Jalognes

Jalognes est une commune française située dans le département du Cher en région Centre-Val de Loire.

Cet article possède un paronyme, voir Valognes.

Jalognes

Château de Pesselières.
Administration
Pays France
Région Centre-Val de Loire
Département Cher
Arrondissement Bourges
Intercommunalité Communauté de communes Pays Fort Sancerrois Val de Loire
Maire
Mandat
Patrick Leger
2020-2026
Code postal 18300
Code commune 18116
Démographie
Population
municipale
284 hab. (2018 )
Densité 10 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 14′ 12″ nord, 2° 47′ 11″ est
Altitude Min. 172 m
Max. 239 m
Superficie 28,09 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Satur - Sancerre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Sancerre
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Jalognes
Géolocalisation sur la carte : Cher
Jalognes
Géolocalisation sur la carte : France
Jalognes
Géolocalisation sur la carte : France
Jalognes

    Géographie

    Jalognes se situe dans le Sancerrois et appartient au canton de Sancerre et au Pays de Sancerre-Sologne. Son paysage alterne des zones d'anciens bocages boisés au nord et des étendues de champs ouverts au sud. De nombreux ruisseaux prennent leurs sources sur son territoire : la Jalogne, la Benelle, et la Chantereine qui prend sa source aux Fontaines à Pesselières. Ils s'écoulent tous vers l'est où ils rejoignent la Vauvise, affluent de la Loire.

    La commune fait partie du canton de Sancerre, même après le redécoupage des cantons en 2015[1],[2].

    Localisation

    Veaugues Gardefort
    Montigny N Feux
    O    Jalognes    E
    S
    Azy Groises

    Urbanisme

    Typologie

    Jalognes est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Satur - Sancerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 14 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (85,4 %), forêts (7,3 %), prairies (5 %), zones agricoles hétérogènes (1,4 %), zones urbanisées (1 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].

    Histoire

    C'est en 1772 que Jalognes prend son nom de baptême définitif, après maintes modifications : de Jaloria en 1136 à Jalonnia en 1164... Jalugnes en 1260... Jaloignes en 1541, Jallongnes en 1663... Jalognes constitua une seigneurie acquise au XVIIe siècle, probablement par les seigneurs de Pesselières.

    Les seigneurs de Pesselières étaient, de droit, maréchaux du comté de Sancerre. Comme tels, ils avaient le privilège très honorable de conduire tous les vassaux et arrière-vassaux du comté à la première entrée du comte de Sancerre, le droit très lucratif de s'approprier le cheval que montait le seigneur à cette entrée ainsi que toute la vaisselle dont on se servait ce jour-là à la cour du comte. Cette prérogative donna lieu à de nombreuses difficultés.

    En 1348, Béatrix de Courcy, comtesse de Sancerre, reconnut à Loys de La Porte le droit de prendre son char et le limonier (premier cheval de trait) tout garni et tout le vaissellement, tant de manger que de boire. Marmande, sa fille, comtesse de Sancerre, ayant fait aussi son entrée et donné naissance aux mêmes droits, la comtesse de Sancerre racheta toute sa vaisselle moyennant l'abandon de treize arpents de bois. En 1407, Marguerite de Sancerre discuta et transigea pour soixante francs d'or, mais en 1409, Bernard, dauphin d'Auvergne, ne put racheter sa vaisselle que par l'abandon de la grange d'Oysi et de la bergerie.

    En 1626, Jean de La Porte ayant accompagné la comtesse de Sancerre à son entrée et ayant réclamé les privilèges de sa charge, René de Bueil, évinça par cette distinction, plus subtile que chevaleresque, que ce n'était pas comme comtesse que sa noble épouse avait fait cette entrée. De même, en 1640, lorsque Jean de Guibert eut acquis la seigneurie de Pesselières, on refusa de l'admettre à l'aveu.

    Blason de la famille de Guibert

    En 1693, les de Guibert cèdent Pesselières à François Robert, sieur du Verger qui en fait le dénombrement en 1700.
    En 1705, c’est la famille Chastenet de Puységur qui en devient propriétaire.
    A la Révolution, les Puységur ayant émigré, Pesselières est vendu comme bien national.
    Sous l’Empire et la Restauration, le château et ses terres sont entre les mains de monsieur Boin, président du tribunal civil de Sancerre. Il édifie en 1820 une chapelle à l’entrée du parc.
    En 1835 madame de Mager, parente des Puységur, acquiert Pesselières des héritiers Boin. Elle est la veuve du colonel Collard, officier du roi en 1773, puis des armées révolutionnaires et enfin de Napoléon Ier qui le fait chevalier de la Légion d’Honneur à Schönbrunn en 1809.
    Les Collard demeurent propriétaires de Pesselières jusqu’à la fin des années 1980. Depuis le début des années 2000 le château est l'objet de travaux de restauration ainsi que le parc.

