Ligne 138 (Infrabel)

La ligne 138 Châtelet - Florennes fut établie par la Société anonyme du chemin de fer de Morialmé à Châtelineau, future Compagnie de l'Est Belge. Elle se prolonge vers Givet (France) par la Ligne 138A. À l'origine, elle entrait en concurrence directe avec la ligne 132 (de la Société du chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse) sur le trafic de transit entre les bassins industriels de Lorraine et de Charleroi.

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Ligne 138
Ligne de Châtelet à Florennes
via Acoz et Morialmé-minières

Carte de la ligne
Pays Belgique
Historique
Mise en service 1855
Fermeture 1950 2019
Concessionnaires Entre-Sambre-et-Meuse (1845 1852)
abandon de la concession (1852 1853)
Morialmé-Châtelineau (1853 1859)
Est-belge (1859 1864)
Grand Central Belge (1864 1897)
État belge (1897 1926)
SNCB (1926 2015)
Infrabel (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 138
Longueur 24 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 18 
Nombre de voies Anciennement à voie unique

Historique

  • En 1855, le Chemin de fer de Morialmé à Châtelineau relie Châtelet à Florennes (gare de Florennes-Pavillons). Cette ville est déjà desservie, depuis un an, par la Compagnie de l'entre Sambre et Meuse, mais les deux concurrentes établissent des gares distinctes qui ne sont pas interconnectées.
  • Le la fusion de la Société anonyme du chemin de fer de Morialmé à Châtelineau et de la Société anonyme des chemins de fer de Louvain à Charleroi donne naissance à la Société anonyme des chemins de fer de l'Est-belge.
  • En 1862, le prolongement vers Givet (Ligne 138A) est à son tour inauguré. Les lignes des deux compagnies sont restent déconnectées et Florennes possède plusieurs gares distinctes.
  • À partir de 1862, la mise en service par la Compagnie de Chimay, d'une ligne entre Mariembourg et Doische, met pour la première fois les deux réseaux en communication.
  • En 1864, les deux compagnies fusionnent, créant la Compagnie du Grand Central Belge. Celle-ci associe notamment les Compagnies de l'Est belge et de l'Entre Sambre et Meuse.
  • En 1897, le Grand central est repris par les Chemins de fer de l'État Belge. À cette époque, les gares de l'est et du sud de Florennes ne sont toujours pas reliées. Les voyageurs sont priés d'utiliser leurs pieds (2 km), ou une diligence, pour passer d'une ligne à l'autre. Le trafic de transit est reporté sur la Ligne 132 à double voie.
  • En 1910, le raccordement entre les gares de Florennes est l'occasion d'inaugurer l'imposante gare de Florennes-Central. La ligne reste toutefois à voie unique, consacrant son caractère secondaire. Ce raccordement, ainsi qu'un raccordement entre les lignes 135 et 138, réalisé vers 1908, crée enfin une connexion vers Walcourt et la région du Centre (via la ligne 111).
  • Entre-temps, en 1887, les Chemins de fer de l’État belge ont mis en service la ligne 137, d'Acoz à Mettet. Au début du XXe siècle, ils projetèrent d'utiliser cette ligne, greffée sur la ligne 150, pour acheminer par la ligne 138 de grandes quantités de minerai venues de l'Est de la France sans passer par Tamines et la ligne, surchargée, de Tamines à Charleroi (ligne 130).
  • Ce nouveau trafic allait de pair avec la rectification du tracé et du profil de la ligne, fort tortueux entre Acoz et Châtelet, et la création d'une courbe de raccord en direction de Montignies-sur-Sambre et Charleroi. Ces deux projets seront enterrés, peut-être à cause de la Première Guerre mondiale.
  • En 1954, la Belgique voit de nombreuses relations voyageurs transférées à la route. Le sursis de la ligne 138 sera de courte durée : en 1960, les 7 km qui séparent Gerpinnes de Oret ne sont plus parcourus et les rails seront démontés 6 ans plus tard. La desserte fret de cabotage est organisée depuis les deux extrémités de la ligne. la vague de transfert à la route des dessertes voyageurs des lignes secondaires touche également cette ligne.
  • En 1972, le tronçon subsistant au sud est également déserté et déferré en 1978. Seul subsiste la section commune avec la Ligne 135 qui sera à son tour abandonnée en 1980 et déferrée 2 ans plus tard.
  • Le tronçon Acoz - Gerpinnes est lui aussi abandonné en 1983. Le moignon restant est toujours exploité entre Châtelet et l'usine Disteel, située entre Bouffioulx et Acoz. Les quelques kilomètres de voie entre l'usine et le village d'Acoz seront partiellement démontés en 1991. Le restant est envahi par les broussailles. En tant que bâtiments subsistent sur la ligne encore la gare d'Acoz et celle de Gerpinnes, toutes les deux restaurées, et servant comme habitation privée, ainsi que la maison du garde-barrière dans la rue François-Julien à Gerpinnes.
  • En 1984, la gare de Florennes-Central ne voit plus passer le moindre train sur les 6 lignes qui y rayonnaient jadis. Une voie reste posée « pour les besoins de la nation » : la Ligne 137 qui doit permettre, via la Ligne 150, également préservée, de desservir la base aérienne toute proche. L'infrastructure pourrira lentement, pour être définitivement abandonnée fin du siècle passé.
  • Entre 2009 et 2019, le RAVeL est établi, d'abord entre Gerpinnes et Acoz, puis prolongé jusqu'à la limite communale entre Acoz et Bouffioulx.
  • En 2019, malgré un renouvellement des passages à niveaux quelques années auparavant, Infrabel confirme la désaffection totale de la ligne pour l'année suivante. Cette décision résulte de l'état de la voie et des perspectives de trafic trop restreintes pour justifier une remise en état (un aller/retour par semaine les dernières années). Ainsi, le futur RAVeL utilisera le tracé de toute la ligne 138 jusqu'aux quais de la Sambre à Chatelet, à proximité du ravel établi sur la ligne 119[1]. La ligne a été mise hors service le , puis déferrée deux ans plus tard.
La gare de Florennes Central

Utilisation

Avant sa mise hors service définitive, le tronçon Châtelet - Disteel (à Bouffioulx) était encore utilisé, en exploitation simplifiée, pour desservir une usine. À noter qu’il subsiste des signaux mécaniques (palettes) en gare de Bouffioulx.

La gare de Châtelet

Voir aussi

Bibliographie

  • Au cœur de l'Entre-Sambre-et-Meuse de Roland Margane, in "Le rail - Mensuel des œuvres sociales de la SNCB - "
  • « Chemin de fer de l'Est-belge », dans Auguste de Laveleye, Histoire des vingt-cinq premières années des chemins de fer belges, Bruxelles, A. Decq, , 228 p. (lire en ligne), p. 150-167. 
  • « Chemin de fer de l'Est-belge », dans Félix Loisel, Annuaire spécial des chemins de fer belges (période de 1835 à 1865 inclus), Bruxelles, Conférence des chemins de fer belge, (lire en ligne), p. 322-338. 

Liens externes

Références

  1. DH Les Sports+, « La liaison Ravel Châtelet-Gerpinnes longera la ligne ferroviaire », sur www.dhnet.be, (consulté le )
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