Veaugues

Veaugues est une commune française, située dans le département du Cher en région Centre-Val de Loire.

Veaugues
Administration
Pays France
Région Centre-Val de Loire
Département Cher
Arrondissement Bourges
Intercommunalité Communauté de communes Pays Fort Sancerrois Val de Loire
Maire
Mandat
Jean-Yves Pelé
2020-2026
Code postal 18300
Code commune 18272
Démographie
Population
municipale
633 hab. (2018 )
Densité 23 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 15′ 29″ nord, 2° 45′ 31″ est
Altitude Min. 180 m
Max. 346 m
Superficie 27,92 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Sancerre
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Veaugues
Géolocalisation sur la carte : Cher
Veaugues
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Veaugues
Géolocalisation sur la carte : France
Veaugues

    Géographie

    Veaugues se situe au carrefour de trois régions naturelles : le Sancerrois et ses vignobles au nord-est ; la Champagne berrichonne, pays de grandes cultures, au sud ; enfin le Pays-Fort, alternance de bois et de cultures, au nord-ouest.

    Localisation

    Hydrographie et relief

    La commune est traversée par le ruisseau de Planche-Godard, qui a ses sources dans les vallons de Sarry et Villedonné (commune de Neuvy-Deux-Clochers), et se jette dans la Vauvise à Saint-Bouize en compagnie du Boisseau.

    Le sous-sol, essentiellement calcaire, est constitué de terrains datant du Jurassique supérieur. De nombreuses carrières souterraines de calcaire crayeux ont été exploitées jusque vers 1920 ; elles fournissaient des quartiers d’une pierre de qualité moyenne, souvent gélive, mais d’une extraction facile, très utilisée dans tout le Sancerrois.

    La partie ouest de la commune est essentiellement occupée par un grand massif boisé qui se prolonge sur Montigny. Ces bois, en grande partie communaux, offrent une grande diversité d’espèces ligneuses, et notamment un alisier hybride, croisement naturel et fertile de l’alisier blanc et de l’alisier torminal. Cette richesse naturelle a valu à certaines parcelles d’être classées zones Natura 2000 au titre du plan local d'urbanisme de 2010, leur conférant ainsi en principe un statut de protection renforcée. Certaines parcelles ont été plantées en résineux (pin noir d'Autriche) dès la fin du XIXe siècle.

    Urbanisme

    Typologie

    Veaugues est une commune rurale[Note 1],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (68,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (69,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (56,6 %), forêts (28,7 %), prairies (6,4 %), cultures permanentes (3,4 %), zones agricoles hétérogènes (2,5 %), zones urbanisées (2,4 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    De l'Antiquité au Moyen Âge

    Les plus anciennes traces d’occupation à Veaugues remontent à l’époque gallo-romaine, avec la voie Bourges-Auxerre qui la borde sur sa partie Sud-Est sur plus de deux kilomètres. Cette voie, surnommée « Voie Jacques Cœur », peut-être parce que les marchands travaillant pour le célèbre Grand Argentier de Charles VII l’ont utilisée au XVe siècle, est encore bien visible, soit comme un chemin de terre, soit en tant que levée dans les champs. Un aqueduc gallo-romain longe la route venant de Neuvy, et termine sa course dans cette zone, sans qu’on sache ce qu’il desservait, peut-être une villa.

    Près de la route départementale 59, juste avant d’arriver à la limite avec la commune de Montigny, se trouvent les traces d’une enceinte castrale, appelée le « Chétif-Château » ou le « château de Faye ». Elle consiste en un fossé circulaire délimitant une plateforme intérieure d’une cinquantaine de mètres de diamètre, probablement le siège d’une ancienne Seigneurie entre les Xe et XIVe siècles.

    XVIIe siècle

    Un acte notarié du mentionne, en qualité d'acheteur d'une parcelle de terre, un « Honnorable homme Mr Jacques Grangier Sieur de La Faix, demeurant au bourg de Montigny ». Il se pourrait donc que ce titre ait pour origine le sus-mentionné château de Faye.

    Le point le plus bas du village, actuellement occupé par un établissement pour personnes handicapées, est probablement l’ancien siège de la Seigneurie de Veaugues. Sur le plan cadastral de 1823 se voient encore des fossés et une tour ou pigeonnier.

