Jean Antoine Debry

Jean Antoine Joseph Debry ou De Bry, né à Vervins (Picardie) le [1], mort à Paris le , est un homme politique français député de l'Aisne à l'Assemblée législative puis à la Convention nationale.

Pour les articles homonymes, voir Debry.

Jean Antoine Debry

Jean de Bry (Jean-Louis Laneuville, circa 1793)
Fonctions
Député de l'Aisne

(1 an et 12 jours)
Gouvernement Assemblée législative
Député à la Convention nationale

(3 ans, 1 mois et 22 jours)
Député au Conseil des Cinq-Cents

(4 ans, 2 mois et 11 jours)
Membre du Tribunat

(1 an, 4 mois et 2 jours)
Président de l'Assemblée nationale

(14 jours)

(29 jours)

(29 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Vervins (Picardie)
Date de décès
Lieu de décès Paris
Nationalité Française
Parti politique Marais (Révolution française)
Profession Avocat
Préfet
Distinctions Baron de l'Empire
Commandeur de la Légion d'honneur
députés de l'Aisne

Biographie

La Révolution

Il est le fils de Jean Antoine Debry, "lieutenant de maire à Vervins" (1780), et Marie Thérèse Lecoint/Lecointre. Il se marie en 1780 avec sa cousine Marie Josèphe Augustine Dupeuty, fille de Jacques Philippe Ferdinand Dupeuty, subdélégué à Vervins, et Marie Augustine Lemaire[2].

Jean Antoine Joseph De Bry, médaillon par David d'Angers

Au moment de la Révolution française, il est président au grenier à sel de Vervins. Il est successivement élu membre de l'Assemblée législative, de la Convention et du Conseil des Cinq-Cents pour le département de l'Aisne. Il se signale par un ardent républicanisme, et est nommé au premier Comité de Salut public, nomination qu'il refuse, remplacé par Lindet. Le , il propose de mettre sur pied une armée de 12 000 tyrannicides afin de perpétrer des attentats contre les chefs des armées ennemies et leurs princes, proposition qui sera écartée par l'Assemblée. Ce même mois d'août Debry est envoyé dans les départements de Champagne et de Picardie avec Legendre et Merlin de Douai afin de satisfaire la levée en masse. Il vote en faveur de l'exécution de Louis XVI en . Le de la même année, il est l'auteur du rapport qui introduit la loi constitutive des comités de surveillance révolutionnaire[3] puis devient président de la Convention Nationale du au . Le , il appuie à la barre de la Convention les demandes de translation au Panthéon des restes de Jean-Jacques Rousseau[4]. En nivôse () il plaide la cause des négociants incarcérés de Saint-Quentin et de Sedan[5].

Sous la Convention thermidorienne, il est nommé membre du comité de sûreté générale le 14 thermidor an II, mais attaqué pour girondisme et fédéralisme par Fayau il en démissionne le jour même[6]. Debry est ensuite envoyé en mission dans les départements de la Drôme, du Vaucluse et de l'Ardèche. Lors des débats sur la Constitution de l'an III il fait ajouter l'article 13 à la déclaration des droits affirmant que « tout traitement qui aggrave la peine déterminée par les lois est un crime »[7]. Il propose une motion adoptée par la Convention, le 26 messidor an 3 (), qui consacre « la Marseillaise » comme chant national[8].

Assassinat des Plénipotentiaires Français à Rastadt (), (musée de la Révolution française).

Nommé en 1797 ministre plénipotentiaire au congrès de Rastadt par le Directoire avec Bonnier et Roberjot, il échappe par miracle au massacre dont ses deux collègues sont victimes (1799) sur le chemin du retour (il survit à treize coups de sabre). À l'été 1799, une thèse portée par des journaux royalistes laissent entendre que Debry a fomenté l'attentat avec l'aide de Barras afin de réactiver la guerre contre l'Autriche et de nombreuses chansons dans les rues de Paris, colportent la rumeur ; rumeur qui se propagera tout au long de l'année 1800 dans l'opinion et la presse parisienne. Les familles de ses collègues assassinés se désolidarisent de Debry. Le pouvoir consulaire, ne niera jamais ces rumeurs, sûrement pour des raisons diplomatiques[9]. L'affaire de Rastadt occupera une bonne partie de ses mémoires.

Du Consulat à l'exil

À la suite du coup d'État du 18 Brumaire, le département de l'Aisne, jusque-là très hésitant sur la marche à suivre, attend que Quinette et Debry adhèrent officiellement au nouveau régime pour faire allégeance aux consuls le 6 frimaire an VIII (), soit 18 jours après[10]. Il fait ensuite partie du Tribunat.

Sous l'Empire, il est nommé préfet du Doubs, et se montre bon administrateur; selon Stendhal, son département était celui « qui allait le mieux en France » parce que Debry « se moquait ouvertement de la bureaucratie ministérielle[11] ». En récompense de son efficacité, il est créé baron d’Empire. Il est préfet du Bas-Rhin pendant les Cent-Jours. Après avoir défendu la ville de Strasbourg qui tombe en , il part avec sa femme et ses cinq enfants à Mons ou il apprend qu'il est soumis à la Loi qui bannit les régicides, Debry ne rentre en France qu'en 1830. Il meurt à Paris le et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (39e division).

Son fils, Fleurus Debry a administré comme préfet le département du Bas-Rhin et son petit-fils, Jean Debry le département de la Côte-d'Or.

Bibliographie

Sources

  • « Jean Antoine Debry », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Les papiers personnels de Jean Antoine Debry sont conservés aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 386AP : Inventaire du fonds.
  • Alain Brunet, La carrière républicaine d’un Vervinois: Jean Debry (1760-1834), dans: Mémoires de la fédération des sociétés savantes du département de l’Aisne, Tome 34, 1989, p. 211-220 [lire en ligne]
  • Laurent Brassard, Un échec devant l'Histoire : Les mémoires de Jean Debry, dans: L'écriture d'une expérience. Histoire et mémoires de Conventionnels, 2015, Société des études robespierristes, p. 167-181

Notes

  1. Bulletin de la Société archéologique et historique de Vervins et de la Thiérache, Tome XII, pages 24, 121 et 171
  2. AD Aisne, 5Mi0772, registres de BMS de Vervins (1760-1770), vue 16/310, baptême de Jean Antoine Joseph Debry; 5Mi0773, registres de BMS de Vervins (1780-1790), vue 16/353, mariage Debry-Dupeuty.
  3. Serge Aberdam, « Les deux versions de la loi de mars 1793 sur les comités de surveillance et l'enquête de janvier 1794 », Études révolutionnaires n°13, , p.13-30
  4. Réimpression de l'Ancien Moniteur, (lire en ligne)
  5. Archives municipales de Saint-Quentin, 1D5, 12 et 13 ventôse an II. AP., t84, p.337 (4 ventôse an II / 22 février 1794)
  6. Archives Parlementaires, T.94, p.67
  7. Léonce Pingaud, Jean Debry, p.383
  8. Assemblée Nationale, « La Marseillaise : hymne national - Histoire - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  9. François-Alphonse Aulard, Paris Sous Le Consulat, Рипол Классик, (ISBN 978-5-87465-845-8, lire en ligne)
  10. Laurent Brassart, « Réception et acceptation du coup d'État du 18 Brumaire an VIII dans le département de l'Aisne », Du Directoire au Consulat. Brumaire dans l'histoire du lien politique et de l'État-Nation, , p.173-174
  11. Stendhal, Vie de Napoléon, ch. 46.
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