Les Hommes libres
Les Hommes libres est un film français réalisé par Ismaël Ferroukhi, sorti en 2011.

Titre original | Les Hommes libres |
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Réalisation | Ismaël Ferroukhi |
Scénario |
Ismaël Ferroukhi Alain-Michel Blanc |
Musique | Armand Amar |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Pyramide Productions France 3 Cinéma Solaire Production VMP |
Pays d’origine |
![]() |
Genre |
Drame Film historique |
Durée | 99 min |
Sortie | 2011 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

un site de tournage extérieur
Synopsis
Durant la Seconde Guerre mondiale, dans Paris occupé, le jeune Algérien Younes est appréhendé par la police française parce qu'il pratique le marché noir. Mais au lieu de l'incarcérer, la police lui demande d'espionner les faits et gestes de Si Kaddour Benghabrit, recteur de la Grande Mosquée, soupçonné de procurer de faux papiers aux résistants et aux Juifs. C'est dans ces circonstances qu'Younes fait la connaissance du chanteur Salim Halali, un juif algérien qui se fait passer pour un musulman. Impressionné par la voix et le charisme de Salim, Younes se prend d'amitié pour lui et cette rencontre change sa vie. Non seulement il renonce à la mission confiée par la police, mais il s'élève spirituellement et devient un fervent défenseur des libertés.
Romancé, le sujet du film s'appuie sur des faits historiques, les personnages de Si Kaddour Benghabrit et Salim Halali ont existé. Le rôle de Younnes est construit sur divers éléments appartenant à plusieurs personnages réels comme le précise une note au générique de fin.
Fiche technique
- Titre original : Les Hommes libres
- Titre de travail : Comme nos enfants
- Réalisation : Ismaël Ferroukhi
- Scénario : Ismaël Ferroukhi et Alain-Michel Blanc
- Décors : Thierry François
- Costumes : Virginie Montel
- Photographie : Jérôme Alméras
- Son : Jean-Paul Mugel, Séverin Favriau, Stéphane Thiébaut
- Montage : Annette Dutertre
- Musique : Armand Amar
- Attaché de presse : André-Paul Ricci
- Budget : 7 990 185 euros[1]
- Production : Fabienne Vonier, Stéphane Parthenay
- Sociétés de production : Pyramide Productions (France), France 3 Cinéma, Solaire Production (France), VMP (France), avec la participation de Canal+, France Télévisions, CinéCinéma (France), TV5 Monde, CNC, en association avec Backup Films (France), Sofica Coficup, Manon (France), avec le soutien du fonds Images de la diversité de la Région Île-de-France du programme MEDIA (Union européenne)
- Sociétés de distribution : Pyramide Distribution (pour la France), Pyramide International (pour l'étranger), K-Films Amérique (Québec)
- Pays d'origine :
France
- Tournage :
- Format : 35 mm — couleur — 2.35:1 (Scope) — son Dolby SRD
- Genre : drame, film historique
- Durée : 99 minutes
- Date de sortie :
,
Québec
- (fr) Classifications CNC : tous publics, Art et Essai (visa no 126007 délivré le )
Distribution
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Distinction
Festival de Cannes 2011 (le 12 mai) : projection en séances scolaires destinées aux lycéens[3]
Prix ARTE des Relations internationales
Réception par la critique historique
Historia[4] : « C'est un Paris insolite, et rarement montré au cinéma, qu'expose le réalisateur français d'origine marocaine Ismaël Ferroukhi. […] Sur les conseils de l'historien Benjamin Stora, le réalisateur a mis en scène ces cabarets orientaux créés à la fin des années 1930 et correspondant à une mode pour l'exotisme née après l'exposition coloniale de 1931-1932. Ils ont été, dans la proximité de la mosquée de Paris, l'un des derniers lieux de production de musique orientale pendant l'Occupation. »
Questions à Benjamin Stora par François Quenin :
- — F.Q. : Quelle est l'intrigue ?
