Château de Schönbrunn

Le château de Schönbrunn (/ʃønbʁun/) est un élément significatif de la culture autrichienne. Depuis les années 1960, c'est l'un des sites touristiques les plus visités de Vienne. Le château de Schönbrunn est classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1996.

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Château de Schönbrunn

Le château de Schönbrunn vu depuis les jardins.
Nom local Schloss Schönbrunn
Période ou style Style rococo
Architecte Johann Bernhard Fischer von Erlach
Début construction 1696
Fin construction 1699
Propriétaire initial Léopold Ier du Saint-Empire
Protection  Patrimoine mondial (1996)
Site web http://www.schoenbrunn.at
Coordonnées 48° 11′ 05″ nord, 16° 18′ 43″ est
Pays Autriche
Ville Vienne
Arrondissement Hietzing
Géolocalisation sur la carte : Autriche
Géolocalisation sur la carte : Vienne

Fondation

Le château se trouve à Hietzing, à l'ouest du centre-ville de Vienne. Du XIVe au XVIIe siècle, plusieurs édifices se sont dressés sur ce site.

Auparavant se trouvait à cet emplacement le Katterburg, propriété du maire de Vienne.

En 1569, Maximilien II du Saint-Empire acheta le terrain où se trouvent aujourd'hui les parcs et différents bâtiments. Il montra un certain intérêt pour le zoo qui venait d'être créé, et essaya d'y apporter en plus des plantations d'espèces végétales rares.

Le nom Schönbrunn est attribué à l'empereur Matthias (1557-1619), qui aurait découvert lors d'une excursion à la chasse une source particulièrement belle (en allemand, schöner Brunnen « belle fontaine »). Au cours du siècle suivant, la famille impériale s'en servit comme résidence d'été, mais les invasions turques entraînèrent sa quasi-destruction.

Le château moderne

La défaite ottomane de 1683 ouvrit une période de paix propice aux grands travaux. L'empereur Léopold Ier confia à l'architecte Johann Bernhard Fischer von Erlach la conception d'un nouveau château qui se voulait le Versailles autrichien. Le premier projet livré en 1693, trop utopique et excessivement cher, ne fut pas retenu. Puis vint une idée plus petite et réaliste. La construction débuta en 1696, soit vingt-deux ans après les premiers travaux entrepris à Versailles par Le Vau. En 1699, trois ans après, les premières festivités se tenaient dans la partie centrale du palais.

Malheureusement, peu de parties du château survécurent car au cours du siècle suivant, chaque empereur modifia partiellement le bâtiment. Sur les ordres de l'impératrice Marie-Thérèse qui régna de 1740 à 1780, l'architecte Nikolaus Pacassi redessina le château dans un style rococo.

Après la victoire de Napoléon à la bataille de Wagram, un traité entre l'empire français et l'empire d'Autriche est signé dans le château.

Au XIXe siècle, l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche, qui régna de 1848 à 1916, laissa sa marque sur Schönbrunn. Il y passa la majeure partie de sa vie et y mourut. Le château était sa résidence d'été (la Hofburg étant celle d'hiver). Plusieurs pièces gardent également le souvenir de son épouse, l’impératrice Elisabeth dite Sissi qui, pourtant, ne faisait pas mystère de son austrophobie.

Pendant le règne de l'empereur François-Joseph, Schönbrunn était considéré comme Gesamtkunstwerk (chef-d'œuvre accompli) et remodelé en accord avec son histoire.

Après la chute de Napoléon Ier, l'archiduchesse Marie-Louise et son fils, le roi de Rome, partirent pour Vienne. L'enfant vécu dans un certain isolement au château de Schönbrunn où il mourut en 1832, à l'âge de 21 ans, dans une pièce connue sous le nom de chambre de Napoléon.

Salon Vieux-Laque.

42 pièces, sur les 1 441 que compte le château, sont ouvertes au public parmi lesquelles :

  • La Grande galerie qui servit de cadre à des banquets officiels jusqu'en 1994 ;
  • Le Salon Vieux-Laque, aux murs ornés d'estampes chinoises, habité par Marie-Thérèse après la mort de son mari ;
  • Le Cabinet chinois rond, aux murs décorés de panneaux de laque, où Marie-Thérèse recevait son chancelier pour des conversations privées ;
  • Le Salon chinois bleu, tapissé de papier orné de scènes chinoises en médaillon, chambre où Charles Ier signa sa renonciation au trône le , scellant ainsi la fin du règne des Habsbourg sur l'Autriche[1] ;
  • Le Grand salon de Rosa du nom du peintre Joseph Roos dans lequel des dorures rococo encadrent des paysages de la Suisse et de l'Italie du Nord.
  • La Salle du Petit Déjeuner aux murs ornés de 26 médaillons de fleurs brodés par Marie-Thérèse et ses filles
  • La Chambre de Napoléon où mourut le roi de Rome. Un oiseau naturalisé sous cloche, le seul ami qu'il ait jamais eu disait-il, rappelle son souvenir.
Panorama du château depuis l'entrée municipale.
Vue de Schönbrunn depuis les jardins.

