Le Gendarme à New York
Le Gendarme à New York est un film français réalisé par Jean Girault, sorti en 1965.
Réalisation | Jean Girault |
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Scénario | Jacques Vilfrid et Jean Girault |
Musique | Raymond Lefèvre |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Société Nouvelle de Cinématographie |
Pays d’origine |
France Italie |
Genre | Comédie |
Durée | 101 minutes |
Sortie | 1965 |
Série
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Suite du film Le Gendarme de Saint-Tropez, succès phénoménal de l'année précédente, le film raconte le voyage à New York de la brigade de gendarmerie de Saint-Tropez, à l'occasion d'un congrès international de la gendarmerie. Il est suivi du film Le Gendarme se marie, sorti en 1968, puis de trois autres.
Résumé
La brigade de Saint-Tropez a été choisie pour représenter la France à un congrès international de la gendarmerie à New York. Au cours du voyage sur le paquebot France, Cruchot entrevoit sa fille Nicole, qui, désireuse de découvrir le « Nouveau Monde », s'est embarquée comme passagère clandestine, à l'insu de son père. Il pense avoir été victime d'une hallucination.
Arrêtée par la douane à l'arrivée, Nicole est abordée par un journaliste à qui elle se présente comme une orpheline avide de découvrir l'Amérique. Ému, et pensant tirer un bel article de cette histoire, le journaliste la prend sous son aile.
Les gendarmes découvrent New York, sauf Fougasse qui, tombé malade durant la traversée, a été hospitalisé et qui y restera jusqu'à la fin du séjour (ils découvrent après plusieurs jours d'examen qu'il était victime d'une allergie aux oiseaux de mer. Et lorsqu'il veut rejoindre les autres, il se casse la jambe).
En plusieurs occasions, Cruchot entrevoit de nouveau sa fille au cours de ces visites ; tout le monde finit par croire qu'il a l'esprit dérangé. Il va jusqu'à consulter un psychanalyste.
Il finit cependant par retrouver la trace de Nicole. Il aura alors toutes les peines du monde, notamment du fait que la police américaine est à sa recherche, à faire rentrer celle-ci en France sans que ses collègues ne la voient. Gerber découvrira pourtant la vérité à leur retour à Saint-Tropez et promet à Cruchot que cela lui coûtera cher.
Fiche technique
- Titre : Le Gendarme à New York
- Réalisation : Jean Girault
- Scénario, adaptation et dialogues : Jean Girault et Jacques Vilfrid, sur une idée de Richard Balducci
- Assistants réalisateur : Tony Aboyantz, Marc Simenon, Jean Mylonas, Renzo Serrato
- Musique : Raymond Lefèvre et Paul Mauriat (Éditions French Music)
- Images : Edmond Séchan
- Décors : Sydney Bettex, assisté de Georges Richard, Jacques Dugied
- Montage : Albert Jurgenson, assisté de Etiennette Muse
- Ingénieur du son : René-Christian Forget
- Cadreur : Jean-Paul Schwartz, Guy Delattre, Claude Amiot
- Scripte : Christiane Bertin (alias Christiane Vilfrid)
- Photographe de plateau : Jean Falloux
- Ensemblier : André Labussière, Nadine Chauviret
- Casting : Suzanne Wiesenfeld
- Chorégraphies : Timmy Everett
- Maquillage : Anatole Paris
- Robes créées par : Réal - Générique : Jean Fouchet F.L
- Production : René Pignières, Gérard Beytout
- Directeur de production : Paul Laffargue
- Régisseur général : Alain Darbon
- Sociétés de production : Compagnia Cinematografica Champion et Société Nouvelle de Cinématographie
- Affichiste : Clément Hurel (non crédité)
- Pays d'origine : France
- Format : Couleurs Franscope, Eastmancolor– 2,35:1 – Mono – 35 mm
- Tirage : Laboratoire Eclair à Epinay-sur-Seine
- Distribution : Société Nouvelle de Cinématographie
- Genre : comédie policière
- Durée : 101 minutes
- Date de sortie :
- France :
Distribution
- La brigade de Saint-Tropez :
