Groupe des XX

Le Groupe des Vingt (ou Les XX) est un cercle artistique d'avant-garde fondé à Bruxelles en 1883 par Octave Maus. Émanant d'une scission du cercle L'Essor, il a été continué après 1894 par La Libre Esthétique. Les membres du groupe des XX sont appelés « vingtistes ».

Ne doit pas être confondu avec Groupe des 20.

Pour les articles homonymes, voir G20 (homonymie).

Affiche de la 6e exposition, 2 février - 3 mars 1889.

Les vingtistes

Les fondateurs

Le , à la taverne Guillaume[1] à Bruxelles, vingt artistes, Octave Maus, secrétaire de l'association, et son trésorier Victor Bernier posent les bases du « Groupe des XX ».

Liste des vingtistes fondateurs :

Vingtistes remplaçants

Vue de l'exposition du groupe des XX en 1884.

Les artistes ayant rejoint Les XX au fil des années :

Les vingtistes se retrouveront pour la plupart au sein de la Libre Esthétique, le mouvement qui succèdera aux XX.

Quelques artistes invités aux Salons des XX

Les invités seront choisis « parmi des artistes déjà consacrés, mais dont l’art demeure indépendant et combatif »[réf. nécessaire].

Camille Pissarro (1887, 1889, 1891), Claude Monet (1886, 1889), Georges Seurat (1887, 1889, 1891, 1892), Gustave Caillebotte (1888), Henri de Toulouse-Lautrec (1888, 1889,1890), Paul Gauguin (1889, 1891), Paul Cézanne (1890), Vincent van Gogh (1890, 1891), Louis Artan, William Degouve de Nuncques, Xavier Mellery, et bien d'autres ont été invités à au moins un Salon annuel des XX.

Historique

La création du groupe des XX

En 1884, la Belgique est un tout jeune État, qui a acquis son indépendance pas même 60 ans plus tôt. C’est le début de l’industrialisation et avec elle le début des mouvements sociaux. Le Parti ouvrier belge est fondé un an plus tard, en 1885. La révolution artistique de 1884 démarra par une phrase lancée par un membre du jury officiel : « Qu’ils exposent chez eux ! » avait-il clamé, refusant les toiles de deux ou trois peintres ; c’est donc ce qu’ils firent. C’est dans ce contexte que vont naître Les XX en 1883.

Le sigle

Fernand Khnopff dessine le sigle des XX qui figure sur les affiches et catalogues des expositions dans un style qui annonce l’Art nouveau.

Le premier Salon annuel des XX (1884)

Parmi les « vingtistes » du départ, on trouve déjà James Ensor, Fernand Khnopff, Dario de Regoyos et Théo Van Rysselberghe et, parmi les invités, de grands noms tels que Rops ou Rodin. Chaque vingtiste peut exposer six œuvres, les invités quant à eux ne peuvent en exposer qu’une. Le premier Salon des XX ouvre le dans le premier Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, l'actuel musée royal d’art ancien. Jan Toorop adhère au mouvement cette année mais n'expose que l'année suivante.

Les XX cherchent une évolution de la peinture. Dès cette première exposition, on remarque un très net intérêt porté à la lumière. Le premier tableau exposé par Théo Van Rysselberghe est En West Flandre. C’est déjà une peinture très lumineuse, comme le sera la suite de son œuvre. James Ensor présente entre autres Les Masques, La Dame en détresse, Le Lampiste et La Musique russe qui exprime bien l’esprit vingtiste. Dans cette dernière toile on retrouve le lien entre musique et peinture : on y voit Willy Finch écoutant Anna Boch jouer du piano ; « deux peintres communiant dans la musique alors qu’un troisième immortalise ce moment. » Dans son livre, Madeleine Maus dit qu’Ensor a exposé sa toile nommée Chinoiseries cette année-là, alors que selon d'autres recherches il semblerait qu’elle ait été réalisée en 1907.

Pour cette première exposition, la toile de La Tentation de saint Antoine de Félicien Rops fait scandale. Son iconographie a vocation à chauffer les esprits conservateurs : en lieu et place du Christ sur la croix, on y voit une femme nue.

Vincent van Gogh invité chez Les XX

Vincent van Gogh fut invité par deux fois au Salon des XX.

Au Salon de 1890, il expose deux toiles de la série Les Tournesols ainsi que Le Lierre, Verger en fleurs (Arles), Champ de blé au soleil levant (Saint-Rémy) et La Vigne rouge, qu'il vendra à Anna Boch : c'est la seule toile qu'il ait jamais vendue. Le , avant-veille du vernissage, Henry de Groux décide de ne pas exposer au Salon, ne désirant pas voir son envoi côtoyer « l'exécrable Pot de soleils de Monsieur Vincent », ce qui lui vaut son exclusion du Cercle des XX.

Au Salon de 1891, Van Gogh étant mort le , Les XX organisent une exposition rétrospective de ses œuvres consistant en huit toiles et sept dessins.

La dissolution du groupe

La majorité des membres du groupe décide la dissolution en 1893 en suivant la proposition de Maus « les cercles d'avant garde ne doivent pas durer trop longtemps sous peine de déchoir ou de reculer ». Ensor tenta vainement de s'opposer à cette décision[2].

Notes et références

  1. La taverne Guillaume n'existe plus ; à quelques pas du domicile d'Octave Maus, elle se trouvait dans les caves voûtées datant du XVIe siècle d'une maison sise au no 6 de la rue du Musée à Bruxelles. Cette maison est aujourd'hui une annexe du Palais des Congrès de Bruxelles.
  2. Francine-Claire Legrand, Gisèle Ollinger-Zinque, Danielle Derrey-Capon, James Ensor précurseur de l'art moderne, Collection Références , éditions Renaissance du livre,, , 144 p., p. 48-49

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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