La Roche-de-Rame

La Roche-de-Rame est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Pour les articles homonymes, voir La Roche.

La Roche-de-Rame

Église Saint-Laurent.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Briançon
Intercommunalité Communauté de communes du Pays des Écrins
Maire
Mandat
Michel Frison
2020-2026
Code postal 05310
Code commune 05122
Démographie
Population
municipale
813 hab. (2018 )
Densité 20 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 45′ 02″ nord, 6° 34′ 52″ est
Altitude Min. 910 m
Max. 2 808 m
Superficie 40,53 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Briançon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de L'Argentière-la-Bessée
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
La Roche-de-Rame
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
La Roche-de-Rame
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La Roche-de-Rame
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La Roche-de-Rame

    Géographie

    Géologie

    La commune de La Roche-de-Rame est située dans la vallée de la Durance, approximativement à mi-chemin entre Guillestre, vers le sud et L'Argentière-la-Bessée, en direction du nord.

    Le village de La Roche-de-Rame est construit sur une hauteur dominant la rivière.

    Le territoire communal comprend de nombreux hameaux, notamment Pra Reboul et Champaussel.

    Urbanisme

    Typologie

    La Roche-de-Rame est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Briançon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 15 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

    Occupation des sols en 2018
    Type d’occupation Pourcentage Superficie
    (en hectares)
    Tissu urbain discontinu 0,6 % 25
    Prairies et autres surfaces toujours en herbe 2,4 % 98
    Systèmes culturaux et parcellaires complexes 1,6 % 67
    Forêts de conifères 42,7 % 1747
    Pelouses et pâturages naturels 14,0 % 574
    Forêt et végétation arbustive en mutation 10,3 % 420
    Plages, dunes et sable 0,7 % 29
    Roches nues 14,3 % 584
    Végétation clairsemée 13,5 % 552
    Source : Corine Land Cover[6]

    Environnement

    Le virage industriel pris à La-Roche-de-Rame en y introduisant une industrie lourde métallurgique y a laissé des séquelles. L'Aluminerie PEM (Pechiney) désaffectée a valorisé des terres rares à partir de minerais qui ont laissé des crassiers contenant divers métaux lourds dont tungstène, molybdène, manganèse, titane, chrome, arsenic, cyanures. Ces crassiers contiennent aussi potentiellement ou probablement des résidus radioactifs (samarium, cérium, gadolinium, yttrium, niobium)[7].

    Toponymie

    Attestée sous les formes Rama au IVe siècle[8], la Roche sur Embrun au XVIIIe siècle[9].

    La Rocha de Rama en occitan haut-alpin.

    Rame, que l'on retrouve sous son appellation latine et occitane Rama, est une station romaine (ancien village situé sur la rive droite de la Durance), sur la voie Domitienne et fut détruite au XIVe siècle par les débordements de la Durance[10].

    Le nom du village est un pléonasme puisque « Rame » signifie « roche »[11].

    Héraldique

    Blason
    D'argent, au lion de sable, armé, lampassé et allumé de gueules.
    Détails
    Ces armes ont été adoptées par décision du conseil municipal le [12]

    Histoire

    Le site est fréquenté depuis l’Antiquité puisque la station de Rama est citée dans plusieurs itinéraires. Au IVe siècle dans l'Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem, elle est localisée aux limites de la frontière des Alpes Cottiennes. La station existait encore au XIIe siècle mais une crue de la Durance l'emporta au XIIIe siècle. Des témoignages archéologiques confirment une présence très ancienne (nécropole gallo-romaine avec urnes, fibules et bracelets).

    Une partie du territoire de Rame appartenait aux archevêques d'Embrun depuis le milieu du XlIe siècle. En 1321, la juridiction sur le bourg de Rame (villa de Rama) est partagée entre l'archevêque Bertrand de Deux et les coseigneurs de Rame. Cet acte précise que le coseigneur Jean de Rame fait alors construire l'enceinte du bourg.

    Au milieu du XVe siècle, les archevêques d'Embrun n'ont plus aucune juridiction temporelle à Rame. Le site change de fonction et, entre 1481 et 1503, le seigneur Fazy de Rame y entreprend des travaux. En plus de l'édification de sa demeure seigneuriale, il refait la porte de l'enceinte. En 1488, le portail est réalisé en pierres de taille, comme celui que Martin de La Villette fera construire en 1506 au château de Picomtal à Crots.

    Ce changement constaté à Rame entre le XIVe et le XVe siècle est aussi le résultat d'une évolution dans la trame de l'habitat voisin, puisque les villages de Champcella et de La Roche-de-Rame se développent au détriment du bourg de Rame. L'enceinte villageoise devient alors celle du domaine de Fazy de Rame qui y demeure au moins une partie de l'année.

    La vie de sainte Thècle mentionne l'existence de la localité qui semble avoir disparu presque totalement au Moyen Âge probablement en raison d'une catastrophe naturelle. Il subsiste à l'entrée du gouffre de Goufouran les ruines du château et de l'ancienne chapelle Saint-Laurent. Cet édifice au chœur voûté en cul four serait ancien. Un chapelain est connu à la fin du XIVe siècle à «Rupe de Rama».