- Louis de Funès : le maréchal des logis-chef Ludovic Cruchot
- Michel Galabru : l'adjudant Gerber[Note 1]
- Jean Lefebvre : le gendarme Lucien Fougasse
- Christian Marin : le gendarme Albert Merlot
- Guy Grosso : le gendarme Gaston Tricard
- Michel Modo : le gendarme Jules Berlicot
- Geneviève Grad : Nicole, la fille de Cruchot
- Alan Scott : Franck Davis, le journaliste
- Mario Pisu : l'adjudant Renzo
- Vincent Baggetta, Jean Droze, Jean Mylonas, Renzo Serrato, Dominique Zardi et Marino Masè : les gendarmes italiens
- Jean-Pierre Bertrand : le copain de Nicole
- Billy Kearns : le lieutenant de police au commissariat
- Steve Eckhardt, Colin Higgins, Jean Minisini et Percival Russel : les policiers américains
- Swen : le psychiatre
- Albert Augier : le présentateur de la publicité
- Leroy Haynes (en) : le chauffeur de taxi
- Pierre Tornade : le médecin du paquebot
- France Rumilly : Sœur Clotilde
- François Valorbe : l'interprète à l'hôtel
- Tibério Murgia : l'épicier italien
- Roger Lumont : le réceptionniste bilingue de l'hôtel
- Denise Mac Laglen : une vendeuse
- René Lefèvre-Bel
- John Prim
- Alex Scourby
- Carl Studer
- Viviane Méry : Mme Gerber
Production et réalisation
Développement
Dès le tournage du Gendarme de Saint-Tropez, les scénaristes, le réalisateur et Louis de Funès évoquaient l'idée de donner une suite au film[1]. Sorti dans les salles françaises en , Le Gendarme de Saint-Tropez rencontre, à la surprise générale, un succès considérable : lors du festival de Cannes en mai 1965, le producteur René Pignères annoncera douze millions de francs de recettes en sept mois sur le marché français[2],[3]. Cet immense succès convainc les producteurs René Pignères et Gérard Beytout de la SNC de lancer rapidement une suite[1]. Le projet de suite se concrétise donc peu après la sortie du film. Dès le , France Roche de France-Soir, très informée, dévoile le projet de suite, au sujet toutefois totalement différent du film final : selon ses informations, Louis de Funès « dirigera pour ses débuts dans la mise en scène un acteur qu'il connaît bien : lui-même. Et il a choisi un rôle qu'il sait par cœur, celui du Gendarme de Saint-Tropez, dans une nouvelle aventure où il sera à la fois gendarme et agent secret ».
Pour renouveler l'histoire, Louis de Funès pense à faire voyager Le Gendarme à l'étranger, une idée fortement partagée par les producteurs puisque le film est un succès à l'exportation[1], étant à l'affiche des « salles d'exclusivité » de Bruxelles, Liège, Anvers, Montréal ou encore Québec pendant des mois et venant d'être vendu dans toute l'Europe, en URSS, en Turquie, à Hong Kong, au Pakistan, en Amérique latine et aux États-Unis[2],[3]. Les distributeurs étrangers sont très intéressés par la suite, déjà pré-vendue avant même que le tournage n'ait commencé[2]. Un voyage à Mexico ou Tokyo est évoqué mais le choix de la destination se porte finalement sur la ville de New York, que connaît bien le scénariste Richard Balducci, et qui s'avère être « l'un des rares lieux qui soient parfaitement intelligibles et familiers à tous les spectateurs au monde »[2]. Le voyage jusqu'à New York se fera à bord du paquebot transatlantique France, intéressé par cette publicité originale[2].
En à peine quelques mois, le projet est monté, Jean Girault et son co-scénariste Jacques Vilfrid ayant travaillé très vite[2]. L'emploi du temps de Louis de Funès n'est pas encore surchargé comme il sera les années suivantes et permet donc encore de monter un film autour de lui dans un délai très court[2]. La dernière version du scénario comporte de très nombreuses scènes finalement non tournées ou coupées, dont une visite de Paris et de ses monuments par les gendarmes de Saint-Tropez, lors de leur voyage jusqu'au Havre pour embarquer sur le France.