Entre 1945 et 1955, le siège de la banque sert de quartier général aux forces britanniques, dans le cadre de l'occupation de l'Autriche après la Seconde Guerre mondiale.

Le parc

Les jardins à la française du parc furent dessinés en 1695 par un élève de Le Nôtre, Jean Tréhet. Le parc comprend de fausses ruines romaines et une orangerie, apanage des palais de grand luxe de cette époque. Le sommet du parc est occupé par la Gloriette, édifice de style néo-classique, dessinée par Ferdinand de Hohenberg, d’où l’on dispose d’une vue panoramique sur le château et sur la ville de Vienne.

Chaque année au début de l'été, le parc accueille son concert de nuit d'été (Sommernachtskonzert) donné par l'Orchestre philharmonique de Vienne, un événement gratuit de musique classique qui attire lors de chaque édition plus de 100 000 personnes[réf. souhaitée].

Jardins privés de la famille impériale

1) Musée des Carrosses, 2) Théâtre, 3) Orangerie, 4) Jardin de la réserve, 5) Jardin du dauphin, 6) Grand parterre, 7) Fontaine de Neptune, 8) Gloriette, 9) Fontaine de l'obélisque, 10) Fontaine de l'ange, 11) La belle fontaine, 12) Ruine romaine, 13) Bassin rond, 14) Pigeonnier, 15) Labyrinthe, 16) Bassin des étoiles, 17) Roseraie, 18) Serre des palmiers & parterre de la serre des palmiers, 19) Pavillon du cadran solaire, 20) Jardin botanique et ancienne serre aux palmiers, 21) Jardin japonais, 22) Zoo et pavillon de l'empereur, 23) Maison tyrolienne et Jardin tyrolien, 26) Petite gloriette, 27) Bain de Schönbrunn (piscine publique), 28) Métairie

Le parc de Schönbrunn étant ouvert au public, la famille impériale se fit aménager des espaces privés :

  • Am Keller, jardin créé en 1700, au-dessus des caves et totalement réaménagé vers 1750 par Jean-Nicolas Jadot et Louis Gervais, architecte et jardinier de l'empereur François-Étienne de Lorraine, époux de la reine Marie-Thérèse.
  • Entre ce jardin et l'aile Est du palais fut aménagé au XIXe siècle le Kronzprinzgarden, jardin du prince-héritier Rodolphe.

Zoo de Schönbrunn

Fondé en 1752, le zoo de Schönbrunn est le plus ancien zoo du monde. Le pavillon où les membres de la Maison de Habsbourg-Lorraine venaient observer les fauves a été conservé. C'est l'un des rares zoos au monde à abriter des pandas géants.

Les ruines romaines

Les ruines romaines, connues à l'origine comme les ruines de Carthage, ont été conçues par l'architecte Johan Ferdinand Hetzendorf von Hohenberg. Elles ont été érigées en 1778 et intégrées dans un espace vert. Son concepteur les voyait comme un jardin antique et non comme des ruines. Elles le sont devenues au fil du temps par manque d'entretien, au point que l'accès en est aujourd'hui fermé. Les ruines sont formées sur un rectangle avec une voute en son centre entourée par des murs. L'architecte voulait évoquer un édifice antique s'émiettant lentement dans le sol. Devant l'arche, des fragments de pierres disposés apparemment aléatoirement, soutiennent un groupe de personnes symbolisant le Danube et l'Enns.

Lieu de tournage

En 2018, une équipe de l'émission Secrets d'Histoire a tourné plusieurs séquences au château dans le cadre d'un numéro consacré à Marie-Thérèse de France, intitulé Madame Royale, l'orpheline de la Révolution, diffusé le sur France 2[2].

Statistiques

  • 2,5 millions de tickets d'entrée pour visiter les appartements du château ont été vendus en 2006 (+ 9 % par rapport à 2005).
  • 29,4 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006, dont 6,4 millions d'euros au niveau des boutiques.

Annexes

Notes et références

  1. Jean des Cars, La saga des grandes dynasties, Perrin, , p. 101.
  2. « L’incroyable destinée de Marie-Thérèse de France racontée dans Secrets d'Histoire ce lundi soir. », sur Blogtvnews.com (consulté le )

Article connexe

Liens externes

Bibliographie

  • Elfriede Iby et Alexander Koller, Schönbrunn, Vienne, Christian Brandstätter Verlag, 2007.
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