Honoré Théodore Maxime Gazan

Honoré Théodore Maxime Gazan, comte de la Peyrière, né le à Grasse dans les Alpes-Maritimes et mort le dans cette même ville, est un général français de la Révolution et de l’Empire. Gazan commence sa carrière militaire en tant que canonnier dans les garde-côtes. Il est ensuite affecté aux gardes du corps du roi mais, au déclenchement de la Révolution française en 1789, il rejoint la Garde nationale. Après avoir servi dans la vallée du Haut-Rhin et aux Pays-Bas, il est transféré en Suisse sous les ordres de Masséna en 1799 et participe aux batailles de Winterthour et de Zurich.

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Honoré Théodore Maxime Gazan

Le général de division Honoré Gazan. Huile sur toile de Charles Nègre, musée d'art et d'histoire de Provence.

Naissance
Grasse, Alpes-Maritimes
Décès  79 ans)
Grasse, Alpes-Maritimes
Origine France
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 1780 – 1832
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Comte de l'Empire
Grand officier de la Légion d'honneur
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 26e colonne
Autres fonctions Pair de France

En Gazan commande une division de la Grande Armée qui encercle les Autrichiens dans Ulm. Le , sous les ordres du maréchal Mortier, sa division forme l'avant-garde des troupes françaises en marche sur Vienne. Mortier commet cependant l'erreur d'étendre sa colonne de façon démesurée et la division Gazan se retrouve isolée face à l'armée austro-russe du général Koutouzov ; Gazan doit soutenir la très disputée bataille de Dürenstein au cours de laquelle il perd 40 % de ses effectifs. La Prusse ayant été écrasée par Napoléon à Iéna et Auerstaedt, le général est envoyé dans la péninsule Ibérique où il participe dans un premier temps à la prise de Saragosse sous la direction du maréchal Lannes. Gazan joue également un rôle de premier plan dans plusieurs affrontements majeurs de la guerre de la péninsule, notamment à la bataille d'Albuera en 1811 et celle de Vitoria en 1813.

Pendant les Cent-Jours, Gazan se rallie après quelques hésitations au régime impérial mais n'obtient aucun commandement opérationnel. En 1815, il fait partie du conseil qui doit juger le maréchal Ney accusé de haute trahison, mais se prononce pour l'incompétence. Il s'essaye par la suite brièvement — sans succès — à la politique dans les années 1820, avant d'être élevé à la pairie et au commandement de la division militaire de Marseille. Déjà âgé, il prend sa retraite en 1832 et meurt en 1845 à Grasse, sa ville natale.

Biographie

Origines et début de carrière à l'armée

Honoré Gazan naît le à Grasse, dans les Alpes-Maritimes. Son père Joseph Gazan, avocat, l'envoie faire ses études au collège de Sorèze où il reçoit un apprentissage militaire[1]. À l'âge de quinze ans, le jeune Gazan est nommé sous-lieutenant dans les canonniers garde-côtes d'Antibes[2]. En 1786, il entre finalement à la compagnie écossaise des gardes du corps du roi et de passage à Beauvais, est initié l'an d'après à la franc-maçonnerie[1].

Parcours durant les guerres de la Révolution française

Lorsque la Révolution française éclate en 1789, Gazan retourne à Grasse et s'enrôle dans la Garde nationale. Il passe capitaine en 1790 et en septembre de l'année suivante il est élu lieutenant-colonel du 2e bataillon de volontaires du Var. En 1792, il intègre le 2e bataillon du 27e régiment d'infanterie de ligne qui stationne d'abord à Strasbourg en vue de participer au combat sur la ligne du Rhin. Le lors d'une tentative manquée de franchissement du fleuve par les troupes françaises, Gazan est félicité pour sa conduite par le général Sparre. Son bataillon participe en outre à la bataille de Wissembourg au mois de . Gazan, maintenu chef de bataillon au sein de la nouvelle 54e demi-brigade, en devient le chef de brigade (colonel) le [3]. En 1796, il se fait remarquer en plusieurs occasions à la tête de son unité, devenue dans l'intervalle la 10e demi-brigade légère. Lors du combat de Kuppenheim le , il met les Autrichiens en déroute en ordonnant à ses tambours de battre la charge ; ses adversaires, trompés quant à l'envergure de l'attaque, reculent en laissant 500 prisonniers aux mains des Français. Blessé le au siège de Kehl, il reste plusieurs mois en convalescence et en profite pour se marier à Strasbourg avec Madeleine Reiss le . Gazan continue à servir pendant deux ans sur le Rhin avant d'être promu au grade de général de brigade le [4].