    En 1957 la localité est touchée par la catastrophe du Queyras qui provoque l'engravement du bourg et la coupure de la route de Gap à Briançon.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    janvier 1838 novembre 1840 Joseph Poullilian   Officier en retraite
    mai 1887 après 1917 Joseph Célestin Poullilian   Cultivateur
    avril 1977 mars 1983 Christian Peyron    
    mars 1995 mars 2001 Maurice Duc    
    mars 2001 En cours Michel Frison[13],[14]   Contremaître, agent de maîtrise

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[16].

    En 2018, la commune comptait 813 habitants[Note 3], en diminution de 5,02 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    623440520674777831845826809
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    818764705692718893811731728
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    664630644539516522511510554
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    596601653726702678788847827
    2018 - - - - - - - -
    813--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • L’église Saint-Laurent.

    L'autorisation de transfert de la paroisse ayant eu lieu en 1444, l'église Saint-Laurent de la Roche de Rame fut édifiée.

    Elle se compose d'une nef de deux travées, d'un chœur plus petit à chevet plat muni d'une jolie baie d'axe longiligne, que coiffent des croisées d'ogives dont les voûtains sont en tuf, matériau traditionnel du Briançonnais, et d'une sacristie.

    Des culots assez sommaires reçoivent la retombée des nervures épaisses qui s'appuient sur des colonnes engagées circulaires par l'intermédiaire de chapiteaux à décor végétal ou à masques. Un des chapiteaux de droite se distingue par son style et son matériau.

    On y remarque un motif géométrique assez énigmatique qu'encadre de façon symétrique un arc torsadé en plein cintre, ainsi que des entrelacs. Peut-être abîmé et ré-employé il présente un décor incomplet. Il pourrait dater du Xlle siècle. L'Agnus Dei à la clé de voûte du chœur évoque également la permanence des thèmes favoris du monde roman.

    Sur une partie du mur méridional de la nef et du chœur des peintures ont été découvertes en 1979. Les panneaux consacrés à la vie de saint Pancrace sont encadrés d'une corniche peinte en trompe-l'œil comportant une rangée d'oves, alors que des cordons d'entrelacs délimitent verticalement les panneaux entre eux. Ces oves et entrelacs dont on sait que l'emploi s'illustre généralement à l'époque romane dans le décor sculpté (Saint-André-de-Rosans, Sainte-Jalle...) prolongent ainsi le sentiment d'une architecture figurée comme étant partie intégrante du décor, dont le modelé «à l'antique» a été rendu par un peintre de talent familiarisé à la sculpture.

    • Le lac de la Roche.

    Site touristique, lieu de baignade, camping ombragé.

    • Le hameau de Pra Reboul.

    Vieilles maisons typiques, certaines avec larges balcons de bois orientés vers le sud. Passage voûté, ruelles étroites. Départ d'un chemin escarpé menant au village abandonné de Champaussel. En face du hameau de Pra Reboul, de l'autre côté de la voie ferrée, se trouve une plaine alluviale que les habitants appellent l'Île" ; il s'agit en fait d'un ancien lit de la Durance, aujourd'hui couvert de forêt, où quelques jardins potagers ont été aménagés.

    La gare et l'usine vers 1900.

    Industrie

    EXtruflex est une usine de lanières souples en plastique PVC qui emploie une trentaine de personnes

    Il existait également une ancienne usine de production de calcium et de strontium métalliques qui a dû fermer en 2009 à la suite de difficultés économiques et sous la pression des écologistes. Ce site employait une cinquantaine de personnes et utilisait de électricité produite par une centrale hydroélectrique alimentée en eau par une conduite forcée descendant de la montagne.

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « Données statistiques sur les communes de Métropole; Répartition des superficies en 44 postes d'occupation des sols (métropole) », sur CORINE Land Cover, (consulté le ).
    7. Note de l'ONG Robin des bois, intitulée "Les casseroles de Pechiney", datée du 6 oct 2003 (Voir aussi bases de données Basias et Basol
    8. Ce nom est obscur pour André Faure, Noms de Lieux & Noms de Famille des Hautes-Alpes, Gap, ESPACI OCCITAN, , 412 p. (ISBN 2-9131-3100-X).
    9. Sur la carte de Cassini.
    10. Jean Prieur - 1968 - La province romaine des Alpes Cottiennes - page 106.
    11. Frédéric Montandon, « Étude de toponymie alpine. De l'origine indo-européenne des noms de montagnes », Le Globe. Revue genevoise de géographie, vol. 68, no 1, , p. 126 (ISSN 0398-3412, DOI 10.3406/globe.1929.2520, lire en ligne, consulté le )
    12. http://vexil.prov.free.fr/Pays%20des%20%E9crins/ecrins.html
    13. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le )
    14. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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