Isidore Taylor

Isidore Justin Séverin Taylor, baron Taylor, né à Bruxelles[1] le [2] et mort à Paris le , est un dramaturge, précurseur du mouvement romantique, homme d'art et philanthrope français.

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Biographie

Ses parents se sont mariés en 1791 à Paris. Son père, Hélie Taylor, né en Grande-Bretagne vers 1762 et mort à Paris en 1830, était un professeur naturalisé français. Sa mère Marie-Jacqueline-Antoinette Walwein, née à Bruges, était la fille de Charles Eugène-Jacques Walwein, conseiller du commerce et échevin de Bruges, gouverneur du cercle de la ville et conseiller de Joseph II et de Jeanne du Chastelet. Charles, devenu commandant de la Garde nationale après s’être remarié avec Antoinette Mabillon, mourut à Marseille en 1794.

Destiné à la carrière militaire, Isidore Taylor prépare l'École polytechnique mais abandonne rapidement ses études. Il voyage beaucoup en Europe et surtout en France. En 1818, il commence la rédaction, avec Charles Nodier, d'une série de volumes sur différentes régions françaises, dont la publication s'étale sur soixante ans ; intitulée Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France, elle constitue le premier catalogue sérieux des richesses du patrimoine français.

Dans les années 1820, il écrit et traduit de nombreuses pièces de théâtre. En 1821, il est l'un des créateurs du théâtre Panorama-Dramatique dont il obtient le privilège auprès du Roi pour Allaux. Il en est l'un des administrateurs pendant les deux ans que ce théâtre survit. Il écrit dans les journaux et les revues de critique d'art. Il est commissaire royal au Théâtre-Français de 1825 à 1830 et de 1831 à 1838. Romantique convaincu, il prend une part active à la « campagne des Hugolâtres » et profite de ses fonctions pour mettre à la scène Henri III et sa cour d'Alexandre Dumas puis Hernani de Victor Hugo. Lorsque Le Roi s'amuse est interdit en 1832, Hugo intente un procès au Théâtre-Français en espérant garder l'amitié de Taylor.

Par ordonnance du , Isidore Taylor reçoit de Charles X le titre de baron. Il est confirmé dans le titre de baron héréditaire par lettres patentes du [3].

En 1829, il commence à faire transporter à Paris, place de la Concorde, l'obélisque de Louxor dont il avait proposé l'acquisition en 1828, mais la révolution de 1830 arrête l'opération. En 1838, il est nommé inspecteur général des Beaux-Arts. Il est chargé par Louis-Philippe en 1835 d'acquérir des tableaux en Espagne, qui permettent l'ouverture de la Galerie espagnole du musée du Louvre en 1838.

Associations philanthropiques

Siège de la Fondation Taylor depuis 1949.

Conscient de la grande détresse des artistes âgés, malades, sans ressources et sans aides, le Baron Taylor décide en 1840 de créer une série d'associations de secours mutuels pour :

L'association de secours mutuels pour les artistes dramatiques est connue aujourd'hui sous le nom de la Mutuelle nationale des artistes Taylor. Constant Coquelin, dit Coquelin aîné, fut l’un des présidents les plus actifs de l’association des artistes dramatiques et lyriques. Sous sa présidence, la mutuelle créa la maison de retraite des artistes à Couilly-Pont-aux-Dames (Seine-et-Marne).

L'acte de naissance de la Mutuelle nationale des artistes Taylor se situe dans cette phrase énoncée par le comédien Joseph Samson un jour du mois de  :

« Vous savez que Fontenay, Singier, Bocage, Regnier, Raucourt, Leménil et moi, nous avons organisé un comité ayant pour but de secourir nos camarades besogneux. Vous connaissez l’échec qui a suivi un autre essai de ce genre, tenté il y a quelques années. Cette fois nous voulons être sûrs du succès ; nous voulons que vous soyez à notre tête. »

Le Baron Taylor accepta l'idée avec enthousiasme et c'est dans sa maison de la rue de Bondy que fut signé l'acte par lequel l'association de secours mutuels des artistes dramatiques était légalement constituée.

Une association pour les membres de l'enseignement est créée en 1859. Il est également l'un des fondateurs de la Société des gens de lettres et une fondation, fille de ces associations porte aujourd'hui son nom, la Fondation Taylor, sise 1, rue La Bruyère, Paris 9e.

Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1847 et nommé sénateur du Second Empire en 1869. Il est élevé au grade de grand officier de la Légion d'honneur en 1877.

Il est inhumé à Paris sous un monument funéraire orné de sa statue au cimetière du Père-Lachaise (55e division)[4],[5]. Son buste a été érigé sur une stèle près de la rue qui porte son nom dans le 10e arrondissement de Paris.

Un autre buste à son effigie se trouve au siège de la Mutuelle nationale des artistes Taylor[6].

Mariage et descendance

Isidore Taylor épouse à Charenton-le-Pont, le , Théodora Louise Guido (Paris, -Paris, ). Il a avec elle deux enfants :

  • Isidora Ernestine Taylor (Paris, -Roscoff, ), mariée à Versailles le avec Joseph Émile Walwein-Taylor (Montreuil, -Paris 3e,  ; fils d'Auguste Walwein), dont postérité ;
  • Félix, baron Taylor (Paris -1904)

Notes et références

  1. dans les Pays-Bas autrichiens.
  2. Cette date de naissance est indiquée dans le dossier du concerné dans la base Léonore. Certaines sources, notamment le Dictionnaire des Parlementaires français de Robert et Cougny (1889), affirment cependant qu'il est né le 15 août 1789, et non le 5 août, ou bien qu'il n'a été que baptisé à cette date.
  3. Vicomte Albert Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, tome sixième, Paris, Librairie Honoré Champion, rééd. 1974, p. 327
  4. Jouin 1897, p. 209
  5. Moiroux 1908, p. 232
  6. « MNA Taylor »

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Léon, La Vie du baron Taylor, association des artistes, Fondation Taylor,
  • Henry Jouin, « La Sculpture dans les cimetières de Paris : Cimetière de l'Est (Le Père-Lachaise) », Nouvelles Archives de l'art français, Paris, vol. 13, , p. 103-238 (lire en ligne)
  • Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne)
  • « Isidore Taylor », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Journal des artistes du et , annonçant la création de la Société de secours mutuels entre les artistes peintres, sculpteurs, architectes et graveurs, à l'initiative du peintre Henry Jean-Baptiste Victoire Fradelle.
  • Paul Guinard, Le baron Taylor, la Société Archéologique du Midi de la France et le Languedoc des Voyages Pittoresques, p. 39-115, dans Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, 1968-1969, tome 34 (texte), (planches V à XV)
  • Juan Plazaola, Le Baron Taylor : portrait d'un homme d'avenir, Paris, Fondation Taylor, 1989, un vol. in 4°, 527 p. (ISBN 2 908 305 00 3) ;
  • Bruno Foucart, Paul Ambille, Anne-Marie Debelfort et Frédérique Giess, Le Baron Taylor, l'Association des artistes et l'exposition du Bazar Bonne-Nouvelle en 1846, Éditions de la Fondation Taylor, 1995.

Articles connexes

Liens externes

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