La Croix-Comtesse

La Croix-Comtesse est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine).

Pour les articles homonymes, voir Croix et Comtesse (homonymie).

La Croix-Comtesse
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Arrondissement Saint-Jean-d'Angély
Intercommunalité Vals de Saintonge Communauté
Maire
Mandat
Jacques Roux
2020-2026
Code postal 17330
Code commune 17137
Démographie
Gentilé Crucicomtessins
Population
municipale
223 hab. (2018 )
Densité 85 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 04′ 41″ nord, 0° 29′ 40″ ouest
Altitude Min. 41 m
Max. 60 m
Superficie 2,62 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Niort
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Jean-d'Angély
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
La Croix-Comtesse
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime
La Croix-Comtesse
Géolocalisation sur la carte : France
La Croix-Comtesse
Géolocalisation sur la carte : France
La Croix-Comtesse

    Ses habitants sont appelés les Crucicomtessins et les Crucicomtessines[1].

    Géographie

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de La Croix-Comtesse[2]
    Villeneuve-la-Comtesse
    Coivert
    Vergné

    Urbanisme

    Typologie

    La Croix-Comtesse est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Niort, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 91 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (77,3 %), zones agricoles hétérogènes (22,7 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Histoire

    Au Moyen Âge, l'histoire du village est liée à celle de la forêt de Chizé. Avec plus de 5 000 hectares, la forêt de Chizé proprement dite constituait la plus importante forêt du Poitou médiéval, et aujourd’hui, c’est une forêt domaniale de 3 435 hectares.

    La Croix-Comtesse « Crucem Comitisse » est fondée après et comme Villeneuve-la-Comtesse par Raoul II, seigneur d'Exoudun, près de La Mothe-Saint-Héray. Richard Cœur de Lion le maria, vers 1194, à une riche héritière, Aélis ou Alix, comtesse d’Eu et c’est de Richard qu’il reçut le territoire (sinon l’ensemble de la seigneurie de Chizé) où il créa ces bourgs.

    La charte de création de Villeneuve-la-Comtesse est semblable à celle de La Croix-Comtesse : elle accorde :

    • des droits d’usage (usage plein de la forêt, sauf pour les essences de chêne, hêtre et frêne, qui sert au bois des lances, qui ne peuvent être utilisées que pour la construction des maisons) ;
    • des franchises (jugement uniquement dans la ville, amende maximale de 5 sous, sauf vol, homicide ou blessure mortelle ; exemption de la taille, du service d’ost, de ban, de droit de vente sur les porcs).

    De plus, chaque nouvel arrivant recevait une tenure entière. En contrepartie, chaque hôte paie 5 sous de cens annuel, moitié à la Saint-Jean, moitié à Noël, 4 chapons à la Toussaint, et un champart d’un onzième de la récolte. Tous les habitants étaient tenus de porter leur pain aux fours du comte.

    Un texte du XVe siècle rapporte que le comte Raoul d’Exoudun et sa femme, Aélis ou Alix, comtesse d’Eu, séjournaient avec prédilection dans leur terre de Chizé et que « pour l’esbatement de la chasse » ils firent faire un édifice fortifié et entouré de douves à Villeneuve et à La Croix-Comtesse (probablement avant 1200). Cette construction a dû être abandonnée pendant la période des troubles de la guerre de Cent ans en raison de l’existence de dispositifs fortifiés plus robustes à proximité, notamment à Villeneuve-la-Comtesse[9].

    Lors de la Révolution française, pour suivre un décret de la Convention, la commune est rebaptisée « La Liberté ». L’ancien nom est rétabli en 1801.

    Toponymie

    Le toponyme de La Croix-Comtesse peut s’interpréter comme suit : le village est situé à un carrefour et l’on sait que des croix marquaient régulièrement les carrefours des routes médiévales. La comtesse désignée est Aélis ou Alix, comtesse d’Eu, citée plus haut.

    Lors d'une réunion, le conseil municipal a proposé que les habitants de La Croix-Comtesse portent le nom de « cruci-comtessins ».

    Lieux et monuments

    La motte castrale

    La motte.

    La motte castrale est située à l'est de l'église. On suppose qu'un donjon en bois s'y élevait. On repère toujours l'empreinte du fossé de la haute cour et, partiellement, celle du fossé de la basse cour[10].