    XVIIIe siècle

    Dans son testament, signé aux Porteaux le , Antoine de Saugnac de la Garde, Seigneur des Porteaux et de Veaugues, demande à être inhumé dans la paroisse du lieu de son décès et laisse une somme de quarante livres à distribuer, en argent ou en blé, aux vieillards, aux veuves et aux orphelins les plus nécessiteux de cette paroisse. Il exprime le désir que son château des Porteaux ou celui de Veaugues soit converti en hôpital pour les pauvres : malades, vieillards, veuves et orphelins des paroisses de Veaugues et de Crézancy. Une personne pieuse, consacrée à Dieu, et que désignerait l'archevêque de Bourges, serait chargée d'installer des sœurs grises dans l'hospice[8].

    L'hôpital est finalement aménagé dans son château de Veaugues, et cet établissement est doté de biens de rapport, notamment de bois. Antoine de Saugnac était un visionnaire, puisqu'il mourut peut-être assassiné, dès 1716.

    En 1788, le « château », dont nous ne savons rien de la disposition, est démoli et remplacé par le bâtiment visible aujourd'hui. À l'époque géré par des religieuses, il sera plus tard connu sous les noms d’« aérium », puis de « préventorium », avant d’accueillir des colonies de vacances, puis enfin des personnes handicapées.

    XIXe siècle

    Un incendie ayant ravagé le bas du bourg en 1829, il ne reste aucun bâtiment antérieur à cette époque, ou alors très profondément remaniés. Une demeure du centre-bourg présente des linteaux anciens à traces de meneaux, mais il semble qu’ils soient utilisés en réemploi.

    C’est avec l’arrivée du chemin de fer à la fin du XIXe siècle que Veaugues connaîtra une expansion rapide qui lui donnera son visage actuel. La Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (P-O) ouvre le sa ligne de Bourges à Cosne-sur-Loire, maillon d’un itinéraire stratégique destiné à relier les arsenaux du Sud-Ouest aux lignes de front de l’Est (l’Alsace et une partie de la Lorraine sont alors allemandes).

    XXe et XXIe siècles

    Dès 1890 se construisent de nombreuses maisons neuves le long de l’avenue de la Gare, alors que beaucoup d’autres, au centre-bourg, sont totalement reconstruites durant le 1er quart du XXe siècle.

    En 1906-1907 est ouverte la ligne à voie métrique Argent-La Guerche, exploitée par la Société générale des chemins de fer économiques (SE). Cette dernière construira à Veaugues des ateliers d’entretien qui, avec le personnel de route des deux compagnies, feront vivre jusqu’à quarante familles durant l’entre-deux-guerres.

    Comme en beaucoup d’endroits, le chemin de fer s’effacera devant la route : la ligne du « tacot » (S-E) ferme en 1948, et la « grande ligne » en 1966 ; un service de marchandises subsiste cependant entre Veaugues et Bourges jusqu’en 1987.

    La place de Veaugues, depuis la reconstruction de l’église en 1891, connaîtra une suite de réaménagements successifs, qu’on peut suivre au travers des générations de cartes postales qui furent éditées jusque dans les années 1970. Sa configuration actuelle date de 2009.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avril 2014 juillet 2020 Sophie Chestier[9] DVD Sans profession déclarée
    juillet 2020 En cours Jean-Yves Pelé[9],[10]   Cadre administratif et commercial d'entreprise
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[12].

    En 2018, la commune comptait 633 habitants[Note 2], en diminution de 7,86 % par rapport à 2013 (Cher : −2,64 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    8318257749071 0029899699941 039
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 0541 0801 0501 0761 1061 1211 1111 4471 067
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 0021 0181 0801 0119391 0261 028945813
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    679610631603564610655660681
    2017 2018 - - - - - - -
    633633-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    L'église de Veaugues.
    Colonne et chapiteau provenant de l'ancienne église de Veaugues.

    - Église Saint-Aignan. L’église actuelle date de 1891, et a été entièrement rebâtie plus au sud de l’ancienne. Contrairement à la tradition qui veut que le chœur des églises soit orienté vers Jérusalem, d’où un axe est-ouest de la nef, l’église Saint-Aignan est orientée approximativement nord-sud. Elle occupe l’emplacement de l’ancien cimetière qui entourait l’église d’origine romane, plusieurs fois remaniée et démolie pour cause de vétusté en 1888.

    De l’ancienne église subsistent deux bénitiers de fonte datant d’environ 1500, dont l’un semble porter les armoiries de la famille de La Porte, seigneurs de Veaugues, et qui ont peut-être été fabriqués aux forges de la Motte-Cochon (Lugny-Champagne). Dans le chœur de l’église actuelle, on peut également voir une statue de la Vierge posée sur une colonne à chapiteau provenant de l’ancienne église.

    - Château des Porteaux

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Jean Néraud, Histoire des Porteaux
    9. « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
    10. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.

    Voir aussi

    Articles connexes

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