Du premier film reviennent tous les autres gendarmes — Michel Galabru, Jean Lefebvre, Christian Marin, Guy Grosso et Michel Modo — ainsi que Geneviève Grad dans le rôle de la fille de Cruchot et France Rumilly dans le rôle de la religieuse.
Tournage
Lors du voyage sur le France, les touristes prenaient les gendarmes pour des douaniers. Pendant que Louis de Funès tournait dans les couloirs du paquebot, le commandant a eu l'idée de leur faire diffuser le premier opus. La séance terminée, les touristes se sont jetés sur eux pour avoir des autographes.
Lieux de tournages
- France
- Saint-Tropez
- Nice
- Paris
- Le Havre
- Sur le paquebot France
- États-Unis
Post-production
Musique
Paul Mauriat, qui avait refusé de composer la musique du premier film pour des histoires d'emploi du temps, collabore à nouveau avec Raymond Lefèvre (qui, lui, avait travaillé sur la musique du premier film).
Jean Girault réclama aux deux compositeurs une musique de ballet dans le style de West Side Story, pour la scène faisant référence au film, durant laquelle Ludovic Cruchot, aidé de policiers américains, essaye de récupérer un morceau d'entrecôte, volé par de jeunes voyous : la création de cette musique, finalement intitulée Entrecôte Story, a été difficile pour les deux compositeurs, la musique devait rappeler celle de la comédie musicale de Jerome Robbins et Robert Wise, sans pour autant tomber dans le plagiat car, d'après Raymond Lefèvre, « c'est compliqué de faire une musique qui rappelle une autre musique, sans qu'il y ait un motif, une espèce de soupçon de plagiat. » Il déclara aussi : « c'est un truc qui m'a beaucoup plu à faire, ça nous a donné beaucoup de travail. On l'a enregistré, on a envoyé la bande aux États-Unis, ils ont fait leur ballet et je trouve que c'était bien foutu [...] c'était pas facile mais c'était très intéressant et je crois que le résultat était plutôt positif. »
Un album contenant les musiques du film sort en 1965[4]. Il est ré-édité en 2010, soit 45 ans après la sortie du film et deux ans après la mort de Raymond Lefèvre[4].
Toute la musique est composée par Raymond Lefèvre et Paul Mauriat.
Accueil
L'une des affiches montre Louis de Funès en statue de la Liberté[5].
Box-office
Le film fut un des gros succès de l'année 1965 avec plus de cinq millions d'entrées au cinéma.
Semaine | Rang | Entrées | Cumul | Salles | no 1 du box-office hebdo. | |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | au | 1er | 546 598 | 547 705 entrées | 62 | Le Gendarme à New York |
2 | au | 1er | 357 384 | 905 089 entrées | 69 | Le Gendarme à New York |
3 | au | 1er | 292 410 | 1 197 499 entrées | 63 | Le Gendarme à New York |
4 | au | 3e | 125 769 | 1 323 268 entrées | 44 | Le Tonnerre de Dieu |
5 | au | 1er | 112 222 | 1 435 490 entrées | 45 | Le Gendarme à New York |
6 | au | 2e | 114 533 | 1 550 023 entrées | 51 | Les Tribulations d'un Chinois en Chine |
7 | au | 5e | 78 006 | 1 628 029 entrées | 44 | Les Tribulations d'un Chinois en Chine |
8 | au | 3e | 72 635 | 1 700 664 entrées | 40 | Opération Tonnerre |
9 | au | 4e | 191 798 | 1 892 462 entrées | 75 | Fantômas se déchaîne |
10 | au | 4e | 229 274 | 2 121 736 entrées | 81 | Opération Tonnerre |
11 | au | 5e | 103 247 | 2 224 983 entrées | 61 | Opération Tonnerre |