    La maison forte

    Située à une cinquantaine de mètres à l'ouest de la motte castrale, la maison forte succède à celle-ci, probablement au XIIe siècle. Elle est sans doute abandonnée au cours de la guerre de Cent Ans[11]. Le conseil municipal la fait restaurer en 2006, pour y aménager quatre logements[12].

    L'église Saint-Révérend

    L'église Saint-Révérend.
    La partie ouest de l'église, avec sa seule fenêtre.

    L'église du XIIe siècle est dédiée à saint Révérend, prédicateur du IVe siècle. Elle est plusieurs fois brûlée durant la guerre de Cent Ans et durant les guerres de Religion, d'où le surnom d'« église rôtie » que lui donnent les historiens d'art. La nef romane finit par s'effondrer, entraînant la chute du clocher. En , le conseil municipal décide de restaurer l'église, bien qu'elle ne soit ni classée ni inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Les travaux s'effectuent de 1987 à 1993. En 1994, elle est réaffectée au culte[13]. Les pierres « craquelées, plus ou moins déchiquetées, boursouflées, écaillées[14] », portent encore les stigmates des incendies successifs.

    L'église, à nef unique, se compose de deux parties bien distinctes, communiquant entre elles. La séparation est marquée par un clocher-mur à trois baies.

    • À l'est, subsiste une partie de l'édifice roman, voûtée. Elle comporte :
    • À l'ouest, la nef romane effondrée a été remplacée aux XVe et XVIe siècles par une nef non voûtée, sans caractère particulier, percée d'une seule fenêtre (sur le pignon) et, sous cette fenêtre, d'une porte gothique dont le décor a été martelé, probablement sous la Révolution[15].

    Administration

    La mairie de la commune.

    Liste des maires

    Liste des maires depuis 1944
    Période Identité Étiquette Qualité
    1944 1958 Léon Gindreau    
    1958 1959 René Bousseau    
    1959 1983 Louis Descombes    
    1984 1989 Pierre Brisseau    
    1989 En cours Jacques Roux PS Professeur d'histoire-géographie retraité

    Démographie

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].

    En 2018, la commune comptait 223 habitants[Note 3], en diminution de 7,47 % par rapport à 2013 (Charente-Maritime : +2,13 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    236317285301377381370367379
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    360350369357354329302308283
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    283286277256239229213248239
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    240207189189161172167220223
    2018 - - - - - - - -
    223--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Personnalités liées à la commune

    • Françoise Alexandrine Laine Duverge épouse de Marie Jean de la Laurencie et un de leurs enfants, Marie Alexandrine de la Laurencie épouse de François Descures ont été inhumées dans notre cimetière, respectivement en 1819 et 1840. Leurs tombes existent toujours et sont répertoriées aux Archives départementales de La Charente-Maritime à La Rochelle.

    La puissante famille de la Laurencie est originaire de Claix et de Charras dans le sud Charente. Vers 1560, François de la Laurencie, seigneur de Claix et de Charras, épouse Marie de la Chambre. Jean de la Chambre, père de Marie, avait acheté la châtellenie de Villeneuve-la-Comtesse vers 1552. Il la cède vers 1560 à son gendre, et c’est à partir de cette date que les la Laurencie s’installèrent dans notre région.

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Les gentilés de Charente-Maritime
    2. Carte IGN sous Géoportail
    3. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. Extraits de « la forêt de Chizé au Moyen Âge » d’après Robert Favreau - Bulletin philologique et historique du comité des travaux historiques et scientifiques 1963.
    10. Jacqueline Fortin, « Nuit romane à La Croix-Comtesse », sur a3w.fr « Copie archivée » (version du 12 juillet 2013 sur l'Internet Archive), 19 juillet 2010, p. 1 (consulté le 17 août 2016).
    11. « La motte féodale ou castrale », sur lacroixcomtesse.monclocher.com, 2016 (consulté le 17 août 2016).
    12. « Rénovation de la maison forte », sur lacroixcomtesse.monclocher.com, 2016 (consulté le 17 août 2016).
    13. « Restauration de l'église Saint-Révérend », sur lacroixcomtesse.monclocher.com, 2016 (consulté le 17 août 2016).
    14. Jacqueline Fortin, article cité, p. 4.
    15. Jacqueline Fortin, article cité, p. 5-7.
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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