Heiligenberg (Bas-Rhin)

Heiligenberg est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Heiligenberg.

Heiligenberg

La mairie de Heiligenberg.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Molsheim
Intercommunalité Communauté de communes de la Région de Molsheim-Mutzig
Maire
Mandat
Guy Ernst
2020-2026
Code postal 67190
Code commune 67188
Démographie
Gentilé Heiligenbergois [1]
Population
municipale
693 hab. (2018 )
Densité 127 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 32′ 20″ nord, 7° 23′ 26″ est
Altitude Min. 204 m
Max. 407 m
Superficie 5,47 km2
Type Commune urbaine
Aire d'attraction Strasbourg (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Mutzig
Législatives Sixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Heiligenberg
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
Heiligenberg
Géolocalisation sur la carte : France
Heiligenberg
Géolocalisation sur la carte : France
Heiligenberg

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace. Son nom signifie « Montagne sainte », « Montagne sacrée ».

    Géographie

    Village situé à l'entrée de la vallée de la Bruche, c'est l'un des rares villages d'Alsace qui n'est pas traversé par une route départementale ; en effet, il est construit sur une colline qui domine la vallée et à l'écart des voies routières en contrebas. Heiligenberg fait partie du canton de Mutzig et de l'arrondissement de Molsheim.

    Écart

    Heiligenberg-Vallée, au bord de la Bruche et le long de l'ancienne route nationale 420.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Heiligenberg
    Oberhaslach Still
    Niederhaslach Dinsheim-sur-Bruche,
    Gresswiller
    Urmatt

    Urbanisme

    Typologie

    Heiligenberg est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (63,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (63,5 %), zones agricoles hétérogènes (17,3 %), prairies (8,9 %), zones urbanisées (5,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,6 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Histoire

    On a découvert à Heiligenberg, vers 1818, des fours romains, des fragments de vases et des moules ainsi que des médailles romaines. Deux champs des environs s'appellent champs des païens et des idoles. Village du Saint-Empire vers 1181, il faisait partie de la seigneurie de Barr. L'abbaye de Truttenhausen possédait des biens dans le village. En 1295, l'évêque Conrad de Lichtenberg fit mention d'une chapelle avec un autel de la Sainte-Croix, sur le site de Heiligenberg. Il fit de cette chapelle une prébende avec des biens attachés à cette chapelle, ce qui laisse supposer qu'il n'y avait pas encore de village du nom de Heiligenberg au XIIIe siècle. Cette chapelle était peut-être un lieu de pèlerinage dépendant de Still. C'est probablement le château qui s'élevait autrefois sur le rocher qui a donné naissance au village formé autour de lui. Le château fut construit après 1373 mais les vestiges ou ce qu'il en restait furent rasés en 1978. Il existait aussi un ermitage à la limite du ban, en contrebas du Kuppelhusfelsen. La Réforme protestante est introduite en 1554 ; une nouvelle paroisse luthérienne avec son propre lieu de culte est créée en 1869.

    Le 25 octobre 1870, le ballon monté Montgolfier piloté par l'aérostier Hervé Sené, accompagné du colonel Delapierre et du commandant Joseph Marie Le Bouédec s'envola de la gare d'Orléans à Paris alors assiégé par les Prussiens[9]. La mission du ballon était multiple : acheminer du courrier et des journaux, et permettre aux deux officiers de rejoindre le gouvernement réfugié à Tours pour participer à la lute contre l'ennemi. Cependant, Le Bouedec était également chargé d'une mission spéciale. Il emporta avec lui des carnets, dans lesquels il avait noté un grand nombre d'informations importantes permettant de renseigner le gouvernement sur l'état de la défense de Paris. Il termina sa course à Heiligenberg, sous occupation ennemie, après avoir parcouru 503 kilomètres[10]. Les Prussiens finirent par retrouver quelques courriers, mais les deux passagers et l'aéronaute avaient disparu, sauvés par les habitants patriotes qui les firent passer à travers la montagne d'où ils regagnèrent la Lorraine[11].

    L'ancre du ballon a été conservée.

    Le , l'association « Le Montgolfier » a organisé une fête célébrant l'atterrissage du ballon. Quatre jours de célébrations exceptionnelles ont également eu lieu, du 24 au , pendant lesquelles un monument en hommage aux aérostiers a été inauguré, en présence des descendants du matelot Sané Herve.

    Héraldique

    Les armes de Heiligenberg se blasonnent ainsi :
    « Écartelé : au premier et au quatrième de gueules à la bande d'argent, au deuxième d'argent aux trois cornes de gueules, au troisième d'or à la croix de gueules. »[12].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2008 En cours
    (au 28 juin 2020)
    Guy Ernst[13],[14]
    Réélu pour le mandat 2020-2026
       
    Les données manquantes sont à compléter.

    Jumelages

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[16].

    En 2018, la commune comptait 693 habitants[Note 3], en augmentation de 7,94 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    250296322369329439463462482
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    444432467406447433421415408
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    353374370357374335346399386
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    374350464508535562618626634
    2013 2018 - - - - - - -
    642693-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Église néo-gothique Saint-Vincent

    L'église primitive de Heiligenberg située au sommet du village, se trouvait d'abord sur le cimetière communal, rue du Château[19]. Plusieurs fois rebâtie, elle fut jugée trop petite et détruite lors de l'édification du nouveau sanctuaire construit par l'architecte Alexandre Matuszinsky. L'orgue Stiehr datant de 1828 fut transféré à Avenheim. Représentative du style néo-gothique sous le Second Empire, la nouvelle église est précédée d'un clocher de façade à tympan sculpté, auquel succèdent une triple nef- halle à piliers composés, un transept débordant et un chœur polygonal. Chef d’œuvre du néo-gothique, l'église possède un riche mobilier du aux ateliers Théophile Klem, Muller (Chaire), les vitraux sont l’œuvre des Ets Marechal de Metz, l’horloge est signée Schwilgué. La statue de St Michel Archange ( 2ème Patron de la Paroisse) au dessus du Maitre-Autel provient de l'ancienne église est date du XVIIIe siècle.

    L'édifice possède également un orgue de 2 claviers et 24 jeux, construit par Stiehr-Mockers de 1869 et profondément remanié par Franz-Xaver Kriess en 1906, puis par Robert Kriess en 1963. L'intérieur de l'église a été restauré de 1993 à 1997 grâce à l’œuvre de l'abbé Jean Froeliger. L'orgue a été restauré en 2007 par le facteur d'orgues Dietmar Schömer. L'édifice possède également une des plus belles sonneries de cloches de la vallée de la Bruche, composée de quatre cloches Perrin-Martin de Robécourt qui survécurent aux réquisitions de guerre de 1917.

    Galerie de photos

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/bas-rhin-67
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. L‘exploit de Joseph Marie Le Bouédec
    10. Ballon no 20 : « Le Montgolfier »
    11. Atterrissage du ballon « Le Montgolfier », le 25 octobre 1870
    12. Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
    13. [PDF] Liste des maires au 1er avril 2008 sur le site de la préfecture du Bas-Rhin.
    14. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    19. Nicolas,. Mengus, Châteaux forts et fortifications médiévales d'Alsace dictionnaire d'histoire et d'architecture, La Nuée Bleue, cop. 2013 (ISBN 978-2-7165-0828-5 et 2-7165-0828-3, OCLC 863479791, lire en ligne)
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