Langeron (Nièvre)

Langeron est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.

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Langeron

La mairie.

Blason
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Nièvre
Arrondissement Nevers
Intercommunalité Communauté de communes du Nivernais bourbonnais
Maire
Mandat
David Verron
2020-2026
Code postal 58240
Code commune 58138
Démographie
Gentilé Langeronaises, Langeronais
Population
municipale
362 hab. (2018 )
Densité 18 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 48′ 42″ nord, 3° 05′ 06″ est
Altitude Min. 180 m
Max. 237 m
Superficie 20,26 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Nevers
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Pierre-le-Moûtier
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Langeron
Géolocalisation sur la carte : Nièvre
Langeron
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Langeron
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Langeron

    Géographie

    Le village se situe au sud de Nevers. Entourée de champs, la commune ne connaît aucun relief.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Langeron est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nevers, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (71 %), zones agricoles hétérogènes (19,9 %), terres arables (5,5 %), zones urbanisées (2 %), eaux continentales[Note 3] (1,6 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Origine du village

    Dans les lettres que l'évêque de Nevers, Bernard de Saint-Saulge, adresse aux moines de l'abbaye de Saint-Martin d'Autun, en 1161, il y reconnaît que l'église de « Langerono », relève de cette abbaye[8]. Ce qui est confirmée en 1164, par une bulle du Pape Alexandre III, réfugié alors en France[9].

    En 1400, l'écuyer Louis Andrault prend possession de la baronnie de la Ferté-Chauderon. D'anciennes cartes datant du début du XVIe siècle placent le village près d'un cours d'eau aujourd'hui disparu.

    Le comté de Nevers était divisé jusqu'au XVIe siècle, en quatre baronnies. Langeron faisait partie du fief titré baronnie de la Ferté-Chauderon, dont le siège se situait dans l'actuelle commune de Chantenay-Saint-Imbert, alors châtellenie in solidum.

    À la suite des guerres Bourbon/Bourgogne, les princes de Bourbon sont dépossédés de leurs terres en Nivernais (incluant la Ferté-Chauderon) qui reviennent à une branche cadette des dauphins d'Auvergne en 1372, plus précisément à Guichard Ier Dauphin de Jaligny, petit-fils de Robert III Dauphin, comte de Clermont, et fils de Robert Ier Dauphin de Jaligny et Isabelle de Châtelperron, dame de la Ferté-Chauderon (mariés en 1329).

    La seigneurie est confiée en fief par la famille royale, notamment aux de Mello, comtes de Château-Chinon et surtout barons de la Roche-Milay, l'une des trois autres baronnies du Nivernais. Les de Mello ayant acquis trop de pouvoir au goût du comte de Nevers finissent par se voir déposséder de la Ferté-Chauderon, qui reviendra à la famille Cochet, qui y intégrera la seigneurie de Monts (Mont(s) en Bazois, tout près de Bazolles ? ; mais il existe aussi Mont à St-Parize, et Mont à Alligny...).

    La famille Cochet sera dans l'obligation de vendre sa baronnie en 1440, qui fut achetée par Laurent Andrault, qui serait venu en Nivernais vers 1410 pour fuir la Guerre de 100 ans. Il devint alors baron de la Ferté-Chaudron et seigneur de Monts.

    Siège de baronnie

    Les barons de la Ferté-Chauderon étaient les premiers vassaux des comtes de Nevers. Ils étaient, en plus de leur titre de 1er baron, maréchal et sénéchal du Nivernais[10]. Les barons commandaient l'avant-garde du comte lors des départs en guerre et l'arrière-garde lors des retours[10], choisissaient le meilleur cheval après le comte et voyaient leurs gages doublés par rapport à ceux des autres barons.

    Ils étaient les premiers conseillers de leur seigneur. Une coquille comtale permettait aux barons de la Ferté-Chaudron de battre monnaie[10].

    Lorsque la Maison Andrault acquit la baronnie avec l'accord du comte de Nevers, Langeron remplaça le village de la Ferté-Chauderon comme fief principal. Bien que l'administration centrale de la seigneurie demeurât à Châteauneuf, la construction d'un château fort et le transfert de nombreuses installations permirent d'en faire le véritable siège du pouvoir seigneurial des premiers barons du Nivernais. Faisant usage du droit de foire et de marché, les barons de la Ferté décidèrent dès lors de porter le titre de baron de la Ferté-Langeron au début du XVIe siècle.

    De là, les barons de la Ferté-Langeron prirent de plus en plus d'influence dans le comté et finirent par acquérir de nouvelles terres, à commencer par la seigneurie d'Alligny vers 1510, ainsi que Buy et Bazolle(s) vers 1560. Bazolles fut érigée en baronnie par agrégat des châtellenies de Buy et de Bazolle sur autorisation des Gonzague, devenus duc de Nevers vers 1612. Les Andrault reçurent par mariage la baronnie de Cougny (sans doute Cougny vers Azy et St-Pierre) en 1656.

