Bataille de Dürenstein

La bataille de Dürenstein (aussi connue sous le nom de bataille de Dürrenstein ou bataille de Dürnstein) est un combat de la période du Premier Empire pendant la Troisième Coalition. Elle s'est déroulée le , trois semaines après la bataille d'Ulm et trois semaines avant la bataille d'Austerlitz. Les troupes françaises commandées par le maréchal Édouard Mortier s'opposent à des forces russes beaucoup plus nombreuses commandés par le feld-maréchal Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov. La bataille s'est déroulée près de la ville de Dürenstein (aujourd'hui Dürnstein) dans la vallée du Wachau en Autriche, près du Danube, à proximité du lieu où Richard Cœur-de-Lion fut retenu captif.

Bataille de Dürenstein
Le maréchal Mortier à la bataille de Dürenstein
Informations générales
Date
Lieu Dürenstein, Autriche
Issue Victoire française
Belligérants
Empire français Empire d'Autriche
Empire russe
Commandants
Édouard MortierMikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov
Forces en présence
Environ 5 000 hommesEnviron 24 000 hommes
Pertes
3 000Environ 6 000 hommes, 3 officiers généraux, plusieurs drapeaux et canons

Troisième Coalition

Batailles

Batailles navales


Campagne d'Allemagne (1805) : opérations en Bavière - Autriche - Moravie


Campagne d'Italie (1805) : Opérations en Italie du Nord


Invasion de Naples (1806)


Coordonnées 48° 23′ 14″ nord, 15° 31′ 13″ est
Géolocalisation sur la carte : Basse-Autriche
Géolocalisation sur la carte : Autriche

Circonstances

Dès l'ouverture de la campagne, le maréchal Mortier vint prendre position à la gauche du village de Loiben à l'est de Dürnstein. 24 000 Russes attendaient qu'il se fût engagé avec la division Gazan de 4 600 combattants dans l'étroit défilé de Dürnstein. Le 11 novembre, à la pointe du jour, les tirailleurs ennemis engagèrent la lutte qui devint bientôt générale. Les troupes russes, dirigées sur le village de Léoben, furent écrasées par les régiments des 4e léger, 100e et 103e de ligne. Six drapeaux, cinq canons, 4 000 prisonniers restèrent au pouvoir des Français. Ce premier succès était brillant, mais les Russes étaient trop nombreux pour désespérer de leur entreprise.

Le maréchal Mortier résolut d'attendre la colonne du général Dupont et le parc de réserve d'artillerie. Vers la nuit, on vit les hauteurs se couvrir de troupes ennemies. Le maréchal était parti avec un petit corps de cavalerie pour se porter au-devant de la division attendue. Prévenu par les ordonnances envoyées à la hâte, il accourt précipitamment et se voit sur le point d'être pris par les Russes qui attaquèrent son escorte à Dürnstein ; il trouve les postes français déjà occupés par l'ennemi ; les 4 000 Français qui occupaient le plateau de Leoben se trouvaient dans une position désespérée; ils avaient devant et derrière eux des masses énormes d'ennemis: à gauche un escarpement inaccessible, et à droite le Danube qui n'offrait aucun moyen de salut. Tandis que le maréchal délibérait avec ses officiers, le major Henriot lui fit dire que si on voulait seconder le mouvement qu'il allait faire avec ses bataillons, il répondait de sauver la division.

Le plan de Henriot fut communiqué au maréchal qui l'approuva et donna ordre d'attaquer immédiatement. Alors, le major s'adossant aux grenadiers qui formaient la tête de sa colonne :

« Camarades, leur dit-il, nous sommes enveloppés par 30 000 Russes et nous ne sommes que 4 000, mais les Français ne comptent point leurs ennemis. Nous leur passerons sur le ventre. Grenadiers du 100e régiment, à vous l'honneur de charger les premiers. Souvenez-vous qu'il s'agit de sauver les aigles françaises. Un cri général répond à cette courte et énergique harangue : « Major, nous sommes tous grenadiers. » Henriot fait alors tirer les six derniers boulets que possédait la division, ordonne la charge, et recommande à ses soldats de crier tous ensemble : « Point de quartier, ce sont les Russes ! »

La colonne s'avance impétueusement sous le feu de l'ennemi. La première section se précipite sur les premières files russes, les perce de ses baïonnettes, décharge en même temps l'arme, ce qui produit une sourde détonation qui épouvante les files suivantes. Chaque section opère la même manœuvre et se replie immédiatement sur les côtés pour faire place à celle qui la suit. La tête de la colonne ennemie, pressée, refoulée par les troupes françaises, écrase son propre centre contenu par la queue. Pour échapper à une mort certaine, le centre franchit ou renverse les murs d'enceinte qui bordent le chemin. La plus grande confusion se met dans les rangs ennemis, la déroute devient générale. Il était nuit. Dans ce désordre épouvantable, quelques soldats russes, pour éclairer leur marche au milieu de l'obscurité, incendient le village de Leoben, et les cris de 500 de leurs blessés qui expirent au milieu des flammes mettent le comble à cette scène d'horreur et de destruction. Les Russes perdirent dans cette journée 6 000 hommes blessés ou tués, trois officiers généraux, des drapeaux, des pièces d'artillerie et des milliers de fusils. Mortier s'étant ensuite porté en avant, osa, avec 4 000 hommes seulement, présenter le combat à l'armée entière commandée par Koutouzov. Malgré l'extrême infériorité de ses forces, le maréchal culbuta les colonnes ennemies. Il fit dans cette occasion des prodiges de valeur.

Le général autrichien Johann Heinrich von Schmitt, chef de l'état-major général des armées alliées, est tué au cours de la bataille[1].

Bibliographie

Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850,

  • Précis de la campagne de 1805 en Allemagne & en Italie, Librairie militaire C. Mucquardt, Bruxelles, 1886 (ISBN 0341273139)
  • Wilhelm Friedrich Rustow, L'art militaire au 19e siècle, volume 1 "1792-1815", 1867, trad. Savin de Larclause, Paris, Librairie militaire J. Dumaine, 1869, p. 286-287

Notes et références

  1. (de) Jens-Florian Ebert, « Feldmarschall-Leutnant von Schmitt », sur napoleon-online.de (consulté le ).
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