Le , son supérieur et ami André Masséna le fait transférer à l'armée du Danube qui opère alors dans le nord-ouest du plateau suisse. Gazan y prend le commandement d'une brigade en sous-effectifs stationnée dans la petite ville de Winterthour, au nord de la Suisse. Le , le général de division Michel Ney, fraîchement promu, prend la direction des lignes avancées protégeant le gros des forces françaises à Zurich. Le baron Friedrich von Hotze arrive sur place le lendemain avec 8 000 vétérans autrichiens, rompus aux combats, incluant notamment le régiment d'infanterie no 12 Manfredini, un bataillon de grenadiers hongrois et six escadrons de dragons du régiment Waldeck[5]. Lors de la bataille qui s'ensuit, Ney place la faible brigade Gazan au centre où cette dernière est rapidement submergée. Pendant la retraite, ses hommes parviennent à franchir un pont enjambant une petite rivière, la Töss, mais la cavalerie chargée de garder le passage est elle aussi refoulée. Après avoir positionné ses canons à flanc de colline afin de couvrir le repli de son armée, Ney, blessé, passe le commandement à Gazan qui supervise la retraite avec succès[6]. Quelques jours plus tard, les lignes françaises sont enfoncées par les forces autrichiennes lors de la première bataille de Zurich (). Faisant partie de la 5e division de l'armée du Danube, Gazan dirige une nouvelle fois l'arrière-garde après le recul de Masséna face à l'armée de l'archiduc Charles et repasse la rivière Limmat[7],[8]. Plus tard dans l'année, le , il s'oppose aux troupes austro-russes au cours de la deuxième bataille de Zurich où sa division repousse les avant-postes russes sur la Limmat. Il participe peu après à la poursuite des Autrichiens qui permet aux Français d'obtenir une victoire décisive. Nommé général de division sur le champ de bataille par Masséna, Gazan continue à servir en Suisse contre les forces de la Coalition et s'empare de Constance le [4].

Gazan accompagne Masséna en 1800 à l'armée d'Italie en tant que divisionnaire dans le corps de Soult. La 1re division qu'il commande se compose de grenadiers piémontais, de la 30e demi-brigade légère et d'une partie des 2e, 3e et 78e demi-brigades de ligne, pour un total d'environ 4 500 hommes. Pendant que Soult fait campagne au centre et au nord de l'Italie, Masséna se trouve assiégé dans Gênes par une armée autrichienne forte de 24 000 hommes soutenue par une escadre britannique. Soult fait mouvement vers l'est afin de secourir la place et Gazan se distingue à cette occasion au combat de Bochetta le , au cours duquel il commande l'aile droite, puis au combat de Sassello le 10. À chaque fois, sa division doit se battre à trois contre un et essuie de lourdes pertes. Le , il participe encore à un engagement près de Voltri[9]. Dans sa tentative de lever le siège de Gênes, Soult organise plusieurs attaques contre les positions autrichiennes établies autour de la cité. À Monte Creto, le , la division Gazan et la 1re colonne du corps principal de Soult (soit approximativement 5 000 hommes) conduisent un assaut contre une redoute défendue par les 7 000 soldats autrichiens du prince de Hohenzollern. Soult est fait prisonnier, le général de brigade Joseph Perrin est tué et le commandant de la cavalerie, le général Jean-Joseph Gauthier, est grièvement blessé. Cette défaite anéantit le moral de la garnison de Gênes qui a assisté au combat depuis les remparts. La nourriture se fait rare et beaucoup d'unités menacent de se révolter[10]. La ville capitule le et Gazan, qui a été blessé à la tête lors d'une attaque contre la redoute de la Coronata le , fait sa jonction avec les troupes de Suchet. Il prend ensuite le commandement de la 2e division de l'armée d'Italie et contribue à la victoire française lors de la bataille de Pozzolo, où ses troupes chassent les Autrichiens du village à la baïonnette. Après la signature de l'armistice de Trévise au début de l'année 1801 et la dissolution de l'armée d'Italie au mois de juin, Gazan retourne dans ses foyers à Grasse. Il est cependant rappelé en pour prendre la tête de la première subdivision de la 27e division militaire en Italie, où il reste jusqu'à la proclamation de l'Empire en 1804[11].