12 | au | 5e | 68 379 | 2 293 362 entrées | 53 | Opération Tonnerre |
13 | au | 4e | 97 557 | 2 390 919 entrées | 55 | Fantômas se déchaîne |
14 | au | 4e | 92 935 | 2 483 854 entrées | 60 | Opération Tonnerre |
15 | au | 5e | 79 340 | 2 563 194 entrées | 46 | Viva Maria ! |
16 | au | 6e | 92 621 | 2 655 815 entrées | 60 | Viva Maria ! |
17 | au | 4e | 119 436 | 2 775 251 entrées | 60 | Viva Maria ! |
18 | au | 5e | 78 259 | 2 853 510 entrées | 50 | Viva Maria ! |
19 | au | 8e | 80 332 | 2 933 842 entrées | 56 | Angélique et le Roy |
20 | au | 7e | 62 527 | 2 996 369 entrées | 62 | Angélique et le Roy |
21 | au | 9e | 53 094 | 3 049 463 entrées | 70 | Du rififi à Paname |
22 | au | 16e | 44 429 | 3 093 892 entrées | 48 | Les Héros de Télémark |
23 | au | 12e | 50 156 | 3 144 048 entrées | 68 | Du rififi à Paname |
24 | au | 14e | 58 779 | 3 202 827 entrées | 68 | Du rififi à Paname |
25 | au | 20e | 39 187 | 3 242 014 entrées | 52 | Opération Tonnerre |
26 | au | 25e | 31 544 | 3 273 558 entrées | 45 | Nouveau journal d'une femme en blanc |
27 | au | 29e | 16 713 | 3 290 271 entrées | 40 | Angélique et le Roy |
À noter
- De nombreux clins d'œil sont présents dans le film comme la séquence du ballet, parodie du spectacle musical West Side Story ou la séquence de l'immeuble qui fait inévitablement penser aux jours du cinéma muet avec Charlie Chaplin.
- Les fêtes de Noël, au moment de la sortie du film en fin d'année 1965, voient sur les ondes d'Europe 1 jouer la pièce radiophonique Le Gendarme de Bethléem, librement inspirée de la Nativité et interprétée par Louis de Funès, Michel Galabru, Pierre Tornade, Élisabeth Wiener...
Notes et références
Notes
- L'adjudant Gerber se prénomme Jérôme dans Le Gendarme de Saint-Tropez, Le Gendarme à New York, Le Gendarme se marie et Le Gendarme en Balade. Mais, étrangement, son prénom est Antoine dans Le Gendarme et les Extra-terrestres et Alphonse dans Le Gendarme et les Gendarmettes.
Références
- Dicale 2009, p. 270.
- Dicale 2009, p. 271.
- Société nouvelle de cinématographie, « Le Gendarme de Saint-Tropez... à New York ! — Publicité », sur Autour de Louis de Funès,
- Gendarme à New York, Le (1965) sur www.soundtrackcollector.com
- Didier Forray, « Le gendarme à New York, avec Louis de Funès », New York au cinéma, sur www.cnewyork.net, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Sylvain Raggianti, Le Gendarme de Saint-Tropez : Louis de Funès, histoire d'une saga, Paris, Flammarion, , 175 p. (ISBN 978-2-08-120327-3 et 2-08-120327-8)
- Bertrand Dicale, Louis de Funès, grimace et gloire, Paris, Grasset, , 528 p. (ISBN 978-2-246-63661-8 et 2-246-63661-2, présentation en ligne).
- Bertrand Dicale, Louis de Funès, de A à Z, Paris, Tana (Editis), , 456 p. (ISBN 978-2-84567-785-2 et 2-84567-785-5).
Documentaire
- 2014 : Jérôme Wybon, Louis de Funès et les gendarmes, Paris PremièreIntervenants : Bertrand Dicale (biographe), Sylvain Raggianti (biographe), Richard Balducci, Michel Galabru, Nicaise Jean-Louis, Rémy Julienne, Patrice Laffont, Maurice Risch
Liens externes
- Dossier de demande de concours pour le film auprès de la direction de la Gendarmerie sur le site du Service historique de la Défense
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