Jacques Sadoul (homme politique)
Jacques Sadoul ( - [1],[2]) est un militant communiste et journaliste français.
Pour les articles homonymes, voir Jacques Sadoul et Sadoul.
Biographie
Jacques Sadoul est le deuxième des trois fils d'un fonctionnaire et de son épouse propriétaire d'un magasin réputé de corsets, rue de la Paix. Il poursuit ses études de droit à Paris, devient le secrétaire d'un grand filateur du Nord, Wilbaux, qui l'emmène en voyage dans le Montana aux États-Unis pour ses affaires[3].
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Avocat initialement socialiste, collaborateur du ministre SFIO Albert Thomas, le capitaine Sadoul fit partie de la mission militaire française envoyée en Russie en 1917 pour tenter de maintenir ce pays dans la guerre aux côtés des Alliés, alors que les Bolchéviks voulaient l'en sortir. Rallié au communisme à Moscou, il y reste et exerce diverses fonctions auprès du régime bolchévique pendant la guerre civile russe. Collaborateur de Christian Rakovsky en Ukraine, il organisa la propagande bolchévique en direction des troupes d'occupation françaises basées à Odessa[4]. Il fut aussi un temps inspecteur militaire de l'Armée rouge. Délégué français lors du deuxième congrès de l'Internationale communiste, en 1920, il travailla quelques années pour l'exécutif de l'Internationale. Sa condamnation à mort par contumace pour trahison ayant été annulée, Jacques Sadoul rentra en France où il demeura membre du PCF, sans y exercer de responsabilité majeure, mais en revanche, de 1932 à 1939, il fut le correspondant en France du journal soviétique Izvestia et il écrivit aussi dans L'Humanité.
Victor Serge, qui avait sympathisé avec lui en Russie, écrit : « J'aimais son intelligence vive et moqueuse, sa nonchalance d'épicurien, sa finesse politique. Le PC français ne lui permettait aucune activité, bien qu'il eût pu faire un leader parlementaire de premier plan. Sa pensée et sa nature étaient d'un socialiste modéré, tout à fait voisin du libéralisme éclairé, mais le besoin de bien vivre l'attachait au service de l'État soviétique[5]. »
En , Laval le reçoit à Châteldon comme émissaire de Staline avec Ian Roudzoutak : ils sondent Laval pour éventuellement remplacer Léon Blum avec le soutien des communistes ; Laval ne donne pas suite à la proposition.[réf. nécessaire]
En 1937, il appliqua les consignes du Komintern en écrivant dans L'Humanité des articles calomnieux contre Victor Serge, alors victime d'une campagne de dénigrement de la part de la presse stalinienne. Cela entraîne une réponse de Léon Trotski dans une lettre à Victor Serge qui met en cause l'attitude de Sadoul depuis 1917. Il affirme que Lénine n'avait pas de considération pour Sadoul et il ajoute "Un seul article de Sadoul permet de donner un sûr diagnostic : "Le stalinisme est la syphilis du mouvement ouvrier [6]".
Témoin de la défense au procès d'Eugène Schueller accusé de collaboration après la Seconde Guerre mondiale, il contribue ainsi à la relaxe d'un des financiers de la Cagoule, fondateur du Mouvement social révolutionnaire.
Du au , Jacques Sadoul fut maire de Sainte-Maxime dans le Var où il fit souche. Il avait épousé Yvonne Mezzara (1889-1993), militante socialiste avant-guerre, cousine de Renan, qui a publié chez Grasset en 1978 Tel qu'en mon souvenir. Leur fils Ary, jeune réalisateur de cinéma qui collabora un temps à Moscou avec Eisenstein, meurt en 1936. Il avait quelque temps auparavant épousé la fille d'Élie Faure.
Publications
Notes et références
- « Jacques Sadoul (1881-1956) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
- « Dirigeants, responsables, militants, personnalités du monde ouvrier », sur Les Archives départementales de la Seine-Saint-Denis (consulté le )
- Yvonne Sadoul, op. cit.
- Pierre Broué, Rakovsky ou la Révolution dans tous les pays, Fayard, (ISBN 2-213-59599-2), 1996, p. 177
- Victor Serge, Mémoires d'un révolutionnaire, coll. « Bouquins », (ISBN 2-221-09250-3), p. 695
- « "Lettre à Victor Serge. A propos de Jacques Sadoul. 5 mars 1937" », Trotski, Le Mouvement communiste en France, Minuit,
Annexes
Bibliographie et webographie
- Romain Ducoulombier (préf. Marc Lazar), Camarades ! : la naissance du Parti communiste en France, Paris, Perrin, , 428 p. (ISBN 978-2-262-03416-0, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Dominique Lejeune, « Les missions de la SFIO dans la Russie de 1917 », Revue historique, Paris, Presses universitaires de France, no 564, , p. 373-386 (lire en ligne).
- Rachel Mazuy, Croire plutôt que voir ? Voyages en Russie soviétique (1919-1939), Paris, Odile Jacob, , 369 p. (ISBN 2-7381-1153-X, présentation en ligne).
- Notice SADOUL Jacques, Numa par Justinien Raymond et Nicole Racine, version mise en ligne le , dernière modification le .
Articles connexes
Liens externes
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