Dürenstein et Iéna

Le général Gazan à la bataille de Dürenstein, le , par Charles Nègre.

Lors de la guerre de la Troisième Coalition, Gazan est initialement chargé du commandement d'une division de la Grande Armée à Lille, en vue de l'invasion de l'Angleterre, et demeure sur place jusqu'à l'abandon du projet. Sa division, affectée au Ve corps du maréchal Lannes, fait partie de l'armée qui encercle les Autrichiens dans Ulm en . Elle forme ensuite l'avant-garde du corps du maréchal Mortier qui franchit la rive gauche du Danube pour se porter à la rencontre de l'armée russe de Koutouzov. Le , isolé du gros des troupes, la division Gazan est prise au piège par les Russes dans une vallée resserrée près du village de Dürenstein, connu pour avoir été le lieu de détention de Richard Coeur de Lion à la fin du XIIe siècle. Assaillie frontalement et sur ses arrières par des forces austro-russes largement supérieures en nombre, Gazan combat désespérément pendant une journée entière et sa division perd 40 % de ses effectifs. Lui et Mortier sont finalement secourus par la division du général Dupont de l'Étang non sans avoir laissé près de 4 000 hommes sur le terrain[12]. En outre, 47 officiers, 895 soldats et cinq canons tombent aux mains des Austro-Russes qui récupèrent également l'aigle du 4e régiment d'infanterie de ligne ainsi que l'étendard et le guidon du 4e régiment de dragons[13]. En récompense de sa conduite à « l'immortel combat de Dürenstein », Gazan est fait grand officier de la Légion d'honneur[14]. Les survivants de sa division sont dirigés sur Vienne pour s'y reposer et ne participent pas à la bataille d'Austerlitz. Les troupes du général stationnent par la suite en Bavière à Wurtzbourg et Rothenburg avant le début de la guerre avec la Prusse en [11].

Au cours de la bataille d'Iéna, la division Gazan dispute aux Prussiens la possession du village de Cospeda et contribue à la victoire française avant d'assister à la bataille de Pultusk le . À Ostrołęka, ses soldats prennent aux Russes trois canons et deux drapeaux mais Gazan y perd aussi l'un de ses subordonnés, le général de brigade Campana. Resté à l'écart des dernières batailles de la campagne, la division Gazan vaque de cantonnements en cantonnements jusqu'à Brieg, en Silésie, où les excès commis par ses troupes lui valent d'être sanctionné par le maréchal Mortier. En , après un séjour prolongé en Allemagne, les troupes de Gazan se joignent au Ve corps en partance pour la péninsule espagnole ; un mois plus tard, le général est fait comte de l'Empire et prend alors le nom de Gazan de la Peyrière[15].

