'Antibes)[5]
- Île de Cavallo[6]
- Bonifacio[7]
- Saint-Barthelémy[8]
- Genève
- Capri[9]
- Porto Cervo[10]
- Les Hamptons
- Marbella[11]
- Ibiza[12]
- Mykonos[13]
- Knocke-Le Zoute
- Marrakech[14]
- Tanger[15]
- Acapulco
- Alaçatı[16]
- Çeşme[16]
- Hainan[17]
- Baden-Baden[18]
- Sylt
- Hammamet[19]
En hiver
Grandes métropoles et capitales
Notes et références
- Rémy Knafou, « Mobilités touristiques et de loisirs et système global des mobilités », in Michel Bonnet et Dominique Desjeux (dir), Les territoires de la mobilité, PUF, 2000, p. 93
- (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1950s, Londres, Conran Octopus, , 112 p. (ISBN 978-1-84091-603-4), « The Jet Set, London for breakfast, New York for lunch 1956 », p. 76.
- Aliette de Broqua et Fabrice Amedeo, « Saint-Tropez : la jet-set est orpheline de sa Voile rouge », lefigaro.fr, 10 novembre 2011.
- « La France à la voile ».
- « Cinq idées reçues sur le gala de l'amfAR au Cap d'Antibes », nicematin.com, 21 mai 2015.
- « Les parrains corses : leur histoire, leurs réseaux, leurs protections ».
- « Bonifacio : les ruines de l'Amnesia espace d'expression urbain », corsematin.com, 17 janvier 2012.
- Quentin Desurmont, « N'attendez plus le Paradis, il est à Saint-Barth ! », atlantico.fr, 24 novembre 2012.
- Hélène Guillaume, « Et mon île, tu l'aimes mon île ? », Le Figaro, mardi 15 juillet 2014, page 12.
- Voir sur welt.de.
- François Musseau, « Marbella, du crime à l'ouvrage », liberation.fr, 26 avril 2006.
- Charles Gautier, « La découverte de pétrole à Ibiza fait bouillir la jet-set », lefigaro.fr, 1er avril 2014.
- « Riches : les luxueuses destinations de la jet-set pour les vacances », challenges.fr, 12 août 2015.
- Leïla Slimani, « Terrain de jeu de la jet-set internationale », jeuneafrique.com, 14 juillet 2010.
- Voir sur youtube.com.
- Voir sur independent.co.uk.
- Voir sur lefigaro.fr.
- Voir sur infobaum.eu.
- Voir sur jeuneafrique.com.
- « Les stations de ski huppées », elle.fr, 2 décembre 2011.
- « Les dessous de la jet-set », lexpress.fr, 5 juillet 2001.
Voir aussi
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