    Une rue de Sancerre à proximité immédiate de ce qui fut autrefois l’hôtel de Pesselières porte le nom du Sénéchal de Pesselières.

    Chaque année le 1er juin a lieu à Pesselières la seule survivante de l’une des quatre foires annuelles datant du haut Moyen Âge, réputée la plus ancienne de France avec celle de Beaucaire.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 mars 2008 Roger Fromenteau    
    mars 2008   Patrick Léger[1] DVD Agriculteur
    avril 2014 En cours Patrick Leger[10],[11]   Ancien agriculteur exploitant

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[13].

    En 2018, la commune comptait 284 habitants[Note 3], en diminution de 2,41 % par rapport à 2013 (Cher : −2,64 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    578513539548533565572576629
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    637688746764795836846899801
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    776735746670686661590592525
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    458423354295271285317285297
    2018 - - - - - - - -
    284--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    En 1170, il est fait mention pour la première fois de la seigneurie de Pesselières, possession de la famille de Livron. En 1228, Pierre de Livron (1209-1257), chevalier, seigneur de Pesselières en Berry[2] part pour Compostelle avec tout un groupe, sans doute derrière le comte de Sancerre. Son départ est connu grâce à une donation faite à ce moment-là reçue par l'abbaye Notre-Dame de Lorroy en Berry : « À tous ceux qui contrôleront les présentes lettres, P. archiprêtre de Sancerre, adresse son salut dans le Seigneur, sachez que le seigneur Pierre de Livron, chevalier, un de ceux qui partent à Saint-Jacques, pour augmenter les aumônes de sa chapelle de Pesselières…[3] » [4] ou prieuré fondé la même année dépendant de l'abbaye de Saint-Satur[5].

    Vers 1380, le « château et maison forte » de Pesselières passe à la famille La Porte et y reste jusqu’à 1639. Louis de La Porte (1338-1370) fut le premier des six chevaliers bacheliers de la compagnie de Jean III de Sancerre.
    Pendant les guerres de Religions, Pesselières est occupé successivement par les troupes de la ligue en 1589 puis par celle des royalistes en 1591. Il est alors fortement endommagé.
    En 1639, Jean de Guibert acquiert les terres de Pesselières de la dernière héritière des La Porte, demoiselle Anne de Rochechouart veuve de Claude de La Porte, et entreprend d'importants travaux en 1640. L'étonnante porte d'entrée à bossage sur la cour, des cheminées monumentales encore en place datent de cette époque ainsi que l'aile en retour au sud-est.
    Le plan du comté de Sancerre de 1674 donne la représentation d’un plan en U entouré de douve avec châtelet d’entrée commandant le pont-levis. Le dénombrement de 1700 en précise la description : le château consiste en un grand corps de logis de face flanqué par derrière et au milieu d’une grande tour couverte d’ardoise, deux autres bâtiments avec ailes, comprenant une grande salle, plusieurs chambres hautes, chapelle et prison, pont-levis en planches et dormant en pierre à arcades, profonds et larges fossés remplis d’eau vive ; basse cour avec portail accompagné de deux tours, le tout environné de hautes murailles et fossés profonds, gros colombier en pierre…
    Après la Révolution, le pont-levis a été remplacé par un pont dormant en pierre, les fossés par des vallonnements de gazons, les murailles et les fortifications rasées. Vers 1880, le colonel Collard fait démolir l’aile gauche ouvrant ainsi la vue sur le parc et sa rivière. La tour est rehaussée et coiffée de créneaux, les ornements architecturaux des bâtiments revus dans le style néo-Renaissance.
    Les relevés les plus récents mettent en évidence la structure médiévale du corps central et confirment l’édification de l’aile en retour sud-est au XVIIe siècle.

    • L'église, presque entièrement reconstruite, a conservé au nord sa porte du XI ou XIIe siècle. Deux dalles funéraires du XVIIe et une statue du XVIe siècle retiennent l'attention.
    • De nombreux éléments du patrimoine rural sont présents dans les hameaux de Jalognes : grange pyramidale, lavoirs, moulin à huile de Pesselières, ancien prieuré…

    Personnalités liées à la commune

    • Loys de La Porte
    • Jean de La Porte

    Voir aussi

    Notes et références

    1. Liste des maires du Cher et appartenance des communes aux cantons sur le site de la préfecture (consulté le 27 septembre 2014).
    2. Décret no 2014-206 du 21 février 2014 portant délimitation des cantons dans le département du Cher
    3. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
    11. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Liens externes

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