Les Cowboys fringants

Les Cowboys fringants est un groupe de folk et country québécois, originaire de Repentigny, au Québec. Son engagement pour, notamment, l'indépendance du Québec et l'environnement provoque un grand engouement au Québec. Le groupe a vendu plus de 1 300 000 albums à travers toute la francophonie. Tous les membres du groupe participent à l'écriture des chansons, mais la très grande majorité est écrite par Jean-François Pauzé.

Pour les articles homonymes, voir Cowboy.

Les Cowboys fringants
Les Cowboys fringants en 2016.
Informations générales
Pays d'origine Canada
Genre musical chanson québécoise, folk, country
Années actives Depuis 1997
Site officiel www.cowboysfringants.com
Composition du groupe
Membres Karl Tremblay
Jean-François Pauzé
Marie-Annick Lépine
Jérôme Dupras
Anciens membres Dominique Lebeau

En 2006, ils lancent la fondation « Cowboys fringants » qui lutte pour protéger des portions du territoire québécois.

Biographie

Origines et formation (1994–1996)

En septembre 1994, Karl Tremblay et Jean-François Pauzé se rencontrent pour la première fois à la suite d'une partie de hockey des Jets de Repentigny, un club junior B, dans lequel ils officiaient sur le même trio[1],[2]. Vers , lorsqu'il apprend que Pauzé est guitariste, Tremblay l'informe qu'il est chanteur et qu'il cherche à monter un groupe. Un soir de , Pauzé l'invite à jammer dans le sous-sol de ses parents, ils composent alors une première chanson intitulée Les routes du bonheur, suivie le lendemain d'une seconde, Gaétane. Au total, une vingtaine de chansons seront composées pendant cette période[1].

À l'été 1996, Tremblay et Pauzé participent à un concours amateur d'auteurs-compositeurs organisé par la brasserie « La Ripaille » de Repentigny et finissent deuxième[1]. Pour ce concours country, le duo décide de s'inscrire sous le nom « Les Cowboys fringants » sans penser plus loin : « Pourquoi ce nom ? C’est vraiment une histoire très banale. Ben justement comme je disais, on voulait participer à un concours amateur et comme c’était de la chanson western dans un bar country de notre région et on se demandait quel nom prendre. On a hésité entre les Oiseaux fringants et les Cowboys fringants, alors on s’est dit, étant donné que c’est du Western on va s’appeler les Cowboys fringants. Et ça a pas été plus loin que ça. Ça a duré une minute la sélection de ce nom[3]. »

Tout au long du concours, une foule de spectateurs viennent les encourager. Cet engouement finit par convaincre Marie-Annick Lépine, une étudiante violoniste avec qui Pauzé travaille à son emploi d'été, de rejoindre le groupe pour les demi-finales et la finale[1]. Le petit groupe se met alors à la recherche d'un bassiste et d'un batteur pour compléter leur formation. Débutant à la basse, Jérôme Dupras, le petit-cousin de Marie-Annick Lépine, vient alors rejoindre le groupe ; Dupras propose ensuite à Dominique Lebeau, déjà percussionniste dans le groupe du cousin de Dupras, de les rejoindre[2]. À cette époque, Lebeau accepte de les accompagner pour l'été seulement, le temps d'enregistrer la première cassette, car il désire ensuite poursuivre ses études[1].

Premiers albums autoproduits (1997–2001)

Au cours de l'année 1997, 12 Grandes Chansons, la première cassette du groupe, est enregistrée et contient douze des vingt premières chansons qu'ont composées ensemble Karl Tremblay et Jean-François Pauzé. Produite à 500 exemplaires, la cassette s'écoule en quelques mois parmi les amis et les connaissances[1]. Au cours de l'été et de l'automne 1997, le groupe propose quelques spectacles dans leur région natale de Lanaudière (La Ripaille, L'Oasis du vieux Palais, le bar du Portage)[1].

À la fin de l'année 1998, Pauzé et Lebeau mettent momentanément leurs études en suspens pour composer leur prochain album. Enregistré en deux jours à l'automne 1998, Sur mon canapé sort en novembre. Toujours autoproduit et auto-distribué, l'album se vend à plus de mille exemplaires grâce essentiellement au bouche à oreille et commence à se faire connaître dans le milieu étudiant[1]. Année charnière, 1999 va permettre au groupe de commencer à percer à Montréal lors de nombreux Cabarets Kerozen[1]. Également en demande sur les radios CISM et CIBL, et malgré une seconde place au concours des Francouvertes, Les Cowboys fringants ne trouvent néanmoins aucun producteur. Toujours autoproduit, leur nouvel album, Motel Capri, sort en avril 2000 mais l'album est licencié par l'Empire Kerozen et est distribué en magasin.