Premières campagnes dans la péninsule Ibérique

Le Ve corps entre en Espagne à la fin de l'année 1808 et participe au second siège de Saragosse au mois de décembre. Le corps de Mortier se heurte rapidement à une défense acharnée des Espagnols et la division Gazan est engagée dans plusieurs affrontements qui ont lieu autour de la cité : après avoir expulsé les défenseurs des collines de Sant Gregorio, elle progresse en direction des faubourgs mais échoue à enlever le couvent de Jésus. La direction du siège prend une nouvelle tournure avec l'arrivée du maréchal Lannes le  ; les assauts contre les positions espagnoles reprennent avec la même vigueur et les Français, malgré des pertes sévères, effectuent des progrès sensibles à l'intérieur de Saragosse. Gazan, « nuit et jour aux tranchées », est blessé le lors de l'attaque d'un couvent par ses troupes. Après deux mois de siège ininterrompus, Saragosse capitule le et est occupée par les troupes impériales le lendemain. Le Ve corps occupe ensuite la partie nord de l'Aragon[16].

Le général Gazan suit les mouvements du corps de Mortier au cours de l'année 1809, participant notamment à la marche contre Wellington avant de contribuer à l'écrasante victoire d'Ocaña sur les Espagnols le . L'invasion de l'Andalousie par les troupes françaises en permet à Gazan de s'illustrer une nouvelle fois au combat en battant le général Ballesteros à El Ronquillo au mois de mars. Sa division, comme le reste du Ve corps, passe en Estrémadure où elle doit s'opposer aux incursions espagnoles. Après avoir aidé le maréchal Mortier à pacifier la région, il prend part à l'offensive de Soult sur Badajoz en 1811 et préserve en chemin le convoi d'artillerie de la menace des troupes de Ballesteros qu'il défait à nouveau le à Villanueva de los Castillejos. Le , il rallie le corps de Soult qui le fait chef d'état-major de l'armée du Midi[16]. Le , sa division arrive devant la petite ville portugaise de Campo Maior dont elle s'empare après six jours de siège, capturant ses défenseurs et 50 canons[17].

Lors de la bataille d'Albuera (), considérée comme la « bataille la plus sanglante de la campagne de la péninsule »[18], la 2e division commandée par Gazan est durement malmenée par les Britanniques. Les troupes sous son commandement — deux brigades d'infanterie, une brigade de cavalerie et 40 canons — ainsi que la 1re division du général Girard sont fusillées de trois côtés en même temps par les fantassins britanniques et souffrent considérablement sous leur feu. Des témoins rapportent que les cadavres s'entassent jusqu'à former des piles de trois à quatre hommes de hauteur. La formation en colonne se révèle à cette occasion inadaptée, les Français n'alignant que 360 fusils contre 2 000 pour leurs adversaires rangés sur deux lignes[19]. Les deux divisions échappent toutefois à la destruction lorsque la brigade Colborne, s'avançant pour tirer à bout portant sur les colonnes françaises, se voit chargée sur ses arrières par le 2e régiment de hussards et les lanciers polonais de la Vistule. Prise au dépourvue, la brigade Colborne ne peut former les carrés à temps et est anéantie. Ce succès significatif ne masque pas les pertes énormes essuyées par la 2e division qui abandonne également cinq drapeaux aux mains de l'ennemi, véritable coup dur pour son moral et sa fierté. Le général Gazan, blessé au cours de la bataille, retourne à Séville où il continue d'assurer ses fonctions de chef d'état-major durant sa convalescence[16].

Gazan en Espagne : l'année 1813

Retraite de l'armée française après la bataille de Vitoria. Le repli s'effectue dans des conditions particulièrement précaires aggravées en outre par la perte du convoi et du train d'approvisionnement.

Le , Gazan est nommé commandant en chef de l'armée du Sud après le départ de Soult pour l'Allemagne[20]. La progression de Wellington contraint les Français à se retirer vers le nord mais le roi Joseph Bonaparte, désireux de livrer bataille à l'Anglais, fait établir une longue ligne défensive sur les hauteurs de Puebla. L'armée du Portugal est postée sur le flanc gauche tandis que l'armée du Centre commandée par le général Drouet d'Erlon et l'armée du Midi prennent position sur le flanc sud. Le a lieu la bataille de Vitoria. Les colonnes anglo-espagnoles de Hill et de Morillo s'avancent par le sud en direction du débouché de la vallée et Gazan et Drouet d'Erlon font demander des renforts au maréchal Jourdan qui refuse, invoquant la possibilité d'une attaque sur le flanc opposé. Les deux commandants s'opposent à leur tour sur la manière de faire face à la menace. Lors des premiers engagements de la bataille, l'armée du Portugal commence à reculer ; réalisant que son aile sud ne peut tenir face à l'assaut de Hill et de Morillo, Joseph ordonne à Gazan de se replier en bon ordre, mouvement qui est précipité par l'attaque vigoureuse des forces alliées contre le général français[21].