- — B.S. : C'est l'histoire d'hommes abandonnés après l'exode de 1940. Il y avait en France 100 000 travailleurs algériens, ignorés de l'histoire officielle. Je les ai découverts en préparant ma thèse sur Messali Hadj, Algérien arrivé en France en 1923, fondateur en 1937 du Parti du peuple algérien (PPA). Il refusa la collaboration et fut condamné par Vichy aux travaux forcés. Fondateur du Mouvement national algérien (MNA) après la guerre, il fut marginalisé par le FLN.
- — F.Q. : Pourquoi le film est-il centré sur la mosquée ?
- — B.S. : C'était un lieu où ces immigrés allaient prendre leur repas pour survivre. La mosquée de Paris est devenue pour eux le dernier lieu de socialisation.
- — F.Q. : Le recteur de la mosquée a-t-il été résistant ?
- — B.S. : Il a collaboré comme toutes les institutions françaises de l'époque. Mais il était très lié au sultan du Maroc qui a protégé ses sujets juifs et a été le premier à accueillir les Américains à Casablanca. La ville où s'est tenue, à l'hôtel Anfa, une conférence sur les opérations alliées à venir, en présence de Roosevelt, Churchill, Giraud et De Gaulle.
Un dossier pédagogique, rédigé par Benjamin Stora, est diffusé aux professeurs de collège et de lycée lors de la sortie du film. Les historiens Michel Renard et Daniel Lefeuvre reprochent un certain nombre d'approximations historiques à ce dossier, notamment à propos du statut juridique des Algériens durant la période coloniale, et contestent le fait que la Mosquée de Paris ait été l'abri ou l'organisatrice d'un réseau de résistance sous l'Occupation[5]. Les deux historiens soulignent néanmoins que le recteur Si Kaddour Ben Ghabrit n'a pas collaboré avec l'occupant allemand. De même, ils confirment que le chanteur Selim (Simon) Halali a effectivement été sauvé « par la délivrance de papiers attestant faussement de sa musulmanité » par des membres de la Mosquée.
Le film est critiqué également par le chercheur au CNRS Jean Laloum, qui émet des réserves sur la véracité de certains faits présentés dans le film suite à « l’absence d’archives ou d’autres sources historiques » pouvant les confirmer et à la « crédibilité sujette à caution » des témoignages de Salim Halali. [6]
Notes et références
- [xls] Liste de films agréés sur le site du CNC (onglet 2010, case E102).
- La Grande Mosquée de Paris n'a été filmée que de l'extérieur, car on en a refusé l'accès intérieur à Ismaël Ferroukhi qui a donc tourné dans un palais de Rabat les scènes censées se dérouler dans la Grande Mosquée parisienne. Source : précisé par Ismaël Ferroukhi dans le dossier de presse.
- Source : Site officiel du Festival de Cannes.
- Extrait de l'article de François Quenin : Quand la mosquée de Paris servait de refuge, page 72, no 778 d'octobre 2011.
- "Résistance à la Mosquée de Paris : histoire ou fiction ?", Michel Renard, blog Études Coloniales, 9 octobre 2011.
- Jean Laloum, « « Cinéma et histoire. La mosquée de Paris et les Juifs sous l’Occupation » », Archives juives, (« Cinéma et histoire. La mosquée de Paris et les Juifs sous l’Occupation »)
Liens externes
- (en) Les Hommes libres sur l’Internet Movie Database
- « Dossier de presse »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) avec interviews d'Ismaël Ferroukhi et Benjamin Stora
- Émission radio du — Travelling, flash-back et photographies : les juifs d'Algérie et l'histoire de Si Kaddour Benghabrit, fondateur de la Grande Mosquée de Paris, un Carnet nomade de Colette Fellous, France Culture, durée 59 min, écoute en ligne
- « La Mosquée de Paris sous l'Occupation, 1940-1944 - Dossier », Études coloniales - revue en ligne, [lire en ligne]
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