Motel Capri permet au groupe de conforter leur modeste succès qui possède désormais une petite communauté de fans[1]. Le groupe participe aux FrancoFolies de Montréal de l'été 2000 et produit une tournée Motel Capri d'une cinquantaine de dates qui leur assure un plus vaste public[1].

Succès (2002–2005)

En mars 2002 sort Break Syndical qui obtient un succès critique et dont la tournée obtient un succès retentissant[4]. Le groupe commence à être diffusé sur les radios commerciales et la chanson Toune d'automne devient un des grands succès de l'année[4]. À la fin de l'été 2002, ils se produisent devant 8 000 personnes au Parc Jarry avec Plume Latraverse. En se déroule la tournée montréalaise où le groupe refait dix salles montréalaises où il s'était produit à ses débuts.

La tournée Break Syndical se poursuit en 2003. En mai, le groupe sort son premier album live Attache ta tuque ! qui inclut des versions des spectacles de la tournée montréalaise. En automne, le groupe remporte les Félix de l'album alternatif, du groupe de l'année et du spectacle de l'année au gala de l'Adisq. Après 153 concerts, la tournée se conclut le par le Centre Bell où le groupe se produit pour la première fois. Malgré les inquiétudes, le spectacle parvient à remplir les 20 000 sièges disponibles. En avril 2004, le groupe se produit en France à l'Élysée-Montmartre de Paris et fait salle comble. Désormais, le groupe jouit d'une certaine popularité en Europe francophone[4].

En octobre 2004, Les Cowboys fringants sont nommés groupe de l'année au gala de l'ADISQ d'octobre pour la deuxième fois consécutive. En sort leur nouvel album La Grand-Messe dont la tournée débute quatre jours après la sortie du disque. Début 2005, le groupe enchaîne seize spectacles au théâtre Latulipe de Montréal et remplit la salle chaque soir. Durant l'été 2005, à l'occasion de la Saint-Jean-Baptiste, les Cowboys fringants se produisent sur le circuit Gilles-Villeneuve à l'île Notre-Dame pour un spectacle plus politisé aux côtés de Loco Locass, les Zapartistes et Mononc' Serge qui réunit 25 000 personnes. Une initiative du groupe qui provoque une polémique en raison de son caractère payant[4].

À l'automne 2005, leur chanson Les Étoiles filantes remporte le Félix de la chanson de l'année. Parallèlement à leur tournée au Québec et en France, ils lancent la Fondation des Cowboys fringants qui œuvre pour la sauvegarde du milieu naturel québécois. Après 186 spectacles, la tournée de la Grand-Messe se conclut au Centre Bell le comme ce fut le cas pour la tournée de 2003. L'album quant à lui atteint les 230 000 exemplaires vendus en deux ans.

Nouveau départ (2006–2010)

Après une petite pause, le groupe repart faire une tournée de festivals pendant l'été 2007.

Le batteur Dominique Lebeau créé la surprise en annonçant par courriel qu'il quitte le groupe[5], le lendemain de la dernière prestation à l'International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu.

« J'y pensais depuis longtemps, mais j'attendais d'être sûr […] On n'était pas d'accord sur un tas de points. D'ailleurs, j'étais souvent le seul des cinq à ne pas être d'accord. J'étais aussi le seul avec des enfants. On n'avait pas le même rapport au temps. Je me suis mis dehors moi-même pour le bien de tous, y compris du public[5]. »

 Dominique Lebeau, 23 mai 2009.

Pour les maquettes du prochain album, ainsi que sur quelques-unes des pistes officielles, c'est le bassiste Jérôme Dupras qui prend en plus le rôle du batteur tandis que le batteur Steve Gagné s'occupe de cette tâche pour le reste de l'album[6]. Le groupe change également de collaborateurs en studio et s'associe au producteur Louis Legault pour l’enregistrement et la réalisation de l’album.

Au cours de la seconde moitié de 2007, Jean-François Pauzé écrit une trentaine de chansons, ce qui laisse entrevoir la sortie d'un album double. Toutefois, cette possibilité est écartée pour éviter des complications au niveau marketing et de la production[6]. Finalement, ce sont deux albums distincts qui se succèdent et qui sont salués par la critique[6] : l'album principal L’Expédition en et Sur un air de déjà vu en . Les trois premiers extraits de l’album (Entre deux taxis, Tant qu’on aura de l’amour et La Tête haute) atteignent en moins de six mois le haut des palmarès radiophoniques québécois.