Cet affrontement constitue le dernier fait d'armes de la carrière militaire de Gazan. Le recul prématuré de son armée ouvre une brèche dans le dispositif français et met en péril le corps de d'Erlon au centre. Ce dernier s'accroche au terrain mais autour de lui, les unités françaises sont contraintes à la retraite les unes après les autres et la ligne finit par s'effondrer. Le repli en ordre prévu par Joseph se transforme en déroute et Gazan doit abandonner toute son artillerie[21]. Les Alliés mettent la main sur le grand convoi, les bagages et font de nombreux prisonniers parmi lesquels l'épouse du général Gazan qui est toutefois remise en liberté par Wellington et parvient à rejoindre son mari quelques jours plus tard[22]. Avec la perte du train d'approvisionnement, la situation de l'armée française devient extrêmement critique. Gazan lui-même raconte que les officiers généraux et leurs subordonnés « en étaient réduits à leurs sous-vêtements et la plupart d'entre eux marchaient pieds nus »[23], mais les sous-officiers et les simples soldats souffrent eux aussi énormément de la faim et des maladies[21]. En , Soult revient prendre la tête de la nouvelle armée des Pyrénées et Gazan devient son chef d'état-major jusqu'à l'abdication de Napoléon en [22].

Les Cent-Jours et fin de carrière

Lors de la Première Restauration, Gazan est nommé inspecteur général d'infanterie et se voit décerner la croix de l'ordre de Saint-Louis et la grand-croix de la Légion d'honneur. Ayant refusé les offres de service proposées par le roi, il se trouve à Grasse lors du débarquement de l'Empereur à Golfe-Juan au mois de . Il décide de rejoindre l'armée du duc d'Angoulême mais cette dernière est dissoute peu après et le général se rallie sans enthousiasme au nouveau régime. Élevé à la pairie le , Gazan refuse plusieurs postes susceptibles de le compromettre aux yeux des Bourbons avant d'être finalement chargé de l'inspection des dépôts et places fortes dans la Somme[22]. Le , le maréchal Lefebvre et lui sont chargés de porter à l'armée l'adresse des représentants[14].

Après la fin de la guerre et le retour des Bourbons, le maréchal Jourdan persuade Gazan de se joindre au conseil de guerre réuni le pour juger le maréchal Michel Ney accusé de haute trahison. Bien qu'il ait prêté serment de fidélité à la monarchie en 1814, Ney s'est rallié à Napoléon peu après son débarquement dans le sud de la France et a assumé la direction d'un corps d'armée à Waterloo. Irrité par l'attitude des maréchaux pendant les Cent-Jours, Louis XVIII veut faire un exemple et déchaîne sa colère contre Ney. Gazan, pour sa part, s'est lié d'amitié avec Ney au début des guerres de la Révolution, peu après la promotion de ce dernier au grade de divisionnaire, et a même été l'un des premiers généraux de brigade à servir sous ses ordres lors de la bataille de Winterthour. Alors que le gouvernement du roi s'attend à ce que le conseil établisse la culpabilité du maréchal, ses membres se déclarent incompétents par 5 voix contre 2 et reportent le jugement devant la Chambre des pairs[24]. Gazan est parmi ceux qui se prononcent pour l'incompétence[22].

