Sarah Kane
Sarah Kane, née le à Brentwood dans l'Essex et morte le à Camberwell dans le borough londonien de Southwark, est une dramaturge britannique.
Pour les articles homonymes, voir Kane.
Naissance |
Brentwood, Essex |
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Décès |
(à 28 ans) Camberwell, Londres (Angleterre) |
Activité principale |
dramaturge, écrivaine |
Langue d’écriture | anglais |
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Mouvement | théâtre «In-Yer-Face», théâtre de l'expérience |
Genres |
théâtre |
Œuvres principales
- Anéantis (1995)
- L'Amour de Phèdre (1996)
- Purifiés (1998)
- Manque (1998)
- 4.48 Psychose (2000)
Biographie
Sarah Kane naît en 1971 à Brentwood, dans l'Essex. Son père est journaliste dans la presse people. Elle étudie le théâtre à l'université de Bristol, puis à celle de Birmingham[1].
Ses pièces suscitent un scandale au Royal Court Theatre, notamment la première, Blasted (Anéantis), montée en , qui évoque de façon crue et surprenante la violence du monde actuel à travers une histoire entre un journaliste grisonnant et une jeune fille naïve dont il abuse. Ce qui choque alors peut-être le plus, c'est le rapprochement entre la violence morale et proche de la scène d'hôtel, et la violence lointaine de la guerre de Bosnie qui fait irruption dans la pièce (même si elle n'est pas explicitement mentionnée) en la personne d'un jeune soldat désabusé, suivi de peu par une bombe qui transforme instantanément le décor, une chambre d'hôtel de Leeds, en un champ de bataille dévasté[1].
Des critiques accablent la pièce et son auteur[2], malgré le soutien d'artistes renommés dont, notamment, Edward Bond[3] et Harold Pinter[4].
Elle écrit ensuite Phaedra's Love (L'Amour de Phèdre), monté en 1996 et librement adapté du Phèdre de Sénèque, puis Cleansed (Purifiés) et Crave (Manque) en 1998[1],[2],[5].
Le , alors qu'elle vient d'avoir 28 ans, Sarah Kane se pend avec ses lacets dans les toilettes de l'hôpital King's College de Londres, quelques semaines après avoir achevé la rédaction de 4.48 Psychosis (4.48 Psychose), pièce qui est publiée un an plus tard[1],[5].
Postérité
Depuis quelques années, les critiques reconnaissent quasi-unanimement les erreurs d'appréciation initiale de l’œuvre, désormais complète, de Sarah Kane, et ses pièces connaissent un nouvel engouement. Si sa mort précoce l'a fait accéder à un statut presque iconique — on a comparé son destin à celui de Sylvia Plath —, au point de pousser l'universitaire Aleks Sierz à enjoindre son lectorat et public à se méfier du mythe de « Sainte-Sarah », on commence tout juste, des années après sa mort, à prendre conscience de la richesse et de l'unicité de son écriture théâtrale.
Elle est considérée comme une auteure importante du XXe siècle[6],[7].
Œuvres
Théâtre
Pièces toutes publiées par L'Arche.
- 1995 : Anéantis (Blasted), 1998
- 1996 : L'Amour de Phèdre (Phaedra's love), 1999
- 1998 : Purifiés (Cleansed), 1999
- 1998 : Manque (Crave), 1999
- 2000 : 4.48 Psychose (4.48 Psychosis), 2001
Autre
- 1997 : Skin (en), scénario de court métrage avec Ewen Bremner (Billy) et Marcia Rose (Marcia) écrit en 1995, et réalisé par Vincent O'Donnell
Notes et références
- Quentin Girard, « Sarah Kane, hélas ! », Libération, (lire en ligne).
- « Une vie, une œuvre - Sarah Kane (1971-1999), anéantie », France Culture, (lire en ligne).
- Brigitte Salino, « Sarah Kane, écrivain public du désastre et d'un théâtre du “XXIe siècle” », Le Monde, (lire en ligne).
- (en) Simon Hattenstone, « A sad hurrah (part 2) », The Guardian, (lire en ligne).
- (en) Andrew Dickson, « 'The strange thing is we howled with laughter': Sarah Kane's enigmatic last play », The Guardian, (lire en ligne).
- Brigitte Salino, « Sarah Kane, écrivain public du désastre », Le Monde, (lire en ligne).
- Agathe Torti-Alcayaga, « L’œuvre de Sarah Kane : le théâtre de la défaite », Cycnos, vol. 18, no 1, (lire en ligne).
Voir aussi
Bibliographie
- Élisabeth Angel-Perez, Voyages au bout du possible. Les théâtres du traumatisme de Samuel Beckett à Sarah Kane, Paris, Klincksieck, coll. « Angle ouvert », 2006, 229 p. (ISBN 2252035625)
- Pierre-Louis Fort, « Sous le signe de la marge et de la marginalité : le théâtre de Sarah Kane », in S. Jouanny (dir.), Marginalités et théâtres, Librairie Nizet, 2003
- Vincent Rafis, P.S. / S.K. : Essai sur Sarah Kane, Les Presses du réel, 2012
- Graham Sauders (trad. Georges Bas), Love Me or Kill Me : Sarah Kane et le théâtre, L'Arche éditeur, 2004
- Théâtre national de Strasbourg, Outre Scène, la revue du Théâtre national de Strasbourg, numéro 1,
Liens externes
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- (en) MusicBrainz
- (en) Site de référence sur Sarah Kane
- Martine Delvaux, « Mourir/survivre. Lumières de Sarah Kane », dans Temps zéro, nº 5
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