Hippolyte (fils de Thésée)

Dans la mythologie grecque, Hippolyte (en grec ancien Ἱππόλυτος / Hippólutos, d'ἵππος / híppos, « le cheval » et de λύειν / lúein, « délier », donc « dont les chevaux sont déliés, courent à bride abattue ») est le fils que Thésée a eu d'Antiope ou d'Hippolyte selon les versions, toutes deux étant reines des Amazones.

Pour les articles homonymes, voir Hippolyte.

Pour les articles homonymes, voir Phèdre.

Hippolyte

Urne en albâtre représentant la mort d'Hippolyte, ca 210 av. J.-C., Museo archeologico nazionale - Sienne

Sexe Masculin
Espèce Humaine
Famille Thésée (père), Antiope ou Hippolyte selon les versions (mère)

Étymologie et origine du mythe

Partie supérieure de la mosaïque d'Hippolyte dans le parc archéologique de Madaba en Jordanie.

Son nom est probablement l'hypostase d'un syntagme « à l'heure où l'on dételle les chevaux », une désignation de la Lune et sa légende serait le reflet d'un ancien mythe lunaire[1].

Mythologie

Hippolyte et Phèdre, sarcophage, v. 290.

Hippolyte est remis à sa naissance à sa grand-mère paternelle Éthra de Trézène, dont le père Pitthée, qui est reconnu pour sa sagesse, l'élève[2] tandis que Thésée se remarie quelque temps plus tard avec Phèdre.

Vice-roi, Hippolyte voue un culte particulier à Artémis. Mais Aphrodite, jalouse de cette adoration et de le voir mépriser l'amour, décide de se venger : elle rend Phèdre, sa belle-mère, amoureuse de lui. Étant repoussée, Phèdre se suicide de désespoir, en laissant à son mari une lettre dans laquelle elle accuse Hippolyte de lui avoir fait violence[2]. Selon Pierre Grimal[3], Phèdre, de peur qu'Hippolyte ne révèle tout à Thésée, accuse Hippolyte d'avoir essayé de la violenter directement à Thésée et ne se tue qu'en apprenant la mort d'Hippolyte.

Thésée, prêtant foi à la révélation de Phèdre, maudit Hippolyte et le chasse de la ville[4]. Il demande à Poséidon, qui lui doit trois vœux[5], de tuer son fils. Hippolyte part en exil sur son char le long de la côte de Trézène. Il voit alors sortir de l'écume blanche des flots un monstre à forme de taureau et de serpent qui affole les chevaux. Incontrôlables, ceux-ci s'emballent et traînent Hippolyte sur les rochers où il trouve la mort[3],[6],[7].

Diane rendant à Aricie Hippolyte ressuscité par Esculape.

Suivant Ovide, à la demande d'Artémis, Asclépios rend la vie au jeune homme. Artémis va chercher ce dernier aux Enfers en se couvrant d'un nuage[8] et conduit alors Hippolyte en Italie, dans son sanctuaire d'Aricie, au bord du lac de Némi[3] et change son nom en Virbius[4] deux fois homme »). Il devient roi, dans le Latium près du lac de Némi, où il institue le culte de Diane Aricine (Artémis). "Il est identifié au dieu Virbius et passe pour être le compagnon de Diane", selon Pierre Grimal.

Les habitants de Trézène rapportent qu'Hippolyte est devenu la constellation du Cocher. Les jeunes filles lui dédient une boucle de leur chevelure, à leur mariage. Thésée, devenu veuf, chercha une femme digne de sa naissance et choisit une fille de Zeus.

Plusieurs auteurs comme Virgile[9], Philostrate[10], ou encore Racine évoquent un lien entre Hippolyte et Aricie.

Évocations artistiques

Phèdre et Hippolyte, par Pierre-Narcisse Guérin, 1802.

Voir aussi

Notes et références

  1. Jean Haudry, Le mariage du dieu Lune, Baltistica, 36, p.25-36
  2. Pierre Commelin,Texte en ligne de la Mythologie grecque et romaine
  3. Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, publié aux PUF, 1951, réédition 1979
  4. Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne], XV, 479-621.
  5. Euripide, Hippolyte [détail des éditions] [lire en ligne], 45-46.
  6. Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], III, 10, 3.
  7. Philostrate de Lemnos (dit aussi Philostrate l'ancien), Les Images (Les Tableaux), II, 4 (« Hippolyte ») [lire en ligne].
  8. Pierre Commelin, Texte en ligne de la Mythologie grecque et romaine
  9. Virgile, Énéide [détail des éditions] [lire en ligne], VII, 761-769.
  10. Blaise de Vigenère, La suite de Philostrate le jeune Avec argumens, & Annotations. Par Blaise de Vigenere Bourbonnois sur Gallica, Paris, Abel Langelier, 1597 ; Claude Michel, Tournon, 1611.
  • Portail de la mythologie grecque
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.