Plaque sur la caserne Gazan à Antibes

Le général à qui il est reproché son attitude lors du procès et sa conduite suspecte durant les Cent-Jours, est placé en non-activité le et est exclu de la Chambre des pairs. Resté sans emploi jusqu'en 1825, date à laquelle il est admis à la retraite, il tente de participer sans succès à la vie politique locale. La situation change avec la révolution de Juillet en 1830 lorsque le nouveau roi des Français, Louis-Philippe Ier, confie à Gazan le commandement de la 8e division militaire de Marseille au mois de décembre et lui redonne sa pairie en . Se trouvant dans un âge déjà fort avancé, Gazan se retire définitivement de la vie militaire en et retourne dans sa ville natale où il est élu président du collège électoral en 1837. Il meurt à Grasse le , à l'âge de 79 ans[22]. Son nom est inscrit sur le côté sud de l'arc de triomphe de l'Étoile, à Paris.

Généalogie

  • Il est le fils de Joseph Gazan, subdélégué de l'intendant de Provence à Grasse, franc-maçon[25] et d'Anne-Claire Luce[26] ;
  • Il épousa en 1799 Marie Resit (+1831), dont :
    • Madeleine Claire Gazan de la Peyrière (1803-1853) x 1822 Pierre Joseph Charles Amie
    • Clément Adolphe Gazan comte de la Peyrière (1804-1889)
    • Eugène Francois Henri Gazan de la Peyrière (1809-1887) x Marie Justine Françoise Seystres
    • Théodore François Gazan de la Peyrière (+1829)
    • Jean Théodore Napoléon Gazan baron de la Peyrière (1811-1881) x 1836 Pauline Thérèse Seystre
  • Florian Gazan, commentateur d'émissions sur L'Equipe 21 et chroniqueur des Grosses Têtes, a affirmé lors de l'émission du 5 mai 2020 que le Général Gazan était son aïeul.

Notes et références

  1. Griffon de Pleineville 2001, p. 18.
  2. Mullié 1852, p. 559.
  3. Griffon de Pleineville 2001, p. 18 et 19.
  4. Griffon de Pleineville 2001, p. 19.
  5. Smith 1998, p. 156 et 157.
  6. (en) Lawrence Shadwell, Mountain warfare illustrated by the campaign of 1799 in Switzerland : being a translation of the Swiss narrative, compiled from the works of the Archduke Charles, Jomini, and other…, Londres, Henry S. King, , p. 108–109.
  7. Mullié 1852, p. 560 et 561.
  8. Smith 1998, p. 167.
  9. Smith 1998, p. 177 à 181.
  10. Smith 1998, p. 177 à 183.
  11. Griffon de Pleineville 2001, p. 20.
  12. (en) Archibald Alison, History of Europe, from the commencement of the French Revolution in 1789 to the Restoration of the Bourbons in 1815, Édimbourg, Blackwood, 1847-48, p. 183 à 186 ; (de) Ranier Egger, Das Gefecht bei Dürnstein-Loiben 1805, Vienne, Bundesverlag, , p. 1 à 31.
  13. Smith 1998, p. 213.
  14. Mullié 1852, p. 560.
  15. Griffon de Pleineville 2001, p. 20 et 21.
  16. Griffon de Pleineville 2001, p. 21.
  17. Smith 1998, p. 356.
  18. Smith 1998, p. 362.
  19. Gates 2001, p. 260 et 261.
  20. Griffon de Pleineville 2001, p. 21 et 22.
  21. Gates 2001, p. 388 et 389.
  22. Griffon de Pleineville 2001, p. 22.
  23. (en) Herbert Maxwell, The Life of Wellington, vol. 1, Londres, S. Low, Marston and Co., , p. 324.
  24. (en) Stephen Millar, « "Pour encourager les autres": The Trial and Execution of Marshal Michel Ney », sur The Napoleon Series, (consulté le ).
  25. Eugène Tisserand, Histoire de la Révolution française dans les Alpes-Maritimes, Nice, S. Cauvin-Empereur, 1878, p. 476. Ouvrage numérisé.
  26. Archives Nationales, base Leonore, dossier de Légion d'honneur, LH/1103/38 (avec extrait de baptême).

Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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