Igzennayen

Igzennayen (en berbère : ⵉⴳⵣⵏⵏⴰⵢⵏ) est un territoire montagneux du Nord-Est du Maroc, et une tribu rifaine appartenant au Rif centro-oriental. La confédération rifaine des Igzennayen (appelée « Gzenaya » sous sa forme arabisée). Le territoire se situe majoritairement dans les provinces de Taza ainsi qu'une partie dans la province de Driouch (anciennement Nador). Il s'agit d'une grande tribu guerrière, connue pour son art de la guerre, lors de la Guerre du Rif notamment. Il s'agit de la tribu d'origine de la famille Ababou .

Les Igzennayen sont entourés des Ait Touzine au nord, des Ait Ouryaghal au nord-ouest, des Ait Ammart à l'ouest et des Ibdarsen (Mtalsa) à l'est et au sud-est.

Les principales villes et villages des Igzenayen sont: Aknoul (capitale), Ajdir, Kassita (frontière avec les Ait Touzine, la ville est mixte), Tizi Ouasli, Izeroualen, Aghbal, Bouyakchour, Tala Tazegwaght, Dcharana, Boured, Inahnahane, Ghammart, Tizroutine, Tasliouine, Ihrassen, Aferzaz etc...

Les Igzenayen sont divisés en sept factions ;

  • Ayt Ɛasim (Ajdir, Boured, Tamjount, Izeroualen, Aghbal)
  • Ayt Mḥend (Boujettou, Aḥfir)
  • Ayt Ɛisa (Dchar Sidi Ɛisa)
  • Ayt Yunes (Kassita, Tizi Ouasli)
  • Icawiyen (Aknoul)
  • Jbarna (Tizroutine)
  • Imezdurar (Tainest)

Langues

Les Igzenayen parlent le rifain, variante zenète de la langue amazighe. Au Rif, leur dialecte est très proche de celui de Nador (accent, mots, etc.). Ainsi les Igzenayen diront 'aberchan' pour dire «noir» et non 'aberkhan'.

Histoire

Cette région, en zone française, était frontalière de la zone espagnol (Sidi Ali Bourakba, Kassita) durant la colonisation.

Cette tribu est plus particulièrement connue pour le « triangle de la mort » lors des batailles anti-coloniales des années 50. Beaucoup de combattants viennent de la farouche tribu des Gzenaya. Et dans cette région accidentée au cœur du Rif, que la grande presse avait surnommé « le triangle de la mort », les combats sont d'une extrême violence. Ni l'aviation, ni les tanks français ne peuvent intervenir efficacement contre les rebelles rifains.[1]

Immigrations

Beaucoup d'Igzenayen ont immigré dans les villes régionales proches telles que Al Hoceima, Nador, Taza, Oujda et Fez. D'autres encore ont immigré en Europe, principalement aux Pays-Bas (Den-Haag, Rotterdam, Amsterdam) en Belgique, Espagne ou en France (Corse).[réf. nécessaire]

De plus, durant la présence française en Algérie, du fait de la proximité géographique, bon nombre d'Igzenayen allait travailler chez les colons dans la région de l'Oranie (Beni Saf, Tmouchent, Remchi, Oran).

Personnages célèbres

Folklore et musique

Le folklore local est la danse guerrière appelée reggada, aarfa ou tout simplement rachioukh (en rapport avec les maîtres de danse). On peut citer Cheikh Moussa ou encore Cheikh Mabrok qui sont des Igzenayen.

Le mariage a aussi une importance toute particulière dans cette région. L'attachement aux traditions a permis de préserver par exemple la pratique de Arazik : promenade du marié et son témoin entre la maison et l'extérieur accompagnée d'un chant masculin.

La signification du nom de certains lieux de la région a un rapport avec le mariage. Ainsi, le nom de la ville de Tizi Ouasli peut être traduit par le « col du marié » ou encore Ayrmam n Tasrit par le « lac de la mariée », lac aujourd'hui asséché.

Panorama sur le massif de l'Igzenayen

Notes et références

  1. Yabiladi.com, « Armée de libération marocaine #4 : Naissance des premières fractions », sur www.yabiladi.com (consulté le )
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