La tournée de L’Expédition démarre à Brossard le et se poursuit à travers tout le Québec et l'Europe. Afin de compenser les émissions de CO2 des véhicules du groupe et des spectateurs au cours de la tournée, 35 000 arbres sont plantés[6]. Les Cowboys fringants sont accompagnés sur scène par le multi-instrumentiste (guitares, piano, mandoline, accordéon) Daniel Lacoste ou Simon Landry (selon le concert) pour remplacer les cuivres et Marc-André Brazeau remplace Lebeau à la batterie.

En , ils font une brève tournée de cinq dates en Europe qui réunit 20 000 spectateurs. Au cours de cette tournée européenne, ils se produisent pour la première fois à l'Olympia de Paris pour trois spectacles qu'ils jouent à guichets fermés. Ils jouent ensuite devant 6 000 personnes à la Halle Tony-Garnier de Lyon et à l'Aréna de Genève.

Cette année là, leur site internet indique qu’ils ont vendu plus de 800 000 albums depuis le début du groupe[6].

Le , ils enregistrent leur concert donné au Zénith de Paris pour un album live.

Que du vent, Octobre et Les Antipodes (depuis 2011)

Les Cowboys fringants au Festival international de la chanson de Granby en 2013.

La tournée de L'Expédition se poursuit jusqu'en . Ils font la tournée des festivals durant l'été 2011, malgré l'écriture et l'enregistrement d'un nouvel album, Que du vent, dont la sortie a eu lieu le .

À l'automne 2015, le groupe sort un nouvel album intitulé Octobre. Cet album marque le retour de textes plus engagés, et on peut y entendre plus de guitares, de la réverbération, une voix plus railleuse. Il a été réalisé aux États-Unis, en compagnie de Gus van Go et Werner F[7].

Entamant une nouvelle tournée européenne pendant l'été 2019 passant notamment par des festivals comme Solidays ou le Paleo Festival de Nyon (Suisse), les Cowboys fringants annoncent la sortie d'un nouvel album intitulé Les Antipodes le [8]. L'Amérique pleure, titre tiré de cet album, décroche en le record de durée de la chanson la plus diffusée sur les radios québécoises (26 semaines consécutives)[9] avant d’être détrôné une semaine plus tard par le groupe 2Frères[10].

En 2020, le site internet du groupe indique que 1 300 000 albums ont été vendus au total[11].

Univers musical

Le groupe décrit son style de musique comme du « rock alternatif québécois »[2]. L'auteur-compositeur principal du groupe, Jean-François Pauzé, se dit influencé dans l'écriture de ses textes par Plume Latraverse, Philippe Lafontaine et globalement par l’ensemble des groupes francophones[2]. Le social, la politique et l’histoire du Québec sont des thèmes récurrents des Cowboys fringants car selon J.-F. Pauzé, « pour comprendre et se situer dans ce monde, il faut préalablement connaître ses racines et son histoire, l’origine de toute identité »[2]. Un de leurs principaux combats est l'écologie, un thème qui revient également souvent dans leurs chansons[2].

Les Cowboys fringants ont appris à jouer au cours de leur carrière. À leurs débuts, seule Marie-Annick Lépine avait une véritable formation de musicien, les autres membres débutaient la musique[3].

Les Cowboys fringants font partie de trois mouvements importants de la relève musicale au Québec[réf. nécessaire]. Tout d'abord, ils s'inscrivent dans le renouveau et la popularisation de la musique traditionnelle, comme le groupe Mes Aïeux. Deuxièmement, ils marquent, avec d'autres groupes comme Capitaine Révolte et Loco Locass, le retour de la musique engagée au Québec, mouvement qui s'était peu à peu éteint dans les années 1980-90, victime du syndrome post-référendaire mais surtout du déferlement planétaire de musique et des chansons « commerciales » caractéristiques de cette période. Le message des Cowboys fringants en est un de gauche réformiste, encourageant la solidarité populaire, la protection de l'environnement et la souveraineté du Québec, le tout adapté à la réalité du Québec moderne. Finalement, ils adoptent un style simple et minimaliste, tout en étant intelligent, ainsi qu'une utilisation du joual dans leurs textes, à la mode des Robert Charlebois et Michel Tremblay, mais sans être exagérée. Cette tendance est aussi présente dans les textes de nouveaux artistes comme Les Trois Accords, Les Denis Drolet, Daniel Boucher ou Martin Lapalme, avec sa chanson Carole par exemple.