    L'Armorial du Nivernais, qui nous rappelle que les fiefs principaux des Andrault de Langeron relevaient des châtellenies de Châteauneuf-sur-AllierMars-sur-Allier) et de Saint-Saulge (tout près de Bazolles), et le Nobiliaire du Berry[11], nous aident à localiser les domaines des Langeron entre Allier, Loire et Morvan : Alligny semble Alligny, mais il existe aussi Alligny, à Livry ; Bazolle(s) serait Bazolles, mais on trouve aussi Bazolles à Alligny-en-Morvan, ainsi que des La Bazolle ; Buy peut se situer à Mars, avec Buy et Buis, ou à St-Pierre, mais il existe aussi Buis à Chissey ; les Langeron avaient aussi Vaux (sans doute à La Collancelle, près de Bazolles), Moux (près d'Alligny-en-Morvan), et Contancin/Contencin à Chantenay...

    Le déclin du village

    Lorsque le comté et les comtes ou ducs de Nevers tombèrent dans l'orbite de la famille royale, la Maison Andrault se rapprocha des Bourbon-Condé, dont ils devinrent clients. Devenus des proches de la famille royale[12] et malgré leur participation à la Fronde, les Andrault verront leur terre de Langeron érigée en comté par une lettre patente de Louis XIV en 1669.

    Les Andrault se titrèrent dès lors comte de Langeron, baron de la Ferté et de Cougny, seigneur de Mont(s), de Buy, de L'Isle de Mars et d'Alligny. Bazolle fut érigée en comté et vendue aux Duzée.

    De leur union 1684 avec les du Gouray, la Maison Andrault acquit le marquisat de la Coste[13] en Bretagne, ainsi que la baronnie de Sassy[14].

    Leur fulgurante ascension (ils reçurent les honneurs de la Cour) les éloignèrent de leur terres en Nivernais pour Versailles et le château de la Coste.

    Lorsque le château fort devint trop délabré, un vaste chantier de modernisation fut entrepris à Langeron et un nouveau château fut érigé au XVIe siècle, puis agrandi au XVIIe siècle.

    Malgré les travaux faits dans leur château, la Maison Andrault préférera les fastes de la cour de Versailles. Les nombreuses charges militaires et civiles (lieutenance générale de Bretagne par exemple) les obligeront à préférer la Coste à Langeron qui finira par lentement décliner, ne devenant plus qu'un petit village parmi d'autres.

    La fin du comté

    Lorsque la Révolution éclate, Alexandre-Louis Andrault, alors colonel au service de Louis XVI au régiment d'Armagnac, soutiendra la monarchie jusqu'à la fin. Cet acharnement à défendre le roi l'obligera à émigrer en Russie, abandonnant l'ensemble de ses biens.

    Le comté de Langeron fut démantelé, le château, ainsi que toutes les installations seigneuriales brûlées.

    À leur retour en France, les descendants de la Maison Andrault s'installèrent vers Nevers et Montargis.

    Le village continua à décliner jusqu'à nos jours pour connaître un léger regain démographique au début du XXIe siècle.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2014 mars 2020 Virginie Pacquet SE Éleveur
    mars 2020 En cours David Verron SE[15] Fonctionnaire, conseiller départemental depuis 2021
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].

    En 2018, la commune comptait 362 habitants[Note 4], en diminution de 11,06 % par rapport à 2013 (Nièvre : −4,36 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    682638635740678694651758877
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    820831853840804794738715697
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    663643634544527444476432426
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    432385363338316356382399369
    2018 - - - - - - - -
    362--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19]. |recens-prem=2.)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • La mise au tombeau de l'église saint Martin de Langeron
      L'église du village date de l'Ancien Régime, placée sous le vocable de saint Martin, on peut y voir gravées sur un mur les armoiries des Andrault (avant leur union au Gentien). La crypte contient les tombeaux de nombreux membres de la Maison Andrault jusqu'à la Révolution. Ensemble remarquable se trouvant dans l'édifice ; une mise au tombeau composée de trois personnages entourant un Christ allongé : saint Jean-Baptiste, la vierge et sainte Madeleine. Ces quatre statues datant du premier quart du XVIe siècle ornaient les tombeaux de la crypte. Vandalisées à la Révolution et exposées dans le cimetière avant d'être entassées dans le caveau des comtes, elles furent réinstallées dans la nef en 1922. L'ensemble est désormais classé au titre de monuments historiques.
    • Il ne reste de l'ancien château, brûlé à la Révolution, qu'une tour médiévale (propriété privée) sur laquelle on peut voir en partie effacées les armoiries des Andrault avant leur alliance avec les Gentien (d'Azur aux trois étoiles d'argent, deux anges tenant l'écu).

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Nevers », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Charte n°XVII du Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun
    9. Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun, Charte N°XVIII.
    10. Armorial de l'Ancien duché du Nivernais
    11. Nobiliaire du Berry, cf. p. 157 et 159, par Hugues A. Desgranges, à St-Amand-Montrond, 1971.
    12. Gaston d'Orléans dira d'eux, qu'ils sont presque de la famille.
    13. Également nommé marquisat de la Coste Saint Julien
    14. On ne sait rien de particulier sur la composition du marquisat de la Coste
    15. https://elections.interieur.gouv.fr/departementales-2021/058/C10585816.html
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Sources

    • Armorial de l'ancien duché du Nivernais de George Richard

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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