Les sujets typiques abordés dans leurs chansons sont l'environnement, la pauvreté, les problèmes personnels et familiaux, de même que la dénonciation de la surconsommation, de l'emprise des corporations, de l'état-croupier, du cynisme gouvernemental ou encore de l'apathie générale à l'égard de la politique. Ces sujets plutôt sérieux sont souvent traités avec humour ou ironie dans leur musique. Les paroles de leurs chansons concernent également l'histoire du Québec, l'indépendance du Québec, la vie de banlieue ainsi que la nostalgie de l'enfance et de l'adolescence[12], entre autres choses. Leur œuvre musicale est réputée pour ses centaines de personnages fictifs, dont les aventures sont suivies avec intérêt par leurs fans tout au long de leurs chansons. Les Cowboys Fringants sont de grands fans de Passe-Partout et de son compositeur, Pierre F. Brault, ainsi que de Renaud, chanteur français bien connu.

Depuis leur arrivée dans le décor musical québécois, Les Cowboys fringants en sont venus à faire l'objet d'un véritable culte parmi les jeunes québécois[13]. Ils sont également connus, bien que plus modestement, en Europe francophone (France, Suisse et Belgique). Il existe même un groupe de fans français appelé « Les Cousins fringants », qui se charge de faire connaître la musique du groupe en France[14].

Fondation Cowboys fringants

La Fondation Cowboys fringants est un organisme bénévole, autofinancé et sans frais de gestion. Elle a trois missions principales : la réduction des impacts du groupe musical sur l’environnement, la protection des territoires à haute valeur écologique et la recherche scientifique. La Fondation organise la compensation du carbone émis par le groupe et le transport du public pour venir. Au total, ce sont 7 556 tonnes de CO2 émis pour 2008, ce qui représente la plantation de 33 584 arbres[15].

Membres

Les Cowboys fringants en concert au Métropolis à Montréal (Québec) en 2016

Membres actuels

Ancien membre

Discographie

Vidéographie

DVD

  • Attache ta tuque, live au Spectrum de Montréal en incluant un documentaire intitulé Country : L'épopée des Cowboys fringants.
  • Live au Centre Bell, enregistré le

Vidéoclips

  • Shooters
  • Droit Devant
  • Chêne et roseau
  • Tant qu'on aura de l'amour
  • Entre deux taxis
  • Plus rien
  • Ti-cul
  • Les Étoiles filantes
  • La Reine
  • Mon chum Rémi
  • En berne
  • Heavy metal
  • Le Gars d'la compagnie
  • Marcel Galarneau
  • Au pays des sapins géants
  • La dévisse
  • L'Amérique pleure
  • Sur mon épaule

Récompenses

Gala de l'ADISQ

Notes et références

  1. Claude P. Rabouin, Biographie - Des débuts modestes - période 1995-2001, http://www.cowboysfringants.com, (page consultée le 7 novembre 2009).
  2. Vincent Blanchard, Entrevue avec les Cowboys fringants, La Chute (Québec), 2 août 2003.
  3. Cali Rise, « Interview : Les Cowboys fringants », sur Impudique Magazine, (consulté le ).
  4. Claude P. Rabouin, Biographie - Les années fastes : période 2002-2007, http://www.cowboysfringants.com, (page consultée le 7 novembre 2009).
  5. Jean-Christophe Laurence, « Le beau risque d'un ex-Cowboy Fringant », sur La Presse, (consulté le ).
  6. Claude P. Rabouin, « Biographie du groupe (suite…) » [archive du ], sur le site officiel du groupe, .
  7. « Cowboys fringants et colères d'Octobre », sur Le Droit, (consulté le ).
  8. « Les Cowboys Fringants de retour en studio », sur HuffPost Québec, (consulté le ).
  9. Cédric Bélanger, « Un record pour « L’Amérique pleure » », Le Journal de Québec, (consulté le )
  10. Cédric Bélanger, « 2Frères détrône L’Amérique pleure », Le Journal de Québec, (consulté le )
  11. « Biographie », sur le site officiel du groupe (consulté le )
  12. Dans le refrain des Étoiles filantes, le groupe demande rhétoriquement « au bout du ch'min dis-moi c'qui va rester De la p'tite école et d'la cour de récré? »
  13. Les Cow-boys Fringants Le Figaro, .
  14. (fr) www.cousinsfringants.asso.fr, association loi 1901.
  15. « Les cowboys de l'environnement », sur www.natura-sciences.com (consulté le ).
  16. Analyse de 12 Grandes chansons par GEGERS dans Forces Parallèles - Chroniques Éclectiques sur le site nightfall.fr.
  17. Kathleen Lavoie, L'Année des groupes?, Le Soleil, Québec, 24 octobre 2006, p. A3.

Liens externes

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